Couvent des Ursulines de la Davrays

couvent situé en Loire-Atlantique, en France
Couvent des Ursulines de la Davrays
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Le couvent des Ursulines de la Davrays est un ancien couvent situé à Ancenis-Saint-Géréon, en France[1]. Par la suite, il fut converti en hôpital, magasin à fourrage[2] puis casernement militaire dénommé « caserne Rohan ». C'est aujourd'hui le siège de la Communauté de communes du Pays d'Ancenis, celui de l'association d'histoire locale et, dans les étages du cloître, un ensemble d'appartements.

Localisation modifier

Initialement implanté à Saint-Géréon, l'ancien couvent est situé dans l'actuel quartier Rohan, à l'ouest de l'ancienne commune d'Ancenis, près du théâtre Quartier Libre, à l'écart du centre-ville et en limite de l'ancienne commune de Saint-Géréon. Il borde notamment l'avenue de la Davrays.

Protection modifier

La chapelle et l'ensemble des bâtiments conventuels subsistant sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 13 septembre 1990[1].

Historique modifier

La Davrays : origines modifier

La Davrays (ou Davrais) est d'abord un ruisseau délimitant autrefois les paroisses de Saint-Géréon et d'Ancenis. C'était également un domaine de Saint-Géréon, fief des régaires de l'évêché de Nantes depuis 1483[3].

Le couvent des Ursulines : période religieuse modifier

 
Chapelle Saint-Joseph.

Sous l'impulsion de Françoise de Lorraine, baronne d'Ancenis, les Ursulines vinrent s'installer à la Davrays avant que cette terre ne leur soit définitivement concédée par l'évêque de Nantes en 1643[4]. La communauté est d'abord composée de 9 religieuses dont Antoinette de Bruc, la supérieure, issue d'une grande famille bretonne[4],[5]. Grâce aux dons offerts par leurs consœurs de Nantes, des donateurs de la région et celui du roi Louis XIV lors de sa visite en 1661, elles y firent construire d'abord une chapelle et un parloir puis le cloître. L'érection du couvent intervint principalement entre 1660 et 1680 mais se poursuivit jusqu'en 1743[6]. La chapelle est connectée au cloître par sa galerie nord. Une vaste aile achevée en 1743 s'étendant à l'Est sur environ 60 mètres constituait le pensionnat[7]. Le rez-de-chaussée du couvent était composé des classes et de la galerie d'arcades entourant la cour sud, 45 chambres étaient occupées par les religieuses et les grandes pensionnaires (probablement dans cette aile est[7],[8]). En effet, le couvent accueillait des pensionnaires des familles aisées de la région mais aussi des jeunes filles pauvres qui recevaient ainsi une instruction surtout religieuse[9]. Au nord du grand bâtiment 4 classes étaient ouvertes gratuitement aux enfants pauvres[4]. L'ensemble était entouré de vastes jardins[4]. Le couvent prodiguait également des soins gratuits aux malades[9].

La caserne Rohan : période militaire modifier

En 1792, les religieuses sont chassées par la Révolution et les bâtiments confisqués, devenus bien national, furent transformés en hôpital militaire dit « hôpital de la Montagne » et, dès 1797, magasin de fourrage[2]. En 1808, sous l'Empire, il sert également à l'internement des prisonniers autrichiens[2]. Le couvent connait de longues périodes d'inoccupation[7] avant que l'Armée décide d'y adjoindre de nouveaux bâtiments militaires (dont celui dit « de l'Horloge ») en 1875 créant ainsi la « caserne Rohan » pour y installer le 65e régiment d'infanterie en mai 1876 remplacé par le 64e régiment d'infanterie le 3 décembre 1881[7],[10]. C'est probablement à cette occasion que les parcelles occupées par le nouveau casernement (dont le couvent) furent préalablement transférées à Ancenis qui devint alors ville de garnison.

Après la dissolution du 64e RI intervenue le 1er janvier 1924[10], il faut attendre 1928 pour qu'un escadron de la garde républicaine mobile (devenue ensuite gendarmerie mobile) investisse à nouveau les lieux. À la fin des années 70, l'Armée cherche à reloger son escadron car la caserne Rohan menace ruine[11]. Faute de nouvelle localisation disponible dans la ville d'Ancenis, l'Armée envisage la destruction du casernement pour le substituer par des bâtiments plus modernes. La façade de la chapelle Saint-Joesph est inscrite aux monuments historiques depuis 1929. Pour une première demande de permis de démolition dont la réponse des Bâtiments de France l'enjoignait à conserver l'ensemble conventuel, l'Armée, insatisfaite, se voit interdire de démolir l'ensemble des bâtiments à la seconde[12]. Lasse, elle prend la décision de transférer l'escadron de gendarmerie mobile à Nantes. Il quittera les lieux en 1982.

