Dents-de-scie
Les dents-de-scie, en architecture, sont un type d'ornements courants imitant les dents d'une scie.
En architecture romane
modifierEn architecture romane, les dents-de-scie peuvent former une frise[1]. La frise de dents-de-scie se présente soit sous la forme de frise rectiligne soit sous la forme de frise en plein cintre.
Ce type d'ornement en bandeau est composé de dents-de-scie placées dans le plan de la façade contrairement à la frise de dents d'engrenage, où les dents sont disposées perpendiculairement au plan de la façade. La frise de dents-de-scie est appelée Sägezahn-ornament en allemand et indented ornament en anglais[1].
Origine
modifierLa frise de dents-de-scie est un des ornements de l'architecture romane : elle apparaît à la fin du XIe siècle et perdure jusqu'au XIIIe siècle[2],[1].
Frise rectiligne
modifierLa forme principale de la frise de dents-de-scie est la frise rectiligne.
Elle peut orner :
- le clocher, comme la tour romane de Puissalicon) ;
- la corniche du chevet (exemple : église et prieuré Saint-Martin de Blanot) ;
- la corniche du chœur, comme celle de la chapelle Saint-Véran d'Orgon qui est ornée d'une double frise de dents-de-scie sur sa face antérieure et d'une frise de dents d'engrenage sur sa face inférieure ;
- le tailloir des chapiteaux, comme on peut le voir sur le chapiteau aux éléphants de l'église Saint-Pierre d'Aulnay.
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Corniche du chœur de la chapelle Saint-Véran d'Orgon.
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Chapiteaux de l'église Saint-Pierre d'Aulnay.
Frise en plein cintre
modifierUne deuxième forme importante prise par la frise de dents-de-scie est la frise en plein cintre. On la retrouve par exemple au portail de la chapelle Saint-Amant de Théziers.
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Frise de dents-de-scie du portail méridional
de la chapelle Saint-Amant de Théziers. -
Détail de la frise de dents-de-scie de la chapelle Saint-Amant de Théziers.
La frise de dents-de-scie dans les styles postérieurs à l'art roman
modifierLa frise de dents-de-scie se maintient pendant la première période gothique et reste récurrente dans le style gothique primitif, encore très largement marqué par le vocabulaire roman. On la trouve sur l'abside de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Gonesse, au-dessus des fenêtres, sur les tours de chœur et le chevet de l'église prieurale de Saint-Leu-d'Esserent, comme corniche et au-dessus des fenêtres de l'absidiole nord de l'église Notre-Dame de Taverny.
Ces applications datent de la seconde moitié du XIIe siècle et du tout début du XIIIe siècle.
Notes et références
modifier- Daniel Ramée, Dictionnaire général des termes d'architecture, , p. 125.
- Arcisse de Caumont, Histoire de l'architecture religieuse au Moyen Âge, vol. 1, Derache, , 475 p. (lire en ligne), p. 286-287.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- René Fage, La Décoration géométrique dans l'école romane de Normandie, (lire en ligne), p. 9 et 10.