Anja Harteros

artiste lyrique
Anja Harteros
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Anja Harteros est une soprano allemande née le à Bergneustadt (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), d'un père grec et d'une mère allemande. Son répertoire est celui de l'opéra italien et allemand du XIXe siècle, notamment Puccini, Verdi, Wagner et Strauss. Mais elle également brillé dans le lied et dans Mozart ou Handel.

Vie et carrière modifier

Anja Harteros est née à Bergneustadt, en Rhénanie du Nord-Westphalie, d'un père grec et d'une mère allemande et a deux frères et sœurs, Alexia et Georgios. Enfant, sur les conseils de ses parents, elle poursuit l'étude de la musique classique et du chant. Remarquée pour son talent par son professeur de musique au Wüllenweber-Gymnasium de Bergneustadt, August Wilhelm Welp, elle commence une formation vocale approfondie en 1986, à 14 ans, sous la direction d'Astrid Huber-Aulmann à Gummersbach, tout en poursuivant sa scolarité. En 1990, elle commence des études avec Wolfgang Kastorp, chef d'orchestre et répétiteur à l'Opéra de Cologne, qui l'accompagne dans une série de concerts et devient plus tard son mari[1].

Elle remporte en 1999 le concours de Cardiff "Singer of the World"[2], elle est alors remarquée par l'un des membres du jury, directeur du Bayerische Staatsoper (Opéra de Munich) de l'époque, Sir Peter Jonas qui lui propose d'incarner le rôle d'Agathe dans "der Freischütz" l'opéra de Carl Maria von Weber.

Carrière internationale modifier

Sa carrière internationale commence alors avec une présence régulière jusqu'à nos jours, dans ce théâtre de Bavière dont elle reste l'une des références.

En 2001, elle interprète Fiordiligi dans Così fan tutte dans une nouvelle production à l'Opéra National de Lyon et donne des concerts au Festival international d'Édimbourg. En février 2002, elle a chanté son premier rôle wagnérien, Freia dans Das Rheingold, dans la première de la nouvelle production d'Herbert Wernicke[3] à l'Opéra d'État de Bavière. Elle fait ses débuts à l'Opéra de Paris dans le rôle de Micaëla dans Carmen, puis reprend le rôle à l'Opéra national de Vienne. Elle a joué dans La Flûte enchantée en tant que Première Dame au Festival de Salzbourg, et plus tard à l'Opéra d'État de Hambourg, en tant qu'Eva dans Die Meistersinger von Nürnberg dans la nouvelle production controversée de Peter Konwitschny[4].

En 2004, elle chante sa première Violetta dans La traviata avec l'Opéra de San Diego, où elle revient l'année suivante pour sa première Amelia dans Simon Boccanegra. Au cours de la saison 2004/05, elle a fait ses débuts dans quatre rôles à l'Opéra de Munich, dont Desdemona (Otello), Arabella (Arabella), Alice Ford (Falstaff) et le rôle-titre dans une nouvelle production d'Alcina de Händel dans le cadre de le Festival d'opéra de Munich, rôle qu'elle reprendra en 2010 à l'Opéra de Vienne sous la direction de Mar Minkowski[5]. En 2006, elle a interprété Elettra dans Idomeneo au Festival de Salzbourg et Desdemona dans la nouvelle mise en scène d'Otello de Vera Nemirova au Semperoper de Dresde[6].

Son répertoire a progressivement évolué passant des rôles mozartiens de ses débuts à des emplois plus lourds du répertoire italien et allemand des XIXe et XXe siècles. Elle s'est tout particulièrement illustrée en Tosca (Puccini), Leonora (La Forza del destino, Verdi), Elisabetta (Don Carlos, Verdi), Madeleine de Coigny (Andrea Chénier, Giordano), Arabella (Strauss) ou Elsa (Lohengrin, Wagner). "C'est une chanteuse rare qui fait l’essentiel de sa carrière à Munich, et au gré des rôles, sur deux ou trois autres grandes scènes européennes et américaines…" soulignait l'émission de France Musique qui lui était consacrée en 2014[7].

Multipliant alors les rôles et les apparitions remarquées, elle commence ses plus grands succès sur la scène lyrique en formant un couple avec le ténor bavarois Jonas Kaufmann, dès 2009, quand l'Opéra de Munich leur propose de faire leurs débuts ensemble dans Lohengrin de Wagner, mise en scène de Richard Jones et direction musicale de Kent Nagano, pour l'ouverture de la nouvelle saison[8]. Il en sortira un DVD chez Deutsche Gramophon. La prestation de la soprano est saluée tout comme sa belle entente avec son partenaire [9] qu'elle va souvent retrouver durant la décennie suivante à Munich, Salzbourg, Paris, Milan ou Londres : Don Carlo de Verdi à Munich, Londres, Salzbourg (festival de l'été 2014, un DVD en sortira), Lohengrin à nouveau cette fois en ouverture de la Scala de Milan, en décembre 2011 sous la direction de Daniel Barenboim, Il Trovatore et la Forza del destino de Verdi à Munich en 2013-2014 avec de multiples reprises et là aussi, un DVD, Andrea Chénier à Munich puis à Vienne, ce qui vaudra au couple lyrique le qualificatif de "Traumpaar" (couple de rêve)[10] , Tosca de Puccini et Otello de Verdi également à Munich et enfin Tristan und Isolde de Wagner, durant l'été 2021, prestation réalisée sous la direction de Kiril Petrenko, directeur musical et dans la mise en scène de Warlikowski, considérée comme "l'événement lyrique de la saison"[11]. Elle sera également Aida dans l'oeuvre de Verdi, lors de l'enregistrement studio réalisé pour Warner Classic par Antonio Pappano et l'orchestre de l'Académie de Rome en 2015, intégrale d'un opéra célèbre alors que la "crise du CD" n'incite plus guère les grandes maisons à réaliser de telles opérations comme le précise cet article du Monde[12].

