1839 en photographie

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Cet article présente les faits marquants de l'année 1839 en photographie.

Événements modifier

 
Louis Daguerre, Daguerréotype de Kynžvart.
  • 7 janvier : François Arago, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences et député des Pyrénées-Orientales, présente devant l'Académie des sciences à Paris « la belle découverte que M. Daguerre a faite » et le projet de la faire acquérir par l’État français et la rendre disponible pour l’Europe et le monde[1],[2],[3]. La date de 1839 sera retenue comme celle de l'invention officielle de la photographie.
  • janvier : William Henry Fox Talbot qui a mis au point le procédé du « dessin photogénique » (photogenic drawings), consistant à placer un objet plat sur une feuille de papier sensibilisée puis à exposer le tout à la lumière du soleil avant de fixer l'image obtenue[4], écrit à Arago pour faire reconnaître l’antériorité de ses recherches et fait le une communication à ce sujet devant la Royal Society à Londres sur le sujet (Some account of the art of photogenic drawing, or the process by which natural objects may be made delineate themselves without the aid of the artists pencils). Mais le daguerréotype est au point, bénéficie du soutien de l’État français, et est disponible gratuitement : ce procédé s’impose au niveau mondial pendant au moins une décennie[2].
  • mars - avril : l'inventeur américain Samuel Morse, de passage à Paris pour y chercher un soutien pour son système de télégraphe, visite le l'atelier de Louis Daguerre ; il en fait le récit dans une lettre du à ses frères, éditeurs du journal The New York Observer ; la lettre, où il décrit les « admirables résultats » du daguerréotype, est publiée dans ce journal le puis reproduite, entre avril et juin, dans plusieurs périodiques aux États-Unis[5].
  • 19 août : Louis Daguerre présente à l'Académie des sciences un de ses premiers daguerréotypes, le Daguerréotype de Kynžvart (en), une Nature morte avec Jupiter tonnant ; Daguerre offre la photographie au chancelier Metternich. Conservé dans la demeure de sa famille, le château de Kynžvart en Bohème, il est exposé depuis 1985 au Musée national des techniques de Prague[6].
  • septembre : Louis Daguerre publie Historique et description des procédés du daguerréotype et du diorama, Paris, Susse frères ; cette première publication monographique sur un procédé photographique comporte un manuel pratique et un historique pour établir la part respective de Nicéphore Niépce et la sienne dans la nouvelle technique[7],[2].
  • septembre - octobre : Samuel Morse et le physicien et chimiste John William Draper mettent en œuvre à New York les instructions du manuel de Daguerre[5].
  • 23 novembre : l'ingénieur français François Fauvel-Gouraud s"installe à New York pour le compte des établissements Alphonse Giroux & Cie, alors le principal constructeur du daguerréotype conçu par Louis Daguerre ; il a emporté avec lui l'ensemble du dispositif pour en faire la démonstration et donner des conférences : il est ainsi la première personne à montrer concrètement aux publics américains, qui disposaient du manuel de Daguerre depuis septembre, cette nouvelle technique de captation de l'image[8].

Photographies notables modifier

 
Robert Cornelius, autoportrait, daguerréotype.

Expositions modifier

  • juillet : le photographe français Hippolyte Bayard organise à Paris la première exposition de photographies, lors d'une opération de bienfaisance[14].

Études, essais, articles modifier

Naissances modifier

 
Appareil construit par Susse Frères en 1839 sur les instructions de Daguerre.

Références modifier

  1. Comptes rendus hebdomadaires de l'Académie des sciences, (lire en ligne), p. 4-7.
  2. a b et c Steffen Siegel (dir.), Daguerre, Talbot et la publication de la photographie : une anthologie, Paris, Éditions Macula, coll. « Transbordeur », , 649 p. (ISBN 978-2-86589-124-5).
  3. Anne McCauley, « Arago, l’invention de la photographie et le politique », Études photographiques, no 2,‎ (lire en ligne  ).
  4. Pierre Gascar, Botanica : photographies de végétaux aux XIXe et XXe siècles, Paris, Centre national de la photographie, , 127 p. (ISBN 2-86754-042-9), p. 19.
  5. a et b François Brunet, « Samuel Morse, “père de la photographie américaine“ », Études photographiques, no 15,‎ , p. 4-30 (lire en ligne  ).
  6. Marek Miler, « Unikát z přítmí muzea. Česká fotografie byla zapsána na prestižní seznam dokumentů UNESCO Paměť světa », Hospodarske Noviny,‎ (lire en ligne).
  7. Lire en ligne sur Gallica.
  8. (en) R. Derek Wood, The Arrival of the Daguerreotype in New York, The American Photographic Historical Society, , 12 p..
  9. Jacques Roquencourt et André Gunthert, « Le plus ancien portrait photographique retrouvé. Note sur le portrait de M. Huet », Études photographiques, no 6,‎ (lire en ligne  ).
  10. « L’histoire méconnue du premier portrait photographique », sur theconversation.com, .
  11. Michel Guerrin, « L'un des premiers daguerréotypes bouscule l'histoire de la photographie », Le Monde,‎ (lire en ligne  ).
  12. Marie Cordié Lévy, L'autoportrait photographique américain : 1839-1939, Paris, Mare & Martin, , 292 p. (ISBN 979-10-92054-40-8), p. 59-60.
  13. Marie-Christine Claes, « Jobard, Jean-Baptiste, Ambroise, Marcellin », dans Nouvelle biographie nationale, t. 13, (lire en ligne  ), p. 192-195.
  14. Pierre G. Harmant, « Hippolyte Bayard (1801-1887) », Le Photographe,‎ (lire en ligne).