Centurion (char)

Char de combat britannique des années 1950
(Redirigé depuis Char Centurion)

Le Centurion est le premier char d'assaut britannique de l'après-guerre. Il a été conçu durant la Seconde Guerre mondiale dans l'optique d'associer la mobilité d'un char Cruiser et le blindage d'un char d'infanterie, ce qui lui valut l'appellation d'Universal Tank ; char universel. Il fut l'un des chars les plus largement répandus, équipant de nombreuses armées dans le monde. Il fut aussi un de ceux qui furent utilisés le plus longtemps. Un petit nombre était toujours en service dans les années 1990 et certaines versions dérivées jusqu'en 2017. Son successeur est le char de combat Chieftain. En Suisse, sa tourelle a régulièrement été démontée et placée dans des ouvrages bétonnés, connus sous le nom de Centi, pour interdire les accès routiers à d'autres chars.

Char Centurion
Image illustrative de l’article Centurion (char)
Centurion Mk 3 exposé par le musée militaire de la base des Forces canadiennes Borden.
Caractéristiques de service
Service (78 ans)
Utilisateurs 17 pays
Conflits Guerre de Corée, Deuxième Guerre indo-pakistanaise, Guerre du Viêt Nam, Guerre des Six Jours, Guerre du Kippour, Intervention militaire israélienne au Liban de 1982, Conflit israélo-libanais de 2006
Production
Concepteur Directorate of Tank Design
Année de conception de 1945 à 1948
Constructeur usines de chars de la Royal Ordnance Factories, Vickers et Leyland.
Production 4423 exemplaires[1]
Caractéristiques générales
Équipage 4 : chef de char, tireur, chargeur et pilote
Longueur Mk. 2 : 7,8 m
Mk. 3 & Mk. 5 : 7,56 m, (9,83 m avec le canon)

Mk. 7 & Mk. 8 : 7,601 m, (9,874 m avec le canon)

Largeur 3,39 m
Mk. 3 & Mk. 5 : 3,378 m (avec jupes latérales)
Hauteur Mk. 2 : 2,9 m
Mk. 3 & Mk. 5 : 2,89 m
Mk. 7 : 2,933 m
Mk. 8 : 2,978 m
Masse au combat Mk. 1 : 43,1 tonnes

Mk. 2 : 48,7 tonnes
Mk. 3 & Mk. 5 : 50,8 tonnes Mk. 10 : 51,8 tonnes

Blindage (épaisseur/inclinaison)
Type caisse en acier laminé et tourelle en acier moulé et laminé

Glacis : 76 mm (Mk. 1 à Mk. 8) 120 mm (Mk. 8/1 à Mk. 10)
Avant tourelle : 152 mm
Masque : 127 mm (Mk. 1 et Mk. 2) 152 mm (Mk. 3 à Mk. 7) 200 mm (Mk. 8 à Mk. 10)

Armement
Armement principal Mk. 1 et Mk. 2 : QF 17 pounder de 76 mm

Mk. 3 à Mk. 8 : QF 20 pounder de 84 mm
Mk. 5/2, Mk. 6, Mk. 7/2, Mk. 8/2, Mk. 9 à Mk. 13 : L7 de 105 mm

Armement secondaire deux mitrailleuses Browning 1919 de 7,62 mm et une mitrailleuse de pointage L6 de 12,7 mm (depuis la version Mk 6/1)
Mobilité
Moteur V12 Rover Meteor Mk. 4 ou Mk. 4B à essence
Puissance 608 ch (600 bhp)

659 ch (650 bhp) (Meteor Mk. 4B)

Transmission Merritt-Brown Z51R Mk. F (5 rapports en marche-avant et 2 en marche-arrière)
Suspension 6 éléments de suspension AEC/Rackham de type Horstmann avec un débattement vertical de 172 à 235 mm (de 83 à 146 mm en compression et 89 mm en détente)
Vitesse sur route 35 km/h sur route, 12 km/h en marche-arrière
Puissance massique de 15,05 à 12,5 ch/t
Réservoir 550 ℓ[2]

