Charles De Wailly

architecte français
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Charles De Wailly
Image illustrative de l'article Charles De Wailly
Buste de Charles De Wailly (1789) par Augustin Pajou (Palais des beaux-arts de Lille)
Présentation
Naissance
Paris (France)
Décès (à 67 ans)
Paris (France)
Nationalité Drapeau de la France France
Mouvement Néoclassique
Activités Architecte, urbaniste, peintre
Formation Jean-Laurent Legeay
Jacques François Blondel
Élèves Vassili Bajenov
Charles Norry
Ivan Starov
Œuvre
Distinctions Grand prix de Rome d'architecture (1752)

Charles De Wailly[1], né le à Paris et mort le à Paris, est un architecte français.

L'un des principaux artisans du « style à l'Antique » ou architecture néoclassique, De Wailly avait une prédilection pour la figure parfaite, le cercle.

Biographie modifier

 
Charles De Wailly : Projet de transformation du Panthéon de Paris en temple républicain.

Il commença sa formation en suivant les cours de Jean-Laurent Legeay, en compagnie d'autres architectes en devenir : Étienne-Louis Boullée, Marie-Joseph Peyre ou Pierre-Louis Moreau-Desproux[2]. Il fut ensuite l'élève avec ces mêmes camarades de l'École des Arts de Jacques François Blondel en 1749, où il rencontra William Chambers et, plus tard, Giovanni Niccolo Servandoni.

Après avoir obtenu, en 1752, le grand prix de Rome d'architecture, il séjourna à l'Académie de France à Rome pendant trois ans jusqu'en 1755, partageant sa pension avec son ami Pierre-Louis Moreau-Desproux. Tous deux participèrent aux fouilles des thermes de Dioclétien. À Rome, De Wailly se lia d'amitié avec le sculpteur Augustin Pajou qui devait sculpter son buste et celui de sa femme et pour qui il construira une maison mitoyenne à la sienne.

En 1767, De Wailly fut reçu membre de la première classe de l'Académie royale d'architecture et, en 1771, de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Catherine II de Russie lui offrit la place de président de l'Académie d'architecture de Saint-Pétersbourg, qu'il refusa.

En 1772, il fut nommé architecte du château de Fontainebleau, conjointement avec Marie-Joseph Peyre. L'année suivante, il fut autorisé à faire un long séjour à Gênes pour redécorer le palais Spinola. Il devait revenir à plusieurs reprises travailler en Italie. Il en importait des marbres antiques qu'il revendait à ses riches clients[3].

Remarqué par le marquis de Voyer, il conçut pour lui la salle à manger néo-classique dans l'esprit du Grand Siècle de son château d'Asnières. Suivirent une série de chantiers importants qui firent du marquis de Voyer, le grand protecteur et l'intime de l'architecte : remise au goût du jour de l'hôtel d'Argenson, connu aussi comme Chancellerie d'Orléans; vaste grange-écurie du château des Ormes et corps central du château des Ormes annonçant l'éclectisme du XIXe siècle. De Wailly formait avec les architectes Julien-David Leroy, Bernard Poyet et William Chambers, le cercle artistique du marquis de Voyer.

À la suite du marquis d'Argenson dont il fut le rival pour la place de directeur général des Bâtiments, arts et Manufacture du Roi, le marquis de Marigny, frère de Mme de Pompadour, fit travailler De Wailly dans le parc de son château de Menars. L'architecte parvint à obtenir, grâce à son appui, la commande du décor de l'Opéra royal de Versailles en 1768 (même sculpteur, Pajou et même peintre, Durameau qu'à l'hôtel d'Argenson où il travaillait alors) et d'un nouveau théâtre pour la Comédie-Française. En 1779, De Wailly et Peyre construisirent ainsi leur œuvre la plus célèbre, le théâtre de l'Odéon à Paris (V. infra).

De Wailly donne également un projet pour l'Opéra comique.

En 1795, il est élu à l'Académie des beaux-arts - 3e section (architecture), fauteuil V et devient membre de la Société philotechnique nouvellement créée.

Il devient conservateur du musée des tableaux en 1795 et est envoyé en Hollande et en Belgique pour y choisir des œuvres d'art après l'annexion de ces pays.

