Alain Devaquet

personnalité politique française

Alain Devaquet
Illustration.
Fonctions
Député français

(8 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 12 juin 1988
Réélection 28 mars 1993
Circonscription 7e de Paris
Législature IXe et Xe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Proportionnelle par département
Successeur Patrick Bloche

(3 ans, 1 mois et 19 jours)
Élection 19 mars 1978
Circonscription 9e de Paris
Législature VIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur André Fanton
Successeur Georges Sarre
Ministre délégué chargé de la Recherche et de l'Enseignement supérieur

(8 mois et 18 jours)
Président François Mitterrand
Gouvernement Chirac II
Prédécesseur Hubert Curien (Recherche, ministre)
Roger-Gérard Schwartzenberg (Universités, secrétaire d'État)
Successeur Jacques Valade
Maire du 11e arrondissement de Paris

(12 ans, 3 mois et 5 jours)
Prédécesseur Aucun
Successeur Georges Sarre
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Raon-l'Étape (France)
Date de décès (à 75 ans)
Lieu de décès Villejuif (France)
Nature du décès Cancer
Nationalité Française
Parti politique RPR
Diplômé de École normale supérieure de Saint-Cloud
Profession Professeur de chimie

Signature de Alain Devaquet

Alain Devaquet, né le à Raon-l'Étape (Vosges) et mort le à Villejuif, est un chimiste et homme politique français.

Professeur de chimie, il est élu député Rassemblement pour la République (RPR) en 1978 et maire du 11e arrondissement de Paris en 1983. Il est nommé ministre délégué chargé de la Recherche et de l'Enseignement supérieur en 1986 dans le gouvernement de cohabitation. Il démissionne rapidement du gouvernement en raison de la contestation de son projet de réforme des universités par des étudiants et après la mort de Malik Oussekine.

Biographie modifier

Vie privée modifier

Alain Devaquet a été le compagnon de Claude-Annick Tissot[1].

Franc-maçon, il a appartenu à la loge Demain du Grand Orient de France[2].

Carrière scientifique modifier

Après avoir été élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de chimie et docteur ès sciences, Alain Devaquet est aussi professeur de chimie à l'université Paris-VI (Pierre et Marie Curie) et à l'École polytechnique.

Il est l’auteur, entre autres ouvrages, de L’Amibe et l’Étudiant, ainsi que de livres et d'articles de recherche en chimie.

Parcours politique modifier

Débuts modifier

Il entre au RPR en 1977, où il est rapidement chargé de la recherche et de l'énergie. Il succède à Jérôme Monod comme secrétaire général du mouvement en 1978, avant d'être remplacé l'année suivante par Bernard Pons.

Député et élu local modifier

Il est député, élu à Paris, de 1978 à 1981 puis de 1988 à 1997, maire du 11e arrondissement de Paris de 1983 à 1995, et conseiller régional d'Ile-de-France de 1986 à 1992.

Ministre délégué modifier

Son passage au gouvernement Jacques Chirac (2) de la première cohabitation a suscité l'attention médiatique. Il est nommé ministre délégué auprès du ministre de l'Éducation nationale, chargé de la Recherche et de l'Enseignement supérieur le . Il s'attelle à la réforme des universités. Le projet qu’il présente finalement suit globalement les grandes lignes du programme UDF-RPR, confirmé par le Premier ministre Jacques Chirac dans son discours de politique générale.

Alain Devaquet doit cependant faire face aux libéraux de la majorité, qui souhaitent une réforme plus profonde du système. Il résiste à la plupart de leurs requêtes, au prix de quelques concessions, notamment en matière de sélection : il regrettera dans son livre L’Amibe et l’Étudiant publié en 1988[3] qu'« au cours des discussions à Matignon, le principe de libre entrée fût sauvé au premier alinéa de l’article 31 et assassiné au second ». Il espère encore pouvoir adoucir la loi lors de la publication des décrets d’application.

Le projet est mal accueilli par de nombreux lycéens et étudiants qui craignent le développement de la sélection, l’augmentation des frais d’inscription, la fin des diplômes nationaux, une université à deux vitesses. Fin novembre et début décembre 1986, le ministre doit faire face à un large mouvement de contestation. Des centaines de milliers d'étudiants et de lycéens manifestent contre son projet.

Le , son ministre de tutelle, René Monory, décide de reprendre le dossier en main et propose de supprimer plusieurs des articles contestés. Cette décision affaiblit la position politique d’Alain Devaquet. À la suite de la mort le d'un étudiant, Malik Oussekine, par des frappes de deux policiers déchaînés, il présente sa démission. Le , Jacques Chirac annonce qu’il retire le projet de loi et qu’il accepte la démission du ministre délégué.

L'après-gouvernement modifier

En 1988, il retrouve un siège à l'Assemblée nationale, comme député de Paris, mandat qu'il conserve jusqu'en 1997. L'année suivante, tête de la liste chiraquienne dans son arrondissement, il est réélu maire du 11e arrondissement. Mais, au renouvellement suivant, en 1995, il est battu par Georges Sarre et abandonne le terrain électoral.

Retrait de la vie politique modifier

De 1997 à 2007, il est chargé de mission auprès du président de la République, Jacques Chirac, ainsi que son conseiller scientifique.

Il a animé le cercle de réflexion science et société[4].

Mort et hommage modifier

 
La promenade Alain-Devaquet à Paris.

Il meurt d'un cancer à l'hôpital Gustave-Roussy[1], à Villejuif (Val-de-Marne), le , à l'âge de 75 ans.

En guise d'hommage, une promenade porte son nom dans le 11e arrondissement de Paris depuis novembre 2019.

Ouvrage modifier

Notes et références modifier

  1. a et b "L’ancien ministre de l’enseignement supérieur Alain Devaquet est mort", Le Monde, 21 janvier 2018
  2. Christophe Deloire, « Le poids des francs-maçons », sur Le Point.fr (consulté le )
  3. Devaquet, Alain. – L’Amibe et l’Étudiant : université et recherche, l’état d’urgence. – Paris : Odile Jacob, 1988
  4. Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, , 701 p. (SUDOC 197696295, lire en ligne), p. 52.

Voir aussi modifier

Liens externes modifier