Abbaye de La Clarté-Dieu (Saint-Paterne)

ancienne abbaye cistercienne située à Saint-Paterne-Racan, en Indre-et-Loire, en France
Abbaye de La Clarté-Dieu
image de l'abbaye
Vue générale.
Diocèse Archidiocèse de Tours
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) DCXXXIII (633)[1]
Fondation 1240
Dissolution 1791
Abbaye-mère Abbaye de Cîteaux
Lignée de Abbaye de Cîteaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2006)
Logo monument historique Classé MH (2011)[2]
Coordonnées 47° 36′ 05″ N, 0° 27′ 23″ E[3]
Pays Drapeau de la France France
Province Touraine
Département Indre-et-Loire
Commune Saint-Paterne-Racan
Site http://www.abbaye-clartedieu.fr/
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Abbaye de La Clarté-Dieu
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Abbaye de La Clarté-Dieu
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Abbaye de La Clarté-Dieu

L’abbaye Notre-Dame de La Clarté-Dieu est une ancienne abbaye cistercienne, fondée par les moines de Cîteaux, et qui était située sur le territoire de la commune de Saint-Paterne-Racan, en Indre-et-Loire.

Histoire modifier

Fondation modifier

 
Vidimus, en latin, par Philippe le Bel d’un acte, en français, de sa tante Jeanne d’Alençon et de deux de ses propres actes, le premier en latin et le second en français, par lesquels est confirmé l’amortissement à l’abbaye de la Clarté-Dieu d’une somme de cent livres tournois à percevoir chaque année à la Toussaint sur la rente annuelle de 3000 livres tournois qu’il a faite à sa tante en échange du comté de Chartres. Archives nationales de France.

L'abbaye est fondée en 1240 par les moines de l'abbaye de Cîteaux dont c'est la vingt-cinquième et dernière fille directe ; la décision de fonder cette abbaye revient à Pierre des Roches, évêque de Winchester[2], qui lègue à l'ordre cistercien 3 000 écus d'or à cet effet[4]. Il charge l'abbé de Cîteaux, Guillaume IV de Montaigu, de mettre en œuvre cette décision. Comme la tradition cistercienne le voulait, c'est un groupe de douze moines (référence aux douze apôtres du Christ) qui vient fonder l'abbaye ; il arrive sur place le [5].

Moyen Âge modifier

Les bâtiments souffrent beaucoup des ravages de la Guerre de Cent Ans. Le , Amaury de Trôo pille et incendie l'abbaye[4]. Les moines sont contraints de se réfugier chez un châtelain voisin en 1383, lors d'une nouvelle attaque[5].

Aux XVIIe et XVIIIe siècles modifier

L'abbaye est partiellement rebâtie aux XVIIe et XVIIIe siècles. En 1693, l'aile ouest, abritant les bâtiments communs (cuisine, réserve, etc.) est retravaillée, une partie réutilisée comme pigeonnier. En 1733, le logis du prieur (et non celui de l'abbé commendataire) est rebâti à son tour. La date inscrite sur le bâtiment (1714) semble être erronée[5]. La dégénérescence de la vie monastique est cependant réelle, comme dans l'immense majorité des établissements monastiques de l'époque : l'abbaye ne compte que sept moines en 1704, et quatre à la veille de la Révolution[4].

L'abbaye après les moines modifier

Après la Révolution française, l'abbaye, vendue le comme bien national, est acquise par le fermier général Jean-Baptiste Chicoyneau de Lavalette ; il la revend à son tour à Pierre-Jacques Hachin en 1793 ; le fils de ce dernier la cède en 1822 à Louis-François de Sarcé[5], déjà propriétaire du château d'Hodebert. Sous ces divers propriétaires, l'abbaye est peu à peu détruite et ses matériaux réutilisés pour la construction de maisons des alentours. Sont épargnés par ces destructions le bâtiment des convers, le réfectoire et le pavillon du prieur[2] : en effet, ils sont utilisés par le nouveau propriétaire en tant qu'exploitation agricole (et les caves en tant que champignonnière)[6]. Au début du XXIe siècle, l'abbaye bénéficie de certaines protections au titre des monuments historiques : une inscription en 2006 pour sa chapelle des étrangers et d'un classement en 2011 pour l'enclos monastique[2].

