Bataille d'Aït Yahia Moussa

La bataille d'Aït Yahia Moussa ou bataille de Vougarfen[2] ou bataille de Sidi Ali Bounab, est un engagement armé de la guerre d'Algérie qui se déroule le dans la région de Grande Kabylie en Algérie, Cette bataille oppose l'ALN à l'Armée française. Elle s'achève sur une défaite de l'armée française.

Prélude modifier

Le [6],[7], aurait dû avoir lieu une réunion de plusieurs responsables régionaux de L'ALN au domicile de la famille de Krim Belkacem au village de Tizra-Aissa[8]. L'Armée française, mise au courant de cette réunion, déploie un dispositif militaire composé de 32 000 soldats et une trentaine d'avions ayant pour but d'éliminer les troupes de l'ALN composé des quatre compagnies, celles du Djurdjura, de Maatkas, d'Aït Yahia Moussa et de Lakhdharia, ainsi qu'un commando de vingt-cinq hommes de la zone autonome de Tizi-Ouzou. Le 5 janvier ont lieu plusieurs signalements de troupes françaises dans le secteur d'Aït Yahia Moussa, l'ordre d'exfiltration est donné, les principaux chefs doivent être évacués en lieu sûr[9].

La bataille a lieu à Vougarfène, à cinq kilomètres[10] dans le versant est du chef-lieu communal de l'ex-Oued Ksari (Aït Yahia Moussa)[11].

Composition modifier

Armée française modifier

Au sein des forces militaires engagées, le 6e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) dirigé par le colonel Ducasse, le bataillon de Bouira commandé par le colonel Pavillon, le 7e régiment de hussards, le 22e bataillon de chasseurs alpins, 3 bataillons du 9e régiment d'infanterie de marine, un bataillon mixte de Draâ El Mizan, les 1er et 4e régiment d'artillerie, le 72e bataillon du 159e régiment d'infanterie, un bataillon du 7e bataillon de chasseurs alpins, un bataillon du 121e régiment d'infanterie, un bataillon du 20e GAP, et 4 détachements du 93e régiment d'artillerie de montagne sont présents. De plus, un commando doté d'équipes spécialisées des grottes complète cette composition.

Concernant l'appui aérien, on trouve des Pipers du GAD 27, des T6 du PCA, et des hélicoptères appartenant à la 27e DM du GATAC d'Alger. En somme, environ 32 000 hommes sont placés sous l'autorité du général Faure pour cette opération[12].

Armée de libération nationale modifier

La composition des forces comprend la compagnie de la zone 4 Nahia 2, dirigée par Si Moh Ouamar Mahmoudi, la compagnie de Maâtkas zone 3, sous le commandement de Si Moh Ou Hamou, la compagnie de la Wilaya IV, commandée par Si Belaïd, ainsi qu'une section du bataillon du Djurdjura, placée sous le commandement de l'adjudant Slimane Tadjer le tous commandé par Krim Belkacem, Commandant Azzedine et Colonel Amirouche.

Renforts : Des groupes commandos, ainsi qu'un nombre important de combattants de la Nahia 2 de la zone 4 de la Wilaya III qui sont venus en renfort, soit au total : 700 hommes[13].

Déroulement de la bataille modifier

La bataille commence le 6 janvier à environ trois heures du matin dans le village de Tizra-Aissa. Le premier bombardement aérien a lieu à 10 h, la bataille continue toute la journée avant de se finir au matin du 7 janvier après la retraite de l'armée française. Néanmoins, le bilan est très lourd des deux côtés. L'armée de libération algérienne perd 385 de ses combattants[14], tandis que l'armée française perd durant la bataille vingt et un soldats dont deux officiers, le capitaine Jean Graziani et le lieutenant Jean Chassin[15].

Bibliographie modifier

  • Aissani Djamil, « Le dernier témoignage du « dernier témoin ». », Revue d’histoire méditerranéenne., vol. 03,‎ , p. 17-34 (lire en ligne   [PDF])
  • Settar Ouatmani, « Les wilayas III et IV : Une histoire de rencontres et de collaboration », Revue d’histoire méditerranéenne. Numéro spécial, vol. 04,‎ , p. 20-31 (lire en ligne   [PDF])
  • Ouanassa Siari Tengour et Fouad Soufi, « Les Algériens écrivent, enfin, leur guerre », Insaniyat - Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, nos 25-26,‎ , p. 267-272 (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.6600, lire en ligne)

Notes et références modifier

  1. Unacita-Istres, « Le capitaine Jean Graziani »
  2. a b et c La Rédaction, « Il y a 61 ans, la grande bataille de Vougarfen... », sur La Dépêche de Kabylie, (consulté le )
  3. El Moudjahidin, « TIZI-OUZOU, Bataille d'Ait Yahia Moussa : une des premières ripostes au Général De Gaulle »
  4. La dépêche de Kabylie, « Dire aux jeunes la bataille du 6 janvier 1959 »,
  5. Draa El Mizan D.E.M, « La bataille du 6 janvier 1959 à Ait Yahia Moussa »
  6. Achour Cheurfi, La révolution algérienne, 1954-1962: dictionnaire biographique, Casbah éditions, (ISBN 978-9961-64-478-2, lire en ligne)
  7. Amar Azouaoui, L'operation jumelles le deluge en Kabylie: guerre d'Algerie, Éditions Elamel, (ISBN 978-9947-30-029-9, lire en ligne), p. 70
  8. Rachid Hammoutène, « Aït Yahia Moussa, le 6 janvier 1959 : Une longue et sanglante bataille »  , sur Horizons,
  9. Algérie Presse Service (APS), « Bataille d'Ait Yahia Moussa, une des 1er ripostes au Général De Gaulle »,
  10. La Rédaction, « Aït Yahia Moussa se souvient », sur La Dépêche de Kabylie, (consulté le )
  11. Journaliste 2, « Aït Yahia Moussa - Riche programme de commémoration: Dire aux jeunes la bataille du 6 janvier 1959 », sur www.algerie360.com, (consulté le )
  12. « Aït Yahia Moussa (Tizi Ouzou) : Une commune martyre aux mille insuffisances - Reportage : Liberté », sur Liberté (consulté le )
  13. « Batailles de Sidi Ali Bounab et de Aït Yahia Moussa (1959), des rescapés racontent » (consulté le )
  14. « 45 شهيدا لا تزال رفاتهم داخل مخبأ بغابات معذنون من معركة 5 مارس 1959 :من يريد طمس التاريخ الثوري لآيت يحي موسى؟ » [« 45 martyrs dont les restes sont encore à l'intérieur d'une planque dans les forêts des « torturés » de la bataille du 5 mars 1959 : Qui veut effacer l'histoire révolutionnaire d'Aït Yahia Moussa ? »], sur جزايرس (consulté le )
  15. Henri Le Mire, Histoire militaire de la guerre d'Algérie, A. Michel, (ISBN 978-2-226-01387-3, lire en ligne)