Cardamine des prés

espèce de plantes
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Cardamine pratensis

Cardamine des Près.

La Cardamine des prés, ou Cresson des prés (Cardamine pratensis), est une espèce de plantes herbacées vivace de la famille des Brassicacées.

Étymologie et dénominations modifier

« Cardamine » est la francisation du latin cardamina qui désignait en latin et en grec (kardaminê, kardamon ou kardamis) un cresson, sans doute le cresson alénois[1].

La plante possède plusieurs noms vernaculaires : cressonnette ou cresson des prés, faux cresson, passerage sauvage, petite dentaire, bouquet du loup, Saint-Georges.

Description modifier

Appareil végétatif modifier

La cardamine des prés est une plante herbacée vivace moyenne (30 à 40 cm de haut) formant souvent de grandes colonies. L'appareil souterrain est réduit à une souche épaisse, courte, tronquée, avec un court rhizome noduleux à peine enterré. La tige simple, glabre non ramifiée et à section ronde est creuse et dotée de feuilles à saveur de cresson. Assez peu feuillée, elle présente une hétérophyllie marquée : les feuilles basales en rosette sont longuement pétiolées et lyrées, à 3-7 folioles luisantes, ovales arrondies (parfois entières), la terminale aussi grande que les folioles latérales (ssp. paludosa) ou plus grande (ssp. pratensis). Les feuilles caulinaires alternes sont composées pennées, à 7 -15 folioles étroites lancéolées (segments étroits, linéaires), la terminale plus allongée. Leurs deux faces sont glabres[2].

Appareil reproducteur modifier

La période de floraison a lieu d'avril à mai. L'inflorescence est une grappe lâche au sommet de la tige qui porte de grandes fleurs (1-2 cm de diamètre) gynodioïques, les fleurs du bas de l'inflorescence ayant un pédoncule glabre nettement plus allongé. Le calice est composé de 4 sépales verts appliqués sur les pétales, mais moins longs qu'eux. Les 4 pétales de la corolle sont blancs roses lilas, rarement blanches, avec de légères veines plus sombres et l'extrémité échancrée légèrement. Elles présentent 6 étamines libres, de taille différente, à filet glabre et à anthère jaunes. Le pistil est surmonté d'un seul style et d'un seul stigmate. La pollinisation est entomogame. L'infrutescence porte des siliques dressées, étroites, obliques, à section ronde, munies d'un bec très court, plus longues que leur pédicelle à maturité. La dissémination des petites graines par autochorie est de type ballochorie[3].

Synonymes modifier

Sous-espèces et variétés modifier

Carl von Linné a décrit la cardamine des prés dans son ouvrage de référence Species plantarum (1753). Des sous-espèces ont été depuis définies (certaines venant d'autres espèces que la cardamine des prés) dont certaines sont synonymes entre elles, telles que: Cardamine nemorosa Lej., Cardamine praticola Jord., Cardamine rivularis Čopyk, Cardamine udicola Jord., Cardamine ullepiciana Borbas, Cardamine pratensis L. subsp. pratensis, Cardamine pratensis subsp. atlantica (Emb. & Maire) Greuter & Burdet, Cardamine pratensis subsp. genuina Čelak. (nom. inval.), Cardamine pratensis subsp. major Tomšovic, Cardamine pratensis subsp. picra De Langhe & D'hose, Cardamine pratensis subsp. ullepiciana (Borbás) Jay, Cardamine pratensis var. atlantica Emb. & Maire, Cardamine pratensis var. carpatica Zapalł., Cardamine pratensis var. dentata Schur, Cardamine pratensis var. flore-pleno Neilr., Cardamine pratensis var. grandiflora Endl., Cardamine pratensis var. grandiflora Neilr., Cardamine pratensis var. grandiflora Schur, Cardamine pratensis var. macrantha Schur, Cardamine pratensis var. parvifolia Wimm. & Grab., Cardamine pratensis var. pleniflora Schur, Cardamine pratensis var. pseudo-hirsuta Schur, Cardamine pratensis var. pubescens Wimm. & Grab., Cardamine pratensis var. subrivularis Schur, Cardamine pratensis var. typica Beck (nom. inval.) Cardamine pratensis var. angustifolia Hook. est synonyme de Cardamine nymanii Gand.

Écologie modifier

La cardamine des prés est notamment la « plante-hôte » des chenilles des papillons suivants :

Répartition et habitat modifier

La plante pousse dans les prairies humides d'Europe et d'Asie de l'Ouest.

Utilisations modifier

Alimentaire modifier

Les jeunes pousses et les jeunes feuilles récoltées avant la floraison sont comestibles et consommées de préférence crues car la cuisson leur fait perdre leur goût caractéristique. Elles contiennent un glucoside soufré, la glucocochléarine qui leur donne un goût de cresson légèrement épicé. Elles ont parfois un goût d'éther et une amertume plus ou moins prononcée. Riches en vitamine C, elles sont utilisées dans les salades composées (seules, elles sont trop fortes), sandwiches, crudités, mais aussi comme épices dans les fromages à pâte fraîche ou de type Quark[4].

Médicinal modifier

Cette plante est tonique, stomachique, expectorante et antiscorbutique, d'où l'utilisation des feuilles pour concocter des tisanes[5].

Notes et références modifier

  1. François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolites, Quae, , p. 53
  2. François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 68
  3. Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004
  4. Michel Botineau, Guide des plantes comestibles de France, Humensis, , p. 64.
  5. François Couplan, Le régal végétal : plantes sauvages comestibles, Editions Ellebore, , p. 308.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier