Utilisateur:Touchatou/Mobilité sociale

La mobilité sociale concerne les changements de statut social des individus ou des groupes sociaux au cours du temps, ainsi que les différences entre le statut social des parents et celui de leurs enfants.

En sociologie, c’est un concept essentiel pour l’analyse de la structure sociale et de la reproduction sociale. En économie, il est intimement lié à celui d’inégalités et de redistribution des revenus et du patrimoine . En droit, il joue un rôle majeur dans le droit des successions. En politique, il est un des fondements du clivage entre droite et gauche et des différentes formes d’individualisme ; il est à la base du rêve américain. Il sous-tend les expressions telles que l’« exclusion sociale », la « fracture sociale », l’« ascenseur social », la « société bloquée », la « trajectoire professionnelle », le « plafond de verre » ou même la qualification de « nouveau riche » et de « parvenu » ou le proverbe « tel père, tel fils ».

Définition modifier

La mobilité sociale est soit le changement ou l'ensemble des changements, de statut social d'une « population » au cours du temps, soit la différence ou l'ensemble des différences entre le statut social des membres d'une « population » et celui de leurs parents (ou, plus généralement, leurs ascendants) ou de leurs enfants (ou ses descendants). C'est aussi le degré auquel ces différences existent ou prennent place.

La mobilité sociale :

Mobilité sociale des individus, des ménages et au sein de groupes modifier

Au niveau individuel, la mobilité sociale concerne soit le changement ou l'ensemble des changements, de statut social des individus (personnes) au cours du temps, soit la différence entre le statut social des individus et celui de leurs parents ou enfants. C'est aussi le degré auquel ces changements ont lieu.

Appliqué au niveau du ménage, le concept de mobilité sociale est utilisé le plus souvent pour l'étude des changements dans le revenu des ménages individuels au cours du temps.

Au niveau du groupe social, la mobilité sociale est l'ensemble des changements de statut social des membres d'un, plusieurs ou de l'ensemble des groupes sociaux au cours du temps ou le degré auquel ces changements ont lieu. Examinant l'ensemble des changements affectant chacun les membres des groupes sociaux, l'étude de la mobilité sociale se distingue des autres études de l'évolution des groupes sociaux. Par exemple, l'étude de la mobilité des salaires étudiera et synthétisera les changements dans le salaire de chaque salarié et non la simple variation du salaire moyen ou les changements dans la distribution des salaires.

Segmentation ou stratification sociale sous-jacente modifier

La mobilité sociale présuppose l'existence d'une segmentation sociale qui peut être une stratification sociale (éventuellement sans hiérarchie claire) ou même une classification sociale.

Quand on parle de mobilité sociale, il faut donc clarifier la segmentation sociale sous-jacente. La mobilité sociale peut ainsi largement différer selon qu'on considère des catégories socio-professionnelles, des statuts dans l'emploi, des quantiles de revenus, des quantiles de richesse, ou de simples dichotomies « pauvres – non-pauvres », des groupes définis par leur niveau d’éducation formelle, des classes sociales au sens marxiste ou toute autre segmentation ou classification sociale.

Le degré de mobilité sociale dépend de la construction et du détail de la segmentation sociale utilisée. Un individu qui passerait progressivement de salarié au salaire minimum à président-directeur général salarié ne connaitra aucune mobilité sociale si la segmentation sociale utilisée n'inclut qu'une catégorie "Salariés". Plus la segmentation ou classification utilisée est détaillée, plus la mobilité apparaitra importante.

Mobilité intra-générationnelle et mobilité inter-générationnelle modifier

On distingue deux types de mobilités sociales selon qu'elles concernent une seule génération ou des générations successives.