Mk. 7 & Mk. 8 : 1036 ℓ

Autonomie 100 km sur route

Mk. 7 & Mk. 8 : 184 km sur route

Histoire modifier

En 1943, le département britannique de conception de chars (Department of Tank Design) fut chargé de concevoir pour le Royal Armoured Corps un nouveau char Cruiser lourd, l'A41. Les caractéristiques demandées par le War Office furent finalement les suivantes : fiabilité et résistance accrue, poids maximum de 40 tonnes, capacité à résister à un tir direct du terrible canon de 88 mm allemand.

Le département répondit en allongeant la suspension à cinq roues du char Comet par l'ajout d'une sixième roue et l'augmentation de l'espace entre la deuxième et la troisième. La suspension Christie, à ressorts verticaux internes, fut remplacée par une suspension Horstmann (en) à ressorts horizontaux externes. Le châssis fut redessiné avec un blindage incliné et une tourelle partiellement moulée équipée du canon antichar réputé Ordnance QF 17 pounder et d'un canon-mitrailleur Polsten (en) de 20 mm. Équipé d'un moteur Rolls-Royce Meteor (en) (version pour char du Rolls-Royce Merlin) fabriqué par la firme Rover, ce nouveau modèle aurait d'excellentes performances.

Il fut cependant rapidement évident que la résistance au canon de 88 mm était impossible dans les contraintes de poids imparties. Cette caractéristique avait été imposée pour permettre à l'A41 d'être transporté sur les tracteurs Mark I et Mark II, qui étaient tous deux limités à 40 tonnes. Le ministère de la Guerre décida qu'il serait plus sage de fabriquer de nouveaux tracteurs que de gâcher ce qui semblait un superbe projet. La conception d'une version plus lourde se trouva bien engagée, alors même que les prototypes de la version de 40 tonnes n'étaient pas terminés. Cette nouvelle version avait un blindage égal à celui des chars d'infanterie, et des capacités en tout-terrain supérieures à celles des premiers chars Cruiser. L'A41 fut le premier char d'assaut britannique polyvalent, ce qui lui valut la désignation de « char universel ». Il est également le premier char à être équipé d'une bouilloire à la suite du constat que 37 % des pertes des équipages de blindés du Royal Armoured Corps entre et ont lieu hors de leurs véhicules alors qu'ils sont, par exemple, en train de préparer une collation[3].

Les prototypes de la version 40 tonnes, le Centurion Mark I, avaient un glacis épais de 76 mm, moins épais que celui des chars d'infanterie de l'époque comme le char Churchill, qui possédait un blindage de 101 mm, mais le glacis du Centurion étant incliné, son épaisseur effective était donc plus importante - caractéristique partagée par d'autres réussites comme le char Panther allemand ou le T-34 soviétique. La tourelle avait un blindage très épais : 152 mm. Le Centurion était cependant très mobile et surpassait le Comet dans la plupart des tests. Le Centurion Mark II, qui le suivit de près, avait un glacis de 118 mm et son blindage latéral et arrière passait de 88 à 51 mm. Seuls quelques Mk.I avaient été produits lorsque le MkII le remplaça sur les chaînes de fabrication. La production débuta en novembre 1945 par une commande de 800 exemplaires[4]. Elle était répartie entre des chaînes à Leyland (Lancashire), celles de la Royal Ordnance Factory à Leeds et à Woolwich, et celles de Vickers à Elswick. Le char entra en service en dans le 5e régiment royal de chars[5].

 
Centurion Mk. 3 à Eastbourne

Peu après cette entrée en service, la Royal Ordnance termina la mise au point de son nouveau canon antichar, le QF 20 pounder de 84 mm (1948)[6]. À ce stade, l'utilité du canon Polsten de 20 mm avait déjà été remise en question ; il fut donc remplacé par une mitrailleuse Besa`, installée avec le 20 pounder dans une nouvelle tourelle entièrement moulée. Le Centurion Mark III est le premier char disposant d'un système de stabilisation du canon entièrement automatique dans le double plan latéral et vertical, ce qui lui permettait des tirs plus précis en cours de déplacement, améliorant très nettement ses performances au combat. Il avait aussi un nouveau système de visée et un moteur plus puissant[7]. Sa production commença en 1948[7]. Il était tellement supérieur aux Mk.1 et Mk.2 que ceux-ci furent retirés du service aussitôt qu'il fut disponible : ils furent reconvertis en Centurion ARV Mark 1 (ARV pour armoured recovery vehicle, véhicule de secours blindé) pour le corps des Royal Electrical and Mechanical Engineers (en) (REME) ou transformés en Mk.3.

Le QF 20 pounder fut utilisé peu de temps car la Royal Ordnance sortit bientôt son successeur, le Royal Ordnance L7 à canon rayé de 105 mm (1959). Toutes les versions du Centurion à partir du Mark 5/2 en furent équipées. 24 versions et sous-versions furent produites au total.

La conception du Mk7 fut terminée en 1953 et sa production commença tout de suite après[8].

 
Un Centurion britannique débarquant durant la crise de Suez en 1956.

Le Centurion servit de base à toute une série de véhicules spécialisés, dont des versions du génie équipées d'un canon de démolition de 165 mm (AVRE-Armoured Vehicle Royal Engineers)[9]. C'est un des modèles de chars à la plus grande longévité, puisqu'il a servi dans les troupes britanniques et australiennes de la guerre de Corée (1950-1953) à la guerre du Viêt Nam (1961-1972), et que sa version AVRE a encore été utilisée durant l'opération Tempête du désert[10] en janvier-février 1991. Quant aux versions israéliennes transformées en véhicules de transport de troupes ou en véhicules de combat du génie, elles ont encore servi lors de conflit israélo-libanais de 2006.

Entre 1946 et 1962, environ 4 423 Centurion ont été produits[11], soit plus de dix fois la commande initiale.

Guerre de Corée modifier

 
Un char Centurion du Royal Tank Regiment durant la guerre de Corée en mai 1953. Il est considéré comme le meilleur char du conflit grâce à son blindage

Le 8th (King's Royal Irish) Hussars britannique, équipé de trois escadrons de Centurion Mark 3 débarqua à Pusan le [12]. Il opéra en plein hiver, à des températures négatives. Les chars devaient être garés sur de la paille, pour que leurs chenilles ne gèlent pas dans la boue, et leurs moteurs devaient être mis en route toutes les demi-heures, et chaque vitesse passée à son tour, pour les empêcher de geler[13].

Sa première victoire contre un autre char a lieu contre un Cromwell capturé par les forces chinoises. Au cours de la bataille de l'Imjin, près de Séoul ( - ), les Centurion couvrirent la retraite de la 27e brigade, en perdant seulement cinq chars[14].

Ils participèrent au sein du Royal Tank Regiment aussi à la seconde bataille pour le Crochet, où ils jouèrent un rôle significatif dans l'échec des attaques chinoises[14].

Guerre du Viêt Nam modifier

 
Des troupes du premier régiment blindé australien reçoivent un briefing sur la plage de Vũng Tàu en 1968. Chars Centurion à l'arrière-plan.

En 1967, le premier escadron de transport blindé du Royal Australian Armored Corp (RAAC) fut transféré au troisième régiment de cavalerie au Vietnam. Bien qu'il réussisse à accomplir ses missions de combat, les rapports montraient que leurs transports de troupes M113 étaient incapables de se frayer un chemin dans une jungle épaisse[15], ce qui limitait leur capacité opérationnelle. Le gouvernement australien décida donc d'envoyer un escadron de chars Centurion au Sud Vietnam[15].

Les Centurion australiens du 1er régiment blindé australien, équipés du QF 20-pdr de 84 mm[16], débarquèrent au Sud Viêt Nam le . Avec les chars américains M48A3 Patton[17], M24 Chaffee et M41 Walker Bulldog[17], le Centurion fut le quatrième modèle de char utilisé par les alliés durant la guerre[16]. 26 exemplaires avaient été déployés au départ. Avec les rotations sur 3 ans ½ de combat, un total de 58 servirent au Vietnam : 42 furent endommagés, dont six non réparables, et deux membres d'équipage furent tués[15].

Guerre du Kippour modifier

 
Char Sho't abandonné sur les hauteurs du Golan

La version israélienne du char Centurion, appelée Sho't, participa à la guerre des Six Jours (1967) et à la guerre du Kippour (), où il fit la preuve de sa fiabilité. Durant l'offensive syrienne sur le plateau du Golan, des chars Centurion/Sho’t affrontèrent les chars syriens T-55/T-62. Ils en mirent un grand nombre hors de combat. Ces pertes contribuèrent à stopper l'offensive syrienne.

Modèles et variantes modifier

 
Ancien char 55 de l'armée suisse en 2006.

Modèles britanniques modifier

Prototypes modifier

  • P1 : équipé d'une mitrailleuse de caisse montée dans la plaque du glacis.
  • P2 : équipé d'un système expérimental Metro-Vickers de stabilisation du canon.
  • P3 : /
  • P4 : équipé d'une maquette de l'obusier de QF 95 mm.
  • P5 : doté d'une boîte de vitesse automatique Sinclair-Meadows SSS; cette fut jugée peu fiable[18].
  • P8 : Centurion Mk. 1
  • P10 : Centurion Mk. 1
  • P12 : Centurion Mk. 1
  • P13 : a servi aux essais balistiques visant à évaluer la résistance du blindage du Mk. I.
  • P14 : Centurion Mk. 1
  • P16 : Centurion Mk. 1
  • P9 : utilisé par Rover pour tester un système d'injection directe.
  • P15 : converti dès son assemblage pour devenir un prototype de char de dépannage.
  • P17 : possède une tourelle moulée.

FV4007 Centurion (première génération) modifier

  • Mk. 1 : appelé également A41 Centurion Mk. 1, il est armé du canon QF 17-pdr de 76 mm et possède soit un canon-mitrailleur Polsten monté sur une rotule, à gauche du canon, soit une mitrailleuse Besa au même emplacement. Plus tard équipé d'une lampe à arc Canal Defence Light (CDL) destinée à aveugler l'adversaire.
  • Mk. 2 : premier modèle fabriqué en grande série à partir du mois de novembre 1945 jusqu'au début de l'année 1949. Il possède un glacis plus épais et sa tourelle est intégralement moulée. Afin d'augmenter la survie de l'équipage en cas de perforation du blindage, une partie des munitions de 76 mm est déplacée sous le plancher de la tourelle. Le moteur Meteor Mk. 4A de 648 ch (640 bhp) est monté à partir du 101ème exemplaire. Le Mk. 2 étant plus lourd que le Mk. 1, le ratio des réducteurs sont modifiés de 6.94:1 à 7.47:1 et la vitesse maximale est réduite à 34,5 km/h.
  • Mk. 2/1 : Mk. 2 ayant reçu un système de stabilisation du canon sur les deux plans (site et gisement) à partir du premier trimestre de l'année 1948.
  • Mk. 3 : modèle produit à partir du début de l'année 1950, il est armé d'un canon QF 20-pdr de 84 mm plus puissant, installé dans une tourelle modifiée du Centurion Mk. 2. Le Mk. 3 possède également un moteur Meteor Mk. 4B, plus puissant, développant de 659 ch (650 bhp). 135 Centurion Mk. 2 furent converti en 1951 au standard Mk. 3.
  • Mk. 4 : projet avorté armée avec obusier QF 95 mm de 95 mm.
  • Mk. 5 : modèle produit à partir de la fin de l'année 1953. Sa mitrailleuse coaxiale Besa de 7,92 mm est remplacée par une mitrailleuse Browning M1919 de 7,62 mm. Une mitrailleuse du même type est également montée sur le tourelleau du chef de char. Les Mk. 3 rétroffités avec les deux mitrailleuses Browning prirent également l'appellation Mk. 5.
  • Mk. 5/1 : Mk. 5 dont le glacis est recouvert d'une plaque de surblindage en acier de 44 mm épaisseur.
  • Mk. 5/2 : Mk. 5 ré-armé avec le canon L7 de 105 mm.
  • Mk. 5/3 : Mk. 5/2 équipé d'un phare infrarouge permettant le tir de nuit.
  • Mk. 6 : Mk. 5 combinant le surblindage de glacis du Mk. 5/1 et le canon de 105 mm du Mk. 5/2.
  • Mk. 6/1 : Mk. 6 équipé d'un phare infrarouge permettant le tir de nuit.
  • Mk. 6/2 : Mk. 6 doté d'une mitrailleuse de réglage de 12,7 mm.

