Wangechi Mutu
Wangechi Mutu, née le à Nairobi, au Kenya, est une artiste et sculptrice qui vit et travaille à Brooklyn (New York). Ses œuvres s'appuient sur une grande variété de modes d'expression : peintures, collages, vidéos, installations, etc. Elle est apparentée au mouvement afrofuturiste[1] et s'est fait une place sur le marché de l'art nord-américain et européen.
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Gladstone Gallery (en), Galerie Victoria Miro, Lehmann Maupin Gallery (d) |
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Biographie
modifierOrigines et formation
modifierOriginaire du Kenya, Wangechi Mutu va à l'école à Nairobi, au Lorento Convent Msongari, de 1978 à 1989, et poursuit à l'Atlantic College, dans le Val de Glamorgan au Pays de Galles, jusqu'en 1991. Elle se rend ensuite à New York, pour des études en beaux-arts et en anthropologie dans divers établissements jusqu'en 1996 ; elle obtient un diplôme en sculpture à l'université Yale en 2000[2],[3].
Parcours et expositions
modifierSon travail a été exposé dans des galeries et musées à travers le monde, y compris au musée d'art moderne de San Francisco, au Pérez Art Museum Miami, au Tate Modern à Londres, au Studio Museum de Harlem, à New York, au Museum Kunstpalast de Düsseldorf, en Allemagne, au Centre Georges Pompidou à Paris, au Nasher Museum of Art à l’université Duke.
Elle participe en 2004 à la biennale de Gwangju en Corée du Sud.
En France, dès 2005, elle est partie prenante de l'exposition collective « Africa Remix », au Centre Beaubourg à Paris, une exposition itinérante présentée également à Düsseldorf en 2004, Londres en 2005, Tokyo en 2006, Stockholm et Johannesburg en 2007[4].
En 2009, elle participe à l’exposition collective « Sortilège » présentée à la Fondation pour l'art contemporain Salomon.
La première exposition qui lui soit dédiée dans un musée nord-américain important est celle du musée des beaux-arts de l'Ontario en [3]. La première rétrospective de son travail aux États-Unis, « Wangechi Mutu : Un voyage fantastique » est présentée au Nasher Museum of Art, le [5]. Cette exposition est présentée par la suite au Brooklyn Museum en [6], au musée d'art contemporain de North Miami en , et à Evanston en [5].
Elle est en 2008 au Prospect One (première biennale internationale d’art contemporain à La Nouvelle-Orléans).
Le , Wangechi Mutu est honorée par la Deutsche Bank du titre d'« artiste de l'année ». Le prix inclut une exposition solo à la Deutsche Guggenheim de Berlin[7]. Intitulée « My Dirty Little Heaven », l'exposition se déplace en au Wiels, un centre d'art contemporain de Forest, en Belgique.
En 2012, elle participe à la Triennale de Paris[8],[9].
À l'automne 2013, elle prend part à la 5e biennale de Moscou de l'art contemporain[10].
La même année, elle reçoit le prix du public au BlackStar Film Festival de Philadelphie, en Pennsylvanie, pour le meilleur film expérimental, et le prix de l'artiste de l'année au Brooklyn Museum à New York[11].
En 2014, elle participe à la biennale de Dakar, ainsi qu'à l'exposition « La Divine Comédie », organisée par Simon Njami, au Museum für Moderne Kunst (MMK), de Francfort-sur-le-Main, réunissant les travaux de 55 artistes contemporains originaires de plus de 20 pays africains. Elle reçoit également cette même année 2014 The United States Artist Grant.
En 2015, Wangechi Mutu participe à la 56e biennale de Venise[12],[13].
Œuvres
modifierLe travail de Wangechi Mutu s'appuie sur une grande variété de moyens d'expression, dont le collage, la vidéo, la performance, et la sculpture, et explore les thèmes du genre, de la race, de l'érotisation du corps de la femme et du colonialisme[2],[14]. Elle combine des idées trouvées dans la littérature, l'histoire, et les fables pour questionner l'identité féminine et le rôle des femmes à travers l'histoire[15].
Un diptyque peint, Yo Mama, réalisé en 2003, brosse le portrait d'une femme politique et pionnière du féminisme nigériane, Funmilayo Ransome-Kuti, brandissant un serpent sans tête, au milieu d'une végétation surréaliste, la tête du serpent, ensanglantée, étant à ses pieds[16],[17].
Une de ses installations, Suspended Playtime, présentée à partir de 2008, est constituée de dizaines de sphères de sacs à ordures en boule, suspendues au plafond par des fils. L'installation fait référence à l'usage commun des sacs à ordures par les enfants africains pour improviser des balles et autres jouets[18],[19]. En 2013, Wangechi Mutu réalise une première vidéo d'animation, The End of Eating Everything[20], achetée par le Nasher Museum of Art[21]. La chanteuse Santigold y apparaît, mi-femme fatale mi-méduse, mutante à la fois attirante et effrayante[22].
Influence afrofuturiste
modifierLes œuvres de Wangechi Mutu sont souvent rattachées à l'afrofuturisme, un mouvement artistique pluridisciplinaire conceptualisé en 1994 par le journaliste américain Mark Dery dans un essai intitulé Black To The Future : « science-fiction et cyberculture du XXe siècle au service d’une réappropriation imaginaire de l’expérience et l’identité noire »[23],[17].
