Wikipédia:Lumière sur/Histoire de Suresnes

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Devise de Suresnes inscrite sur la façade du lycée Paul Langevin : « Nul ne sort de Surenne, qui souvent n'y revienne ».
Devise de Suresnes inscrite sur la façade du lycée Paul Langevin : « Nul ne sort de Surenne, qui souvent n'y revienne ».

L'histoire de Suresnes (Hauts-de-Seine), commune de la banlieue ouest de Paris, est particulièrement liée à sa position géographique singulière, entre la Seine et le mont Valérien, l'un des points les plus élevés de l'agglomération parisienne. Ses activités économiques se développent ainsi historiquement en lien avec cet environnement, de la pêche sur le fleuve, en passant par la culture de la vigne sur les coteaux, l'industrie automobile et aéronautique le long de la Seine et, depuis la création du centre d'affaires de La Défense dans les communes voisines de Courbevoie et de Puteaux, par l'accueil de sièges de grandes entreprises.

Simple villa carolingienne mentionnée pour la première fois au IXe siècle, Suresnes reste jusqu'au XIXe siècle un petit village excentré. Non relié aux grands axes de communication vers la capitale, il vit presque en autarcie, même s'il est victime de plusieurs destructions durant le Moyen Âge et l'Époque moderne. Cependant, au fur et à mesure que ses coteaux se couvrent de vignobles, sa réputation grandit et des auteurs célèbrent le vin de Suresnes. L'établissement d'un pèlerinage religieux sur le mont Valérien au XVIe siècle participe aussi au développement de son économie, les dévots devant parcourir les sentiers du village jusqu'au calvaire, des cabarets s'installant ainsi à Suresnes pour les divertir. Au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle se multiplient par ailleurs autour du centre historique de nombreuses demeures bourgeoises et aristocratiques, garnies de vastes jardins, où de riches Parisiens viennent se reposer. En 1593, l'un d'entre eux met même sa propriété à disposition, afin d'accueillir des conférences de négociation entre catholiques et protestants qui participèrent à mettre fin aux guerres de religion.

À partir du milieu du XIXe siècle, la physionomie de Suresnes change radicalement, avec l'arrivée du train, du tramway et de services de navigation sur la Seine : la ville est désormais rapidement à portée des Parisiens, qui y viennent très nombreux dans les guinguettes bordant ses quais, souvent après avoir assisté aux courses de l'hippodrome de Longchamp voisin. Le développement de l'industrie à partir des années 1890 suscite l'installation de nombreuses usines, qui font peu à peu disparaître les propriétés de l'Ancien régime : Suresnes est désormais une ville industrielle dont la population ouvrière s'accroît fortement. L'élection d'Henri Sellier à la mairie de Suresnes en 1919 se traduit par une mutation urbaine considérable : promoteur des logements ouvriers, porté par les idées hygiénistes, le maire multiplie les services publics (écoles, dispensaires médicaux, etc.) et les HBM, sa cité-jardin étant considérée comme un modèle du genre. Il est cependant démis de ses fonctions par Vichy en 1941. Pendant l'Occupation, un millier de résistants sont exécutés par les nazis dans la forteresse du Mont-Valérien, bâtiment militaire qui a succédé au calvaire au milieu du XIXe siècle. La deuxième moitié du XXe siècle se caractérise par une nouvelle métamorphose urbaine, les usines disparaissant à leur tour pour laisser peu à peu place à des immeubles résidentiels et à des sociétés du tertiaire ou de haute technologie.