War Admiral

cheval de course américain

War Admiral (1934-1959) est un cheval de course pur-sang américain. L'un des plus grands champions de l'histoire des courses, il restera à jamais dans la mémoire collective comme le rival du célèbre Seabiscuit.

War Admiral
Image illustrative de l’article War Admiral

Père Man O'War
Mère Brushup
Père de mère Sweep
Sexe Mâle
Naissance 1934
Pays de naissance Drapeau des États-Unis États-Unis
Mort (à 25 ans)
Pays d'entraînement Drapeau des États-Unis États-Unis
Éleveur Samuel D. Riddle
Propriétaire Glen Riddle Farm
Entraîneur George Conway
Jockey Charles Kurtsinger
Nombre de courses 26
Nombre de victoires 21
Gains en courses $ 273 240
Distinction Cheval de l'année aux États-Unis (1937)
U.S. Racing Hall of Fame (1958)
Principales victoires Kentucky Derby
Preakness Stakes
Belmont Stakes
Jockey Club Gold Cup
Whitney Handicap

Carrière de courses

modifier

Fils du légendaire Man o'War, War Admiral est né à Lexington dans le Kentucky. Propriété de son éleveur Samuel D. Riddle, qui fut aussi celui de Man O'War, entraîné par George Conway et monté par Charles Kurtsinger, il fit ses débuts à 2 ans en 1936, remportant trois de ses six sorties. Ce petit cheval n'était pas alors considéré comme le ténor de sa génération, rôle dévolu à Pompoon, qui l'avait devancé dans les National Stallion Stakes[1].

D'honnête 2 ans, War Admiral allait se métamorphoser l'année suivante en phénomène, demeurant invaincu d'un bout à l'autre de la saison. Il remporta brillamment ses deux premières courses en 1937, mais n'était pas engagé dans le Kentucky Derby, son propriétaire rechignant à courir loin du Maryland et estimant que cette course venait trop tôt dans le programme des 3 ans[2]. Néanmoins, il fit une exception pour War Admiral et l'envoya à Churchill Downs, avec le statut de favori. War Admiral l'emporta aisément devant Pompoon[3], suscitant des analogies enthousiastes avec son père[4]. Les Preakness Stakes, deuxième manche de la Triple Couronne, se tenait à l'époque une semaine seulement après le Derby. Cela n'empêcha pas le poulain de s'y imposer, à nouveau devant Pompoon, mais plus difficilement, d'une tête. Pour le dernier volet de le Triple Couronne, les Belmont Stakes, War Admiral put se préparer plus longtemps, et n'affronta que six adversaires. Pompoon cette fois baissa pavillon, War Admiral, non sans avoir fait des difficultés pour entrer dans sa stalle de départ, comme il en avait l'habitude, l'emporta par trois longueurs et en signant un temps record, alors qu'il s'avéra s'être blessé en s'agitant dans sa stalle[2]. Il devint ainsi le quatrième cheval à remporter la Triple Couronne après Sir Barton, Gallant Fox et Omaha deux ans plus tôt.

En raison de sa blessure dans les Belmont Stakes, War Admiral manqua la saison estivale et ne retrouva les pistes qu'en octobre, remportant alors coup sur coup trois nouvelles victoires, dont le Washington Handicap et la première édition du Pimlico Special. Invaincu en huit courses et vainqueur de la Triple Couronne, celui que l'on surnomme "The Admiral" ou "The Mighty Atom"[5], fut naturellement sacré meilleur 3 ans de l'année, mais ravit aussi le titre suprême de Cheval de l'année à un certain Seabiscuit, qui avait brillé autant en Californie que dans les meilleures courses pour chevaux d'âge sur la côte Est.

