Dazincourt

acteur français
Dazincourt
François-André Vincent, Le comédien Joseph-Jean-Baptiste Albouy, dit Dazincourt, 1792 (musée des Beaux-Arts de Marseille)
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
Biographie
Naissance
Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Joseph-Jean-Baptiste AlbouyVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
DazincourtVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Joseph-Jean-Baptiste Albouy, dit Dazincourt est un acteur français né à Marseille le 11 décembre 1747 et mort à Paris le 28 mars 1809.

Biographie modifier

Élevé chez les oratoriens, Dazincourt entre au service du maréchal de Richelieu en 1766 et s'essaie à la comédie de société. Ayant décidé d'en faire sa profession, il quitte Paris en secret et se rend à Bruxelles pour suivre les conseils de D'Hannetaire, alors au sommet de sa réputation.

Après avoir joué au Théâtre de la Monnaie de 1771 à 1776, Dazincourt retourne à Paris et débute à la Comédie-Française le 21 novembre 1776 dans le rôle de Crispin des Folies amoureuses de Jean-François Regnard. Il devient sociétaire de ce théâtre en 1778 et le restera jusqu'à sa mort.

Le Mercure de France de décembre 1776 commente ainsi ses débuts : « Cet acteur a un talent formé, un jeu raisonné, beaucoup d'intelligence, de finesse & de vérité. Il est bon comédien, sans être farceur, & plaisant sans être outré ».

Dans la nuit du 2 septembre 1793, il fut arrêté, avec 12 autres acteurs du Théâtre-Français restés fidèles à la monarchie, en tant que « suspect », et enfermé à la prison des Madelonnettes, pour avoir joué une représentation théâtrale jugée séditieuse : Paméla[1].

 
Dazincourt dans Le Barbier de Séville (1785)

Le plus grand rôle de Dazincourt aura été sans conteste celui de Figaro dans Le Mariage de Figaro et dans Le Barbier de Séville.

Il meurt le 28 mars 1809 à Paris, rue de Richelieu[2]. Il est inhumé au cimetière de Montmartre (division 19). L'épitaphe de sa tombe fut rédigée par son amie dévouée et légataire universelle, la comédienne Eulalie Desbrosses[3].

L'année de sa mort paraissent ses Mémoires publiés par Henri-Alexis Cahaisse (Paris: Favre, "Aux filles de mémoire", 1809).

Théâtre modifier

Carrière à la Comédie-Française modifier

Entrée en 1776
Nommé 172e sociétaire en 1778

Écrits de Dazincourt modifier

  • Lettre des Comédiens Français à M. le président de l'Assemblée nationale, [s. l.], [s. n.], [1789], 3 p. (lire en ligne). — La lettre est datée du 24 décembre 1789 et signée : « Dazincourt, secrétaire. » Contient aussi un décret de l'Assemblée nationale concernant le corps électoral.
  • Adresse des auteurs dramatiques à l'Assemblée nationale, prononcée par M. de La Harpe [et] Pétition des auteurs dramatiques à l'Assemblée nationale, [Paris], [s. n.], [1790], 46 p. — Document signé par de nombreux pétitionnaires, dont Dazincourt. Cette pétition a donné lieu à l'écrit suivant :
  • Observations pour les Comédiens Français sur la pétition adressée par les auteurs dramatiques à l'Assemblée nationale, [Paris], Prault, , 36 p. (lire en ligne). — Signées : Molé, Dazincourt et Fleury. Concerne les privilèges des sociétaires et leurs droits sur les pièces anciennes et nouvelles.
  • Notice historique sur Préville... lue au Lycée le 19 nivôse an VIII, Paris, Imprimerie de Ballard, an viii [1800], 27 p. (lire en ligne).

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. Nicolas François de Neufchâteau fit jouer, sur la scène du théâtre de la Nation, le , une comédie en vers : Paméla ou la Vertu récompensée, tirée du roman de Samuel Richardson, imitée de Goldoni. Le jour de la neuvième représentation, comme le rideau allait se lever, un officier de police vint au nom du Comité de salut public interdire la pièce à cause de ces deux vers jugés subversifs :

    « Ah ! les persécuteurs sont les seuls condamnables.
    Et les plus tolérants sont les seuls raisonnables. »

    François de Neufchâteau fit alors les corrections qu'exigeait le Comité ; mais celui-ci signa un arrêté fermant le théâtre et décrétant d'accusation François de Neufchateau. Il fut incarcéré, lui et ses comédiens. Parmi les 13 acteurs (les actrices furent enfermées à Sainte Pélagie) du Théâtre Français incarcérés au Couvent des Madelonnettes, on trouve :
    - l'acteur Fleury
    - l'actrice Louise Contat
    - l'acteur Dazincourt
    - François Molé
    - Charlotte Vanhove
    - l'acteur Saint-Prix
    - l'acteur Saint-Fal.
  2. Acte de décès de Joseph Jean Baptiste Albouy Dazincourt, Actes de l'état-civil reconstitué de Paris (25/03/1809-28/03/1809), Archives de Paris, 50 p. (lire en ligne), p. 45
  3. Pierre Piétresson de Saint-Aubin, Promenades aux cimetières de Paris, aux sépultures royales de Saint-Denis et aux catacombes, Paris, C. L. F. Panckoucke, , 341 p. (lire en ligne), p. 25v
  4. Distribution sur Les Archives du spectacle.net

Source modifier

Liens externes modifier

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