  • La mobilité intragénérationnelle (aussi appelée, mais plus rarement mobilité sociale biographique ou mobilité biographique[1]) concerne les changements de statut social d'un individu au cours du temps (ensemble de sa vie, période particulière) ou d'un ensemble d'individus pour une même génération. Par exemple, si la segmentation sociale considérée ne concerne que l'emploi, on parlera de trajectoires professionnelles ou de carrières.
  • La mobilité intergénérationnelle concerne le degré de différence entre le statut social des parents et celui de leurs enfants.
Elle peut être vue dans une optique de « destinée » : que sont devenus les enfants d’agriculteurs ? combien sont eux-mêmes agriculteurs (ou agricultrices) ? combien sont cadres supérieurs ? La fille d’ouvrier est-elle « condamnée » à rester ouvrière ? L’éducation, la richesse, se transmettent-elles de parents à enfants ? etc.
La mobilité intergénérationnelle peut aussi être vue dans l’optique « origine » : que faisaient les parents des agriculteurs et agricultrices d’aujourd’hui ? combien de cadres sont fils ou filles de cadres ? combien sont fils ou filles d’ouvriers ?
Les deux optiques sont à la fois différentes et complémentaires. Par exemple, en France en 2003, 22% des fils d’agriculteurs étaient agriculteurs (optique « destinée ») ; beaucoup plus (37,3%) étaient ouvriers ; peu (9.2%) étaient cadres ou de profession intellectuelle supérieure, moins encore (6,3%) artisans, commerçants ou chefs d’entreprise. Par contre la majorité des parents d’agriculteurs (88,4%) étaient eux-mêmes agriculteurs ; presque aucun (0,7%) cadres ou de profession intellectuelle supérieure, ou (0,7%) artisans, commerçants ou chefs d’entreprise. Pour les agriculteurs français, on peut ainsi dire « tel fils, tel père », mais non « tel père tel fils ».
De même, en 2003, plus de la moitié (52,5% ) des fils de cadres étaient cadres ; très peu (8,8%) étaient ouvriers et presque aucun (0.3%) agriculteurs. Par contre, moins d’un quart des cadres (23,5%) étaient fils de cadre et presque autant (23,1%) étaient fils d’ouvriers, 11,6% étant fils d’agriculteurs. Si les cadres tendent à transmettre leur statut à leurs fils, être cadre ne signifie pas être « fils-à-papa ».
La mobilité sociale intergénérationnelle peut être vue en termes d’ héritage ou même d’hérédité[2]. Si la distinction entre hérédité génétique et hérédité sociale reste valide dans les domaines de la biologie et de la santé ( maladies génétiques), elle a été fortement discréditée dans les autres domaines sociaux (si on peut être docteur de père en fils, on n’est pas génétiquement docteur de père en fils) et reste très contestée dans certains domaines (quotient intellectuel). En raison de ses connotations idéologiques, le terme « hérédité sociale »[3] est de moins en moins utilisé.
En dehors des études sur la mobilité du niveau d’éducation, la plupart des études de mobilité sociale intergénérationnelle dans les sociétés modernes contemporaines concernent les relations entre le statut social des hommes et celui de leurs fils (ou des hommes et de leurs pères). La justification usuelle en est que (1) l’influence indépendante du statut social de la mère sur ses fils (indépendamment de celui du père) y est en général beaucoup moins déterminante[4] et (2) que les relations entre le statut social des parents et celui de leurs filles est beaucoup plus complexe. En effet, plus encore que celui des hommes, le statut social des femmes – notamment professionnel - reste encore plus dépendant de leur statut matrimonial, du statut de leur compagnon ou mari, et de la naissance d’enfants. Par contre, le statut éducationnel de la mère sur celui de ses enfants peut être plus important que celui du père, notamment dans les pays en développement.
On peut étendre le concept de mobilité intergénérationnelle à la transmission du statut social des beaux-parents. Il n’est pas rare, par exemple, que le beau-fils d’un entrepreneur reprenne l’affaire de son beau-père. Plus généralement, en France, les deux tiers des indépendants en activité ont un père ou un beau-père indépendant[5]. Avoir une belle-mère indépendante accroît également la probabilité d’avoir le statut d’indépendant[6].

Types de mobilité sociale (principaux domaines sociaux concernés) modifier

Inroduction modifier

A priori, la mobilité sociale peu s’appliquer à n’importe quel domaine social qui permet une stratification des individus en groupes de statuts sociaux différents.

Les domaines les plus souvent concernés sont :

  • Les caractéristiques de l’emploi : inclusion ou exclusion dans la population active, statut dans l’emploi (par ex., salarié ou indépendant), secteur d’activité (agriculture, élevage, pêche, industrie, commerce, etc.), profession et/ou type de métier , position dans la hiérarchie de l’entreprise, qualifications associées, ou combinaisons diverses des caractéristiques liées à l’emploi comme, en France, les Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) – anciennement catégories socioprofessionnelles (CSP).
  • Le revenu individuel (salaire brut ou net pour les salariés) ou le revenu du ménage.
  • Le patrimoine ou la richesse des individus au cours du temps ou la situation comparée des parents et des enfants.
  • Pour la mobilité intergénérationnelle, le niveau d’éducation formelle (le passage des individus d’un niveau scolaire à l’autre est rarement considéré comme une mobilité sociale intragénérationnelle).
  • Le prestige, beaucoup plus difficile à traduire en termes opérationnels.

On peut trouver, mais beaucoup plus rarement, le terme « mobilité sociale » appliqué à d’autres domaines sociaux. Par exemple :

  • la transmission des valeurs, attitudes, opinions politiques, croyances et religions des parents aux enfants, ou l'évolution de ces valeurs, opinions et croyances au cours de la vie des individus - mais on s'éloigne là du concept de changement de statut social : si la transmission de l’intérêt (ou du désintérêt) pour les études et des attitudes des parents à leurs enfants peut être un facteur explicatif de la transmission du niveau d’éducation, il parait abusif de la qualifier de mobilité sociale.
  • l’étude de la probabilité pour quelqu’un d’être emprisonné selon que l’un de ses parents (ou les deux) l’a été, ou de divorcer quand ses parents ont ou non divorcé, etc.
Le plus souvent, les notions de « statut social » et de « mouvement dans une hiérarchie sociale » deviennent ténues ou disparaissent, et l’utilisation du concept de mobilité sociale semble inapproprié.

Enfin, en raison de la nature des données disponibles, il est également possible d’étudier les relations entre un statut social parental et un statut social différent pour les enfants. Par exemple Blanden et Machin ont montré – sans surprise - que plus le groupe de revenu des parents était élevé, plus grand était l’accès des enfants aux diplômes d’études supérieures au Royaume-Uni [7]. Là aussi, on peut se demander si l’utilisation du terme « mobilité sociale » est approprié.

Mobilité de l’emploi (mobilité professionnelle) modifier

La mobilité professionnelle étudie les changements de situation dans l'emploi entre deux dates ou deux périodes pour les mêmes individus ou les différences et similarités de situation dans l'emploi entre les individus et leurs parents ou enfants.