La vidéo The End of eating Everything se place fermement, pour différents critiques artistiques, dans ce courant afrofuturiste[19]. Dans Misguided Little Unforgivable Hierarchies, elle examine les hiérarchies sociales et les relations de pouvoir ainsi que la construction historique d'un classement des peuples autour de catégories raciales et ethniques[24] Dans Family Tree, comme dans beaucoup de ses œuvres, elle mélange le passé et l'avenir[25].
Son travail est également présent dans l'exposition The Shadows Took Shape (Les ombres ont pris forme), de à , et regroupant une trentaine artistes venus de quinze pays différents, au Studio Museum in Harlem à New York, haut lieu de l’afrofuturisme[23],[26].
Place sur le marché de l'art contemporain
modifierAu même titre qu'une autre artiste d'origine éthiopienne et vivant elle-aussi aux États-Unis, Julie Mehretu, Wangechi Mutu s'est fait une place sur le marché de l'art nord-américain. Des lieux d'exposition renommés, comme le Brooklyn Museum ou le Studio Harlem, ont participé à édifier une assise institutionnelle à sa réputation[27].
Elle fait partie également des artistes africains reconnus en Europe, et contribue à une percée de l'art contemporain africain sur le marché mondial[28],[29]. En atteste le Global Africa Art Market Report.
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Wangechi Mutu » (voir la liste des auteurs).
- Éric Loret, « Wangechi Mutu, l’afrofuturisme tout feu, tout femme », Le Monde, , p. 8.
- (en) Helaine Posner et Eleanor Heartney, The Reckoning : Women Artists of the New Millennium, New York, Prestel, , 54–59 p. (ISBN 978-3-7913-4759-2, lire en ligne), « Bad Girls: Wangechi Mutu ».
- (en) « Provocative Artist Wangechi Mutu to Tear Up Gallery Walls in Canadian Debut », AGO (Art Gallery of Ontario) press release, (lire en ligne).
- Elisabeth Lebovici, « L'Afrique à show », Libération, (lire en ligne).
- (en) « Wangechi Mutu: A Fantastic Journey », Nasher.duke.edu (consulté le ).
- (en) « Wangechi Mutu: A Fantastic Journey », sur le site du Brooklyn Museum (consulté le ).
- Wangechi Mutu, à la Deutsche Guggenheim de Berlin.
- Vincent Noce, « Au Palais de Tokyo, la Triennale s'identifie », Libération, (lire en ligne).
- La Triennale 2012. Guide de l'exposition, Palais de Tokyo (lire en ligne), « 74. Wangechi Mutu », p. 164-165.
- (ru) « В основном проекте 5-й Московской биеннале примут участие 72 художника и творческих коллектива | Art | Новости », Artaktivist.org (consulté le ).
- Wangechi Mutu, « History », sur Wangechi Mutu (consulté le ).
- Roxana Azimi, « Seize artistes africains à la Biennale de Venise », Le Monde, (lire en ligne).
- Philippe Dagen, « Venise reprend goût à la peinture », Le Monde, (lire en ligne).
- (en) Matthew Evans, « An encounter with Wangechi Mutu », Deutsche Bank (consulté le )
- (en) Deborah Willis, « Wangechi Mutu », Bomb Magazine, (lire en ligne).
- Maïa Kantor, « Mutu, Wangechi [Nairobi 1972] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 3100.
- (en) Brendan Byrne, « Cyborg Humanism: Wangechi Mutu at Brooklyn Museum », sur Rhizome (consulté le ).
- (en) « The Fantastic, Feminine and Futuristic Work of Wangechi Mutu », Arts Observer, (lire en ligne).
- (en) Chiwoniso Kaitano, « The Afrofuturism of Wangechi Mutu », The Guardian, (lire en ligne).
- (en) « Wangechi Mutu + Santigold – The End of eating Everything – Nasher Museum at Duke », YouTube, (lire en ligne).
- (en) « Awesome + Modest website ».
- Marie-Julie Chalu, « Wangechi Mutu. Altérité mutante », Boum!Bang!, .
- Katia Touré, « L’afro-futurisme : tendance rétro-branchée ou art engagé? », Les Inrocks, (lire en ligne).
- (en) Wangechi Mutu, « Misguided Little Unforgivable Hierarchies », sur Brooklyn Museum, Brooklyn Museum (consulté le ).
- (en) Wangechi Mutu, « Family Tree », sur Brooklyn Museum, Brooklyn Museum (consulté le ).
- (en) Priscilla Frank, « 'The Shadows Took Shape' Tackles Race In Past, Present And Sci-Fi Future », The Huffington Post, (lire en ligne).
- Roxana Azimi, « A New York, l’essor d’un marché africain-américain de l’art », Le Monde, (lire en ligne).
- Roxana Azimi, « Marché de l'art », Le Monde, (lire en ligne).
- (en) Rachel Hamada, « The quiet explosion of contemporary African art in the global art market », This is Africa, (lire en ligne).
Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :