Abbaye Notre-Dame d'Eaucourt

abbaye située dans le Pas-de-Calais, en France

Ancienne abbaye Notre-Dame d'Eaucourt
Image de l'Ancienne abbaye Notre-Dame d'Eaucourt

Ordre Chanoines réguliers de saint Augustin, victorins
Fondation 1101
Fermeture 1791
Diocèse Arras
Localisation
Pays
Coordonnées 50° 03′ 53″ nord, 2° 47′ 54″ est
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Ancienne abbaye Notre-Dame d'Eaucourt

L'abbaye Notre-Dame d'Eaucourt (en latin : Abbatia Ailcurtensis) était une abbaye de chanoines réguliers de saint Augustin située dans la forêt d'Arrouaise, près de Warlencourt-Eaucourt, aujourd'hui sur le territoire de Le Sars.

Histoire modifier

En 1101, Odon, prêtre ermite, établit un ermitage, puis constitue avec le consentement de l’évêque d'Arras, Lambert, une communauté de chanoines réguliers. Lambert libère Odon, qui s'est retiré à Eaucourt avec quelques compagnons, de toute obéissance, sauf celle qui est due à l'ordinaire, lui donne l'église d'Eaucourt, la cura animarum de ses compagnons, et lui concède une dîme[1].

L'abbaye est bâtie au milieu des bois, appelés Bois du Mont-Oger ou d'Oger-Mont faisant partie de la forêt d'Arrouaise, sur un fond donné par le chapitre de Saint-Fursy de Péronne[2],[3].

Le pape Adrien IV confirme les possessions de l'abbaye d'Eaucourt.

En 1651, pendant la guerre franco-espagnole, l'abbaye est saccagée[3].

Une lettre du pape Grégoire IX, du , indique que l'abbaye est une maison de confédération autonome, de l'abbaye Saint-Victor de Paris.

Le , l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. L'abbaye est vendue comme bien national[4],[5].

Abbés modifier

D'après Gallia Christiana, III, 446[6]

Abbés réguliers modifier

  1. 1101 : Odon (†1142)
  2. Gérard
  3. ~1142 : Simon (†1162)
  4. Foulques (†1177)
  5. 1177 :Gérard II
  6. 1187 : Guilbert
  7. Odon II ou Eudes
  8. Martin
  9. Baudouin
  10. Richard
  11. Guy
  12. Hugues
  13. ~1252 : Foulques
  14. Pierre Camb ou Canelie ou Caneille
  15. Odon III ou Eudes de Hangest
  16. Jean
  17. Simon II
  18. Parisius ou Paris de Villers
  19. Jean II de Noyon
  20. Bernard de Tilloy ou de Tilleloy
  21. Gilles
  22. Théobald ou Thibaud
  23. Drocon ou Druon-Tournet ou Dreux Tournet ou Guillebert
  24. Pierre II Tournet
  25. Jean III
  26. ~1333 : Gilles II
  27. Pierre III
  28. Drocon ou Druon III ou Dreux
  29. Pierre IV
  30. 1435 : Raoul Martin
  31. Alexandre de la Porte
  32. Pierre V l'Escuyer
  33. Jean le Vasseur
  34. Pierre Corcoul[2].
  35. Pierre Boniface
  36. Arthur ou Artus de Tabary
  37. 1528 : Adrien de Habarq
  38. Yves Dalure (†1542)
  39. 1544 : Antoine de la Hamaïde
  40. Jean de la Croix
  41. Jean Boulan
  42. Michel Daillet (†1607)

Abbés commendataires modifier

À partir du concordat de Bologne, commence la série des abbés commendataires et seigneurs temporels :

  • 1612 : Hubert de Moronval
  • 1628 : Isambert Léveq ou Lecoq
  • Étienne Vrancx (1617-1681), dit Dom Joseph, passe à Saint-Aubert de Cambrai
  • 1644 : Jacques Transloy
  • Jacques Lefrancq (†1670)
  • 1675 : Augustin Routard ou Ransart (†1680)
  • 1680 : Hubert de Fromont ou Rémond
  • 1697 : Joachim d'Arleux (†1718)[7] ou Jacques Neveu
  • 1720 : Noël Lemaire, abbé mitré[3]
  • 1748 : Mullet
  • 1759 : Billiau
  • 1787 : Bultez

Prieuré modifier

L'influence de l'abbaye s'étend sur les prieurés où elle envoie ses religieux et recueille les revenus :

Patrimoine foncier modifier

L'abbaye possédait des terres et des biens à Beugnâtre, Courcelles-le-Comte, Grandcourt, Hamelincourt, Mory; un fief consistant en un moulin à vent à Courcelles-le-Comte.

Ancelle de Hesdin et sa famille avaient donné à l'abbaye d'Eaucourt tout ce qu'ils possédaient dans le village de Courcelles-le-Comte. Une charte de Thierry d'Alsace, comte de Flandre, approuve la donation faite, en 1145, par Anselme de Houdain et sa femme, Angeline ou Angine, fille de Hugues III de Campdavaine, comte de Saint-Pol, à l’abbaye d’Eaucourt, de ce qu’ils possédaient par droit d’héritage à Courcelles-le-Comte et de la troisième partie du moulin de Baillescourt.

En 1159 Raoul, comte de Péronne, confirme par une charte les biens possédés à Miraumont par l'abbaye d'Eaucourt[3].

Dîmes modifier

Les dîmes pesaient sur des produits très variés tels que les grains, le vin, les fruits des arbres, les petits des animaux, le foin, le lin, la laine, le chanvre, les fromages.

Le chapitre de l'abbaye a le droit de patronage, de présentation à l’évêque et de nomination d'un desservant aux églises ou cures (paroisses) dont il percevait aussi les grosses dîmes : Auchonvillers, Eaucourt, Irles[12], Warlencourt[2].

En 1152, Simon, abbé d’Eaucourt, et son abbaye donnent à l’abbaye de Vaucelles leur dîme de Pésières. Ils renoncent à la dîme qu’ils prélevaient sur trois champs que Vaucelles possédait à Révelon ; en échange, Vaucelles leur donne deux tiers de la dîme sur un champ à Crux Soyran[13].

En 1161, Godescalc, évêque d'Arras, notifie qu'Anselme de Péronne a restitué à l'abbaye les dîmes novales de Miraumont.

Héraldique modifier

Les armes de l'Abbaye d'Eaucourt se blasonnent ainsi :

D'azur à un portail d'église surmonté d'un clocher d'argent, accosté de deux étoiles d'or[14].

Références et notes modifier

Notes modifier

Références modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Gallia Christiana
  • Paul Decagny, L'arrondissement de Péronne, ou recherches sur les villes, bourgs, villages et hameaux qui le composent, J. Quentin, , 607 p. (lire en ligne).
  • Daniel Haigneré, Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais : Arrondissement d'Arras, t. 1, Arras, , 326 p. (lire en ligne), p. 210.
  • Pignon (J.), L'abbaye d'Eaucourt, Bapaume, 1965.

Articles connexes modifier