Équipe de Belgique de football en 1938

saison 1938 de l'équipe de Belgique de football
Équipe de Belgique
1938

Généralités
Entraîneur Jack Butler
Résultats
Coupe du monde Huitièmes de finale
3 matchs
1 victoire, 1 défaite, 1 nul
Matchs amicaux 5 matchs
1 victoire, 3 défaites, 1 nul
Meilleur buteur Bernard Voorhoof (5)

Maillots

Domicile

Extérieur

Chronologie

L'équipe de Belgique de football participe en 1938 à sa troisième Coupe du monde consécutive, il lui faudra malheureusement attendre près de vingt ans pour y reprendre goût ensuite. La Seconde Guerre mondiale interrompt en effet toute compétition internationale et elle décide également de ne pas participer au premier tournoi post-conflit en 1950 au Brésil.

Résumé de la saison modifier

Tout comme en 1934, la Belgique fut versée dans une poule à trois équipes et deux qualifiés, à nouveau en compagnie des Pays-Bas et cette fois également du Luxembourg. La qualification ne devait dès lors qu'être une formalité mais cela ne tint finalement qu'à peu de choses...

 
Bernard Voorhoof (en noir) face à la France, en 8e de finale de Coupe du monde 1938.

L'année débuta tout d'abord par un déplacement à Paris pour y affronter la France, futur hôte de la Coupe Jules Rimet, et synonyme de défaite (5-3) pour les Diables Rouges après une rencontre très disputée[1]. Le score était de (2-2) au repos avant que Les Bleus ne fassent le break en inscrivant deux buts dans les dix minutes qui suivent le retour des vestiaires. Un but de Stanley Van Den Eynde à un quart d'heure du terme ne changera rien au verdict final, surtout qu'à peine deux minutes plus tard, Ignace Kowalczyk fixe le résultat définitif.

Une nouvelle sévère déconvenue (7-2) en déplacement à Rotterdam face aux Pays-Bas[2] aurait déjà dû laisser présager que ces éliminatoires ne seraient pas de tout repos. Le milieu de terrain et capitaine néerlandais Puck van Heel fut honoré, dans « son » Stade de Feyenoord, avant l'entame de cette rencontre pour sa 60e sélection internationale.

La première manche des qualifications voyait la Belgique se déplacer chez son petit poucet de voisin, le Luxembourg, avec en perspective un match censé être relativement tranquille mais ce n'est finalement qu'à l'arraché (2-3) que les Belges s'imposent[3]. Le simple fait que c'est le gardien de but Arnold Badjou qui fut le meilleur joueur côté belge ce jour-là illustre bien le piètre niveau de performance atteint et que la victoire finale ne tint qu'à un fil.

Un nul difficile (1-1) quinze jours plus tard face aux Oranje à domicile[4] garantit néanmoins la participation des Belges au tournoi mondial.
Une rencontre au cours de laquelle on dut refuser du monde et, en conséquence, déplorer malheureusement quelques altercations comme le rapportaient Les Sports Illustrés de l'époque : « Il est inconcevable que de regrettables incidents, comme ceux qui se sont produits cette année et l'an passé, se renouvellent. Il y eut bel et bien dix minutes après le kick-off, un envahissement de terrain provoqué par les milliers de curieux qui n'avaient pas trouvé de place. Le service d'ordre fut débordé. Il y eut même des blessés. Le stade de l'Antwerp [qui avait pourtant été agrandi l'année précédente] est trop petit pour pareil match : que ceux qui veulent maintenir ce match à Anvers cherchent les moyens d'agrandir le stade, sinon, qu'on le fasse disputer à Bruxelles. Vingt mille spectateurs en plus et des milliers de francs de recette supplémentaire, les clubs devraient y songer, eux qui crient famine sur tous les toits ! ».