Différentes populations peuvent être concernées: celles-ci peuvent :
  • inclure la totalité de la population en âge de travailler (par exemple de 15 à 64 ans) dans au moins une des deux périodes, ou
  • se limiter à la population active dans une ou aux deux périodes, ou
  • ne concerner que la population active occupée (excluant les chômeurs) dans une ou dans les deux périodes, etc.
La mobilité professionnelle peut ainsi différer notablement selon le choix de population étudiée.
La mobilité professionnelle peut recouvrir différents types de changements de catégorie professionnelle :
  • (1) sans que l'individu ne change d'établissement
  • (2) avec changement d'établissement au sein de la même entreprise
  • (3) avec passage d'une entreprise à l'autre (mobilité d'entreprise)
Elle peut aussi recouvrir, sans qu'il y ait changement de statut professionnel :
  • (4) les changements d'établissement au sein d'une même entreprise et
  • (5) les passages d'une entreprise à l'autre .
Elle peut aussi recouvrir les passages de l'emploi au chômage et du chômage à l'emploi et, plus généralement, les trajectoires des personnes employées et des chômeurs.

Mobilité économique (mobilité des revenus) modifier

La mobilité économique concerne le changement de statut économique. Celui-ci peut être résumé par un indicateur au niveau individuel ou an niveau du ménage[8] :

  • au niveau individuel :
  • revenu individuel, plus facile à estimer pour les célibataires (avec ou sans enfants) que pour les personnes vivant dans d’autres types de ménages ; le revenu peut être brut, net, total (y compris les prestations sociales en nature), etc.
  • salaire (brut, net, avec ou sans primes, etc.) si l’on ne considère que les salariés à temps complet qui ne changent pas de statut, salaire horaire si on inclut d’autres types de salariés, etc.
  • au niveau du ménage : revenu du ménage, de préférence le revenu disponible brut à prix constants par adulte-équivalent, qui reflète mieux le niveau de vie ; niveau de consommation par personne ou par adulte-équivalent ; etc. Mais ces indicateurs sont affectés à la fois par la mobilité économique de la personne considérée, la mobilité économique des autres membres du ménage, notamment le conjoint, et les changements de taille et de composition du ménage.
  • pour des raisons de disponibilité des données, on peut aussi combiner les deux niveaux : par exemple, en comparant les revenus individuels des enfants au revenu du ménage à ceux des parents[9].

On peut comparer les niveaux de revenus (ou de consommation) ou la position relative dans la distribution des revenus, en examinant les mouvements des individus ou des ménages entre quantiles (déciles, quartiles, etc.) de revenu, ce qui permet d’éviter le problème des variations de prix, qu’on peut considérer comme identiques pour tous les ménages[10].

Comme pour les autres types de mobilités, on peut considérer la mobilité intra-générationnelle ou la mobilité intergénérationnelle.

Mobilité économique intragénérationnelle modifier

Il s’agit des variations de « statut économique » soit d’individus soit de groupes d’individus.

  • Dans le cas d’individus, les changements seront affectés par le changement d’âge et d’expérience accumulée.
  • Pour un groupe, on compare une population à un instant donné à cette population moins les « partants » (par changement de statut, chômage, décès…) plus les « nouveaux ».

Les comparaisons peuvent se faire à des intervalles très courts (mobilité sur une année) ou beaucoup plus long (10, 20, ans). On peut aussi étudier les changements de « statut économique » en fonction des changements de statut dans l’emploi ou des changements d’employeur.

Mobilité économique intergénérationnelle modifier

Elle concerne le degré de différence entre le « statut économique » des parents et celui de leurs enfants, avec toutes les difficultés spécifique à l’étude de la mobilité intergénérationnelle. De plus, il est beaucoup plus difficile de connaître le revenu des parents que leur statut social ou leur niveau d’éducation.

L’étude de la mobilité économique intergénérationnelle est souvent décomposée en analyses successives :

  • Impact du statut économique des parents sur le niveau d’éducation des enfants
  • Impact du niveau d’éducation des enfants et du statut économique des parents sur le statut social des enfants (à niveau d’éducation identique, les « enfants de pauvres » n’obtiennent pas les mêmes emplois que les « enfants de riche »
  • Impact du statut social des enfants et du statut économique des parents sur le statut économique des enfants :à emploi (et éducation) identiques, les « enfants de pauvres » n’obtiennent pas les mêmes revenus que les « enfants de riche ».

Utilisation des élasticités modifier

Le degré de mobilité économique peut se résumer par l’élasticité du revenu (ou autre variable) des enfants en fonction de celui des parents. Par exemple, une élasticité intergénérationnelle de 0,4 signifiera que si le revenu du parent B est 10% supérieur à celui du parent A, l’enfant de B aura – en moyenne – un revenu 0,4 x 10 % = 4% supérieur à celui de l’enfant de A. En terme techniques, l’élasticité est le coefficient de la régression du logarithme du revenu (ou autre variable) des enfants sur le logarithme du revenu des parents. Plus l’élasticité est élevée, plus la mobilité est faible.

