Château de Houetteville

château français situé à Houetteville

Le château de Houetteville est un édifice situé dans la commune de Houetteville, dans le département de l'Eure en Normandie, France.

Château d'Houetteville
Le château d'Houetteville
Présentation
Type
Destination actuelle
Propriété privée
Style

Renaissance

Néo-médiéval
Construction
XVIIIe siècle - XIXe siècle
Restauration
1935
Site web
Localisation
Pays
France
Région
Département
Commune
Adresse
Route d'Évreux
Coordonnées
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Château reconstruit en 1935 autour d'un château précédent datant de fin du XVIIIe siècle, sur des bases médiévales.

Histoire modifier

Le château de Houetteville a été construit au XVIIIe siècle, à l'époque de l'architecture néo-classique en France. Il a été érigé sur les fondations d'une ancienne forteresse médiévale datant du Moyen Âge.

Au fil des siècles, le château a connu plusieurs propriétaires et a été le témoin de nombreux événements historiques. Il a été restauré et rénové à plusieurs reprises, préservant ainsi son caractère historique tout en s'adaptant aux besoins modernes.

Le château au Moyen Âge modifier

Il est fait mention d’une famille de Houetteville dès le XIIIe siècle. Houetteville est alors un fief relevant du comté d’Évreux. C’est de cette époque que datent les caves, un escalier, et surtout une ancienne chapelle souterraine, présentant une croix templière en cubes de silex incrustés dans un mur en craie. Le mur qui sert maintenant de retenue à la terrasse serait le mur du premier château construit à cet emplacement.

D’après Madame Saint-Laurent, Maire de Houetteville, l’entrée des souterrains, fermée par Madame Chiche, serait au bout de ce mur, au niveau de la poterne. Un souterrain irait jusqu’à l’église d’Hondouville, un autre jusqu’au lieu-dit « le Cœur des Bois ».

La disposition des lieux, les tours et les fossés en faisaient une forteresse inaccessible et imprenable.

Au début du XIIIe siècle, les seigneurs de Houetteville entretenaient des relations étroites avec les Templiers de la Commanderie de Renneville.

Guillaume de Houetteville est cité comme témoin de plusieurs chartes, et Richard de Houetteville, qui en 1222 confirme un don fait aux Templiers de Renneville d’un fief ayant appartenu à son père et se composant d’une terre sise devant Platemare.

  • 1270-1316 : Jean de Houetteville, Chevalier.
  • 1339-1363 : Guillaume de Houetteville, chevalier.
  • 1380-1390 : Agnès de Houetteville, sa fille, épouse de Richard du Mesnil au Vicomte & Jehanne de Houetteville, épouse de Jehan de Pommereuil Seigneur de Moulin-Chapel[1] (voir Légende de La Mésange[2])
  • 1397-1418 : Bertrand du Mesnil, écuyer, qui perdit ses fiefs durant la Guerre de Cent Ans.
  • 1418 : Le château de Houetteville, confisqué, est donné à un chevalier anglais : David Elie.
  • 1449 : Guillemette du Mesnil, fille de Bertrand, épouse de Guillaume de Mailloc, auquel elle apporte Houetteville, Emalleville, le Boulay-Morin et le Mesnil-Vicomte.
  • 1469 : Pierre de Mailloc, son fils, écuyer. En 1469, il est au service du roi Louis XI.
  • 1483-1500 : Nicolas de Mailloc, son fils, mort sans postérité.
  • 1504-1513 : Guillaume Garin, son cousin, écuyer et prêtre.
  • 1519 : Jean de Tessey.
  • 1524-1541 : Catherine Antoinette de Tessey, épouse de Jean d’Oinville, écuyer, Seigneur de Saint-Simon en Beauce, châtelain du Puiset et Seigneur de Saineville.

Le château au XVIe siècle modifier

 
Aile du château, seul vestige du XVI° siècle, appelée "La Maison Normande"

Le château est reconstruit par les Oinville. Il resterait de cette époque l’aile des actuels communs dont une cheminée gothique typique de la "Première Renaissance" et des poutraisons moulurées caractéristiques, une tour et des fondations faites en pierres de la Ferrière-sur-Risle, réputées pour leur robustesse.

  • 1550-1560 : Pierre d’Oinville, son fils.
  • 1562-1567 : Jean d’Oinville, son fils.
  • 1573-1588 : Philippe d’Oinville, son fils. À l’occasion de la naissance d’un de ses enfants, nommé par le roi Henri III, en 1588, il fait construire la chapelle de Platemare.
  • 1598-161l : Antoine d’Oinville, son fils.
  • 1650-1667 : Louis d’Oinville, son fils.
  • 1670 : Jeanne-Marie d’Oinville, sa fille, épouse de Charles Tesson, écuyer.
 