Après sa mort le 12 brumaire an VII, Joseph Lavallée prononce son éloge funèbre, d'abord à la société philotechnique le 20 brumaire an VII, puis à la séance de rentrée du Lycée républicain le 1er frimaire [4]. A l'Académie des Beaux-Arts Jean-François Chalgrin lui succède. Son épouse, Adélaïde Flore Belleville se remarie en 1800 avec le chimiste Antoine François de Fourcroy.

Il était le frère du lexicographe Noël-François De Wailly (1724-1801).

Réalisations modifier

En France modifier

En Belgique modifier

 
Château royal de Laeken, 1782-1784.

En Allemagne modifier

  • Réorganisation du centre de la ville de Cassel.

En Italie modifier

En Russie modifier

Le projet de réunion du Louvre et des Tuileries modifier

Sous la Révolution française, Charles De Wailly proposa un projet de réunion du Louvre et des Tuileries, le nouvel ensemble constituant le Palais National[5].

On serait entré dans le Palais National par une large rue venant en ligne droite de la Place de la Bastille et aboutissant à la place tracée à proximité du Pont Neuf. Cette place serait fermée par des greniers d’abondance et des plantations d’arbres. Cette place de l’abondance faisant face au Louvre aurait permis d’accéder à la Cour Carrée qui aurait contenu un amphithéâtre circulaire. Une galerie reliant le Louvre et les Tuileries semblable à la galerie du bord de l’eau eût été construite. Tout l’espace entre cette galerie et les constructions dans l’alignement de l’entrée du Palais-Royal eût été dégagé afin de créer une grande place du Palais National.

La grande cour du Palais national aurait contenu un autre amphithéâtre beaucoup plus étendu encore. Au centre de ce vaste espace, serait élevé un groupe de rochers percés dans les deux sens pour conserver les points de vue, sur le haut duquel on établirait une assemblée des représentants du peuple[5].

 
La Cour Carrée du Palais National selon Charles De Wailly.
 
Le plan du Palais National de Charles De Wailly.


Notes et références modifier

  1. Le « De » dans le nom « De Wailly » n'est pas une particule, mais trouve son origine dans l'article défini flamand der. Il convient donc de l'écrire avec un D majuscule, de dire De Wailly et non Wailly et de le ranger en conséquence dans l'ordre alphabétique.
  2. J.-M. Pérouse de Montclos, Étienne-Louis Boullée, éd. Flammarion, 1994, p. 21
  3. Il fournit par exemple au prince de Condé une Vénus pudique pour y faire pendant à la Vénus callipyge qu'il a placée dans sa nouvelle salle à manger de l'hôtel de Lassay (Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 61).
  4. Joseph Lavallée, Notice historique sur Charles Dewailly architecte, Paris, Imprimerie de la Société des Amis des Arts, an VII (Lire sur Gallica).
  5. a et b Jean-Claude Daufresne, Louvre & Tuileries, architectures de papier, éd. Pierre Mardaga, Paris, 1987, p. 115.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Philippe Cachau, "Le "goût de la bâtisse" du marquis de Voyer", Le marquis de Voyer (1722-1782) : l'homme, le parent, l'ami, le politique et le mécène, Journées d'histoire du château des Ormes, annales 2013, éd. Narratif, Châtellerault, 2014, p. 21-58.
  • Philippe Cachau, Le château des Ormes, coll. "Parcours du patrimoine", service de l'Inventaire de Poitou-Charentes, Geste éditions, 2013.
  • Philippe Cachau, Les décors de l'hôtel de Voyer d'Argenson, dit Chancellerie d'Orléans (1765-1772). Recherche et analyse des trois pièces sur le jardin du Palais-Royal, étude pour le World Monuments Fund, 2013.
  • Philippe Cachau, « Pierre Meusnier, Charles De Wailly, Alfred Coulomb : les architectes du château des Ormes du XVIIIe au XXe siècle », Le Picton, n° 216, novembre-décembre 2012, p. 2-7.
  • Monique Mosser et Daniel Rabreau, Charles De Wailly : peintre architecte dans l'Europe des Lumières, Paris, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, , 127 p. (OCLC 6389268, BNF 34628832)
    Catalogue de l'exposition exposition tenue à l'hôtel de Sully (Paris) du 23 avril au 1er juillet 1979.

Articles connexes modifier

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