Amanitore

reine de Koush (Nubie)

La reine candace Amanitore (née vers 50 av. J.-C., morte en 20 apr. J.-C.) est peut-être la fille de la reine Amanishakhéto. Elle règne de l'année 1 avant J.-C. à l'année 20 sur le royaume de Koush, couvrant le territoire de la Nubie, correspondant actuellement au sud de l'Égypte et au nord du Soudan.

Amanitore
Fonction
Reine de Koush
av. J.-C. -
Teriteqas (en)
Amanitaraqide (en)
Titres de noblesse
Reine régnante (en)
Candace
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Domicile
Activité
Conjoint
Enfants
Chorkarer
Arikhankharer (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Elle est co-régente avec son mari ou son fils Natakamani. Son règne est marqué par d'importantes constructions et restaurations à Méroé, à Naqa, à Napata, Amhara. Ce sont notamment des temples et des pyramides, deux cents pyramides nubiennes.

Titulature royale

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Titulature royale principale d'Amanitore

La titulature royale dans l'Égypte antique comporte toujours plusieurs noms officiels pour chaque monarque.

Le nom de Sa-Rê d'Amanitore, son nom de fille de , est :

imn
n
a
r
it
H8
i

Le nom de trône d'Amanitore, son « nom de Nesout-bity » est Merkarê, représenté par les hiéroglyphes suivants :

ramrkA

Candace

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La candace Amanitore est souvent mentionnée comme co-régente avec le roi Natakamani. Il n'est cependant pas établi si Amanitore est la femme ou la mère de Natakamani[1].

Son palais royal est situé à Gebel Barkal dans l'actuel Soudan. Ce site est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. La zone de sa souveraineté s'étendait entre le Nil et les rivières Atbara[2].

Elle appartient à la période méroïtique de l'histoire nubienne. Son règne commence en l'an 1 avant notre ère. Le règne de son successeur, Amanitaraqide, se termine en 50 après J.-C.[3].

Amanitore est mentionnée comme souveraine dans de nombreux textes. C'est notamment le cas dans les inscriptions du temple de la capitale nubienne de Napata dans l'actuel Soudan, dans un temple à Méroé près de Chendi, et dans le temple d'Amon comme dans le temple d'Apedemak ou temple du Lion à Naqa.

Les représentations de Natakamani incluent fréquemment une image d'Amanitore, qui pouvait être sa mère plutôt que sa femme. Une candace occupait une position hiérarchiquement puissante dans le royaume de Koush.

La co-régence d'Amanitore et de Natakamani est marquée par un mode de représentation graphique particulier. La dualité homme-femme des deux co-régents est bien marquée dans leurs représentations graphiques, mais sans visibilité de leur lien[1]. Le lien de parenté qui les unit n'est pas explicite, cependant les éléments de la titulature d'Amanitore pourraient faire penser qu'ils sont époux plutôt que mère et fils[1]. L'archéologue László Török pense ainsi qu'ils sont mari et femme, et que les trois hommes parfois représentés avec eux sont leurs héritiers successifs[1].

La représentation sur le temple d'Amon à Naqa montre curieusement le prince Arakakhatani déjà couronné lui aussi, bien que n'ayant pas encore été investi par les deux co-régents Amanitore et Natakamani[1].

À sa mort, Amanitore est ensevelie dans sa propre pyramide à Méroé. Sa sépulture est d'environ six mètres carrés à la base, et n'est pas une pyramide au sens mathématique du terme.

Plusieurs sources indiquent que ce pourrait être elle la candace qui est mentionnée dans la Bible, dans le passage sur la conversion de l'Éthiopien par l'apôtre Philippe dans les Actes des Apôtres (Actes 8, 26–40)[4]. Cet Éthiopien qui lisait le livre d'Isaïe est désigné comme eunuque, haut fonctionnaire de Candace, reine d'Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors. Saint Luc, rédacteur des Actes, utilise le mot « candace » comme un nom propre ; c'était le nom générique des reines-mères d'Éthiopie selon Poswick[5], le nom des souveraines du royaume de Koush ou de Méroé en Nubie alors appelée Éthiopie selon Gerard[6]. D'ailleurs si Amanitore est bien morte en 20 apr. J.-C., elle ne peut pas régner encore à l'époque de la prédication de l'apôtre Philippe ; mais les sources divergent sur sa date de décès et la date de son règne.

