Abbaye Saint-Pierre-aux-Liens de Joncels

abbaye située dans l'Hérault, en France

L'abbaye Saint-Pierre-aux-Liens de Joncels est une ancienne abbaye romane située à Joncels dans le département français de l'Hérault en région Occitanie.

Abbaye Saint-Pierre-aux-Liens de Joncels
L'église abbatiale vue du sud.
L'église abbatiale vue du sud.
Présentation
Culte catholique
Dédicataire Saint Pierre-aux-Liens
Type Église
Début de la construction XIIe siècle
Style dominant Art roman languedocien
Protection Logo monument historique Inscrite MH (1988)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Hérault
Ville Joncels
Coordonnées 43° 44′ 14″ nord, 3° 11′ 38″ est

Carte

Fondée probablement au VIIe siècle, l'abbaye a dépendu de l'abbaye de Psalmody du Xe au XIIe siècle et a également été rattachée à l'abbaye Saint-Victor de Marseille au XIVe siècle.

Il ne reste aujourd'hui, de ce qui fut au Moyen Âge une des abbayes les plus importantes du Languedoc et un des plus anciens monastères de la région, que l'église, la salle capitulaire et une partie du cloître.

Toponymie modifier

L'abbaye Saint-Pierre-aux-Liens est mentionnée sous le nom de Monasterium Juncellense en 909, Sanctus Petrus de Joncellos en 961, Abbatia de Juncels en 1118, Abbatia monasterium Sancti Petri de Juncellis en 1178 et Abbas Jussellensis en 1323[1].

Historique modifier

L'ancienne abbaye bénédictine Saint-Pierre-aux-Liens de Joncels est un des plus anciens monastères de la région et une des abbayes les plus importantes du Languedoc[2],[3].

Elle aurait été fondée au VIIe siècle par les Bénédictins[4],[5],[6],[3].

Détruite par les Sarrasins, elle est rétablie en 851 à la prière de Benoît, abbé, par Pépin II, roi d'Aquitaine, qui la prend sous sa protection et la gratifie du territoire de Joncels, qui, plus tard, lui a donné son nom. Le roi des Francs Eudes confirme la charte de Pépin en 890[7],[8],[9].

Dès 909, le monastère est uni à celui de Psalmody, situé dans le Gard, ainsi que le prouve un diplôme du roi Charles le Simple confirmant les biens de l'un et de l'autre monastère[7],[5]. Malgré les tentatives faites par les religieux de Joncels pour se soustraire à cette union, ils ne peuvent redevenir indépendants de Psalmody qu'en 1139[7],[10].

Au Xe siècle le monastère est en ruines : saint Fulcran, évêque de Lodève, le rétablit et lui lègue en 949 plusieurs terres qu'il possède dans le Rouergue[7],[8].

En 1366, une bulle du pape Urbain V soumet l'abbaye de Joncels à celle de Saint-Victor de Marseille[10],[7],[5].

À la fin du XVIe siècle, durant les guerres de Religion, les calvinistes pillent et détruisent presque entièrement l'abbaye : tous les monuments qui y étaient conservés sont alors dispersés[7].

Le monastère est restauré au XVIIe siècle et devient l'église paroissiale à la Révolution française, les bâtiments conventuels étant vendus à des particuliers[10],[5],[6],[2]. Le cloître en grès rose est alors converti en habitat et son jardin devient la place du village[2],[6].

Statut patrimonial modifier

Après avoir fait l'objet d'une inscription en 1926 et d'une radiation en 1938, l'église, le cloître et la galerie font à nouveau l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le [4].

Architecture modifier

Église abbatiale modifier

L'église conserve un haut chevet carré fortifié[2] dont la maçonnerie en pierre de taille assemblée en grand appareil est percée sur les faces nord et est de grandes baies de style ogival logées sous d'immenses arcs de décharge jouant le rôle de mâchicoulis.

Cette tour tronquée qui surmonte le chœur de l'église[4] est couverte d'un toit à quatre versants ardoises et flanquée au sud de hautes annexes couvertes d'un toit en appentis de tuiles orange.

Cloître modifier

La place située au nord de l'église conserve les vestiges de l'ancien cloître roman en grès rose[6],[11].

La galerie ouest, réduite à deux travées de quatre arcatures chacune, alterne piliers et colonnettes géminées à chapiteaux sculptés[4], et remonte au XIIe siècle[6],[5].

La galerie nord, de style classique, date du début du XVIIIe siècle[5].

Salle capitulaire modifier

 
L'arc de la porte de la salle capitulaire.

Le côté oriental du cloître est sévèrement amputé. Il n'en reste qu'une partie de la salle capitulaire romane, qui sert de sacristie, et sa belle porte[12].

« Construite également au XIIe siècle, l'accès se fait par l'extérieur par une porte couronnée d'une archivolte torique, encadrée d'une dent de scie et de pointes de diamant. Les colonnettes qui la cantonnaient ont disparu avec leurs chapiteaux »[4].

Références modifier

  1. Eugène Thomas, Dictionnaire topographique du département de l'Hérault comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie Impériale, 1865, p. 84.
  2. a b c et d « Joncels », Grand Orb - Communauté de communes en Languedoc
  3. a et b Emilie Bec, « Joncels - Un cloître qui ne manque pas de charme », Midi Libre,
  4. a b c d et e Notice no PA00103465, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. a b c d e et f « Église Saint-Pierre-aux-Liens », Hérault Tourisme
  6. a b c d et e « Couvent à Joncels », Petit Futé
  7. a b c d e et f Dom Claude Devic et Dom Joseph Vaissete, religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, Histoire générale de Languedoc, Tome quatrième, Édouard Privat, éditeur, Toulouse, 1872, p. 485.
  8. a et b Casimir Fournier, Histoire de Boussagues (Hérault) et de ses environs immédiats avec mention d'usages et de droits seigneuriaux, impr. Bernigaud et Privat, 1966, p. 113.
  9. Pierre Augustin Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, Guide pittoresque du voyageur en France, Firmin Didot Frères, 1838, p. 37.
  10. a b et c « Les incontournables - Joncels », Grand Orb Tourisme
  11. Françoise Leriche-Andrieu, Itinéraires romans en Languedoc, Zodiaque, 1982, p.90
  12. Société languedocienne de géographie, Géographie générale du département de l'Hérault, Ricard Frères, 1905, p. 655.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier