This Day
Image illustrative de l’article This Day

Pays Drapeau du Nigeria Nigeria
Langue Anglais
Périodicité Quotidienne
Format Grand format
Genre Presse nationale, journal d'opinion
Date de fondation 1995
Ville d’édition Lagos

Propriétaire Nduka Obaigbena et Leaders & Company
Site web http://www.THISDAYLIVE.com

This Day est un quotidien nigérian. Il appartient à la société Leaders & Company Ltd, et est paru pour la première fois en .

Description modifier

Il a son siège à Apapa, Lagos[1]. En 2005, il a un tirage de 100 000 exemplaires et un chiffre d'affaires annuel de 35 million $ (US). Il dispose de deux imprimeries, à Lagos et Abuja. Il a été remarqué pour avoir utilisé l'impression en couleur dès son lancement, ce qui lui a permis de se distinguer des autres journaux existant au Nigeria. L'entreprise a également été controversée pour les retards de paiement de ses salariés et fournisseurs[2].

Histoire modifier

Le journal est paru pour la première fois le , sous un régime de dictature militaire, marqué par la résistance de la presse, l'interdiction temporaire ou définitive de certains titres et l'éclosion de nouveaux journaux[3]. Le retour à la démocratie, au Nigeria, après 1998, facilite son développement, et sa croissance[4].

En , un article du quotidien provoque des émeutes et des affrontements entre chrétiens et musulmans, avec plus de 200 morts et de nombreux blessés. L'article, consacré à l'arrivée des candidates du concours Miss Monde à Lagos, sujet a priori anodin, est en effet jugée blasphématoire par une partie de la communauté musulmane, la journaliste, Isioma Daniel, concluant son papier en affirmant que le prophète Mahomet aurait pu prendre pour épouse une de ces jeunes femmes concourant. La journaliste a démissionné et quitté le pays[5],[6]. This Day a présenté des excuses, acceptées par le Conseil national musulman[7]. Mais ceci n'a pas suffi. Le gouverneur adjoint du Zamfara, premier des douze États nigérians du nord à avoir introduit la charia depuis le retour de la démocratie, a proclamé une fatwa contre Isioma Daniel : « Comme pour Salman Rushdie, le sang d'Isioma Daniel peut être versé. » Le gouvernement fédéral du Nigeria a rejeté comme « nulle et non avenue » cette fatwa[5]. Le concours n'a pas pu se tenir au Nigeria et les 90 candidatures ont été rapatriées à Londres, où il s'est finalement tenu. C'est une musulmane d'origine turque, Azra Akin, qui a été sacrée Miss Monde cette année-là[8].

En 2012, un double attentat, contre l'imprimerie et deux bureaux du quotidien, à Abuja et à Kaduna, a été perpétré par le groupe islamiste Boko Haram[9].

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. (en) « Thisday, indications sur son site »
  2. Gambrell 2013, The Huffington Post.
  3. Maringues 1995, Le Monde.
  4. Sébille-Lopez 2004, p. 91-117.
  5. a et b Colson 2002, Libération.
  6. Audibert 2002, Le Point.
  7. Cherruau 2002, Le Monde.
  8. Langellier 2002, Le Monde.
  9. LM et AFP 2012, Le Monde.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Michelle Maringues, « Les médias au cœur du combat politique au Nigeria », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Marie-Laure Colson, « Fatwa contre une journaliste au Nigeria », Libération,‎ (lire en ligne).
  • Dominique Audibert, « Beautés fatales », Le Point,‎ (lire en ligne).
  • Pierre-Marie Cherruau, « Les récentes émeutes vues par la presse du Nigeria », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Jean-Pierre Langellier, « Miss Monde 2002 ou la victoire d'une autre idée de l'islam », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Philippe Sébille-Lopez, « Des Britanniques et de la langue anglaise en Afrique en général et au Nigéria en particulier », Hérodote, vol. 4, no 115,‎ , p. 91-117 (DOI 10.3917/her.115.0091, lire en ligne).
  • Rédaction LM et AFP, « Double attentat contre les locaux d'un journal au Nigeria », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction LM, « Nigéria : Boko Haram menace RFI et Voice of America », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • (en) Jon Gambrell, « Newspaper Staffers Strike Against Publisher Nduka Obaigbena In Nigeria », The Huffington Post,‎ (lire en ligne).

Article connexe modifier

Liens externes modifier