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Renovate Switzerland modifier

Glafoululle des Alpes/Brouillon2
Histoire
Fondation
Créé en Suisse en mars 2022
Cadre
Type
Campagne en faveur du climat.
Objectif
Le Conseil fédéral doit décréter une mobilisation générale pour la rénovation thermique des bâtiments, comme premier pas majeur pour sortir des énergies fossiles. Quatre milliards de francs doivent être immédiatement investis pour former 100 000 personnes aux métiers du bâtiment.
Pays
Organisation
Site web

Renovate Switzerland est un groupe d'activistes de défense du climat créé en Suisse en mars 2022. Sa demande est l'isolation rapide des bâtiments afin de réduire sensiblement les besoins de chauffage et donc la production de CO2 nuisible au réchauffement climatique.

Ce mouvement, a l'instar d'autres groupes comme "Dernière Rénovation" en France, "Declare Emergency" aux États-Unis, "Just Stop Oil" et "Insulate Britain" (en) au Royaume-Uni, "Dernière génération" en Allemagne, utilise principalement la désobéissance civile comme moyen de pression sur le gouvernement.

Revendication modifier

Le mouvement exige du Conseil Fédéral d'isoler le plus rapidement possible un million de bâtiments. Pour cela, quatre milliards de francs suisses doivent être investis pour former 100 000 personnes aux métiers de la construction[1].

Chronologie modifier

Le 19 mars 2022, Renovate Switzerland adresse une lettre à la Cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), Simonetta Somaruga, et au Chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR), Guy Parmelin, demandant l'accélération de la mise en place des moyens de lutte contre le réchauffement climatique[2].

La Cheffe du DETEC envoie une réponse le 25 avril 2022, dans laquelle le Conseil Fédéral reconnaît « l’urgence de limiter les effets du changement climatique », mais se défend d'être inactif, car « La Confédération prévoit d’investir 4 milliards d’ici à 2030 pour remplacer les chauffages à gaz et assainir les bâtiments. » De plus le DETEC a commencé « une offensive de formation dans le secteur du bâtiment » en janvier 2022[2].

Renovate Switzerland juge ces efforts insuffisants et informe que les actions de blocage de routes vont continuer[3].

Le 2 novembre 2022, Renovate Switzerland a envoyé une nouvelle lettre à la Cheffe du DETEC, le jour même de l'annonce de la démission de celle-ci (mais avant l'annonce). Dans un communiqué du département du 5 novembre, il est annoncé qu'un rendez-vous ne sera plus possible avant le départ de celle-ci à la fin de l'année.

Moyens d'actions modifier

Le groupement, non violent, a recours aux moyens de la désobéissance civile, la plupart du temps sous forme de blocage de route en s’asseyant sur le sol en tenant des bannières afin d'arrêter les voitures, mais aussi par d'autres actions. Le but de ces actions est de forcer le gouvernement et l'opinion à se positionner et à mettre en avant le thème de la crise climatique[4].

Un but supplémentaire est le recrutement de nouveaux activistes afin de développer le mouvement, à l'instar des Freedom Riders aux États-Unis qui avaient lutté par des actions non violentes contre la ségrégation raciale[1].

Le mouvement est dirigé de manière non hiérarchique, c'est une holacratie. Ce genre d'organisation est aussi instauré dans d'autres groupes d’activistes, en particulier Extinction Rebellion, dont sont issus certains membres[5].