Solon (1989 et 1999) a montré que les élasticités obtenues par plupart des études étaient sous-estimées en raison d’erreurs de mesure et de biais d’échantillonnage. C’est en particulier le cas quand les revenus sont mesurés sur une période courte (par exemple un an) ; si on utilise le revenu permanent des parents et des enfants, la mobilité est moindre. Mazumder (2001) a d’ailleurs montré que plus les revenus sont calculés sur une période longue, plus l’élasticité est élevée (et la mobilité faible). Les études ultérieures tentent d’éviter ces erreurs et conduisent à des élasticités plus élevées, et donc une mobilité économique moindre. Aux Etats-Unis, l’élasticité des revenus individuels des fils en fonction de celui de leurs pères est d’environ 0.40 à 0.45 (Solon (1999)), mais en calculant le revenu moyen sur 16 ans, Mazumder (2001) trouve une élasticité de 0,61.

Björklund et Jäntti (12-1997, 1998a) ont montré que l’élasticité des revenus des fils en fonction du revenu de leurs pères était bien moindre en Suède (0,28) qu’aux Etats-Unis (0,52).

Dearden, Machin and Reed (1997) trouvent des élasticités élevées (faible mobilité sociale intergénérationnelle) des enfants par rapport au revenu de leurs pères au Royaume-Uni, de l’ordre de 0,40 à 0,60 pour les fils et de 0,45 à 0,70 pour les filles.

La situation de la France (Lefranc et Trannoy (04-2005)) apparaît intermédiaire entre la faible mobilité intergénérationnelle des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne ou de l’Allemagne (Couch & Dunn (1997)) et la mobilité forte de la Suède, de la Finlande (Österbacka (2001)) ou du Canada (Corak et Heisz (1999)).

Interactions entre mobilité de l’emploi et mobilité économique modifier

La mobilité intragénérationnelle de l’emploi interagit de plusieurs façons avec le niveau de revenu. Par exemple, face à une stagnation ou une baisse de ses revenus, le développeur de photo transformera son échoppe en boutique de téléphonie, et le salarié (par exemple, le vendeur rémunéré par des primes) cherchera un meilleur employeur. Si les revenus de l’indépendant ou du salarié augmentent plus vite que la moyenne, il/elle tendra à garder son emploi. Inversement, l’indépendant et le salarié tendront à saisir l’opportunité d’un revenu ou d’un salaire plus élevé en changeant d’activité ou d’employeur. Enfin, une promotion au sein d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises aura souvent pour résultat à la fois une hausse de salaire et le transfert à un autre établissement de l’entreprise ou à une autre entreprise du groupe[11]. Il s’agit là de mobilité volontaire dans l’emploi. Inversement, une mobilité involontaire sera souvent associée à une baisse ou une moindre progression des revenus.

Mobilité de l’emploi et mobilité économique dans certaines périodes de la vie modifier

Deux périodes présentent un intérêt particulier pour la mobilité sociale intragénérationnelle : l'insertion des jeunes dans le marché du travail et le passage de la vie active à la retraite.

L'insertion des jeunes ou la transition des études à la vie active modifier

[A rédiger...]

De nombreuses études ont examiné le gain en salaire associé à un changement d’emploi, spécialement parmi les jeunes. Aux Etats-Unis, un changement d’emploi « direct » - et probablement volontaire - parmi les hommes jeunes était accompagné, en moyenne, d’une « prime » variant de 8-11%[12], 10%[13] à 20%[14]. Au Danemark, la « prime » a été estimée entre 2,5 et 8%[15]. Par contre, un changement d’emploi « indirect »– probablement involontaire - via une période de chômage entraînait une « pénalité » de salaire de 6% pour les salariés britanniques[16].

La transition vers la retraite modifier

[A rédiger...]

Mobilité du niveau d’éducation modifier

Le terme « mobilisation sociale » n’est pas utilisé pour décrire la progression des élèves et étudiants dans les établissements d’enseignement, celle des apprentis ou les bénéficiaires de la formation continue. Il ne concerne presqu’exclusivement que la mobilité intergénérationnelle.

Il est relativement simple de mesurer le niveau d’éducation des parents quand l’enfant a toujours vécu dans une famille monoparentale. Dans les cas de deux parents, ou de divers types de familles recomposées, plusieurs possibilités sont ouvertes – par exemple de prendre le niveau d’étude le plus élevé des parents ou d’examiner toutes les relations entre le niveau d’éducation de l’enfant et les niveaux de chaque parent.

Mobilité du patrimoine modifier

On trouve beaucoup moins d’études quantitatives sur la mobilité du patrimoine ou de la richesse en raison des problèmes d’obtention des données, surtout pour l’étude la mobilité intergénérationnelle, souvent restreinte à l’étude de la transmission des héritages.

  • Par exemple, Jerôme Bourdieu et al. ont examiné la mobilité intergénérationnelle du patrimoine en France au XIXe et au début du XXe siècle en utilisant les données de l'enquête « 3 000 Familles », couvrant les personnes dont le nom commence par "Tra" (ou "de Tra") et ayant résidé dans le département de Loire-Inférieure pendant cette période[17]. En se restreignant à la population qui laisse une succession d’une génération à l’autre. Il ont montré que cette mobilité est proche de la mobilité en termes de revenus, estimée dans les années récentes. Cependant, la mobilité a diminué pendant la Belle Époque (1895-1913) avant d’augmenter après la Première Guerre mondiale. En outre, les mécanismes de reproduction sociale se sont renforcés au sein des petites fortunes, sans doute liés à la transmission du capital éducatif, alors que dans le haut de la distribution, les richesses se sont érodées après la Première Guerre mondiale, sous l’action conjointe de la guerre, de l’inflation et de la fiscalité[18].
  • Sur la base des données de la même enquête "Tra", Luc Arrondel et Cyril Grange montrent l'importance du capital hérité sur le capital transmis (plus on a hérité de ses parents, plus on transmet à ses enfants). Ils montrent aussi que plus le légataire est âgé, moins l'héritage est important : le patrimoine est « consommé » au cours de la vieillesse, soit par dépenses pendant la retraite, soit par donations aux enfants en contrepartie (ou non) d’une prise en charge matérielle. Enfin, moins le légataire a d'enfants, plus le montant transmis est élevé[19].

