72e régiment de chars lourds de la Garde

363e régiment de chars de la Garde
Activité 1942-1962, 1975-1989
Pays Drapeau de l'URSS Union soviétique
Branche Armée rouge
Type Régiment de chars
Rôle Guerre blindée
Ancienne dénomination 262e régiment de chars lourds de percée (1943-1944)
72e régiment de chars lourds de la Garde (1944-1945)
81e régiment de chars et d'automoteurs lourds de la Garde (1945-1957)
Nommée en l’honneur de Lvovski (de Lviv)
Guerres Seconde Guerre mondiale
Décorations Ordre du Drapeau rouge
Ordre de Souvorov
Ordre de Koutouzov
Ordre de Bogdan Khmelnitski
Ordre d'Alexandre Nevski

Le 72e régiment de chars lourds de la Garde (russe : 72-й гвардейский тяжелый танковый полк) est une unité militaire de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale.

Historique

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Le régiment est créé en décembre 1942 comme régiment de chars lourds de percée, à partir du 475e bataillon de chars de la 60e armée (15 chars KV[1]). D'abord sans numéro, il est numéroté 262e régiment de chars lourds de percée le [2]. Directement subordonné au front de Voronej[3], le régiment participe en janvier 1943 à l'offensive d'Ostrogojsk-Rossoch puis en février à l'opération Étoile en direction de Kharkov[4] (soutien des attaques du 18e corps de fusiliers les 14 et 15 février depuis la tête de pont de Chtchoutchié (ru)[5]).

En avril 1943, le 262e régiment passe sous le commandement de la 7e armée de la Garde[6]. Au sein de cette armée, le régiment participe à la bataille de Koursk en juillet-août[4], avec un effectif de 21 chars KV-1 au début de la bataille, déployés en soutien de la 81e division de fusiliers de la Garde[6]. Le régiment quitte l'armée active et passe en réserve de la Stavka le [2].

Le , le régiment devient une unité de la Garde et prend le nom de 72e régiment de chars lourds de la Garde[7]. Il est rééquipé de chars lourds JS-2 et revient dans les opérations actives au sein du 1er front ukrainien. Du au , le régiment est la seconde unité de JS-2 engagée au combat[8]. En dix jours de combat près d'Obertyn avec la 1re armée de chars de la Garde, les Soviétiques revendiquent la destruction de 41 chars Tigre I et Ferdinand pour la perte de 8 chars JS-2[7],[9].

Le régiment passe ensuite à la 18e armée, dont il soutient la défense au sud-est de Stanislav. Fin mai, le régiment est rattaché à la 4e armée de chars[7]. Son parcours suit ensuite celui du 10e corps de chars de la Garde auquel il est rattaché jusqu'à la fin de la guerre. Il reçoit le titre honorifique Львовский (Lvovski) après la libération de Lvov en août 1944[4].

Le régiment est décoré de l'ordre du Drapeau rouge le en récompense de la libération de Piotrków[10]. Le , le régiment reçoit l'ordre de Bogdan Khmelnitski, 2e classe, pour les combats menés au sud-est d'Oppeln[11] et l'ordre de Koutouzov, 3e classe, le , pour la prise de Ratibor et Biskau[12]. Le , le régiment reçoit l'ordre de Souvorov, 3e classe, pour la libération de Prague[13] et l'ordre d'Alexandre Nevski pour son action au sud-est de la bataille de Berlin[14].

Le , le régiment est renommé 81e régiment de chars et d'automoteurs lourds de la 10e division de chars (division formée à partir du 10e corps)[15]. D'octobre 1946 à mars 1950, le régiment est réduit à la taille d'un bataillon (la 10e division prenant alors le nom de 10e régiment de chars de la Garde). En juin 1957, le régiment est renommé 343e régiment de chars lourds de la Garde, stationné à Potsdam. En 1962, le régiment est dissous pour recréer le 63e régiment de chars de la Garde de la 10e division[16].

L'unité est recréée en 1975 quand le 330e régiment de chars de la 14e division de fusiliers motorisés (en), stationné à Jüterbog, reprend l'héritage du régiment. Rapatriées à Krivoï Rog en mai 1989, la division et ses unités sont dissoutes le mois suivant[17].

Références

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  1. (ru) « 475-й отдельный танковый батальон », sur tankfront.ru (consulté le )
  2. a et b (ru) « 262-й отдельный танковый полк прорыва », sur tankfront.ru (consulté le )
  3. (ru) V.V. Gourkine, V.V. Poklonski, I.I. Chtchitov-Izotov et N.I. Volkov, Боевой состав Советской армии, vol. III : Январь – декабрь 1943 г. [janvier - décembre 1943], Moscou, Voenizdat,‎ (lire en ligne), p. 16
  4. a b et c (ru) « Львовский отдельный тяжелый танковый полк », dans Mikhaïl Koslov (pl) (dir.), Отечественная война 1941-45 : энциклопедия [« Guerre patriotique 1941-45 : encyclopédie »],‎ , p. 422
  5. (en) Richard Harrison, Rollback: The Red Army's Winter Offensive along the Southwestern Strategic Direction, 1942-43, Helion, (ISBN 978-1-912174-59-1, lire en ligne), p. 150, 187-188, 193 & 207
  6. a et b (en) Anders Frankson et Niklas Zetterling, Kursk 1943: A Statistical Analysis, Routledge, (ISBN 978-1-135-26817-6, lire en ligne), p. 36 & 174
  7. a b et c (ru) « 72-й отдельный гвардейский танковый полк », sur tankfront.ru (consulté le )
  8. (en) David R. Higgins, King Tiger vs IS-2: Operation Solstice 1945, Osprey Publishing, coll. « Duel » (no 37), (ISBN 978-1-84908-405-5, lire en ligne)
  9. (en) Anthony Tucker-Jones, Stalin's Armour, 1941–1945: Soviet Tanks at War, Casemate Publishers, (ISBN 978-1-5267-7794-2, lire en ligne), p. 127-128
  10. (ru) Ministère de la Défense de l'URSS, Сборник приказов РВСР, РВС СССР, НКО и Указов Президиума Верховного Совета СССР о награждении орденами СССР частей, соединениий и учреждений ВС СССР. Часть II. 1945 - 1966 гг. [« Recueil d'ordres du RVSR, RVS URSS et NKO sur l'attribution des ordres de l'URSS aux unités, formations et institutions des forces armées de l'URSS. Partie II. 1945–1966 »], Moscou,‎ (lire en ligne), p. 324-326
  11. Ministère de la Défense de l'URSS 1967, p. 155.
  12. Ministère de la Défense de l'URSS 1967, p. 161-162.
  13. Ministère de la Défense de l'URSS 1967, p. 367-368.
  14. Ministère de la Défense de l'URSS 1967, p. 399-403.
  15. (ru) V.I. Feskov, V.I. Golikov, K.A. Kalachnikov et S.A. Slouguine, Вооруженные силы СССР после Второй Мировой войны: от Красной Армии к Советской [« Les forces armées de l'URSS après la Seconde Guerre mondiale : de l'Armée rouge à l'Armée soviétique »], Tomsk, Издательство научно-технической литературы,‎ (ISBN 9785895035306, lire en ligne), p. 219
  16. (en) « 10th Guards Tank Division », sur ww2.dk (consulté le )
  17. (en) « 14th Guards Motorised Rifle Division », sur ww2.dk (consulté le )