Basilique Sant'Angelo in Formis

église italienne, Capua, Campania, Italie

Basilique de Sant'Angelo in Formis
Image illustrative de l’article Basilique Sant'Angelo in Formis
La façade de la basilique de Sant'Angelo in Formis
Présentation
Nom local Basilica Benedettina di Sant'Angelo in Formis
Culte Catholique romain
Type Église à plan basilical
Début de la construction VIe siècle
Fin des travaux XIIe siècle
Style dominant Mixte Lombard et Roman
Géographie
Pays Italie
Région Campanie
Province Caserte
Ville Capoue
Coordonnées 41° 07′ 06″ nord, 14° 15′ 38″ est

Carte

Sant'Angelo in Formis est une église dans la municipalité de Capoue, sud de l'Italie, dédiée à saint Michel Archange. Elle se trouve sur les pentes ouest du Monte Tifata.

Histoire modifier

Origine du nom modifier

Dans les documents, le bâtiment est initialement répertorié comme un Arcum Dianae (soit « près de l'Arc de Diane»), car il se trouve sur les vestiges d'un temple romain dédié à cette déesse. Plus tard, il apparaît avec les noms Formas, informis ou Formis. L'interprétation étymologique du nouveau nom est controversée: les uns le rattachent au latin forma (« aqueduc ») qui se réfèrerait à une conduite d'eau ou à des eaux souterraines, les autres le dérivent du mot informis, sans forme (matérielle), donc « spirituel ».

Première basilique modifier

Les restes du temple romain ont été découverts en 1877, et il a été noté que l'église recouvrait sa surface, en y ajoutant les absides. La première construction de la basilique peut être rattachée à l'époque lombarde, à la fin du VIe siècle, alors que se diffusait largement le culte de l'archange Michel. Au temps de l'évêque de Capoue Pierre Ier (925-938), l'église a été donnée aux moines de Monte Cassino, qui voulaient construire un monastère. L'église a ensuite été enlevée aux moines, puis leur a été donnée de nouveau en 1072 par le prince de Capoue, Richard.

La construction du XIe siècle modifier

L'abbé Desiderius (ou Didier) de Mont-Cassin (futur pape Victor III) décida de reconstruire l'église (1072 -1087). On lui doit les fresques italo-byzantines qui décorent l'intérieur et qui sont parmi les plus importantes et les mieux conservées de l'époque dans le sud de l'Italie.

Architecture et décoration modifier

Architecture modifier

La façade est précédée d'un portique à cinq arcades en arc brisé, avec une arcade centrale plus élevée, et du marbre en réemploi provenant certainement du sanctuaire païen. Les arcs sont soutenus par quatre fûts de colonnes, deux à droite en marbre cipolin, et deux à gauche en granite gris, avec des chapiteaux corinthiens. Sur la droite, le campanile est orné d'une frise zoomorphe, tandis que le deuxième étage est décoré avec des fenêtres à meneaux. On accède au portique par une volée de quatre marches en marbre. L'intérieur de l'église consiste en une basilique sans transept, avec trois nefs, chacune se terminant par une abside. Les colonnes qui divisent les nefs sont de différentes variétés de marbre et surmontées de chapiteaux corinthiens, également réutilisés d'édifices romains.

Fresques modifier

Les fresques occupent les nefs et les absides. Hommage est rendu à l'abbé du Mont Cassin Désidérius, futur pape Victor III représenté dans l'abside avec le nimbe carré distinguant les personnages peints de leur vivant[1], offrant l'église au Christ. Il y a aussi une inscription à son nom sur le portail d'entrée.

Thèmes et disposition
  • Murs de la nef centrale : scènes du Nouveau Testament dont La Crucifixion (155 × 140 cm) du XIe siècle. Comme dans celles de l'Église d'Occident, le Christ triomphant (Christus triumphans) est représenté vivant, dépourvu des marques de la douleur extrême[2].
  • Sur les écoinçons des arcs : des Prophètes, la sibylle à gauche, David, Salomon, Daniel, Isaïe, Ezéchiel, Jérémie, Moïse....
  • Murs des nefs latérales : l'Ancien Testament (très abimé). Il reste des scènes des livres de la Genèse et l'Exode, Caïn et Abel, Noé, Abraham et d'Isaac. Au-dessous, des médaillons avec les portraits des abbés de Monte Cassino.
  • Envers de la façade : le Jugement dernier.
  • Abside principale : le Christ en gloire entre les symboles des quatre évangélistes, avec les archanges (Michel, Gabriel et Raphaël) et aux extrémités l'abbé Désidério et saint Benoît.
  • Abside sud : la Vierge entre deux anges.


Références modifier

  1. Diacre Johannus dans sa vie du pape Grégoire le Grand, en donne la raison : circa verticem tabulae similitudinem, quod viventis insigne est, preferens, non coronam (« portant autour de sa tête l'image d'un carré, qui est le signe d'une personne vivante, et pas une couronne. ») (Migne, « PL », 75, 231).
  2. François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions, , 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 42

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