La mobilité du patrimoine entre parents riches et leurs enfants dépend ainsi beaucoup de la période à laquelle ce patrimoine est mesuré - avant ou après que les enfants aient touché leur part d'héritage.

  • A partir d'une enquête initiée par le Delta et TNS-Sofres en 2002 Luc Arrondel compare la richesse de deux générations coexistantes en France, donc avant que le gros des transferts intergénérationnels ait eu lieu. Après avoir corrigé des effets d'âge, il trouve une élasticité de la richesse des enfants par rapport à celle de leurs parents d'environ de 0,22[20]. Il explique (directement ou indirectement) plus de 40% de cette élasticité par les niveaux de revenu permanent des deux générations, 20% par les niveaux d'éducation, 20% par les préférences (le « goût de l’épargne ») et 13% par les transferts intergénérationnels déjà effectués[21]. Sans grande surprise, Arrondel et Grange montrent un degré important d'immobilité intergénérationnelle ; ceux dont les pères possédaient le double de la richesse moyenne de leur génération laissent à leur décès un patrimoine égal à 1,45 fois la richesse moyenne de la génération des fils[22].
  • Utilisant les données contemporaines du Panel Study of Income Dynamics aux Etats-Unis, Kerwin et Hurst avaient estimé à 0,37 l'élasticité intergénérationnelle des patrimoines, avant héritage, détenus par deux générations coexistantes, après ajustment pour la différence entre les âges[23]. Mullgan trouve une élastiité de 0,32 à 0,143[24]

Mobilité géographique ou mobilité spatiale modifier

La mobilité géographique (ou mobilité spatiale peut concerner le changement d'un lieu de résidence à un autre (mobilité résidentielle) ou d'un lieu de travail à un autre (mobilité dans l'emploi). La mobilité géographique, qu'elle soit résidentielle ou de travail, n'est pas en soi un type de mobilité sociale, mais elle y est souvent associée. La migration d'un pays à l'autre (migration externe), d'une région à l'autre, de la campagne à la ville et inversement (migration interne) est en effet souvent accompagnée d'un changement de statut social (profession, revenu, etc.). De même, une mobilité résidentielle non migratoire (dans une même ville ou commune) peut être associée - mais moins souvent - à une mobilité sociale. Certains analystes expliquent, au moins en partie, le niveau de mobilité sociale par le degré de mobilité spatiale.

Certains types de mobilités géographiques peuvent cependant être considérées comme des mobilités sociales comme dans le cas du jeune qui reste chez ses parents après son mariage (son : l'immobilité spatiale le fait passer du statut de célibataire à "marié vivant chez ses parents", le conjoint devenant "marié vivant chez ses beaux-parents") ou de la personne âgée qui entre dans une maison de retraite ou un établissement de soins.

Les relations entre mobilité sociale et mobilité spatiale dépendent du découpage géographique utilisé (ou de la distance entre lieu d'origine et lieu d'arrivée)

Outils d'analyse de la mobilité sociale modifier

Transition entre statuts modifier

  • 7AFAC: Les tables de destinées comparent la répartition des individus suivant les différents modes de vie. L'effet de lignée est le caractère relevé par la diagonale de la table.

Les tables de mobilité

La mobilité sociale peut être présentée de façon prospective (« quelle situation en 2009 pour les enfants de ceux qui étaient ouvriers en 1969 ? » ou « que sont devenus en 2009 ceux qui étaient ouvriers en 1999 ? ») ou rétrospective (« que faisaient en 1969 les parents des ouvriers de 2009 ? » ou « que faisaient les ouvriers de 2009 en 1999 ? »). Les deux optiques peuvent donner des images très différentes et le choix entre les deux peut résulter de l'idéologie de l'analyste.

Mobilité structurale et mobilité nette modifier

  • Par convention : La mobilité sociale totale (brute) se compose de la mobilité nette et de la mobilité structurelle (liée à l'évolution de la structure sociale).


Les études quantitatives de mobilité sociale doivent faire face à une série de difficultés souvent sous-estimées :

  • Le nombre de catégories utilisées, imposées en général par les données disponibles (et la taille de l'échantillon). Plus on distingue de catégories, plus la mobilité apparait forte.
  • Le flou des catégories utilisées (qu'est-ce qu'un "cadre" ? qu'est-ce qu'un cadre supérieur ?, etc.).
  • L'évolution de la signification sociologique des catégories utilisées au cours du temps[25]. Etre « smicard » en 2009 est très différent « smicard » en 1979? d'être
  • La méthode de classement des individus, le degré auquel ce classement repose sur l'enquêteur et/ou sur l'auto-classification des individus eux-mêmes.

De plus, l'existence d'une hiérarchie de statut sociaux permet de qualifier différents types de mobilité sociale.


Un outil souvent utilisé pour l'analyse de la mobilité intergénérationnelle des revenus est le calcul du coefficient de corrélation relation entre le revenu des parents et celui des enfants. Pour plusieurs raisons, on utilise le logarithme des revenus.


