Bisi Silva

Commisaire d'exposition et critique d'art nigériane

Bisi Silva, née Olabisi Obafunke Silva le , morte le , est une commissaire d'exposition nigériane. Elle fonde et dirige le Centre pour l'art contemporain (Centre for Contemporary Art ou CCA) de Lagos qui ouvre au public en .

Bisi Silva
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
LagosVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Olabisi Obafunke SilvaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Biographie modifier

Née en 1962, son père, Emmanuel Afolabi Silva, est avocat et sa mère, Charlotte Olamide Williams, est fonctionnaire de la Compagnie des chemins de fer nigérian[1]. Diplômée de l'Université de Dijon en France, elle effectue des études en commissariat d'art contemporain au Royal College of Art de Londres, avec un diplôme obtenu en 1996. Sa thèse de maîtrise porte sur la marginalisation des artistes noirs dans les expositions en Angleterre[1]. Elle revient ensuite en 2002 s'installer à Lagos, au Nigeria, en 1999[1],[2].

Elle se donne pour objectif de changer la façon dont l'art africain contemporain est perçu dans le monde, et de développer l'éducation artistique en Afrique. « Les institutions gouvernementales sont moribondes et il n'y a pas de place pour les jeunes artistes intéressés à expérimenter d'autres médias que la peinture et la sculpture », constate-t-elle[1]. Elle fonde avec ses propres moyens, un Centre d'art contemporain (Centre for Contemporary Art ou CCA) dans cette ville de Lagos, inauguré en , et en devient la directrice artistique[3]. Le CCA Lagos promeut la recherche, met en place un centre de documentation et organise des expositions liées à l'art contemporain en Afrique et à l'étranger. Au CCA, à Lagos, elle est commissaire de nombreuses expositions. Elle fonde également l'école d'art Asiko, qui se décrit comme étant «en même temps atelier d'art, résidence et académie d'art»[4].

Elle est co-commissaire de plusieurs expositions, intervenant pour différents organismes dans le monde. Notamment, en 2006, elle est l'une des commissaires de la Biennale de Dakar au Sénégal. Elle est également commissaire de Contact Zone : Contemporary Art from West and North Africa en et d'une exposition intitulée Telling ... Contemporary Finnish photography, à la septième Rencontres africaines de la photographie à Bamako en . Elle est co-commissaire de la deuxième Biennale d'art contemporain de Thessalonique, en Grèce, Praxis : Art in Times of Uncertainty, en . Elle est aussi co-commissaire d'une exposition du photographe J. D. 'Okhai Ojeikere : Moments of Beauty, au musée d'art contemporain Kiasma, à Helsinki d'avril à [1]. Elle est commissaire d'exposition pour The Progress of Love, une collaboration transcontinentale à travers plusieurs lieux aux États-Unis et au Nigeria d' à , où elle promeut des artistes telles que Valérie Oka, Jelili Atiku, Wura-Natasha Ogunji, Temitayo Ogunbiyi, Zanele Muholi, Andrew Esiebo et Adaora Nwandu[5],[6].

En 2012, Bisi Silva monte l'exposition Like A Virgin. Cette exposition présente les œuvres de Lucy Azubuike et de Zanele Muholi qui traitent les questions de genre. L’exposition s’attire des éloges et des critiques[7].

En 2015, elle est la directrice artistique des 10e Rencontres africaines de la photographie, à Bamako, relançant cette manifestation[8],[9]. Elle fait partie du jury de la 55e Biennale de Venise[10].

Elle écrit également sur l'art contemporain pour différentes revues, dont Art Monthly, Untitled, Third Text, M Metropolis, Agufon et pour des journaux nigérians tels que This Day. Elle participe à la rédaction du rapport annuel faisant référence sur l'art africain : le Global Africa Art Market Report. Elle est membre du comité de rédaction de n.paradoxa, revue d'art internationale féministe. Elle publie un numéro consacré aux artistes d’Afrique et de la diaspora en 2013, sur les questions de genre[7].

L'actrice Joke Silva est sa sœur[1]. Silva est morte en à Lagos, au Nigeria, à l'âge de 56 ans, après avoir lutté durant quatre ans contre un cancer du sein[1],[3].

Expositions organisées ou co-organisées (sélection) modifier

2015 modifier

2012-2013 modifier

2011 modifier

2009 modifier

  • In the Light of Play, Durban Art Gallery, et Johannesburg Art Fair
  • Chance Encounters, Seven Contemporary Artists from Africa, Sakshi Gallery, à Mumbai en Inde, et Sakshi Gallery, à Taipei (Taiwan).
  • Like A Virgin ..., Lucy Azubuike (NIG) and Zanele Muholi (SA), CCA, à Lagos
  • Praxis: Art in Times of Uncertainty, deuxième Biennale d'art contemporain de Thessalonique, en Grèce[9].
  • Maputo: A tale of One City, deuxième Biennale d'art contemporain de Thessalonique, en Grèce.

2008 modifier

  • George Osodi, Paradise Lost: Revisiting the Niger Delta, CCA, à Lagos.
  • Ndidi Dike, Waka-into-bondage: The Last ¾ Mile, CCA, à Lagos.

2007 modifier

2006 modifier

2012 modifier

  • Like a virgin, CCA, à Lagos.

Références modifier

  1. a b c d e f g et h (en) Richard Sandomir, « Bisi Silva, 56, Bold Curator of Contemporary African Art, Dies », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Serubiri Moses, « Bisi Silva : time remembered », Africa is a Country,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Alison Moss, « Bisi Silva, grande passeuse de l'art africain », Le Quotidien de l'art,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Alex Greenberger, « Bisi Silva, Founding Artistic Director of Center for Contemporary Art, Lagos, Has Died at 57 », ARTnews,‎ (lire en ligne)
  5. a et b Obidike Okafor, « On ne peut ignorer le progrès de l’amour », Contempory and,‎ (lire en ligne)
  6. (en) Françoise Mouly, « The Progress of Love », Intense Art Magazine,‎ (lire en ligne)
  7. a et b Gabriela Salgado, « Mandatée par le roi », sur AWARE Women artists / Femmes artistes, (consulté le )
  8. a et b Valérie Marin La Meslée, « Mort de Bisi Silva : l'art contemporain en deuil », Le Point,‎ (lire en ligne)
  9. a b et c Roxana Azimi, « Bisi Silva : la Biennale de Bamako va montrer que la vie continue », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  10. Nicolas Michel, « Art contemporain : la révolution par les femmes. Bisi Silva », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)

Liens externes modifier