En 1991, l'Armée vend la caserne Rohan à un marchand de biens niçois[7].

Le quartier Rohan : période civile modifier

En 1995, la ville d’Ancenis se porta acquéreur de la caserne Rohan pour y créer le quartier Rohan. Seule la caserne de l'Horloge construite en 1875 fut rasée pour laisser place à un théâtre (construit en 2002) et un ensemble résidentiel moderne. Celle qui fut conservée fut transformée en habitation[9]. De même le pensionnat (aile est du couvent) fut entièrement réhabilité et inauguré en 1998. La chapelle bénéficie du même traitement en 2008 complété pour son ancien chœur avec la rénovation du cloître qui parachève l'intégralité du quartier en 2012[7].

La partie ouest du quartier accueille désormais le lycée Jean-Baptiste Ériau et les services du Trésor Public tandis que l'aile est du couvent rénovée accueille les services de la Communauté de communes du pays d'Ancenis (COMPA)[9]. Le théâtre Quartier Libre occupe le sud-est de l'ancienne caserne. Entre son pignon nord et l'aile est du couvent devenue Centre Administratif « Les Ursulines » se dresse le jardin des Ursulines au sein duquel ont pris place les sculptures de Jean-Claude Lambert[9].

La chapelle en ruine reconstruite accueille désormais des concerts et des expositions d'art contemporain[9]. Le cloître abrite l'association d'histoire locale, des salles en rez-de-chaussée et des appartements dans les étages.

Description modifier

L’architecture de l'ensemble est de style classique[13]. Le couvent comporte au nord une chapelle, appelée chapelle des Ursulines (ou chapelle Saint-Joseph), construite en 1642[réf. nécessaire], un cloître ouvert au sud et accolé d'une aile perpendiculaire se prolongeant d'environ 60 mètres à l'est à partir de son angle nord-est. Cette aile constituait le pensionnat. Le cloître et le pensionnat comportent 3 étages. Les matériaux employés sont répartis entre la pierre de grison (granit) pour le soubassement, les moellons de schiste enduits pour les parements et le tuffeau pour les encadrements de baie, chaînages d’angle, corniches, frontons et lucarnes. Les fenêtres et chiens assis du pensionnat (aile est) présentent chacun 2 styles différents dont l'un est commun à ceux du cloître. Les toitures sont mansardées et couvertes d'ardoises[8].

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Références modifier

  1. a et b « Ancien couvent des Ursulines de la Davrays ou ancienne caserne Rohan », notice no PA00108563, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a b et c Athanase Ollivier, Saint-Géréon et ses évêques, Le livre d'histoire - Lorisse éditeur, coll. « Monographies des villes et villages de France », (1re éd. 1901), 222 p. (ISBN 978-2-7586-0592-8, ISSN 0993-7129), p. 112
  3. Daniel Hardy, Histoire de Saint-Géréon, à compte d'auteur, , 164 p. (ISBN 978-2-7466-6452-4), p. 87
  4. a b c et d Athanase Ollivier, Saint-Géréon et ses évêques, Le livre d'histoire - Lorisse éditeur, coll. « Monographies des villes et villages de France », (1re éd. 1901), 222 p. (ISBN 978-2-7586-0592-8, ISSN 0993-7129), p. 103-105
  5. « La famille de Bruc : branche de Montplaisir », sur pinsonnais.free.fr (consulté le )
  6. Notice no PA00108563, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. a b c d e et f « Balade culturelle dans le quartier Rohan », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  8. a et b MCM Architectes, « Centre administratif : Ancenis 44 » (consulté le ) : « Les bâtiments conventuels s’articulent autour d’un cloître : chapelle au nord, galerie au sud et pensionnat et intendances à l’Est, le long de la route. »
  9. a b c d e et f Mairie d'Ancenis-Saint-Géréon, « Le quartier Rohan », sur ancenis-saint-gereon.fr (consulté le )
  10. a et b Génica Cuisnier, Loïc Ménanteau et Joël Thiévin, Ancenis et ses environs, t. 2, Alan Sutton, coll. « Mémoire en images, de poche » (ISBN 2-84910-338-1)
  11. bfred44, « La caserne Rohan d'Ancenis en ruine : La fin de la présence militaire », sur rohanenruine.canalblog.com,
  12. J.-C. M., « Le préfet de la Loire-Atlantique refuse une nouvelle fois la démolition de la caserne d'Ancenis », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. Ministère de la Culture, « Ancien couvent des Ursulines de la Davrays ou ancienne caserne Rohan », sur pop.culture.gouv.fr