Mobilité absolue et mobilité relative modifier

Autres types de mobilités sociales modifier

  • Mobilité verticale. On peut parler alors de mobilité ascendante (d'« ascenseur social ») quand une progression dans l'espace social désignée par la segmentation est assurée pour la génération suivante (par exemple, un fils d'ouvrier devient cadre) [???]. En revanche, on parle de mobilité descendante (démotion sociale) quand une régression dans l'idée de hiérarchie sociale de l'analyste s'effectue d'une génération à la suivante (par exemple, un fils de cadre devient employé) [???];
  • La mobilité horizontale : Elle correspond au fait de pouvoir [?] changer de secteur professionnel sans changer de place dans la hiérarchie sociale.
  • La contre mobilité (aussi appelée viscosité sociale) : Cette contre mobilité est l'effet de rapprochement vers le mode de vie de la génération précédente.


Mobilité structurelle (structurale ?) et mobilité nette modifier

  • Par convention : La mobilité sociale totale (brute) se compose de la mobilité nette et de la mobilité structurelle (liée à l'évolution de la structure sociale).

Mobilité latérale

Mobilité intergénérationnelle des revenus modifier

La méthode la plus commune est l'estimation des élasticités.

Une élasticité de 0,6 signifie que si les revenus de B sont supérieurs de 10% aux revenus de A, les revenus des enfants de B seront supérieur, en moyenne, de 10% x 0,6 = 6% à ceux des enfants de A. Plus l'élasticité est grande, plus la mobilité est faible. Une mobilité nulle (l'échelle des revenus des enfants reflète exactement celle des parents), l'élasticité est égale à 1. Une mobilité complète (les revenus des enfants n'ont aucune relation avec celle des parents) implique une élastité égale à zéro.

Le calcul des élasticités peut être complété par celui de leur variance. Avec une faible variance, une élasticité de 0,6 signifie que tous les enfants de B ont un revenu environ 6% supérieur à celui des enfants de A. Avec une variance élevée, certains auront un revenu très supérieur à 6%, d'autres très inférieur, la moyenne restant 6%.

La méthode est très sensible à la mesure utilisée pour le revenu des parents. En effet, le revenu varie à la fois d'une année à l'autre et au cours de la vie, particulièrement pour les parents les plus riches. Plus la durée pendant laquelle on mesure le revenu des parents est courte, moins celui-ci représente leur statut économique, et plus la relation avec le revenu des enfant sera brouillée et paraitra faible -les élasticités obtenues seront basses, indiquant une grande mobilité intergénérationnelle. Par contre, si les revenus des parents sont mesurés (ou estimés) sur une période longue, plus l'élasticité sera élevée, reflétant mieux la mobilité réelle.

Mazumder (12-2001).


Durée dans chaque statut (job tenure, durée de chômage) modifier

Hultin (05-2006)

Facteurs de mobilité sociale modifier

[A rédiger : facteurs qui favorisent/défavorisent la mobilité/l'immobilité sociale, intra- et inter-générationnelle, ascendante ou descendante...]

Mobilité intra-générationnelle Mobilité inter-générationnelle

Impact du statut social sur la mobilité sociale. Barrières à l'entrée

Education Genre (plafond de verre, maternité et carrière, etc.), âge, ethnie/race, minorités, immigration, résidence (urbain / rural en Chine).

Education pré-scolaire et âge d'entrée à l'école modifier

Sur la base de données suisses, Philipp Bauer et Regina Riphahn[26] montrent qu'entrer à l'école primaire tôt affecte de façon significative la mobilité intergénérationnelle et réduit l'avantage relatif des parents bénéficiant d'un niveau d'éducation plus élevé.

La mobilité sociale en France modifier

Mobilité professionnelle en France modifier

Mobilité interne et mobilité externe.


Alonzo Philippe et Chardon Olivier (2006) « Quelle carrière professionnelle pour les salariés non qualifiés ? », pp. 265-272 in « Données sociales – La société française », Insee, 2006

Mossé, Thomas « Interne ou externe, deux visages de la mobilité professionnelle », Insee Première, n° 921, sept. 2003, 4 pp.

Baraton Manuella « De la difficulté à devenir cadre par promotion », Insee Première n° 1062, janvier 2006, 4 pp.

Centre d’analyse stratégique « Colloque. Les mobilités professionnelles : une réponse aux tensions du marché du travail ? », Palais d’Iéna, 25 avril 2006. Sept. 2006, i + 37 pp.

Chapoulie, Simone (2000), Une nouvelle carte de la mobilité professionnelle », Insee, Economie et statistique, n° 331, pp.25-45.

Monso, Olivier « Changer de groupe social en cours de carrière - Davantage de mobilité depuis les années quatre-vingt », Insee Première, n° 1112, déc. 2006, 4 pp. ; donnéeset ici.


  • +++ Cohen, Daniel et Dupas, Pascaline [http://www.insee.fr/fr/ffc/ES332-333A.pdf « Trajectoires comparées des chômeurs en France et aux Etats-Unis ». Insee, Economie et statistique, n° 332-333, pp. 17-26.