L'abbaye modifier

Il semblerait que l'abbaye ait été surdimensionnée (prévue pour accueillir une centaine de moines, convers compris) par rapport au nombre de moines qu'elle abrita réellement[5],[4]. Par exemple, l'abbatiale bâtie par les moines mesurait 57 mètres de longueur sur 20 mètres de largeur. Comme dans la plupart des abbayes cisterciennes, elle était orientée à l'est et située au nord du cloître. Au sud de ce dernier se trouve (conservé au XXIe siècle) le dortoir des frères convers, dont la charpente date de 1274[7].

Filiation et dépendances modifier

La Clarté-Dieu est fille de l'abbaye de Cîteaux.

Liste des abbés modifier

Pierre Robert, en compilant diverses sources, établit une liste, incomplète jusqu'en 1442, de 32 abbés entre 1240 et 1790. Les dix-sept premiers sont des abbés réguliers, les quinze suivants des abbés commendataires[8].

Début de l'abbatiat Fin de l'abbatiat Abbé Notes
Abbés réguliers :
1240 1246 Regnault
? ? Jean Ier
? ? Hilaire
? ? Jean II
1289 1298 Hugues
? ? Odon cité en 1319
? ? Guillaume
1351 1358 Henri Ier
1378 1390 Pierre
1399 1418 Georges
? ? Mathieu cité en 1432
? ? Guillaume Michelet cité en 1441
Thomas Brusley moine de l'abbaye de Bellebranche
1443 1464 Thomas le Potier
1464 1506 André Lagogué démissionne en 1506 quand il est nommé évêque de Croïa. Mort le  ; inhumé à La Clarté-Dieu
1506 1515 Jean Texier mort en 1515
1515 1545 Jean de Vaux démissionne en 1545 quand il est nommé évêque de Croïa. Mort en  ; inhumé à La Clarté-Dieu
Abbés commendataires :
1541 1547 Étienne Poncher chanoine de Tours, évêque de Bayonne puis archevêque de Tours. Mort le
1547 1560 Georges d'Armagnac cardinal-archevêque de Tours, puis de Toulouse et d'Avignon. Mort le
1560 1572 Charles de Bourbon évêque de Nevers, Saintes, Beauvais, cardinal-archevêque de Rouen. Mort le
1572 Nicolas Thiercelin d'Appelvoisin mort à La Clarté-Dieu le
1609 Pierre Ménard chanoine de la collégiale Saint-Honoré de Paris
1609 1618 François Le Gouz du Plessis-Lionnet aumônier du roi
1618 Charles Bault de Beaumont mort en
1634 1656 Denis de Remefort de La Grelière ami de Racan. Mort le
Jean de Sazilly
1694 1723 Valentin Hémard de Paron chanoine de Sens
1733 Henri de Betz de La Hartelloire
Odet Joseph de Vaux de Giry de Saint-Cyr démissionne en . Vicaire général du diocèse de Tours. Mort le
1749 Nicolas Navarre vicaire général de Lyon, évêque de Sidon
César-Laurent de La Coste chanoine de Tours. Mort le
1785 1790 René Sève

Notes et références modifier

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 336.
  2. a b c et d Notice no PA00098094, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. « Clarté-Dieu (La) », sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  4. a b c et d « L'histoire et le patrimoine », sur saintpaterneracan.fr, Saint-Paterne-Racan (consulté le ).
  5. a b c d et e « L' Abbaye cistercienne - Repères historiques »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur abbaye-clartedieu.fr, Abbaye de la Clarté-Dieu, (consulté le ).
  6. « La Clarté-Dieu ; ancienne abbaye cistercienne », sur abbaye-clartedieu.fr, Abbaye de la Clarté-Dieu (consulté le ).
  7. « L' Abbaye cistercienne - Présentation générale »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur abbaye-clartedieu.fr, Abbaye de la Clarté-Dieu, (consulté le ).
  8. Robert 1978, p. 675-676.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • André Montoux, Vieux logis de Touraine, vol. III, Chambray-lès-Tours, CLD, , 254 p., p. 202-206.
  • Pierre Robert, « L'abbaye de la Clarté-Dieu (commune de Saint-Paterne-Racan) », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. XXXVIII,‎ , p. 663-680 (lire en ligne).
  • Pierre Robert, Saint-Paterne au Pays de Racan, Chambray-lès-Tours, CLD, , 173 p. (ISBN 2-85443-267-3).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier