Pierre de taille
La pierre de taille est une pierre naturelle dont toutes les faces sont dressées, c'est-à-dire taillées, par un tailleur de pierre, pour obtenir des plans plus ou moins parfaits, et utilisée pour la construction.
Description
modifierLes joints du parement (face visible du bloc) sont alors rectilignes, l'appareil (arrangement de la maçonnerie) est polygonal. Les moellons n'ont pas la même forme ajustée. D'après Jean-Marie Pérouse de Montclos, la pierre de taille est « une pierre aux pans soigneusement dressés et aux arêtes vives, dont la mise en œuvre donne une maçonnerie à joints fins et réguliers »[1].
La hauteur de l'assise (rang de pierres de même hauteur) va distinguer (voir appareil) :
- le « grand appareil » (plus de 35 cm de haut) ;
- le « moyen appareil » (entre 35 et 20 cm) ;
- le « petit appareil » (moins de 20 cm).
La pierre de taille doit être :
- résiliente : une pierre trop longtemps exposée aux intempéries sur toutes ses faces, ou chargée sur ses arêtes, perd sa résistance aux chocs ;
- non gélive : une pierre poreuse ou micro-fissurée est gélive.
Le plus souvent extraite dans des carrières spécifiques, la pierre de taille, calcaire ou grès de construction, était l'un des principaux matériaux utilisés pour l'édification des cathédrales. Plus que leur résistance à l'écrasement, c'était dans ce cas la finesse du grain et la facilité à être travaillée qui était privilégiée dans le choix des bâtisseurs.
On y trouve souvent dans les renseignements immobiliers, l'abréviation « PdT » pour signifier un immeuble réalisé en pierre de taille.
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Mur en moellon avec une niche en pierre de taille.
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Couvre-mur en pierre de taille sur mur en moellons.
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Lavoir réalisé en pierre de taille.
Archéologie
modifierDepuis les années 1980, plusieurs approches pluridisciplinaires renouvellent l'archéologie de la construction. La restauration, la réhabilitation, voire la démolition d'un édifice ancien peut en effet être précédée par une étude archéologique des élévations qui permet d'identifier l'origine et le façonnage des pierres, leur transport et leur mise en œuvre lors de phases de construction[2] et de modifications du bâti (relevés détaillés au pierre à pierre), et par des recherches géoarchéologiques qui étudient les dépôts anthropiques (archives du sol)[3] situés à proximité de la construction[4],[5].
Notes et références
modifier- Jean-Marie Pérouse de Montclos, L'Architecture à la française. Du milieu du XVe à la fin du XVIIIe siècle, Éditions Picard, 2001, 352 p. (ISBN 978-2708409606), p. 90.
- Anne Baud, Philippe Bernardi, Andréas Hartmann-Virnich, Éric Husson, Christian Le Barrier, Isabelle Parron-Kontis, Nicolas Reveyron et Joëlle Tardieu, L'échafaudage dans le chantier médiéval, Alpara, , 144 p..
- Ces recherches, en analysant les matériaux contenus dans les strates archéologiques (en), peuvent mettre en évidence une construction composée des couches d'un élément du bâti (mur, palissade…), des sols construits (dallage, béton de mortier, carrelage, mosaïque qui peuvent être datés par thermoluminescence), des empierrements, des mortiers (dont les charbons de bois permettent une datation par le carbone 14) et des couches de déchets de taille (mise en œuvre des matériaux).
- Joëlle Burnouf, Danielle Arribet-Deroin, Bruno Desachy, Florence Journot, Anne Nissen-Jaubert, Manuel d'archéologie médiévale et moderne, Armand Colin, , 384 p. (lire en ligne)
- Nicolas Reveyron, « L'apport de l'archéologie du bâti dans la monographie d'architecture », In Situ. Revue de l'Inventaire, no 2, , p. 13-14 (DOI 10.4000/insitu.1200).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
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