FV4011 Centurion (deuxième génération) modifier

  • Mk. 7 : l'arrière de la caisse est rallongé afin d'installer un réservoir de 431 L derrière la boîte de mécanisme. La cloison blindée entre le compartiment de conduite et le compartiment de combat est supprimée, le plancher du panier de la tourelle est désormais rotatif et tourne avec la tourelle. Les emplacements accueillant les munitions de 84 mm logées sous le plancher de la tourelle sont éliminés et ces dernières sont replacées verticalement contre les parois de la caisse, autour du panier de la tourelle. Le persiennage de la poutre de refroidissement a été modifié.
  • Mk. 7/1 : Mk. 5 dont le glacis est recouvert d'une plaque de surblindage en acier de 44 mm épaisseur.
  • Mk. 7/2 : Mk. 5 ré-armé avec le canon L7 de 105 mm.
  • Mk. 8 : modèle produit à partir de juillet 1955, il est équipé d'un nouveau tourelleau contrarotatif No. 4 Mk. 1 ainsi que d'un nouveau masque pour son canon, ce dernier est plus résistant aux impacts multiples d'obus, notamment grâce à l'installation de douilles en caoutchouc autour des tourillons.
  • Mk. 8/1 : Mk. 8 dont le glacis est recouvert d'une plaque de surblindage en acier de 44 mm épaisseur.
  • Mk. 8/2 : Mk. 8 ré-armé avec le canon L7 de 105 mm.
  • Mk. 9 : Mk. 7 combinant le surblindage de glacis du Mk. 7/1 et le canon de 105 mm du Mk. 7/2.
  • Mk. 9/1 : Mk. 9 équipé d'un phare infrarouge permettant le tir de nuit.
  • Mk. 9/2 : Mk. 9 doté d'une mitrailleuse de réglage de 12,7 mm.
  • Mk. 10 : Mk. 8 combinant le surblindage de glacis du Mk. 8/1 et le canon de 105 mm du Mk. 8/2.
  • Mk. 10/1 : Mk. 10 équipé d'un phare infrarouge permettant le tir de nuit.
  • Mk. 10/2 : Mk. 10 doté d'une mitrailleuse de réglage de 12,7 mm.
  • Mk. 11 : Mk. 6 combinant le phare infrarouge du Mk. 6/1 et la mitrailleuse de réglage du Mk. 6/2.
  • Mk. 12 : Mk. 9 combinant le phare infrarouge du Mk. 9/1 et la mitrailleuse de réglage du Mk. 9/2.
  • Mk. 13 : Mk. 10 combinant le phare infrarouge du Mk. 10/1 et la mitrailleuse de réglage du Mk. 10/2.