Plaque de cheminée, dans la salle à manger, aux armes La Luzerne de Beuzeville et Pommereul, datée de 1691.
Présence d’une plaque de cheminée, dans la salle à manger, aux armes d’alliance de Guy-César de La Luzerne, Marquis de Beuzeville (1661-1736) et de Madelaine-Françoise de Pommereul, datée de 1691.
  • 1700-1752 : Angélique Tesson, leur fille, épouse de Marc François de Chalon d’AubervilIe, Baron de Crestot, Conseiller au Parlement, Grand Echanson de Normandie, mort le 08/08/1752 et inhumé dans le cœur de l’église paroissiale.
 
Plaque du Fumoir aux armes de l'Archevêque de Rouen
Présence d’une plaque de cheminée aux armes de l’Archevêque de Rouen : étant données les similitudes de leurs armoiries respectives il s’agirait soit de Mgr d’Aubigné (1658-1719) soit de Mgr de Saulx-Tavanne (1690-1759), dans les deux cas datant de la 1ère moitié du XVIIIe siècle.
 
Plaque armoriée de cheminée dans l'aile du XVIe siècle.
Dans l’aile du XVIe siècle, présence d’une plaque de cheminée armoriée', figurant des armes d’alliances : blason de dextre : « D'argent, à deux fasces d'azur, accompagné de six merlettes de gueules, posées 3,2,1»: Famille de Sainte-Marie d’Equilly (Cotentin) ; blason de senestre : «Au chevron, accompagné en chef, de deux étoiles et en pointe d’un croissant (posé à l’horizontale) : famille Asselin de Villequier ».

Le château des Hardy, aux XVIIIe et XIXe siècles modifier

 
Ancien château construit par la famille Hardy, vers 1900

Sous la restauration, Mademoiselle de Marle possédait Lisors et Houetteville qu’elle vendit en viager “des suites d’un bal’ à son oncle, Monsieur Dominique Marie Alexandre Policarpe Hardy (1767-1835), déjà propriétaire du château d’Amfreville, ancien Maire d’Amfreville-sur-Iton (1795-1799, 1810-1830)[3].

«C’est à ce dernier qu’il faut attribuer la construction du château néoclassique, caractéristique des années 1830, avec sa haute façade régulière encadrée de pavillons coiffés de frontons triangulaires.» [4]. Il subsiste de cette époque le corps central et le double perron monumental côté vallée ainsi toutes les ferronneries que l’on retrouve ici et là. Les murs, avec les piliers et les grilles du parc datent également de cette époque.

  • 1835-1875 : Rosalie Alexandrine Hardy, épouse de César Hardy de La Chesnaie son cousin.
 
Avenue d'entrée du château dite "Allée de l'Empereur", vers 1900

Leur fille Hermine Hardy de La Chesnaie (1838-1916) épouse François Albert des Mares, Marquis de Trébons (1837-1908)[5]. Elle est inhumée dans le cimetière de Houetteville.

Leur nièce Fortunée Marie Hardy de La Chesnaye, épouse en 1854 Monsieur Paul Achille Pouyer (1792-1902), Président du Tribunal Civil de Rouen, avocat fortuné, qui rénova les châteaux d’Amfreville et de Houetteville (carrelage du logis...) et construisit des fermes modèles à Lisors et à Amfreville. Veuve en 1885, elle se retira en Corrèze où elle décéda, au château de Montaignac.

Les tilleuls bordant la grande avenue qui mène au portail et à la cour d’honneur du château furent plantés à l’occasion de la venue de Napoléon III au château (soit en 1858, lors de son passage à Evreux, soit en 1868 lors de son passage à Louviers), c’est pourquoi l’avenue d’entrée du château est depuis surnommée «Allée de l’Empereur».

En commémoration de cet événement, un portrait officiel de l’Empereur de 1861[6] est toujours présent au château, peint par Hippolyte Flandrin (1809-1864) et Eugénie Montpellier, élève de Rosa Bonheur

Le Comte Fernand de Trébons (1860-1952) épouse en 1887 au château Mademoiselle Blanche de Mare (1866-1951)[7].

Le faire-part de ce mariage le 15 juin 1887 est toujours conservé au château[8].

1920 : Monsieur Garny de La Rivière

Le château des Pellerin, au XXe siècle modifier

  • 1930-1945 : Madame Pellerin
 
Château actuel, en travaux, vers 1935

Vers 1935, elle entreprend de grands travaux qui durèrent jusqu’à la guerre: Le château précédent fut remanié dans un style mi-féodal, mi- Renaissance, dans un goût librement inspiré de Viollet-le-Duc, en y incorporant une conception plus moderne permettant de faire pénétrer la lumière. Selon Fabien Bellat[9] l’architecte qui réalisa ces transformations est incontestablement Henri Jacquelin, celui-là même qui avait restauré en 1907-08 le château Saint-Hilaire à Louviers. On utilisa alors des matériaux anciens: pierres de Grison, moëllons et solives récupérés dans des ruines médiévales, notamment celles du château de Moulin-Chapel, qui avaient été rasées au début du XXe siècle.