Liste des actions modifier

  • 11 avril 2022, h, autoroute A1a, sortie de la Maladière, Lausanne, Suisse, blocage par 5 activistes[6].
  • 14 avril 2022, h 30, pont du Mont-Blanc, Genève, Suisse, blocage par 6 activistes, dont 3 collés au bitume[7].
  • 19 avril 2022, h 40, autoroute A6, sortie du Wankdorf, Berne, Suisse, blocage par 6 activistes, dont 3 collés au bitume[8].
  • 22 avril 2022, h 40, autoroute A1, sortie de Crissier, Lausanne, Suisse, blocage par 6 activistes, dont 3 collés au bitume[9].
  • 3 juillet 2022, Secrétariat d'État à la formation, à la recherche et à l'innovation, Berne, Suisse, des activistes aspergent l'entrée avec de la peinture orange[10]
  • 9 juillet 2022, Lausanne, Suisse, action stoppée par la gendarmerie, elle visait à arrêter le Tour de France[5].
  • , fête nationale, Fribourg, 2 activistes interrompent le discours de la Cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), Simonetta Somaruga[11]
  • 11 septembre 2022, 14 h, «Maloja en hiver» de Giovanni Giacometti, Musée cantonal des beaux-arts Lausanne, Suisse, 2 activistes se collent la main sur le cadre[12].
  • 11 septembre 2022, 14 h, «Alpenweide» de Giovanni Segantinis, Kunsthaus de Zurich, Suisse, 2 activistes se collent la main sur le cadre[13].
  • 4 octobre 2022, h, autoroute A1a, sortie de la Maladière, Lausanne, Suisse, blocage par 4 activistes, dont 2 collés au bitume[14].
  • 7 octobre 2022, h 45, pont Chauderon, Lausanne, Suisse, blocage par 4 activistes, dont 2 collés au bitume[15].
  • 8 octobre 2022, 13 h 45, Hardbrücke, Zurich, Suisse, blocage par 6 activistes, dont 2 collés au bitume[16].
  • 11 octobre 2022, h 40, autoroute A6, sortie du Wankdorf, Berne, Suisse, blocage par 6 activistes, dont 3 collés au bitume[17].
  • 14 octobre 2022, 8 h, Utoquai, Zurich, Suisse, blocage par 7 activistes, dont 2 collés au bitume[18].
  • 19 octobre 2022, 8 h, autoroute A3W, sortie Manessestrasse, Zurich, Suisse, blocage par 3 activistes, dont 2 collés au bitume[19].
  • 22 octobre 2022, 14 h, pont du Mont-Blanc, Genève, Suisse, blocage par 6 activistes, dont 4 collés au bitume[20].
  • 26 octobre 2022, 8 h, autoroute A1, sortie de Crissier, Lausanne, Suisse, blocage par 5 activistes, dont 2 collés au bitume[21].
  • 29 octobre 2022, 13 h 45, Lorrainebrücke, Berne,Suisse, blocage par 6 activistes, dont 3 collés au bitume[22].

Controverses modifier

Similarité entre le logo de Renovate Switzerland et le logo actuel de Rivella modifier

Lorsque Renovate Switzerland a débuté ses actions en avril 2022, leur logo a été jugé similaire à celui d'une marque de soda suisse, Rivella. Le mouvement ne s'en cachant. Il déclare néanmoins être dans ses droits; ce qui est confirmé par Daniel Kraus, professeur à l'Université de Neuchâtel et spécialiste de la propriété intellectuelle[23]. Rivella s'est plaint en avril 2022 auprès de Renovate Switzerland, puis a invité le mouvement à un dialogue en octobre, requête que le mouvement a accepté[24].

Droit d'une personne de la fonction publique à participer à des actions de désobéissance civile modifier

La professeure de l’Université de Lausanne, Julia Steinberger, co-auteure principale du sixième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), a participé à l'action du 11 octobre 2022 en étant une des activistes bloquant la chaussée à Berne[25]. Cette participation a été critiquée par certains politiciens suisses arguant que la société finance ainsi des actions illégales[26]. L'employeur de la militante a soutenu son engagement, affirmant qu'il contribue au débat de la société et le droit à la liberté académique a été confirmé à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l'homme[27].

Légitimité d'actions de désobéissance civile dans un pays à démocratie directe modifier

Les actions de Renovate Switzerland ont créé un débat dans le milieu politique suisse, arguant qu'il n’était pas nécessaire de recourir à la désobéissance civile, car la démocratie directe permet à tout citoyen de contester des lois ou de demander à modifier la constitution[28]. Renovate Switzerland se défend en justifiant cette démarche par la lenteur du processus démocratique et l'urgence de la crise climatique[29].