Versions spécialisées modifier

 
Centurion AVRE 165 avec couleurs de la guerre du Golfe.
  • Centurion Mk 12 AVRE 105 : Char d'observation d'artillerie reconverti en version de combat du génie, avec canon de 105 mm.
 
Centurion ARK
  • FV4019 Centurion Mk. 5 Bulldozer : (1961) - Centurion Mk V avec une lame identique à celle du Centurion AVRE. Chaque escadron de Centurion en avait habituellement un.
  • FV4016 Centurion ARK : (1963) - Modèle poseur d'éléments de franchissements (Armoured Ramp Carrier ou ARK). Les éléments peuvent combler un espace de 22,9 m et supporter 80 tonnes.
  • FV4002 Centurion Mk. 5 Bridgelayer : (1963) - Châssis de Mk 5 avec un pont pour char No 5 (Class 80). Celui-ci peut être posé en moins de deux minutes pour combler un espace de 13,7 m et supporter 80 tonnes.
 
Centurion ARV Mk 2
  • FV4013 Centurion ARV Mk 1 : (1952) - Véhicule d'assistance blindé (Armoured Recovery vehicle ou ARV) sur châssis Mk 1 ou Mk 2 ; tourelle remplacée par une superstructure abritant un treuil actionné par un moteur de camion Bedford QL de 72 chevaux. 180 exemplaires environ, dont certains furent utilisés durant la guerre de Corée. Après 1959, ils servirent seulement pour l'entraînement.
  • FV4006 Centurion ARV Mk. 2 : (1956) - Véhicule d'assistance blindé sur châssis Mk 1, Mk 2 ou Mk 3 ; tourelle remplacée par une superstructure abritant un treuil. Celui-ci était actionné par un moteur auxiliaire et capable de tirer 90 tonnes grâce à un système de cliquets. Ce char était armé d'une unique mitrailleuse de calibre .30 sur le tourelleau du chef de char.
 
Centurion BARV
  • FV4018 Centurion BARV : (1963) - Véhicule de débarquement (Beach armoured recovery vehicle ou BARV). Sur le châssis était construite une structure surélevée permettant d'évoluer dans 3,35 m d'eau. Sur les 4 membres d'équipage, 2 appartenaient au génie, dont un était un plongeur. Utilisée durant la guerre des Malouines (1982), ce fut la dernière version en usage dans l'armée britannique : En 2003, un d'eux était encore en fonction dans les Royal Marines. Il a été remplacé par l'Hippo basé sur la châssis du char Leopard 1.

Autres prototypes modifier

  • FV3802 : Prototype de canon automoteur Ordnance QF 25 pounder sur base Centurion, avec moteur à l'arrière - non-produit.
  • FV3805 : Prototype de canon automoteur 5.5in, avec moteur à l'avant - non-produit.
  • FV4004 Conway : FV4004 Self-propelled gun, 120mm, L1 gun, Mk 3 : Prototype de canon automoteur basé sur le Centurion Mk. 3, avec un canon L1 de 120mm. Modèle de transition avant l'entrée en service du char lourd Conqueror - un seul exemplaire construit.
 
Un FV4005 au Musée des blindés de Bovington.
  • FV4005 : Canon automoteur expérimental de calibre 183 mm, avec frein de recul concentrique et chargement automatique. Une version de calibre 183 mm fut aussi construite, avec chargement manuel et frein de recul conventionnel. FV4005 Stage 1 : tourelle ouverte à l'arrière ; FV4005 Stage 2 : tourelle fermée.:
  • FV4202 : banc d'essai visant valider certains concepts devant être repris sur le futur char de combat britannique FV4201 Chieftain.

  • Centurion [Low Profile] : variante avec tourelle à faible surface frontale Teledyne.
  • Centurion [MMWR Target] : cible pour radar.
  • Centurion Marksman : modèle équipé d'une tourelle anti-aérienne Marksman.
  • Centurion AVLB : modèle poseur-de-pont néerlandais.

