Château de Mathieu (Calvados)

château français situé à Mathieu

Le château de Mathieu, autrefois appelé château Saint-ouen est situé à proximité de Caen en Normandie, sur la commune de Mathieu dans le département du Calvados. Il a été la demeure de deux éminents scientifiques à la fois géologues et paléontologues.

Château de Mathieu
Image illustrative de l’article Château de Mathieu (Calvados)
Nom local Château de Mathieu
Début construction XVIIIe siècle
Propriétaire initial Famille de Fresnel
Propriétaire actuel propriété privée
Coordonnées 49° 15′ 32″ nord, 0° 21′ 55″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Ancienne province Normandie
Région Normandie
Département Calvados
Commune Mathieu
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Mathieu
Géolocalisation sur la carte : Calvados
(Voir situation sur carte : Calvados)
Château de Mathieu

Localisation

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Le château est situé à la Capelle, le plus ancien quartier de la commune de Mathieu (Calvados).

Historique

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Le domaine de Saint-ouen à Mathieu a été acheté en 1641 par un membre de la famille de Fresnel, famille anoblie depuis 1523[1].

Le château actuel est construit au milieu du XVIIIe siècle par un des marquis de Fresnel et reste en la possession de la famille jusqu'à la Révolution qui le déclare bien national. La petite fille du marquis Pierre François de Fresnel[N 1], récupère la moitié du domaine et son époux rachète l'autre moitié. Mais tout est revendu dès les premières années du XIXe siècle.

En 1813 la propriété est achetée par Jacques-Mathieu Danjon[3]. Dès lors elle passe par alliance à Eugène Eudes-Deslongchamps titulaire d'une chaire de paléontologie et de géologie[4], à l'université de Caen et créateur[N 2] du laboratoire maritime de Luc-sur-Mer[5]. Par son mariage avec la fille d'E.E.Deslongchamps, Alexandre Bigot, géologue qui publie de nombreux travaux dont « L'esquisse géologique et morphologique de Basse-Normandie », devient à son tour propriétaire du Château. Ce dernier reste encore à ce jour en possession des descendants de la famille Bigot[3].

Pendant la Seconde Guerre mondiale les Allemands s'installent dans la propriété. Quand les Anglais débarquent sur les plages toutes proches le 6 juin 1944, le centre du village de Mathieu ne subit que peu de dégâts, les combats se déroulant plus au sud vers le hameau du Mesnil, Cambes, le Londel et Caen. Comme le village de Mathieu sert de centre médical et de base pour la préparation des opérations, le château est occupé par les Anglais qui y entretiennent les camions militaires. Les cartes géologiques établies par Alexandre Bigot sont utilisées par les alliés pour repérer les endroits où s'approvisionner en eau. Le 28 juin 1944 le Maréchal Montgomery en personne arrive au château pour superviser la préparation de la prise de la poche de Falaise[6].

Description

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En hiver le château est visible de la voie de Périers-sur-le-Dan à Mathieu au bout d'une double rangée de grands arbres perpendiculaire à cette route. Une allée privée transversale mène à l'entrée défendue par un portail en fer forgé assorti d'un saut-de-loup [N 3].

Le corps de logis est un bâtiment du XVIIIe siècle semblable aux nombreux châteaux ou manoirs édifiés à cette époque autour de Caen[8]. Construit sur un plan rectangulaire il respecte les principes de rigueur, symétrie et sobriété prônés par Jacques-François Blondel pour les demeures de particuliers à la campagne[9]. Le bâtiment comporte deux niveaux d'habitation au-dessus d'un sous-sol semi-enterré. Les deux façades principales s'ordonnent autour d'une travée centrale couronnée par un fronton triangulaire[10] orné d'un disque[11]. L'encadrement de pierre autour de cette travée donne l'illusion de l'existence d'un avant-corps.

Deux petits bâtiments semblables s'élèvent de chaque côté de l'entrée « formant un encadrement symétrique à la cour d'honneur »[10].Tous deux sont antérieurs au corps de logis actuel. L'un servait d'écurie et était surmonté d'un pigeonnier.