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Cathy Macherel, « Dans la tête des activistes qui se collent aubitume »  , 24 Heures, (consulté le )
  2. a et b Michel Guillaume, « Renovate Switzerland interpelle Guy Parmelin et Simonetta Sommaruga »  , Le Temps, (consulté le )
  3. Gilles Mielot, « Renovate Switzerland va continuer les blocages », sur Léman bleu, (consulté le )
  4. (de) Tina Huber, « Sie nerven, sie beeindrucken – und sie sind auch erschöpft »  , Tages-Anzeiger, (consulté le )
  5. a et b (de) Andrea Kučera, Mirko Plüss, « Sabotage, damit die Welt nicht untergeht », NZZ am Sonntag, (consulté le )
  6. ATS, « Les 5 infos à retenir dans l’actu suisse de ce lundi 11 avril », La Côte, (consulté le )
  7. Sylvia Revello, « Une militante de Renovate Switzerland:«Quand je pense à l’avenir, je vois un gros trou noir» »  , Le Temps, (consulté le )
  8. (de) ATS, « Klima-Aktivisten blockieren kurzzeitig Autobahnausfahrt in Bern », Swissinfo, (consulté le )
  9. Joel Espi, « La main collée au bitume pour arrêter les voitures »  , Tribune de Genève, (consulté le )
  10. (de) dpo, « Umweltaktivisten bewerfen Staatssekretariat für Bildung und Forschung mit oranger Farbe »  , Aargauer Zeitung, (consulté le )
  11. « Des sympathisants de Renovate Switzerland interrompent le discours de Mme Sommaruga lors de la fête nationale à Fribourg », InfoMéduse, (consulté le )
  12. Gregory Wicky, « Des militants du climat collent leur main à un Giovanni Giacometti »  , Tribune de Genève, (consulté le )
  13. (de) Susanne Schmugge, « Sie kleben sich an Kunstwerke – aber es bleibt wenig haften »  , Schweizer Radio und Fernsehen, (consulté le )
  14. (adi), « Renovate bloque une nouvelle fois l’entrée Ouest de Lausanne », 20 minutes, (consulté le )
  15. Michel Pralong, « Les activistes ont été dégagés du pont Chauderon »  , Le Matin, (consulté le )
  16. (de) Philippe Coradi, « Etwa fünf bis sechs Personen der Bewegung «Renovate Switzerland» haben sich auf der Zürcher Hardbrücke festgesetzt. Die Polizei konnte den Sitzstreik auflösen. », 20 minutes, (consulté le )
  17. (de) Monira Djurdjevic, Hüseyin Aydemir, Tim Haag, Simon Ulrich, « Jetzt spricht die Uni-Professorin, die sich am Asphalt festklebte », 20 minutes, (consulté le )
  18. ATS, « Renovate Switzerland a bloqué une rue à Zurich », La Tribune de Genève, (consulté le )
  19. ATS, « Des activistes pour le climat ont bloqué une autoroute à Zurich », Swissinfo, (consulté le )
  20. ATS, « Interpellation des membres de Renovate Switzerland qui ont bloqué le pont du Mont-Blanc »  , Le Temps, (consulté le )
  21. ATS, « Climat: Renovate Switzerland bloque une sortie d’autoroute à Crissier », La Côte, (consulté le )
  22. (de) Vincent Vogler, « LKW-Fahrer soll versucht haben, Blockade von Klima-Aktivistinnen zu durchbrechen », 20 minutes, (consulté le )
  23. Adrien Schnarrenberger, « Rivella peut-il faire changer de logo à Renovate Switzerland? », Blick, (consulté le )
  24. (de) Aline Klötzli, Carine Meier, « «Suchen Lösung»: Rivella greift wegen Logo-Klau bei Aktivisten ein », sur Nau, (consulté le )
  25. Camille Hazard, « Une scientifique du Giec arrêtée en Suisse après une action de désobéissance civile », Paris Match, (consulté le )
  26. (de) Marino Walser, Thomas Obrecht, Tim Haag, Simon Ulrich, «Eine Uni-Professorin darf sich so in der Öffentlichkeit nicht zeigen», 20 minutes, (consulté le )
  27. Romaric Haddou, « Chercheuse et militante, un «engagement légitime» »  , Tribune de Genève, (consulté le )
  28. (de) Anes Filan, « Andreas Glarner fordert Gefängnisstrafen für Strassenblockaden – Gabriela Suter kontert: «Das ist purer Populismus» »  , Aargauer Zeitung, (consulté le )
  29. (de) Silvia Staub, « Wie weit darf ziviler Ungehorsam fürs Klima gehen? », sur SRF, (consulté le )