Enjeux de la mobilité sociale modifier

Ce concept permet de mesurer l'effet de lignée [??], c'est à dire la reproduction de mode de vie d'un groupe d'individu. Comme tout effet du à une segmentation, il peut être la conséquence de la sélection de la classe sociale analysée (certaines sont plus ou moins pertinentes), mais montre clairement l'influence de la famille sur l'individu ou le groupe [?]. La segmentation ne prend pas en compte l'idée que se fait l'individu de sa progression ou de sa régression (qui est une notion subjective), par conséquent la notion de mobilité sociale doit être prise dans un sens purement technique sous peine de créer un concept non objectif [??].

Notes modifier

  1. Voir, par exemple, Bertaux (1974).
  2. Voir l’analyse de la mobilité intergénérationnelle de l’éducation in Bourdieu & Passeron (1964).
  3. Bertaux (1970).
  4. Les données du Céreq (10-2008) montrent cependant que cet effet est loin d’être négligeable en France.
  5. Laferrère (1998), p. 13.
  6. Colombier & Masclet (2008) ; Estrade & Missègue (02-2001) ; Gollac (06-2009).
  7. Blanden & Machin (05-2004).
  8. Pour le statut économique évalué par le patrimoine voir la section « mobilité du patrimoine ».
  9. Par exemple, Aaronson et Mazumder (02-2007) ou Abul Naga (03-2003) aux Etats-Unis, ou Aydemir, Chen Wen-Hao et Corak (10-2005) pour les enfants d’immigrants au Canada.
  10. Condition qui n’est d’ailleurs pas nécessaire.
  11. Delarre, Sébastien et Duhautois, Richard, « La mobilité intra-groupe des salariés : le poids de la proximité géographique et structurale », Economie et statistique, n° 369-370, juillet 2004, pp. 173-190.
  12. Keith and McWilliams (1999)
  13. Topel & Ward (1992)
  14. Antel(1986).
  15. Bagger (10-2008).
  16. Arulampalam (2001).
  17. Pour Boudieu et al. (06b-2009), « l’échantillon peut être tenu pour représentatif de tous les niveaux de richesse à la seule exception de la frange supérieure des grandes fortunes. »
  18. Bourdieu et al. (06a-2009).
  19. Arrondel & Grange (2004).
  20. Pour chaque euro supplémentaire de patrimoine des pères, les enfants possèdent en moyenne, à l'âge de leur père, 0,22 euro de plus.
  21. Arrondel (04-2008).
  22. Arrondel & Grange (2006).
  23. Charles & Hurst (2002).
  24. Mulligan (1997).
  25. Ou même les réalités sociologiques de catégories aux noms identiques appliquées en des lieux différents (cas de la mobilité sociale des migrants).
  26. Bauer & Riphahn (01-2009)

Références modifier

  • Alessandrin, Arnaud « La mobilité sociale ». Cours en ligne, UE1 : Sociologie et sciences sociales, Département de Sociologie, Faculté des Sciences de l'Homme, Université Victor Segalen - Bordeaux 2, avril 2009, 4 pp. TD, avril 2009, 5 pp.
  • (en) Antel, J. J. (1986), “Human Capital Investment Specialization and the Wage Effects of Voluntary Labor Mobility”. The Review of Economics and Statistics, Vol. 68, No. 3, 1986, pp. 477-483.
  • (en) Arulampalam, W. (2001). “Is Unemployment Really Scarring? Effects of Unemployment Experiences on Wages”. The Economic Journal, Vol. 111, No. 475, 2001, pp. 585-606.
  • Bauer, Philipp C. and Riphahn, Regina T. |ftp://ftp.iza.org/dp3977.pdf “Age at School Entry and Intergenerational Educational Mobility”], IZA Discussion Paper No. 3977, Forschungsinstitut zur Zukunft der Arbeit [Institute for the Study of Labor], Jan. 2009, 12 pp. LASER Discussion Paper No. 29, Labor and Socio-Economic Research Center, University of Erlangen-Nuremberg, Jan. 2009, 12 pp. ou revised.pdf ici, Jan. 27, 2009, 10 pp.
  • (en) Blanden, Jo and Machin, Stephen (05-2004), “Educational Inequality and the Expansion of UK Higher Education”. Scottish Journal of Political Economy, Vol. 51, No. 2, May 2004, pp. 230.249. Version antérieure : paper presented at the ‘Factors Affecting Participation in Post-Compulsory Education Conference’, Centre for Economic Performance, London, 19 March 2003. July 2003, revised Sept. 2003, i + 30 pp.
  • Duru-Bellat, Marie ; Jarousse. J-P. et Mingat, A. « Les scolarités de la maternelle au lycée. Etapes et processus dans la production des inégalités sociales », Revue Française de Sociologie, Vol. 34, 1993, pp. 43-60.
  • (en) Keith, K. and McWilliams, A. (1999), “The Return to Mobility and Job Search by Gender”. Industrial and Labor Relations Review, Vol. 52, No. 3, 1999, pp. 460-477.
  • Laferrère, Anne (1998), « Devenir travailleur indépendant », Économie et statistique, n° 319-320, Dec. 1998, pp. 13-28.
  • Maurin, Eric (2009). La peur du déclassement. Seuil, La République des idées, 2009, 96 pp.
  • Peugny, Camille « La mobilité sociale descendante et ses conséquences politiques : recomposition de l’univers de valeurs et préférence partisane ». Revue française de sociologie, Vol. 47, No. 3, 2006, pp. 443-478.
  • Peugny, Camille « Quand l’ascenseur social descend : les conséquences individuelles et collectives du déclassement social », rapport pour la MiRe (Drees), convention de recherche n° 03/227, 2006, 275 pp.
  • Peugny, Camille « L’école, vecteur de reproduction sociale ? », in Duru-Bellat M. et Van Zanten, A. (dir.), L’école inégale, approches sociologiques, Presses Universitaires de France, 2009.
  • Peugny, Camille « Le déclassement ». Grasset, Coll. Essais français, 2009.
  • Peugny, Camille « L’épreuve du déclassement. Entretien avec Camille Peugny ». Agora débats/jeunesse, n° 49, 2009.
  • (en) Solon, Gary (1989), “Biases in the Estimation of Intergenerational Earnings Correlations”, The Review of Economics and Statistics, Vol. 71, Issue 1, 1989, pp. 172-174.
  • (en) Solon, Gary (1999), “Intergenerational Mobility in the Labor Market”, in O. Ashenfelter and D. Card (eds.), Handbook of Labor Economics, Volume 3A, North Holland, 1999.
  • (en) Topel, Robert and Ward, Michael (1992), “Job Mobility and the Careers of Young Men.” Quarterly Journal of Economics, Vol. 108, No. 2, 1992, pp. 439-479.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Catégorie:Concept sociologique Catégorie: Stratification sociale