Resté à l'entraînement à quatre ans, War Admiral poursuit sa moisson de succès, s'adjugeant huit courses importantes, dont le Whitney Handicap et la Jockey Club Gold Cup. Mais tout au long de l'année, il joue à cache-cache avec Seabiscuit, dont le propriétaire rêve tout haut d'un affrontement pour décider enfin, qui du classique War Admiral ou de Seabiscuit, sorte de Cendrillon du turf dont les exploits lui valent une grande popularité, est le meilleur cheval américain[6]. Finalement, la confrontation réclamée par le public et les médias se tient le . Ce sera le « match du siècle », disputé à Pimlico, en un contre un. War Admiral, semblant invincible, fait figure de grand favori, et pourtant il devra s'incliner nettement, de quatre longueur, vaincu par à la pugnacité de son aîné. Cette défaite ne sonne pas le glas de sa carrière : War Admiral renoue avec le succès dès sa sortie suivante, puis effectue une rentrée victorieuse en 1939. Mais ce sera sa dernière apparition, une grave blessure l'obligeant à une retraite anticipée.

War Admiral est admis au Hall of Fame des courses américaines en 1958, la même année que Seabiscuit. Sur la liste des 100 meilleurs chevaux de sport hippique américain du XXe siècle établie en 1999 par le magazine The Blood-Horse, il occupe le 13e rang, Seabiscuit étant classé en 25e position[7].

Résumé de carrière

modifier
Date Hippodrome Pays Course Distance Jockey Place Écart Vainqueur ou deuxième
1936, 2 ans
25 avril Havre de Grace   États-Unis Maiden 800 m M. Peters 1er / 10 nez Sonny Joe
21 mai Belmont Park   États-Unis Allowance 1 000 m J. Westrope 1er / 8 2 Scintillator
6 juin Belmont Park   États-Unis National Stallion Stakes 1 000 m J. Westrope 3e / 10 2 ½ Pompoon
1er juillet Aqueduct   États-Unis Great American Stakes 1 200 m C. Kurtsinger 2e / 8 1 ½ Fairy Hill
19 septembre Havre de Grace   États-Unis Eastern Shore Handicap 1 200 m C. Kurtsinger 1er / 15 5 Orientalist
10 octobre Laurel Park   États-Unis Richard Johnson Handicap 1 200 m C. Kurtsinger 2e / 10 1 ½ Bottle Cap
1937, 3 ans
13 avril Havre de Grace   États-Unis Allowance 1 200 m C. Kurtsinger 1er / 6 2 ½ Clingendaal
24 avril Havre de Grace   États-Unis Chesapeake Stakes 1 700 m C. Kurtsinger 1er / 7 6 Court Scandal
8 mai Churchill Downs   États-Unis Kentucky Derby 2 000 m C. Kurtsinger 1er / 20 1 ¾ Pompoon
15 mai Pimlico   États-Unis Preakness Stakes 1 900 m C. Kurtsinger 1er / 8 tête Pompoon
5 juin Belmont Park   États-Unis Belmont Stakes 2 400 m C. Kurtsinger 1er / 7 3 Sceneshifter
26 octobre Laurel Park   États-Unis Allowance 1 700 m C. Kurtsinger 1er / 8 2 ½ Aneroid
30 octobre Laurel Park   États-Unis Washington Handicap 2 000 m C. Kurtsinger 1er / 7 1 ½ Heelfly
3 novembre Pimlico   États-Unis Pimlico Special Handicap 1 900 m C. Kurtsinger 1er / 4 1 ½ Zevson
1938, 3 ans
19 février Hialeah Park   États-Unis Allowance 1 400 m C. Kurtsinger 1er / 6 1 ½ Sir Oracle
5 mars Hialeah Park   États-Unis Widener Handicap 2 000 m C. Kurtsinger 1er / 13 1 ½ Zevson
6 juin Aqueduct   États-Unis Queen's County Handicap 1 600 m C. Kurtsinger 1er / 4 1 body Snark
29 juin Suffolk Downs   États-Unis Massachusetts Handicap 1 800 m C. Kurtsinger 4e / 6 8 ¼ Menow
27 juillet Saratoga   États-Unis Wilson Stakes 1 600 m C. Kurtsinger 1er / 3 8 Fighting Fox
30 juillet Saratoga   États-Unis Saratoga Handicap 2 000 m C. Kurtsinger 1er / 5 enc. Esposa
20 août Saratoga   États-Unis Whitney Handicap 2 000 m W. D. Wright 1er / 3 1 Esposa
27 août Saratoga   États-Unis Saratoga Cup 2 800 m M. Peters 1er / 3 4 Esposa
1er octobre Belmont Park   États-Unis Jockey Club Gold Cup 3 200 m W. D. Wright 1er / 3 3 Magic Hour
1er novembre Pimlico   États-Unis Pimlico Special 1 900 m C. Kurtsinger 2e / 2 4 Seabiscuit
12 novembre Narragansett Park   États-Unis Rhode Island Handicap 1 800 m C. Kurtsinger 1er / 6 2 ½ Mucho Gusto
1933, 5 ans
18 février Hialeah Park   États-Unis Allowance 1 400 m W. D. Wright 1er / 3 1/2 Pasteurized