Le , les Diables Rouges, exception faite de Raymond Braine et Arnold Badjou respectivement remplacés par Arthur Ceuleers et André Vandeweyer, affrontent à Bruxelles, à l'occasion d'une rencontre officieuse, une sélection de joueurs gallois totalement inconnus issus du championnat anglais et s'imposent (3-1) à l'issue d'une partie très moyenne grâce aux réalisations de Bernard Voorhoof, par deux fois, et d'Henri Isemborghs[5].

 
Belgique-Pays-Bas comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde, le à Deurne : il n'y avait jamais assez de place pour les traditionnels derbies entre les plats pays.

En guise de préparation, les internationaux belges disputent trois rencontres, dans le courant du mois de mai, à respectivement une et deux semaines d'intervalles. Un déplacement dans les Alpes les oppose d'abord à la Suisse à Lausanne puis à l'Italie à Milan et résulte en de fortunes diverses, d'une part une belle victoire face à la Nati (0-3)[6], enfin, après sept années d'attente et, d'autre part, une dérouillée de la part des Azzurri (6-1)[7] avant qu'ils ne reçoivent la Yougoslavie et ne partagent l'enjeu (2-2)[8] au Heysel.

Depuis la précédente Coupe du monde, rien n'avait changé du côté de la fédération, la préparation pour un événement de cette envergure laissait toujours autant à désirer et l'improvisation fut totale. Le sort avait désigné la France comme adversaire aux Diables Rouges et il n'est jamais aisé d'affronter d'entrée le pays organisateur qui jouit forcément d'une motivation décuplée par le fait d'évoluer sur son propre territoire et devant ses propres sympathisants. Comme à Florence, les Belges arrivèrent à Paris la veille du match. Ils assistèrent ensuite à la rencontre Allemagne-Suisse et, le lendemain matin, c'est après une promenade au bois que les joueurs belges se rendirent à Colombes. Les Français, qui s'étaient retirés au vert depuis un mois à Chantilly, se présentèrent nettement plus au point au coup d'envoi et prirent l'ascendant (3-1)[9] et renvoyèrent la Belgique à la maison sans que celle-ci ne parvienne à passer un seul tour pour la troisième fois consécutive.

La saison se clôtura donc comme elle avait débuté.

Elle se prolongea encore toutefois un peu pour Raymond Braine qui fut invité à participer comme capitaine au « match du siècle », Angleterre-Reste de l'Europe (nl) (3-0), le à Highbury[10],[11]. Ce fut la première fois que l'on réunit les meilleurs éléments du continent au sein d'une même formation – les précédentes oppositions supranationales mettaient en scène des parties de l'Europe – et la seconde rencontre à avoir jamais été diffusée à la télévision britannique, même si seule la première mi-temps fut retransmise.

Les matchs modifier

Match amical France   5 - 3   Belgique Parc des Princes
Paris, France

14:15 heure locale
  Historique des rencontres
Courtois   8e
Veinante   41e   51e
Heisserer   47e
Kowalczyk   78e
(2 – 2) R. Braine   22e
Voorhoof   28e
S. Van Den Eynde   76e
Spectateurs : 39 000
Arbitrage :   Arthur James Jewell
Rapport

Match amical Pays-Bas   7 - 2   Belgique Stade de Feyenoord
Rotterdam, Pays-Bas

14:30 heure locale
  Historique des rencontres
Smit   41e   53e   65e   74e
Wels   59e
Vente   79e
van Spaandonck   83e
(1 – 0) R. Braine   55e
Voorhoof   68e
Spectateurs : 51 000
Arbitrage :   Thomas Thompson (hu)
Rapport

Coupe du monde 1938
Qualifications - Groupe 9
Luxembourg   2 - 3   Belgique Stade Municipal "Neie Stadion"
Luxembourg-Ville,
Grand-Duché de Luxembourg

15:00 heure locale
  Historique des rencontres
Libar   4e
Kemp   32e
(2 – 1) Voorhoof   18e
R. Braine   55e
De Vries   59e
Spectateurs : 12 500
Arbitrage :   Georges Capdeville
Rapport

