Église Saint-Pierre-aux-Liens de Gesté

église détruite située en Maine-et-Loire, en France

Église Saint-Pierre-aux-Liens de Gesté
Vestiges de l'église après sa destruction partielle (septembre 2013)
Vestiges de l'église après sa destruction partielle (septembre 2013).
Présentation
Nom local Saint-Pierre-aux-Liens
Culte Catholique
Rattachement Diocèse d'Angers
Début de la construction 1844
Architecte Ferdinand Lachese, Alfred Tessier
Style dominant Néoclassique, néogothique
Date de démolition 2013 (excepté le clocher)
Géographie
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Maine-et-Loire
Commune Gesté
Coordonnées 47° 10′ 51″ nord, 1° 06′ 43″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
(Voir situation sur carte : Maine-et-Loire)
Église Saint-Pierre-aux-Liens de Gesté
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Pierre-aux-Liens de Gesté

L’église Saint-Pierre-aux-Liens est un lieu de culte catholique situé dans le village de Gesté, commune nouvelle de Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire).

Reconstruite au XIXe siècle par Alfred Tessier, sur l'emplacement d'une église du XVe siècle incendiée lors de la Guerre de Vendée, Saint-Pierre-aux-Liens a fait l'objet, au début du XXIe siècle, d'un bras de fer entre la municipalité de la commune, souhaitant détruire l'église pour la reconstruire, et une association rassemblant une partie des habitants, opposée au projet. Malgré plusieurs recours juridiques, la démolition commence en .

Une nouvelle église, de style moderne et reprenant le clocher-porche préexistant, est inaugurée le .

Histoire modifier

 
Vue générale de Gesté, au début du XXe siècle, l'église dominant le village.

Dominant le bourg, l'église dédiée à saint Pierre-aux-Liens fut d'abord un édifice de style composite dont les origines remontent au XVe siècle. Incendiée en 1794 par les troupes républicaines chargées de réprimer l'insurrectio faisant rage dans les provinces de l'Ouest de la France, elle est partiellement relevée de ses ruines dès 1800.

En 1844, la nef est rebâtie dans un style inspiré du néoclassicisme, sous la direction de l'architecte angevin Ferdinand Lachèse (1803-1885). Les travaux s'étalent sur dix ans et se terminent par l'adjonction d'un nouveau clocher, surmonté d'une flèche en ardoise, en 1854.

Peu après, décision est prise d'agrandir encore le sanctuaire, lequel peine à contenir l'ensemble des fidèles, très nombreux au XIXe siècle. La municipalité fait appel à l'architecte Alfred Tessier, originaire de Beaupréau, pour édifier un transept et un chevet dans le style néo-gothique, l'ensemble reposant sur une crypte. Les travaux commencent en 1862 et s'achèvent en 1864[1].

En 2006, l'église fait partie d'un corpus de 662 églises du XIXe siècle de la région Pays de la Loire et est pressentie pour être inscrite aux Monuments historiques. Elle est finalement écartée de la liste finale des 40 édifices « à une courte majorité »[2].

Architecture modifier

 
L'intérieur.

L'église avait un plan en forme de croix latine et se caractérisait par un impressionnant volume intérieur, notamment dans sa partie néo-gothique, où les voûtes étaient plus élevées que celles de la nef.

Le chœur était doublé par des chapelles sur ses parties nord et sud, et se terminait par un chevet plat percé d'une vaste baie, prolongé par une chapelle axiale voûtée d'ogives. Les matériaux utilisés étaient principalement le tuffeau et le granit.

L'intérieur du sanctuaire conservait quelques vitraux datant du XIXe siècle, ainsi qu'un chemin de croix en plâtre patiné[3].

Destruction et polémique modifier

Nef avant la destruction.
Nef pendant la destruction.

L'église était l'un des rares monuments anciens à subsister dans le bourg, depuis la démolition des halles et de l'ancien couvent du XVIIe siècle, mais la commission des monuments historiques refuse de la classer. À partir de 2007, la municipalité, menée par le maire Jean-Pierre Léger, estime cet édifice inapproprié : surdimensionné et bancal, il génère des «dépenses insoutenables» pour le maire, qui suggère sa démolition pour en reconstruire un autre, plus modeste[4]. L'association Mémoire vivante du patrimoine gestois (AMVPG) combat cette décision en faisant appel à la justice et aux services de l'État. En 2007, la Direction régionale des Affaires culturelles fait savoir au maire de Gesté que l'église présente un intérêt architectural, « en particulier par sa remarquable reconstruction néogothique ». En 2008, le SDAP du Maine-et-Loire émet un avis défavorable à la destruction de l'église, qui présente un « intérêt certain »[2]. Le , la cour administrative de Nantes annule, en appel, le permis de démolir, car la décision est « entachée d’une erreur manifeste d’appréciation » : l'intérêt architectural de l'édifice rendrait sa destruction dommageable et son état de conservation correct n'engendrerait pas de danger particulier[2].

La démolition de l'église est rendue impossible par l'arrêt du Conseil d'État, rendu le , qui rejette le pourvoi en cassation de la mairie, la municipalité se trouvant désormais dans l'obligation de procéder à sa restauration[5]. L'église subit quelques actes de vandalisme et des vols au cours des premiers mois de 2013 (maître-autel brisé, disparition du chemin de croix, etc.[6]). Le , le conseil municipal réitère sa décision de démolir l'édifice, arguant d'un budget deux fois moins élevé pour ce projet que pour la rénovation, et lance un appel d'offres en ce sens[4]. Devant le début des travaux de démolition, l'association AMVPG, accusant le maire d'avoir laissé se dégrader l'édifice pour augmenter le coût de la rénovation[4], dépose un référé devant le tribunal administratif de Nantes, qui est rejeté par la juridiction[7].

La démolition débute le [8] ; en 2015, il ne subsiste que le clocher et les deux pans de mur attenants[9].

La nouvelle église du XXIe siècle modifier

Une nouvelle église voit le jour et est inaugurée par le maire Alain Chauviré le [10].

Références modifier

  1. « Base architecture du ministère de la culture », sur culture.gouv.fr
  2. a b et c [PDF] « Extrait de l’arrêt du 3 février 2012 de la cour administrative d'appel de Nantes », sur latribunedelart.com
  3. « Galerie de photos de l'église Saint-Pierre », sur eglise-geste.a3w.fr
  4. a b et c Marie-Sandrine Sgherri, « Patrimoine : la triste histoire de l'église de Gesté », Le Point,‎ (lire en ligne)
  5. « Didier Rykner, La Tribune de l'Art, L’église de Gesté définitivement sauvée », sur latribunedelart.com,
  6. « Didier Rykner, La Tribune de l'Art, L’église de Gesté vandalisée, et toujours menacée », sur latribunedelart.com,
  7. « Gesté. La démolition de l’église confirmée par le tribunal administratif » (consulté le )
  8. Valeurs actuelles n°4001 du 1er août 2013 page 19
  9. Guillaume Frouin, « À Gesté, la future «église de la haine» divise le village », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  10. « La nouvelle église de Gesté sera inaugurée ce samedi », sur rcf.fr (consulté le )

Voir aussi modifier

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