Ogive (architecture)

L’ogive désigne la nervure diagonale en pierre au sommet reliant deux points d'appui en passant par la clef de voûte. Situées au sommet de la voûte, les ogives en se croisant permettent de reporter l'ensemble du poids de la voûte vers ses quatre supports. Parce que les ogives se croisent à la clef, la voûte qu'elles supportent est appelée voûte sur croisée d'ogives.

Croisée d'ogives polychrome de l'église Saint-Georges d'Oléron.

En transmettant l'essentiel du poids de la voûte en des points déterminés, les ogives permettent au bâtiment d'atteindre jusqu'à vingt mètres de haut, caractérisant ainsi l'architecture gothique[1] (que l'on nomme parfois « architecture ogivale »), quand les voûtes d'arêtes romanes ne pouvaient guère aller au-delà de dix mètres.

Cette technique de construction fut en usage de la fin du XIIe siècle jusqu'au milieu du XVIe siècle[1].

Caractéristiques modifier

Contrairement aux doubleaux et aux formerets d'une croisée d'ogives, les ogives sont le plus souvent des arcs de plein cintre[2].

Les branches d'ogive sont les moitiés d'ogive rayonnant autour de la clef de voûte.

Glissement de sens du mot modifier

L'utilisation du mot ogive pour désigner un arc brisé est fermement dénoncée dès le début du XXe siècle par Eugène Lefèvre-Pontalis qui observe que ce terme doit absolument être réservé aux arcs en nervure qui soutiennent une voûte[3]. En effet, à partir du XVIe siècle, un glissement de sens s'est opéré ; les archéologues et les architectes ont employé le terme d'ogive pour qualifier toute figure formée par deux arcs de cercle se croisant. C'est la raison pour laquelle ils pouvaient parler de porte, d'arcade ou encore de fenêtre en ogive[4]. En 1992, Le Petit Larousse signale l'utilisation de l'expression « arc ogival » comme courante mais abusive[5]. Cette injonction est, par ailleurs, reprise par l'historien Jean-Marie Pérouse de Montclos [6]. Et l'expression « style ogival » est également à proscrire absolument[7],[8].

Références modifier

  1. a et b « L'architecture gothique. », sur cosmovisions.com (consulté le ).
  2. Henry-Claude et al. 2001, p. 27.
  3. Eugène Lefèvre-Pontalis, « Extrait du Bulletin monumental de la Société française d'archéologie : « Comment rédiger la monographie d'une église ? » », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  4. Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle (lire en ligne), « Ogive ».
  5. Le Petit Larousse : grand format, Paris, Larousse, (ISBN 2-03-301293-X), page 714.
  6. Jean-Marie Pérouse de Montclos, Architecture : description et vocabulaire méthodiques, Paris, Éditions du Patrimoine, , 665 p. (ISBN 978-2-7577-0124-9), p. 325.
  7. Frank Lanot, Catherine Roux-Lanier, Daniel Pimbé et André Ropert, La Culture générale de A à Z, Hatier, , 420 p., « L'apparition de l'art gothique ».
  8. Gustave Cohen et Louis Reau, L'Art du Moyen Âge et la civilisation française : arts plastiques art littéraire, Albin Michel, , 465 p. (ISBN 978-2-226-26078-9 et 2-226-26078-1, lire en ligne), chap. 1, « Terminologie et périodisation ».

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Par ordre chronologique de publication :

Articles connexes modifier