Église Notre-Dame-sur-l'Eau

église située dans l'Orne, en France
Église Notre-Dame-sur-l'Eau
Présentation
Type
Fondation
XIe siècle-XIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Sauveur-en-Domfrontais (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Style
Religion
Usage
Église paroissiale catholique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

L'église Notre-Dame-sur-l'Eau est un édifice catholique qui se dresse sur l'ancienne commune française de Domfront dans le Passais, dans le département de l'Orne, en région Normandie. Construite entre les XIe et XIIe siècles, cette ancienne église prieurale qui relevait de l'abbaye de Lonlay a subi de nombreuses avanies, mais reste un édifice majeur de l'architecture de cette région.

L'église est classée aux monuments historiques.

L'église en 1820.

Localisation modifier

L'église est située à Domfront comme déléguée de la commune nouvelle de Domfront-en-Poiraie, dans le département français de l'Orne. Elle doit son nom à sa proximité d'un gué de la Varenne.

Historique modifier

Le site de l'église Notre-Dame-sur-l'Eau, nommée Notre-Dame-sous-l'Eau jusqu'au milieu du siècle précédent[1],[2], est donné vers 1020 à l'abbaye de Lonlay par le fondateur du château de Domfront, Guillaume Ier de Bellême. L'abbaye de Lonlay alors dépendante de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire en fait un important prieuré[3]. Sa construction s'est sans doute échelonnée du milieu du XIe siècle jusque vers 1100. Sa structure est typiquement bénédictine et elle constitue un type parfait de l'architecture romane normande, donc probablement postérieure à l'annexion de Domfront par la Normandie en 1050. Elle est dédiée en 1156[4].

Au Moyen Âge, elle est la seule paroisse de Domfront et est fréquentée par les ducs de Normandie. Henri II Plantagenêt y fait baptiser en 1162 une de ses filles, Aliénor, future grand-mère de Saint Louis. Elle subit plusieurs restaurations au XVIe siècle notamment en 1578. Elle est restée la paroisse de l'aristocratie locale et on y trouve de nombreuses pierres tombales, parmi lesquelles celles des familles des Landes, Galleri de la Tremblais, Gilebert de Lhene, de la Jaminière.

Elle échappe aux destructions de la Révolution grâce à ses sépultures, mais, servant d'entrepôt, d'usine de salpêtre, de filature de coton et de chapelle pour l'hôpital, elle est subdivisée par des cloisons. Vers 1826, la flèche octogonale en charpente qui couronnait la tour est remplacée par une pyramide quadrangulaire. En 1836, la nef de l'église est amputée de quatre travées sur les six lors de l'ouverture de la route de Domfront à Mortain. Un bombardement aérien atteint la nef et le clocher en 1944, sans pour autant détruire totalement l'église qui est restaurée avec soin, et les peintures du chevet sont mises en valeur[4],[5].

Description modifier

 
Plan et coupe, avec l'ancienne nef.
 
Abside romane du chœur.

L'église, a deux élévations : arcades et fenêtres hautes[6], comporte une nef de six travées à larges bas-côtés, un transept saillant, un chœur d'une travée terminé par une abside et deux absidioles ouvrant sur le transept. On note deux phases de construction très proches, la nef et le transept avec le chœur. Elles sont marquées par un changement d'axes[5].

Avant la destruction, la nef mesurait 40 m de long et 15,60 m de largeur avec une hauteur de 13 m. La tour carrée (remaniée au XIIe siècle) s'élève à la croisée du transept, entre la nef et le chœur, l'escalier étant ménagé dans un pilier.

La façade est ornée du grand portail roman d'origine, à six colonnes et chapiteaux couverts d'entrelacs, séparés par des angles saillants, que l'on a replacé dans le nouveau mur de façade. La nef, après démolition, a été rebâtie sur une longueur de 9,45 m et une largeur de 7,50 m. Presque toutes les maçonneries extérieures des bas-côtés étaient disposées en arêtes de poisson, le mur intérieur des bas-côtés offrant une suite d'arcades voûtées.

Le transept est la partie la plus caractéristique de l'édifice, où certains supports cruciformes ont des demi-colonnes montant sur toute la hauteur, disposition très rare en France, mais fréquente dans le monde germanique. Le chœur est voûté d'arêtes sur deux rangées d'arcatures surmontées de fenêtres hautes comme la nef qui, elle, n'est pas voûtée. L'abside et les chapelles du transept sont seules intactes[7],[4].

La sculpture modifier

 
Sculptures romanes des chapiteaux.

Les chapiteaux taillés dans du granite n'ont pas la finesse de ceux taillés dans du calcaire, mais ils s'ornent de décors géométriques : entrelacs informes, étoiles et crossettes, de végétaux stylisés, de formes humaines et de masques, de têtes de béliers et de bœufs. Cette sculpture porte la marque des chantiers caennais et de la Bretagne toute proche[5].

Protection aux monument historique modifier

L'église est classée au titre des monuments historiques par liste de 1840[8].

Mobilier modifier

Dans l'église se trouvent un maître-autel du XIIe siècle, une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle, un gisant du XVe siècle, ainsi qu'une collection de dalles funéraires, dont celle de la marquise de Lesdin, du début du XVIIe siècle.

Notes et références modifier

  1. « Lettres choisies - Mérimée » (consulté le ).
  2. « Monuments historiques : Rapport au ministre de l’Intérieur » (consulté le ).
  3. Fromentin Loriot, Histoire du prieuré de Notre-Dame-sous-l'eau, Imprimerie de l'Eure, Évreux, (lire en ligne).
  4. a b et c Lucien Musset, Normandie romane, vol. 1, Zodiaque, La nuit des temps, , p. 211.
  5. a b et c Maylis Baylé, L'architecture normande au moyen-âge : Domfront : églises Notre-Dame-sur-l'Eau et Saint-Symphorien, vol. 2, Charles Corlet-Presses universitaires de Caen, (ISBN 2-85480-950-5), p. 88.
  6. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 123.
  7. Léon de La Sicotière : La Normandie monumentale et pittoresque, Orne, tome: 1, page: 175.
  8. « Eglise Notre-Dame-sur-l'Eau ou Notre-Dame-sous-l'Eau », notice no PA00110792, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Fromentin Loriot, Histoire du prieuré de Notre-Dame-sous-l'eau, Imprimerie de l'Eure, Evreux, (lire en ligne)
  • Henri Lefaverais: Église de Notre-Dame-sur-l'eau, dans: La Normandie monumentale et pittoresque, Orne, tome: 1, page: 175, sous la direction de Léon de La Sicotière
  • Lucien Musset, Normandie romane, vol. 1, Zodiaque, La nuit des temps, , p. 211
  • Maylis Baylé, L'architecture normande au moyen-âge : Domfront : églises Notre-Dame-sur-l'Eau et Saint-Symphorien, vol. 2, Charles Corlet-Presses universitaires de Caen, (ISBN 2-85480-950-5), p. 85-88.

Liens externes modifier