Coupe du monde 1938
Qualifications - Groupe 9
Belgique   1 - 1   Pays-Bas Bosuilstadion
Deurne, Belgique

15:00 heure locale
  Historique des rencontres
Isemborghs   65e (0 – 1) van Spaandonck   37e Spectateurs : 47 660
Arbitrage :   Arthur James Jewell
Rapport

Match amical Suisse   0 - 3   Belgique Stade olympique de la Pontaise
Lausanne, Suisse

15:00 heure locale
  Historique des rencontres
(0 – 1) Voorhoof   22e   48e
Capelle   77e
Spectateurs : 21 500
Arbitrage :   Raffaele Scorzoni
Rapport

Match amical Italie   6 - 1   Belgique Stade San Siro
Milan, Italie

16:00 heure locale
  Historique des rencontres
Meazza   17e (pén.)
Andreolo   28e
Pasinati   59e
Piola   71e   79e   86e
(2 – 1) Capelle   2e Spectateurs : 25 000
Arbitrage :   Peco Bauwens
Rapport

Match amical Belgique   2 - 2   Yougoslavie Stade du Centenaire
Laeken, Belgique

15:00 heure locale
  Historique des rencontres
Capelle   4e
Vanden Wouwer   67e
(1 – 1) Petrović   26e
Matošić   77e
Spectateurs : 12 076
Arbitrage :   Ivan Eklind
Rapport

Coupe du monde 1938
Huitièmes de finale
France   3 - 1   Belgique Stade olympique Yves-du-Manoir
Colombes, France

17:00 heure locale
  Historique des rencontres
Veinante   1re
Nicolas   11e   69e
(2 – 1) Isemborghs   19e Spectateurs : 30 454
Arbitrage :   Hans Wuethrich
Rapport

Note : Le premier but français fut inscrit après seulement 35 secondes de jeu !

Les joueurs modifier

Joueurs  
Amical
 
Amical
 
QCM 1938
 
QCM 1938
 
Amical
 
Amical
 
Amical
 
CM 1938
Gardiens de but
Arnold Badjou   Daring Club de Bruxelles 90 90 90 90 90 90 90
Robert Braet   RCS Brugeois 90[a] r
André Vandeweyer   Union Saint-Gilloise r
Défenseurs
Robert Paverick   Royal Antwerp FC 90 90 90 90 90 90 90 90
Philibert Smellinckx   Union Saint-Gilloise 90   90[a]   r
François Gommers   R Beerschot AC 90[b] r
Corneel Seys   R Beerschot AC 90[b] 90[a]
Jean Petit   Standard de Liège 90[b] 90 90 90[a] r
Milieux
Pierre Dalem   Standard de Liège 90 90 90 r
Alphonse De Winter   R Beerschot AC 90 90 90 90 90 90 90 90[a]
Charles Vanden Wouwer   R Beerschot AC 90[b] 90 90 90 90   [c] 90
Honoré Martens   ARA La Gantoise 90[b],[a]
Pierre Meuldermans   R Beerschot AC 90[a]
John Van Alphen   R Beerschot AC 90[b] 90 90 90 90
Émile Stijnen   Olympic Club de Charleroi 90   90   90   90   90  
Paul Henry   Daring Club de Bruxelles r
Attaquants
Bernard Voorhoof   K Liersche SK 90   90   90   90 90     90 90 90
Jean Capelle   Standard de Liège 90 90 90   90   90   r
Raymond Braine   R Beerschot AC 90   90   90     90 90 90 90 90
Stanley Van Den Eynde   R Beerschot AC 90   90 90[a]
Arthur Ceuleers   R Beerschot AC 90[a] r
François De Vries   Royal Antwerp FC 90   [a],[c]
Henri Isemborghs   R Beerschot AC 90 90   90  
Fernand Buyle   Daring Club de Bruxelles 90 90 90 90 90
Jean Fievez   R White Star AC r
Joseph Nelis   R Berchem Sport r

Un « r » indique un joueur qui était parmi les remplaçants mais qui n'est pas monté au jeu.

