Charlotte Vanhove

actrice française
Charlotte Vanhove
Caroline Vanhove en 1820.
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
CarolineVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activité
Père
Charles Joseph Vanhove (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
François-Joseph Talma (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Lieu de détention

Charlotte Vanhove (dite « Caroline »), plus connue sous le nom de madame Talma, née à La Haye le et morte à Paris 15e, rue de Vaugirard, le [1], est une actrice française.

Biographie modifier

Fille des comédiens Charles-Joseph Vanhove et Andrée Coche, nièce d'autres comédiens (Famille Vanhove), elle se destine très tôt au théâtre et débute à la Comédie-Française en . Ses qualités de comédienne lui permettent d’y entrer à 14 ans, en tenant le rôle titre dans Iphigénie de Racine. Ses débuts sont triomphaux. Cette jeune femme, que l'on décrit comme belle et blonde, épouse alors un violoniste qu’elle quittera rapidement[2].

À la Révolution, elle est arrêtée comme « suspecte », dans la nuit du , avec 12 autres acteurs du Théâtre Français restés fidèles à la monarchie, et incarcérée à la prison Sainte-Pélagie, pour avoir joué une représentation théâtrale jugée séditieuse : Paméla[3]. Elle sera libérée 5 mois plus tard et reprend la comédie[4].

Elle fait alors la connaissance du tragédien Talma, un des acteurs les plus célèbres de son temps et qui est l’époux de la danseuse Julie Carreau. Il mène grand train avec les revenus de son épouse qui assume ses dépenses. Les deux acteurs se plaisent et entament rapidement une vie commune. Julie, lasse, humiliée et à demi ruinée, accepte le divorce. Ils se marient en 1802.

En 1798, Caroline Vanhove et son père achètent à Brunoy une jolie propriété, la Malgouverne. Puis ils achètent la Gouvernerie et son parc, qu’a mis en vente le propriétaire Ribbing Frédérickson. Talma y mène des transformations très coûteuses et couvre le couple de dettes, avant de multiplier les frasques publiques. Il installe aussi à son domicile une maîtresse, qui aura trois enfants avant de mourir. Très vite, une nouvelle maîtresse apparaît, les dettes ne cessent de s’accumuler, malgré les aides financières d’un ami de Talma, un certain Napoléon.

Caroline reprend les rênes de la gestion du ménage et tente de divorcer.

À partir de ce moment, Caroline se place en marge de la vie tumultueuse des artistes[5]. Elle quitte le théâtre, récupère une partie des sommes qu’elle a avancées à Talma et se ménage une vie calme dans un petit hôtel entouré de jardins, accompagnée par ses amis. Elle s'adonne à la peinture, au dessin, mais surtout elle écrit pour la jeunesse ou sur le théâtre. Elle rédige notamment Edmont et Juliette ou les Amants somnambules (1820), Le Château de Valmire ou Pauline et Théodore (1821), Réginalde ou la Vénitienne (1822), Élinor ou l'Épouse coupable (1824) et des Études sur l'art théâtral (1835).

Durant toutes ces années, c’est elle qui s’est occupée des trois enfants que Talma a eus avec sa maîtresse et qui a assumé les frais de la pension de Fontenay-sous-Bois où ils ont été envoyés.

À la mort de Talma, en , délivrée, elle épouse le comte de Chalot, un cavalier, ami de longue date, avec qui elle aimait à discuter en se promenant. Mais il meurt rapidement[6]. La « comtesse Vanhove » occupe ses journées en descendant les Champs-Élysées dans sa calèche, et sort souvent au théâtre.

Elle finit paisiblement sa vie le , à l’âge de 88 ans, dans son hôtel parisien du 193, rue de Vaugirard.

Sa tombe au cimetière du Montparnasse porte sur le socle son éloge écrit par le poète Jean-Baptiste Sanson de Pongerville[7].

Théâtre modifier

Carrière à la Comédie-Française modifier

Entrée en
Nommée 187e sociétaire en
Départ en [8]

Notes et références modifier

  1. Acte de décès à Paris 15e, n° 844, vue 17/31.
  2. Louis-Sébastien-Olympe Petit, membre de l'orchestre à la Comédie Française, épousé en 1786; elle en divorce en 1794. Paul-Denis du Péage, Recueil de généalogies lilloises, tome II, Lille, 1907, p. 617-618, lire en ligne.
  3. Nicolas François de Neufchâteau fit jouer, sur la scène du théâtre de la Nation, le , une comédie en vers : Paméla ou la Vertu récompensée, tirée du roman de Samuel Richardson, imitée de Goldoni. Le jour de la neuvième représentation, comme le rideau allait se lever, un officier de police vint au nom du Comité de salut public interdire la pièce à cause de ces deux vers jugés subversifs :

    « Ah ! les persécuteurs sont les seuls condamnables.
    Et les plus tolérants sont les seuls raisonnables. »

    François de Neufchâteau fit alors les corrections qu'exigeait le Comité ; mais celui-ci signa un arrêté fermant le théâtre et décrétant d'accusation François de Neufchâteau. Il fut incarcéré, lui et ses comédiens. Parmi les 13 acteurs (les actrices furent enfermées à Sainte Pélagie) du Théâtre Français incarcérés au Couvent des Madelonnettes, on trouve :
  4. Elle aurait été libérée contre la promesse d'entrée au Théâtre de la République. Paul-Denis du Péage, Recueil de généalogies lilloises, tome II, Lille, 1907, p. 617-618, lire en ligne.
  5. Elle aurait quitté le théâtre, vexée par une remarque désobligeante de Napoléon. Paul-Denis du Péage, Recueil de généalogies lilloises, tome II, Lille, 1907, p. 617-618, lire en ligne.
  6. Jacques-Antoine-Auguste Chalot, fils d'Antoine, épicier et de Joséphine-Louise Malot, né à Paris le , pensionné comme vainqueur de la Bastille, chef d'escadron des chasseurs, puis lieutenant-colonel de cavalerie, officier de la Légion d'honneur, chevalier de Saint-Louis, créé chevalier par lettres patentes du 23 12 1815, veuf de Françoise Deschamps, mort à Paris le . Paul-Denis du Péage, Recueil de généalogies lilloises, tome II, Lille, 1907, p. 617-618, lire en ligne.
  7. Paul-Denis du Péage, Recueil de généalogies lilloises, tome II, Lille, 1907, p. 617-618, lire en ligne.
  8. Base de données La Grange sur le site de la Comédie-Française

Liens externes modifier