L'autre bâtiment est la chapelle du domaine. Une simple croix signale le caractère religieux de l'édifice. A l'intérieur une profusion de guirlandes de fruits et de sculptures représentant des têtes d'angelots joufflus et des putti affirme le style baroque préconisé par la Contre-Réforme. La chapelle Saint-Sauveur est mentionnée dans un acte de 1700 par lequel le Seigneur Antoine de Fresnel fait plusieurs donations destinées à la célébration de messes pour le salut de son âme et de celles de ses proches[12]. Cet acte prouve également l'existence d'un château ou d'un manoir antérieur au château actuel.

Une remise, une grange et autres communs d'une part et des bâtiments de ferme d'autre part encadrent le corps de logis.

 
Château de Mathieu, Charreterie

La remise, charreterie, ou chartrie selon le terme normand[10] se distingue des autres bâtiments agricoles par ses grandes dimensions. Construite sur deux niveaux elle comporte huit travées ordonnées symétriquement. Le rez-de chaussée s'ouvre par de larges baies en anse-de-panier dont la clef est pendante. L'étage est éclairé par de hautes fenêtres au chambranle de pierre de taille. Le toit est percé par trois lucarnes pignon. Elles sont toutes trois soutenues par une importante allège en pierre. Deux cheminées laissent penser que l'étage était prévu pour le logement du personnel.

Derrière le château le parc est planté de grands arbres d'essences très diverses comme le catalpa, le noyer d'Amérique, le tilleul de Hollande, le hêtre pourpre et bien d'autres[13].

Notes et références

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  1. La famille des de Fresnel dont les membres sont seigneurs de Mathieu et de plusieurs paroisses alentour, n'ont pas de lien de parenté avec Augustin Fresnel[2]
  2. avec Arcisse de Caumont
  3. qui remplace deux bosquets plantés au même endroit à la fin du XIXe siècle[7]

Références

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  1. Jacques de Cahaignes, Éloge des citoyens de la ville de Caen. : première centurie. Trad. d'un curieux, Caen, Le Blanc-Hardel, (lire en ligne), p. 168-169.
  2. Regards sur Mathieu 2001, p. 58.
  3. a et b « Le château de Mathieu s'ouvre pour la première fois. », sur ouest-France, version électronique, (consulté le ).
  4. Alexandre Bigot, « Notice nécrologique sur Eugène Eudes-Deslongchamps », Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie,‎ , p 91 (lire en ligne, consulté le ).
  5. « L'histoire du CREC, station marine », université de Caen (consulté le ).
  6. Regards sur Mathieu 2001, p. 85 et 105 à 123.
  7. « Cadastre de Mathieu », Section B1 du Hamel, sur Les archives du Calvados, (consulté le ).
  8. « Château », sur Plate forme ouverte du patrimoine, Ministère de la Culture, (consulté le ).
  9. Jacques-François Blondel, De la distribution des maisons de plaisance et de la décoration des edifices en general., t. 2, Paris, Charles-Antoine Jombert, libraire du Roy, 1737-38 (lire en ligne), p. 177,179.
  10. a b et c Bernard Ducouret, photographies de Pascal Corbierre, Ryes, un canton du Bessin, Caen, Développement culturel en Basse-Normandie, coll. « Inventaire général des monuments et des richessses artistiques de la France », , 96 p. (ISBN 2908621061), p. 13 et 40 à 44.
  11. Evelyne Thomas, Vocabulaire illustré de l'ornement, Slovénie, Eyrolles, , 319 p. (ISBN 9782212142228), p. 126-127.
  12. Jean-Marie Lebeurier, « Mathieu, 700 ans d'Archives XIè-XVIIIè siècles », Les cahiers des archives départementales du Calvados, no 32,‎ , p. 17 (ISBN 9782860140904).
  13. Regards sur Mathieu 2001, p. 59.

Bibliographie

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  • collectif, Regards sur Mathieu, Caen, , 137 p.
  • Edouard Tribouillard, Et de Mathieu la lumière vint, Condé-sur-Noireau, charles Corlet, , 167 p.

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Liens externes

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