Mais la soprano poursuit sa carrière aussi sur d'autres fronts et assure d'autres rôles avec des partenaires de prestige : citons par exemple Simon Boccanegra de Verdi, à la Scala de Milan, où elle chante Amelia avec Placido Domingo, en baryton dans le rôle-titre en 2010, la prise de rôle puis de nombreuses reprises d'Arabella[13] de Richard Strauss à Munich et à Paris ou encore un Bal masqué de Verdi avec le ténor polonais Piotr Beczala [14]ou ses débuts au festival de Bayreuth[15] en Elsa dans Lohengrin de Wagner à nouveau avec Piotr Beczala les trois réalisations ayant également fait l'objet de DVD. Sa prise de rôle en Elisabeth dans Tannhauser de Wagner à Munich aux côtés du ténor Klaus Florian Vogt est encore l'occasion d'une belle mise en scène assurée par Roméo Castelluci[16]. Elle approfondit encore son répertoire wagnérien en abordant Sieglinde (Die Walküre) d'abord dans une version concert de l'acte 1, puis dans une version scénique complète au festival de Salzbourg à Pâques 2017 dans une mise en scène de Vera Nemirova sous la direction de Christian Thielemann. Il en sortira également un DVD[17].

Les différentes manifestations de restriction sanitaires durant la pandémie de Covid-19 dans le monde ont ralenti ses activités mais elle reprend depuis, très souvent sa Tosca fort appréciée à Munich, mais aussi à Paris, tout autant que sa Leonora de la Forza del destino, celle du Trovatore, et poursuit une carrière tout à la fois discrète et brillante, référence des sopranos lyriques actuelles pour la plupart des rôles "spinto".

Enfin, elle aborde aussi volontiers le Lied et donne des tournées de concerts autour de récitals, notamment les "quatre derniers Lieder" de Richard Strauss qu'elle a également enregistré au disque[18].

Elle a été nommée "Bavarian Kammersängerin", titre honorifique de l'Opéra de Munich, en 2007 et a reçu l'Ordre bavarois du mérite en 2018.

Rôles à l'opéra modifier

Discographie et vidéographie modifier

Notes et références modifier

  1. Willi Apel, « Die Musik in Geschichte und Gegenwart. Lieferung 18/19 . Friedrich Blume . Die Musik in Geschichte und Gegenwart. Lieferung 20/21 . Friedrich Blume . Die Musik in Geschichte und Gegenwart. Lieferung 22/23 . Friedrich Blume . Die Musik in Geschichte und Gegenwart. Lieferung 24/25 . Friedrich Blume . Die Musik in Geschichte und Gegenwart. Lieferung 26/27 . Friedrich Blume . Die Musik in Geschichte und Gegenwart. Lieferung 28/29 . Friedrich Blume . », Journal of the American Musicological Society, vol. 8, no 1,‎ , p. 43–45 (ISSN 0003-0139, DOI 10.1525/jams.1955.8.1.03a00100, lire en ligne, consulté le )
  2. (en-GB) « BBC - BBC Cardiff Singer of the World, 1999 - The Final, Anja Harteros sings Verdi », sur BBC (consulté le )
  3. (de) « Bayreuth in München | NZZ », Neue Zürcher Zeitung,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (de) « Die Erde ist doch bewohnbar », Der Tagesspiegel Online,‎ (ISSN 1865-2263, lire en ligne, consulté le )
  5. « Deux révolutions et un miracle | Forum Opéra », sur www.forumopera.com (consulté le )
  6. « Anja Harteros (Soprano) - Short Biography », sur www.bach-cantatas.com (consulté le )
  7. « Anja Harteros, soprano au sommet », sur Radio France (consulté le )
  8. « Kaufmann und Harteros debütieren in Wagners «Lohengrin» | nmz - neue musikzeitung », sur www.nmz.de (consulté le )
  9. « Jonas Kaufmann, Anja Harteros, histoire d'une collaboration (Actualité) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )
  10. (de) « Jubel für das Opern-Traumpaar », sur www.oe24.at, (consulté le )
  11. « Tristan et Isolde à Munich : une prise de rôle réussie pour Jonas Kaufmann et Anja Harteros », sur Radio France (consulté le )
  12. « Une « Aïda » de luxe pour enrayer la crise du disque », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Anja Harteros is a Magnificent Arabella in the History of Opera – Seen and Heard International », sur seenandheard-international.com (consulté le )
  14. « Un bal masqué », sur Avant Scène Opéra (consulté le )
  15. « « Lohengrin » a du bleu à l’âme à Bayreuth », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Au delà du temps et de la matière | Forum Opéra », sur www.forumopera.com (consulté le )
  17. « La Walkyrie », sur Avant Scène Opéra (consulté le )
  18. « Anja Harteros chante Strauss », sur Radio France (consulté le )

Liens externes modifier