Modèles non-britanniques modifier

 
Char Olifant. Le seul char en service dans l’Armée de terre sud-africaine en 2017.
  • Olifant: Chars Centurion modernisés par l'Afrique du Sud à partir des années 1970, considérés comme les meilleurs chars conçus en Afrique[19].

Modèles israéliens modifier

 
Sho't Kal Alef
 
Unique exemplaire d'Eshel ha-Yarden (ou MAR-290)
  • Sho't : versions israéliennes du Centurion
    • Sho't Meteor : Centurion Mk. 5 à moteur Meteor achetés en 1959.
    • Sho't Kal Alef/Bet/Gimel/Dalet : Centurion modernisés avec le Royal Ordnance L7 de 105 mm de 1963, une nouvelle motorisation (moteur diesel Continental AVDS-1790-2A et transmission Allison CD850-6). Il entra en service en 1970 ; en 1974, tous les Centurion israéliens furent transformés en Sho't Kal (avec blindage de Mk.13) et reçurent une mitrailleuse sur pivot de calibre .50. D'autres variantes correspondent à des améliorations apportées au cours de la carrière des Sho't kal, comme un nouveau mécanisme de rotation de la tourelle, un nouveau système de stabilisation du canon, un nouveau système de tir, et des aménagements pour l'installation du blindage réactif Blazer.
  • Nagmashot / Nagmachon / Nakpadon : véhicules de transport de troupes lourds sur châssis Centurion.
  • IDF Puma : véhicule de combat du génie sur châssis Centurion.
  • Eshel ha-Yarden : lanceur quadritube de roquettes sol-sol de 290 mm sur châssis Centurion. Le projet fut abandonné au stade du prototype. Cet engin et une version plus ancienne sur châssis de char M4 Sherman sont souvent appelés MAR-290.
  • Tempest : utilisé par Singapour et modernisé avec l'aide d'Israël, cette version est similaire au Sho't, avec un moteur diesel et peut-être un blindage réactif. (Sho't signifie « fouet » en hébreu.)

Modèles suisses modifier

  • Char 55 : appellation helvétique des 100 Centurion Mk. 5 achetés par la Suisse.
  • Char 55/60 : char 55 ré-armé avec le canon L7 de 105 mm.
  • Char 57 : appellation helvétique des 100 Centurion Mk. 7 achetés par la Suisse.
  • Char 57/60 : char 57 ré-armé avec le canon L7 de 105 mm.

Modèles suédois modifier

 
Stridsvagn 102 en démonstration en 2014.
  • Stridsvagn 81 :désignation de l'armée suédoise pour ses 240 Centurion Mk. 3 (canon 20-pdr) avec radio suédoise. ( Un Strv 81 a été offert en aout 2017 au groupe de metal suédois SABATON et renommé Primo Victoria, première victoire en suédois, en référence à la musique du même titre).
  • Stridsvagn 101 : appellation de l'armée suédoise pour ses 110 Centurion Mk. 10 (canon Royal Ordnance L7 de 105 mm).
  • Stridsvagn 101R : stridsvagn 101 améliorés au début des années 1980, notamment avec un télémètre laser.
  • Stridsvagn 102 : stridsvagn 81 ré-armé avec le canon L7 de 105 mm au début des années 1960.
  • Stridsvagn 102R : stridsvagn 102 améliorés au début des années 1980, notamment avec un télémètre laser.
  • Stridsvagn 104 : 80 stridsvagn 102 modernisés au début des années 1980, notamment avec télémètre laser et moteur diesel Continental AVDS-1790.
  • Stridsvagn 105 : stridsvagn 102R amélioré (nouvelle suspension, etc.). Prototype seulement.
  • Stridsvagn 106 : stridsvagn 101R amélioré (nouvelle suspension, etc.). Aucun modèle construit.
  • Bärgningsbandvagn 81 : appellation de l'armée suédoise pour le Centurion ARV.

