Élections au Parlement de Galice de 1993

Élections au Parlement de Galice de 1993
75 députés du Parlement
(majorité absolue : 38 députés)
Type d’élection Élections législatives de communauté autonome
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 293 169
Votants 1 472 017
64,19 % en augmentation 4,7
Votes exprimés 1 464 910
Votes nuls 7 107
PP – Manuel Fraga
Voix 763 839
52,14 %
en augmentation 8,1
Députés élus 43 en augmentation 5
PSdeG-PSOE – Antolín Sánchez Presedo (es)
Voix 346 831
23,68 %
en diminution 9
Députés élus 19 en diminution 9
BNG – Xosé Manuel Beiras
Voix 269 233
18,38 %
en augmentation 10,4
Députés élus 13 en augmentation 8
Vainqueur et sièges par circonscription.
Carte
Président de la Junte
Sortant Élu
Manuel Fraga
PP
Manuel Fraga
PP

Les élections au Parlement de Galice de 1993 (en espagnol : elecciones al Parlamento de Galicia de 1993, en galicien : eleccións ao Parlamento de Galicia de 1993) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 75 députés de la IVe législature du Parlement de Galice pour un mandat de quatre ans.

Avec une participation record à l'époque pour une élection régionale galicienne, le scrutin voit le Parti populaire obtenir sa quatrième victoire consécutive et accroître sa majorité absolue, conquérant plus de la moitié des suffrages au niveau de la communauté autonome et dans trois des quatre provinces. Le Bloc nationaliste galicien enregistre lui aussi une importante progression, conquérant l'ensemble du nationalisme galicien et au-delà. À l'inverse, le Parti socialiste subit un important revers, payant ses divisions internes étalées en place publique.

Six semaines après la tenue du scrutin, le président de la Junte Manuel Fraga est investi par le Parlement pour un deuxième mandat.

Contexte modifier

Le Parti populaire (PP) de Manuel Fraga remporte les élections régionales du 17 décembre 1989 avec l'exacte majorité absolue, signant la première victoire électorale personnelle de son chef de file[1]. Au pouvoir en coalition, le Parti socialiste (PSdeG-PSOE) du président de la Junte Fernando González Laxe progresse grâce au vote utile à gauche et au soutien au bipartisme, mais ce bon résultat s'avère inutile en raison du succès du PP et de l'effondrement de ses alliés[1],[2]. Le vote nationaliste se concentre sur le Bloc nationaliste galicien (BNG) de Xosé Manuel Beiras, option la plus radicale politiquement, marquant l'échec des autres formations de ce segment idéologique[1]. Il en va de même pour les centristes, conséquence de la concentration du vote autour du PP[3]

Le , Manuel Fraga est élu président de la Junte par 38 voix favorables sur 75 et 37 voix contre, seul le PP lui accordant sa confiance[4]. Il prête serment le [5]. Présenté le [6], son premier gouvernement est assermenté et entre en fonction le [7].

Mode de scrutin modifier

 
Hémicycle du Parlement de Galice.

Le Parlement de Galice (Parlamento de Galicia) est une assemblée parlementaire monocamérale constituée de 75 députés (diputados), élue pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct selon les règles du scrutin proportionnel D'Hondt par l'ensemble des personnes résidant dans la communauté autonome où résidant momentanément à l'extérieur de celle-ci, si elles en font la demande.

Convocation du scrutin modifier

Conformément à l'article 11 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[8]. L'article 12 de la loi électorale galicienne du précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte de Galice, publié au Journal officiel[9]. La première disposition finale de cette même loi dispose que loi électorale relative au Congrès des députés s'applique pour tout ce qu'elle-même ne prévoit pas[10].

Nombre de députés par circonscription modifier

Puisque l'article 11 du statut d'autonomie ne prévoit aucun nombre minimal de députés[8], l'article 9 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 75 et attribue à chaque circonscription 10 sièges d'office, les 35 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[11]. L'article 11 du statut énonce en effet que « Dans tous les cas, la province sera la circonscription électorale. »[8].

Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les sièges sont répartis ainsi[12] :

Circonscriptions Députés
La Corogne 24
Lugo 15
Ourense 15
Pontevedra 21

Présentation des candidatures modifier

Peuvent présenter des candidatures[13],[14] :

  • les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
  • les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
  • et les électeurs de la circonscription, à condition de représenter au moins 1 % des inscrits.

Répartition des sièges modifier

Seules les listes ayant recueilli au moins 5 % des suffrages valides — ce qui inclut les bulletins blancs — dans une circonscription peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans cette circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[15],[16] :

  • les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.

Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.