Les travaux de reconstruction[10], interrompus en 1940, ne furent terminés qu'après-guerre, comme peuvent en témoigner certaines cartes postales. Houetteville est donc probablement le dernier château de France.

 
Le château, côté cour, en 1949

Durant l’Occupation, Madame Pellerin cacha des aviateurs américains dans ses caves, notamment les rescapés de l’avion abattu le 14/07/1943 à Bérengeville :

  • Commandant Clé Harrisson (USA)
  • Sergent Davis Polk Jefferson (USA - Oklahoma)
  • Sergent Mac Neman (USA - Virginie)
  • Sergent Jack Conwald (USA), mécanicien

Des habitants se souviennent avoir vu des soldats noirs-américains, hébergés dans les souterrains du château et soignés clandestinement par le Docteur Bobet, médecin d’Acquigny, vers 1943-44.

De nos jours modifier

  • 7 mai 1963 : Les Delamare-Deboutteville (héritiers des Pellerin) cèdent la propriété au Professeur Chiche, originaire d’Alger et propriétaire de cliniques à Paris, qui remet la propriété au goût du jour et replante le parc actuel[11].
  • 13 aout 1977 : Le Professeur Chiche et son fils sont témoins de l’atterrissage d’un OVNI au pied du château traitant de l’atterrissage d’un OVNI, ayant donné lieu à une enquête de Gendarmerie, diligentée par la brigade spécialisée de Pont-Audemer et à des constatations en présence de Madame Saint-Laurent, Maire de Houetteville et de l’astrophysicien Jean-Pierre Petit.
  • 5 juillet 1999 : Après son décès, sa veuve Arlette Chiche vend la propriété à un couple d'américains: Mr John Willis, inventeur et industriel, et à sa femme Judy (SCI Le Petit Val), originaires de Caroline du Nord (USA), qui entreprennent de grands travaux, dont il subsiste des fresques dans la chambre de maître et de nouvelles dépendances.
  • 22 février 2006 : La Société Middleton Chateau Limited devient propriétaire pour réaliser un hôtel qui ne verra jamais le jour et laissera la propriété en très mauvais état[11][source insuffisante].
  • En 2011 le château est acquis par une société privée qui restaure et remeuble intégralement les lieux, de concert avec une association de sauvegarde[11]
  • Le 17 octobre 2021 le pianiste russe Boris Spassky se produit dans le grand salon du château[réf. nécessaire].


Clips modifier

Des clips de hip-hop ont été tournés au château :

Tournages modifier

Depuis 2022 le château s'ouvre aux tournages.

  • Chasse paranormale par La Nuit du Chasseur a été tourné en janvier 2022[16].
  • Missing de Hervé Bodilis a été tourné en novembre 2022.

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. «Promenades historiques et anecdotiques dans Evreux» Henri Lamiray» 1927, et réédition aux Editions Lafitte en 1982
  2. « Le Château de Houetteville et la Légende de la Mésange” », Demeures Normandes, no 12,‎ , p. 51–66.
  3. Abbé Caresme, « Dictionnaire historique de toutes les communes du Département de l’Eure », Dictionnaire,‎ 1868-1879 et réédition 1992 (lire en ligne)
  4. Philippe Seydoux, « Gentilhommières des Pays de l’Eure »,
  5. « Généalogie de Hermine HARDY de LA CHESNAIE », sur Geneanet
  6. « portrait officiel de l’Empereur de 1861 »
  7. « Généalogie de Fernand Marie François des MARES de TRÉBONS », sur Geneanet
  8. « (Ed.A.Andouard, Paris ; acquisition d'archive 2011). », Archive,‎
  9. Fabien Bellat, « Henri Jacquelin (1872-1940) », sur Meer,
  10. Astrid Lemoine-Descourtieux, « Les châteaux du XIXe siècle dans le département de l'Eure », Études Normandes, vol. 52, no 4,‎ , p. 5–30 (DOI 10.3406/etnor.2003.1519, lire en ligne)
  11. a b et c « CHATEAU D'HOUETTEVILLE »
  12. T’abuses, sur YouTube.
  13. Kongolais Mauvais, sur YouTube.
  14. Ali, sur YouTube.
  15. Si c’était le premier, sur YouTube.
  16. Chasse paranormale.

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Lien externe modifier