Utilisateurs modifier

 
Carte des opérateurs du Centurion en 2017. En rouge, retirés du service, en bleu, en service sous diverses variantes.

Histoire au combat modifier

Notes et références modifier

  1. « Army Guide », sur army-guide.com (consulté le ).
  2. « Centurion Family », sur armyvehicles.dk (consulté le ).
  3. (en) « The British Perfected the Art of Brewing Tea Inside an Armored Vehicle », sur warisboring.com, (consulté le ).
  4. (en) Bill Munro, The Centurion Tank, Ramsbury, The Crowood Press Ltd, , 192 p., relié (ISBN 978-1-86126-701-6, OCLC 64080991), p.40.
  5. (en) Bill Munro, The Centurion Tank, Ramsbury, The Crowood Press Ltd, , 192 p., relié (ISBN 978-1-86126-701-6, OCLC 64080991), p.46.
  6. Starry, p. 113.
  7. a et b (en) Bill Munro, The Centurion Tank, Ramsbury, The Crowood Press Ltd, , 192 p., relié (ISBN 978-1-86126-701-6, OCLC 64080991), p.48.
  8. (en) Bill Munro, The Centurion Tank, Ramsbury, The Crowood Press Ltd, , 192 p., relié (ISBN 978-1-86126-701-6, OCLC 64080991), p. 62.
  9. Dunstan/Sarson p. 36,37.
  10. Dunstan/Sarson p. 36, 37.
  11. Dunstan/Sarson, p. 22.
  12. Dunstan/Sarson p. 16.
  13. Dunstan/Sarson.
  14. a et b (en) Bill Munro, The Centurion Tank, Ramsbury, The Crowood Press Ltd, , 192 p., relié (ISBN 978-1-86126-701-6, OCLC 64080991), p. 158–162.
  15. a b et c Dunstan.
  16. a et b Starry.
  17. a et b Hunnicutt.
  18. (en) Bill Munro, Centurion Tank, The Crowood Press, , 192 p. (ISBN 978-1861267016)
  19. (en) Philip Trewhitt, Armoured Fighting Vehicles, 96, Dempsey-Parr, , 320 p. (ISBN 978-1-84084-328-6, OCLC 47841273).
  20. Tim Huxley, Defending the Lion City: The Armed Forces of Singapore p.131.
  21. C.F.F.Foss, Jane's Main Battle Tanks p.186.
  22. (de) Anlagetyp 10.5 cm Panzerabwehrsystem "Centurion" (10 pages).

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Dunstan, S., Badrocke, M. & Sarson, P., Centurion Universal Tank 1943-2003, Oxford, Osprey Publishing Ltd (New Vanguard 68), , 48 p., poche (ISBN 978-1-84176-387-3)
  • (en) Miller, David, The Illustrated Directory of Tanks of the World, Osceola, Salamander Books Ltd, , 1re éd., 480 p. (ISBN 978-0-7603-0892-9, LCCN 00033928)
  • (en) unknown author, British Tanks 1946-1970 : An Illustrated Record of the British Armoured Fighting Vehicle, RAC Tank Museum, Bovington Camp, Dorset,
  • (en) Dunstan, Simon. Vietnam Tracks-Armor in Battle 1945-75. 1982 edition, Osprey Publications. (ISBN 0-89141-171-2).
  • (en) Starry, Donn A. General. Mounted Combat in Vietnam. Vietnam Studies; Department of the Army; première édition 1978-CMH Pub 90-17.
  • (en) Hunnicutt, R. P. Patton: A History of the American Main Battle tank. 1984 edition; Presidio Press. (ISBN 0-89141-230-1) (volume 1).
  • (en) Darman, Peter, Tanks at War, Motor Books International, (ISBN 978-0-7603-0275-0), p. 66-67
  • (en) H.S. Stuttman, Combat and Survival, vol. 20, t. 20, Aerospace Publishing, (ISBN 0-87475-560-3), p. 1176-1177

Articles connexes modifier

Liens externes modifier