Campagne modifier

Principales forces politiques modifier

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en 1989
Parti populaire
(es) Partido Popular
PP Manuel Fraga
(Président de la Junte)
Centre droit à droite
Conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme, galléguisme
44,02 % des voix
38 députés
Parti des socialistes de Galice-PSOE
(gl) Partido dos Socialistas de Galicia-PSOE
PSdeG-PSOE Antolín Sánchez Presedo (es) Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, galléguisme
32,68 % des voix
28 députés
Bloc nationaliste galicien
(gl) Bloque Nacionalista Galego
BNG Xosé Manuel Beiras Gauche
Nationalisme galicien, nationalisme de gauche, socialisme démocratique
7,97 % des voix
5 députés
Esquerda Unida-Unidade Galega (es)
(fr) Gauche unie-Unité galicienne
EU-UG Camilo Nogueira (es) Gauche
Communisme, nationalisme galicien, républicanisme
5,27 % des voix[a]
2 députés
Coalition galicienne (es)
(gl) Coalición Galega
CG César Quintián Noás Centre
Nationalisme galicien, libéralisme, galléguisme
3,64 % des voix
2 députés

Résultats modifier

Voix et sièges modifier

Total régional modifier

Résultats des élections au Parlement de Galice de 1993[17]
 
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti populaire (PP) 763 839 52,14   8,12 43   5
Parti des socialistes de Galice-PSOE (PSdeG-PSOE) 346 831 23,68   9,00 19   9
Bloc nationaliste galicien (BNG) 269 233 18,38   10,41 13   8
Esquerda Unida-Unidade Galega (es) (EU-UG) 44 902 3,07   2,20[a] 0   2[a]
Coalition galicienne (CG) (es) 6 098 0,42   3,22 0   2
Groupement Ruiz-Mateos (ARM) (es) 5 293 0,36   0,17 0  
Les Verts de Galice (OVG) 4 682 0,32   0,08 0  
Autres partis[b] 10 677 0,73 0  –
Blancs 13 355 0,91   0,51
Suffrages exprimés 1 464 910 99,52
Votes invalides 7 107 0,48
Total 1 472 017 100,00 75  
Abstentions 821 152 35,81
Inscrits / participation 2 293 169 64,19

Par circonscription modifier

Circonscription La Corogne Lugo Ourense Pontevedra
Sièges 24   15   15   21  
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Inscrits 926 589 100,00 327 351 100,00 315 548 100,00 723 681 100,00
Abstentions 348 474 37,61 108 509 33,15 114 708 36,35 249 460 34,47
Votants 578 115 62,39 218 842 66,85 200 840 63,65 474 221 65,53
Nuls 3 256 0,56 1 167 0,53 820 0,41 1 864 0,39
Exprimés 568 921 99,44 217 675 99,47 200 019 99,59 472 357 99,61
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PP 281 578 49,49 13   2 123 020 56,52 9   1 108 932 54,46 9   1 250 309 52,99 12   1
PSdeG-PSOE 141 544 24,88 6   4 50 270 23,09 4   1 50 865 25,43 4   2 104 152 22,05 5   2
BNG 112 713 19,81 5   3 35 838 16,46 2   1 33 914 16,96 2   2 86 768 18,37 4   2
EU-UG (es) 21 253 3,74 0   1 3 329 1,53 0   1 990 0,99 0   18 330 3,88 0   1
CG (es) 2 197 0,39 0   936 0,43 0   1 1 006 0,50 0   1 1 959 0,41 0  
Autres 3 698 0,65 2 698 1,24 2 062 1,03 6 256 1,32
Blanc 5 938 1,04 1 584 0,73 1 250 0,62 4 583 0,97

Analyse modifier

 
Parti arrivé en tête par circonscription et intensité de son score.

En dépit d'une météo pluvieuse en fin de campagne et le jour du vote, les électeurs se rendent nombreux aux urnes. La participation atteint plus de 64 % des inscrits, ce qui constitue alors le record pour des élections régionales en Galice. Elle est plus basse de seulement sept points par rapport aux élections générales anticipées du 6 juin précédent, alors que les Galiciens ont une habitude de mobilisation bien plus importante pour élire les Cortes Generales que leur Parlement[18].

Le Parti populaire (PP) du président de la Junte Manuel Fraga remporte pour la quatrième fois consécutive les élections régionales[19], confirmant sa tendance à conquérir de nouveaux électeurs à chaque scrutin[20]. Sa victoire avec une majorité absolue nettement renforcée est comparée, dans ses proportions, par le journal El País à celle du PSOE de Felipe González aux élections générales de 1982[21]. Il s'impose avec plus de 50 % des voix au niveau de la communauté autonome et dans trois des quatre circonscriptions[20], et remporte plus de députés que la gauche dans celle de La Corogne[21].

L'autre grand vainqueur du scrutin est le Bloc nationaliste galicien (BNG). Conquérant huit députés supplémentaires, il réunit sur son bulletin la quasi-totalité du spectre électoral du nationalisme galicien, des modérés de gauche d'Unidade Galega (es) (UG) aux centristes de la Coalition galicienne (es) (CG), ainsi que des déçus du Parti socialiste (PSdeG-PSOE). Ce fort élargissement de la base électorale du BNG entre toutefois en contradiction avec la radicalité politique de sa base militante[22].