  1. a b c d e f g h i et j Dernière sélection officielle pour le joueur.
  2. a b c d e et f Première sélection officielle pour le joueur.
  3. a et b Premier but officiel pour le joueur.

Sources modifier

Références modifier

  1. (nl) « FRANKRIJK SLAAT BELGIË MET 5—3 Wat de heer Herberts, voorzitter van de T.C. zegt. », sur delpher.nl, Algemeen Handelsblad, (consulté le )
  2. (nl) « SPORT. Voetbal. Daverende 7-2 Nederlandsche zege. Een goed begin Is niet altijd het halve werk. Ondervinding van het Belgische Elftal. », sur delpher.nl, Nieuwsblad van het Noorden, (consulté le )
  3. (nl) « Luxemburg—België 2—3 België en Nederland thans geplaatst. », sur delpher.nl, Nieuwsblad van het Noorden, (consulté le )
  4. (nl) « Onbevredigend gelijk spel (1-1) België-Nederland. NEDERLAND KREEG MEER DAN HET TOEKWAM. Storm en hagel in het R.A.F.C. Stadion. », sur delpher.nl, Nieuwe Tilburgsche Courant, (consulté le )
  5. (nl) « BELGIE ZEGEVIERT MET 3— OVER WALES. Vrij matige wedstrijd. », sur delpher.nl, Nieuwe Tilburgsche Courant, (consulté le )
  6. (nl) « ZWITSERLAND DOOR BELGIE VERSLAGEN. », sur delpher.nl, De Maasbode, (consulté le )
  7. (nl) « OOK BELGIë STRUIKELT IN MILAAN. Italië won met 6—1. », sur delpher.nl, Limburger Koerier : provinciaal dagblad, (consulté le )
  8. (nl) « VOETBAL. België — Joego-Slavië », sur delpher.nl, Het nieuws van den dag voor Nederlandsch-Indië, (consulté le )
  9. (nl) « Voetbal-Wereldkampioenschappen. De achtste finales. », sur delpher.nl, Nieuwe Tilburgsche Courant, (consulté le )
  10. (en) « Match No. 220 - Wednesday, 26th October 1938 : England 3 - 0 The Rest of Europe », sur englandstats.com (consulté le )
  11. (en) « England v. Rest of Europe at Highbury », Le résumé de Angleterre-Reste de l'Europe (3-0) du 26 octobre 1938, sur britishpathe.com, New Empire News, (consulté le )

Bibliographie modifier

  • COLIN, François. Les Diables Rouges : 1900-2014 / François Colin ; [traduction du néerlandais : Étienne Terroir]. - Bruxelles : Racine, 2014. - 1 vol. (204p.) : ill., couv. ill en coul. ; (ISBN 978-2-87386-892-5)
  • HUBERT, Christian. Le siècle des Diables rouges / Christian Hubert. - Bruxelles : Luc Pire, 2006. - 1 vol. (152p.) : ill., couv. ill en coul. (ISBN 2-87415-684-1)
  • Collectif. Le Dictionnaire des Diables Rouges / Bruno Govers, Pierre Bilic, Claude Henrot, Bruno Dubois, Pierre Danvoye. - Bruxelles : Euro Images Productions, 2000. - 1 vol. (320p.) : ill., couv. ill en coul. (ISBN 978-9-0766-2811-0)
  • GULDEMONT, Henry. 100 ans de football en Belgique: 1895-1995, Union royale belge des sociétés de football association / Henry Guldemont, Bob Deps. - Bruxelles : Vif  éd., 1995. - 1 vol. (312 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 31 cm. (ISBN 90-5466-151-8) (rel.).
  • HUBERT, Christian. Les diables rouges (édition revue et augmentée) / Christian Hubert. - Tournai: Gamma, 1981. - 1 vol. (253p.) : ill., couv. ill en coul. (ISBN 2-7130-0494-2)