Au haras

modifier

Devenu étalon, War Admiral brillera encore dans cet exercice, devenant tête de liste des étalons américains en 1945. Il produira beaucoup de bons 2 ans (il fut tête de liste des pères de 2 ans en 1948), et plusieurs champions, dont la grande Busher, cheval de l'année en 1945, classée 40 sur la liste des 100 meilleurs chevaux américains du XXe siècle. Bien que la lignée mâle de War Admiral a disparu, il a su être influent au stud grâce à ses filles, comme le prouvent ses deux titres de tête de liste des père de mères en 1962 et 1964. Aussi, il reste présent dans les lignées maternelles de nombreux champions, tels les vainqueurs de Triple Couronne Affirmed, Seattle Slew et American Pharoah[8], mais aussi Dr Fager, Cigar ou Zenyatta.

Origines

modifier

Si Man o'War, le père de War Admiral, fut l'un des plus fameux champions de l'histoire des courses américaines, sa mère Brushup en revanche, ne put briller sur les pistes. Et au haras non plus, car hormis War Admiral, aucun de ses autres produits, cinq pouliches par Man o'War, restèrent anonymes[9].

Pedigree

modifier
Origines de War Admiral (USA), mâle bai né en 1934
Père
Man o'War
Fair Play
1905
Hastings
1893
Spendthrift
Cinderella
Fairy Gold
1896
Bend Or
Dame Masham
Mahubah
1910
Rock Sand
1900
Sainfoin
Roquebrune
Merry Token
1891
Merry Hampton
Mizpah
Mère
Brushup
1929
Sweep
1907
Ben Brush Bramble
Roseville
Pink Domino Domino
Belle Rose
Annette
1921
Harry of Hereford John O'Gaunt
Canterbury Pilgrim
Bathing Girl Spearmint
Summer Girl (famille 11-g)

Références

modifier
  1. « War Admiral | National Museum of Racing and Hall of Fame », sur www.racingmuseum.org (consulté le )
  2. a et b « War Admiral : the little horse who could — and did! (for John Shirreffs) », sur THE VAULT: Horse racing past and present, (consulté le )
  3. « 1937 | 2017 Kentucky Derby & Oaks | May 5 and 6, 2017 | Tickets, Events, News », sur www.kentuckyderby.com (consulté le )
  4. « WGBH American Experience . Seabiscuit | PBS », sur American Experience (consulté le )
  5. (en-US) « War Admiral - 1937 Triple Crown Winner - Triple Crown Races », Triple Crown Races,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Colin's Ghost: Thoroughbred Horse Racing History » Seabiscuit-War Admiral Race Announced, 1938 », sur colinsghost.org (consulté le )
  7. (en) Blood-Horse Inc, Thoroughbred Champions: Top 100 Racehorses of the 20th Century, Eclipse Press, (ISBN 978-1-58150-024-0)
  8. « Triple Crown Connections », BloodHorse.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Man o' War, War Admiral, Seabiscuit », sur RunTheBluegrass (consulté le )