Avec un score plus de deux fois moindre que le Parti populaire, le Parti socialiste subit ce que El País[21] et ABC[19] qualifient de « revers » et La Vanguardia d'« effondrement »[22]. Bien que fortement soutenu par Felipe González, le chef de file du PSdeG-PSOE Antolín Sánchez Presedo (es) paie l'image d'un parti divisé, causée par l'exclusion des listes des proches du vice-secrétaire général Alfonso Guerra. Aussi le seul poids lourd socialiste de Galice, le maire de La Corogne Francisco Vázquez, proche de Guerra, s'est contenté d'une présence minimaliste. C'est d’ailleurs dans la circonscription homonyme, où le Parti socialiste enregistre ses meilleurs scores, qu'il subit son plus fort recul en perdant quatre de ses dix députés sortants[19],[20].

Conséquences modifier

Le , Manuel Fraga est investi président de la Junte pour un second mandat par le Parlement. Il obtient 43 voix favorables sur 75 et 32 voix contre, le Parti populaire étant le seul à voter en sa faveur[23]. Il prête serment le [24].

Il dévoile le la composition de son nouveau gouvernement[25], qui est assermenté quatre jours plus tard[26].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. a b et c Résultats d'Esquerda Unida et du Parti socialiste galicien-Gauche galicienne (es).
  2. 5 partis, moins de 0,3 % chacun.

Références modifier

  1. a b et c (es) Ángel Collado, « Fraga gobernará Galicia sin la hipoteca del pacto », ABC,‎ , p. 69 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. (es) « Fraga consigue la mayoría absoluta », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) « Izquierda Unida y CDS no consiguen entrar en el Parlamento », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) A. Maneiro et A. J. Padín, « Fraga pide, tras ser elegido presidente de la Junta, que no se trabe a las autonomías », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  5. (es) Xosé Hermida, « Fraga convirtió su toma de posesión como presidente de la Xunta en un acto masivo de adhesión personal », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) Arturo Maneiro, « Romay, Cuiña y Vázquez Portomeñe serán los pilares del primer Gobierno de Fraga », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  7. (es) Xosé Martínez Renovales, « Fraga pone en marcha el control del gasto en su primer gobierno », La Vanguardia,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  8. a b et c (es) Espagne, Galice. « Ley Orgánica 1/1981, de 6 de abril, de Estatuto de Autonomía para Galicia. », BOE, art. 11. (version en vigueur : 18 mai 1981) [lire en ligne (page consultée le 11 juin 2023)].
  9. (es) Espagne, Galice. « Ley 8/1985, de 13 de agosto, de elecciones al Parlamento de Galicia. », BOE, art. 12. (version en vigueur : 5 janvier 1993) [lire en ligne (page consultée le 11 juin 2023)]
  10. (es) Espagne, Galice. « Ley 8/1985, de 13 de agosto, de elecciones al Parlamento de Galicia. », BOE, art. Première disposition finale. (version en vigueur : 17 août 1985) [lire en ligne (page consultée le 11 juin 2023)]
  11. (es) Espagne, Galice. « Ley 8/1985, de 13 de agosto, de elecciones al Parlamento de Galicia. », BOE, art. 9. (version en vigueur : 17 août 1985) [lire en ligne (page consultée le 11 juin 2023)]
  12. (es) Espagne, Galice. « DECRETO 198/1993, do 23 de agosto, de disolución do Parlamento de Galicia e de convocatoria de eleccións. », DOG, art. 3. (version en vigueur : 24 août 1993) [lire en ligne (page consultée le 8 janvier 2024)].
  13. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 2 septembre 2023)].
  14. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 169. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 2 septembre 2023)].
  15. (es) Espagne, Galice. « Ley 8/1985, de 13 de agosto, de elecciones al Parlamento de Galicia. », BOE, art. 10. (version en vigueur : 5 janvier 1993) [lire en ligne (page consultée le 8 janvier 2024)]
  16. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 15 mars 1991) [lire en ligne (page consultée le 2 septembre 2023)].
  17. (es) Commission électorale de Galice, « RESOLUCIÓN do 3 de novembro de 1993 pola que se fan públicos os resultados xerais e por circunscricións e a relación de deputados proclamados electos nas eleccións ó Parlamento de Galicia celebradas o día 17 de outubro de 1993. », Journal officiel de Galice,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le )
  18. (es) « La lluvia no impidió la mayor afluencia de votantes en las elecciones gallegas », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. a b et c (es) S. N., « Fraga refuerza su mayoría absoluta en Galicia y consolida la alternativa de Gobierno del PP », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  20. a b et c (es) « El PP aplasta al PSOE en Galicia con casi el cincuenta y tres por ciento de los votos », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  21. a b et c (es) « Fraga amplía su mayoría absoluta en Galicia », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. a et b (es) Josep M. Orta et David Cheda, « Fraga supera su techo electoral al revalidar la mayoría absoluta y el PSOE se derrumba », La Vanguardia,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  23. (es) Xosé Hermida, « El Bloque Nacionalista Galego acepta el diálogo con Fraga », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (es) Xosé Hermida, « Las lágrimas impidieron a Fraga cantar el himno gallego en su toma de posesión al frente de la Xunta », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. (es) Ana García Jiménez, « Fraga configura un Gobierno equilibrado, con tres caras nuevas y escasos cambios », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  26. (es) « Fraga considera «sólido e forte» su equipo de gobierno », La Voz de Galicia,‎ .

Annexes modifier

Articles connexes modifier