Amanitore fait partie des derniers grands constructeurs du royaume de Koush. Elle fait restaurer le grand temple d'Amon à Méroé et le temple d'Amon à Napata après sa démolition par les Romains. Des réservoirs d'eau sont construits à Méroé pendant son règne[2]. Avec son co-régent, elle fait aussi construire des temples d'Amon à Naqa et Amhara.

La quantité de bâtiments achevés au milieu du premier siècle indique que ce fut la période la plus prospère de l'histoire méroïtique[7]. Plus de deux cents pyramides nubiennes ont été construites, pour la plupart anciennement pillées.

Le pays qu'elle gouvernait était immédiatement au sud de l'Égypte ancienne et partageait la même langue dans les textes qui nous sont parvenus. Certains aspects de la culture koushite diffèrent considérablement, mais sont peu connus ; d'autres semblent avoir influencé la culture de l'Égypte ancienne, y compris dans le domaine religieux. C'était un pays riche, disposant de grandes ressources d'or et exportant des bijoux, des animaux exotiques, des textiles.

Dans la culture populaire

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Amanitore est la dirigeante de la Nubie dans une extension du jeu vidéo de stratégie Civilization VI[8].

Notes et références

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  1. a b c d et e (en) László Török, The Image of the Ordered World in Ancient Nubian Art: The Construction of the Kushite Mind (800 BC – 300 AD), Leyde, Brill, 2002, p. 262 (ISBN 978-90-04-12306-9 et 9004123067) [extraits en ligne].
  2. a et b (en) « 50 Greatest Africans – Pharaoh Natakamani and Queen Amanitore », sur whenweruled.com (consulté le ).
  3. (en) « List of Rulers of Ancient Sudan », Heilbrunn Timeline of Art History, Metropolitan Museum of Art, New York, (consulté le ).
  4. (en) « Women in Power – BCE12-CE 12 Queen Amanitore of Meroe (Sudan) » [archive du ], sur guide2womenleaders.com (consulté le )
  5. « Candace », dans R.-Ferdinand Poswick (dir.), Guy Rainotte (dir.), Dictionnaire de la Bible et des trois religions du Livre, Paris, Lidis, (ISBN 2-503-52001-4), p. 112.
  6. « Candace », dans André-Marie Gerard, Dictionnaire de la Bible, Paris, Robert Laffont, (ISBN 2-221-05760-0), p. 182.
  7. (en) László Török, The Kingdom of Kush : handbook of the Napatan-Meroitic civilization, Leyde, Brill, , 589 p. (ISBN 90-04-10448-8, lire en ligne), p. 198, 461 [extrait en ligne].
  8. « Civilization VI - Nubia Civilization and Scenario Pack sur Steam », sur steampowered.com (consulté le )

Bibliographie

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  • (en) Bertha Porter, Rosalind L. B. Moss, Ethel W. Burney, Topographical Bibliography of Ancient Egyptian Hieroglyphic Texts, Reliefs, and Paintings. VII. Nubia, The Deserts, and outside Egypt, Oxford, Griffith Institute et Ashmolean Museum, 1975, p. 243 [lire en ligne].
  • (la) László Török, Fontes Historiae Nubiorum Vol IV: Corrigenda and Indices, Bergen, université de Bergen, 1998 (ISBN 8291626073), p. 901–904.
  • (de) Michael H. Zach, « Gedanken zur kdke Amanitore », in C. A. Arnst, I. Hafemann, A. Lohwasser (dir.), Begegnungen – Antike Kulturen im Niltal, Leipzig, Wodtke et Stegbauer, 2001 (ISBN 3934374026), p. 509–520.

Voir aussi

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Articles connexes

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