Conférence de Londres (1830)

Conférence de Londres
Présentation
Type

La conférence de Londres de 1830 désigne la réunion des puissances européennes à Londres, dans le cadre de la guerre belgo-néerlandaise qui suivit la révolution belge.

Lithographie de la conférence de Londres par Honoré Daumier parue en 1832. De gauche à droite: le Royaume uni des Pays-Bas attaché au poteau, la Prusse (le cheval), l'Autriche (le singe), la Russie (l'ours polaire) piétinant la Pologne, le Royaume-Uni (le renard), la France (le lièvre à effigie de Louis-Philippe Ier), à droite attaché au poteau : la Belgique (le dindon).

Elle impose un armistice aux deux belligérants dès le puis les mène à la table des négociations pour aboutir au traité des XVIII articles le .

Elle reconnut l'indépendance de la Belgique dès le , à l'exception notable des Pays-Bas.

Contexte modifier

Après la défaite de Napoléon Bonaparte lors de la bataille de Waterloo le le Premier Empire français est définitivement dissous et les grandes puissances européennes se réunissent lors du Congrès de Vienne pour décider de l'avenir des anciens territoires annexés lors des guerres de la Révolution française puis lors des guerres napoléoniennes. Souhaitant disposer d'un rempart contre les éventuelles nouvelles ambitions expansionnistes françaises[1], les vainqueurs décident de créer un nouvel état « tampon » entre la France et la Prusse. C'est ainsi que, le , le royaume uni des Pays-Bas voit le jour avec, comme souverain, Guillaume Ier de la maison d'Orange-Nassau.

Cependant, le mariage entre belges et néerlandais ne se déroule pas comme prévu. Les premiers, majoritairement catholiques, se sentent opprimés par les « hollandais » majoritairement protestants, notamment sur le plan politique, alors qu'ils représentent la majorité de la population. De nombreuses discordes voient le jour, révélant de profondes disparités entre les deux peuples.

La révolution belge éclate le à Bruxelles, marquant le début de la guerre belgo-néerlandaise. Après avoir chassé la garnison néerlandaise de Bruxelles, lors de l'épisode des Journées de septembre, le gouvernement provisoire proclame unilatéralement l'indépendance de la Belgique le , soit des huit provinces méridionales du royaume.

Déroulement modifier

 
Un plan de partition de la Belgique fut proposé par le diplomate français Charles de Flahaut mais refusé à la Conférence.

Genèse modifier

Le , le roi des Pays-Bas Guillaume 1er demande officiellement le secours armé des quatre états signataires du protocole de Londres du (l'Autriche, la Prusse, la Russie et le Royaume-Uni). Les puissances conviennent cependant de régler l’affaire par des moyens diplomatiques et décident de se réunir en conférence au Foreign Office de Londres. La France y est également invitée.

Les discussions débutent le en imposant un armistice aux deux belligérants de la guerre belgo-néerlandaise. La question de reconnaitre ou non l'indépendance de la Belgique se pose. Un premier plan de partage émanant du diplomate français Charles de Flahaut est rejeté. Il consistait à diviser les différentes parties de la jeune Belgique et de les attribuer à ses quatre voisins : la France, les Pays-Bas, la Prusse et le Royaume-Uni. A la place, le , la conférence reconnait l'indépendance de la Belgique à l'exception des Pays-Bas puis proclame la neutralité et l’inviolabilité perpétuelle de la Belgique le .

Évolution des négociations modifier

La conférence publie 69 protocoles[2] entre le et le afin de réguler la situation entre la Belgique et les Pays-Bas. Parmi eux, le 20 janvier 1831, la Conférence publie 2 protocoles essentiels (n°11 et 12). Le premier sur les « bases de la séparation » traite de la formation territoriale de la Belgique et définit la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas comme celle des frontières de 1790 entre les États belgiques unis et les Provinces-unies. Le second traite de l'aspect économique du « partage des dettes » disant que la Belgique supportera les 16/31e de la dette de l'ancien Royaume uni des Pays-Bas, alors qu’elle n’était que très peu endettée en 1815[3]. Le Congrès National rejette alors les bases de la séparation le pour différents motifs. Il conteste entre autres la perte de la Flandre zélandaise et de Maastricht perdus lors des traités de Westphalie en 1648 mais rattachés depuis la annexion française aux départements réunis en 1795. Il demande de garantir la liberté de la navigation sur l’Escaut et juge également le partage de la dette comme inéquitable.

Participants modifier

Conséquences modifier

La conférence de Londres abouti au traité des XVIII articles, signé dans la même ville le . Il ne fut toutefois jamais appliqué, Guillaume 1er violant l'armistice dès le en lançant la campagne des Dix-Jours pour récupérer ses territoires en envahissant la Belgique. Les forces armées belges étant incapables de résister à l'armée néerlandaise, firent appel à l'aide de la France qui envoya une armée expéditionnaire pour chasser les néerlandais. La Belgique s'y trouva grandement discréditée et la guerre belgo-néerlandaise prit fin par la convention de Zonhoven signée le . Il fallut toutefois attendre plusieurs années et un nouveau traité, bien moins avantageux pour la Belgique, pour que Guillaume 1er accepte de reconnaitre l'indépendance belge : le traité des XXIV articles, signé le .

Notes et références modifier

  1. « Le royaume uni des Pays-Bas (1815-1830). », sur connaitrelawallonie.be
  2. « Conférence de Londres sur les affaires de Belgique (1830-1839). », sur carnetsdenotes.fr
  3. « Le rôle des grandes puissances », sur histoiredesbelges.be