Rab modifier

Parmi les salariés des grandes entreprises japonaises hors castes et groupes discriminés (femmes, eta, burakumin, hinin et japonais d’origine étrangère) la carrière normale consistait à partir d’un niveau relativement bas, fonction essentiellement du niveau d’études et de qualification. Le salaire augmentait presque systématiquement avec l’âge. La position dans l’entreprise tendait également à s’améliorer avec l’âge, à condition que le salarié montre avoir les compétences requises.

Dans ce système, la quasi-totalité des salariés bénéficiaient d’une mobilité sociale verticale sans que le système global ne soit globalement modifié. Si les jeunes débutaient avec un salaire (et souvent un statut) beaucoup plus bas que leur pères, ils pouvaient espérer voir leur situation s’améliorer avec le développement économique.


Les études de mobilité inter-générationnelle de l’emploi et/ou des revenus essaient de comparer la situation sociale des individus avec la situation « globale » ou « moyenne » de leurs parents. Il serait en effet erroné de considérer la situation des parents’’en fin de carrière’’’. Dans une société qui connaît une certaine mobilité intra-générationnelle verticale, cette situation est souvent la meilleure qu’aient connue les parents. En comparaison, les enfants, surtout s’ils sont jeunes, apparaitront ainsi défavorisés par rapport à leurs parents. En comparant les enfants avec celui des deux parents ayant le statut social le plus élevé permet de donner une image encor plus négative. L’analyste sérieux corrigera cette illusion d’optique statistique, par exemple en comparant le statut social des enfants à celui de leurs parents au même âge, ou en comparant les femmes et leurs mères et les hommes à leur père au même âge.

Une méthode simple de mesurer le degré de mobilité sociale est d’utiliser des matrices de transition de calculer des matrices de transition entre périodes successives ou entre parents et enfants.

Mobilité des revenus

Pour mesurer le degré de mobilité des revenus, on peut aussi calculer le coefficient de corrélation entre le logarithme du revenu des enfants et celui de leurs parents, si possible au même âge. L’utilisation des logarithmes évite de donner un poids disproportionné aux hauts revenus et permet de ne pas avoir à utiliser d’indice de prix, celui-ci étant peu différents pour les riches et les pauvres. De plus, un coefficient nul indiquerait l’absence de toute relation entre revenus des parents et revenus des enfants, donc une mobilité intergénérationnelle parfaite. Un coefficient égal à 1 indiquerait une complète immobilité intergénérationnelle : le revenu des enfants serait exactement proportionnel à celui des parents. La méthode pose cependant divers problèmes économétriques, exposés par Solon (1989 et 1999)[1] et Grawe (2000)[2].

On obtient des résultats différents selon les variables comparées : Pour les enfants : revenus du travail revenu total du ménage, revenu du ménage par tête, par unité de consommation Pour les parents : Revenus du travail du chef de ménage Revenus du travail des parents Revenu total du ménage des parents Revenu par tête ou par unité de consommation du ménage des parents

Par exemple, dans les pays de l’OCDE, le degré de persistance des revenus des ménages entre générations est plus fort que celui mesuré en termes de revenus individuels[3]

En dépit des problèmes de comparabilité, il apparaît que la mobilité entre générations en termes de revenus varie de manière significative d’un pays à l’autre. Parmi les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, elle est relativement faible aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Italie, suivis par la France. Elle est plus importante dans les pays nordiques (Danemark, Norvège, Finlande), en Australie et au Canada, l’Espagne, l’Allemagne et la Suède occupant une position moyenne[4].

Dans beaucoup de pays, la mobilité intergénérationnelle des revenus est plus faible dans les strates à bas revenus et à hauts revenus que pour les « classes moyennes » [5].


La mobilité intragénérationnelle des revenus est aussi appelée dynamique des revenus.


Héritages

Mobilité intragénérationnelle :

Mobilité de la situation dans l’emploi. Passages de l’emploi au chômage, du temps partiel au temps complet, etc. Entrée dans la vie active. Sortie de vie active. Mobilité des salaires Mobilité des revenus ; entrées et sorties de la pauvreté

Mobilité intergénérationnelle :

Revenu individuel (salaire quand parent(s) et enfant(s) sont salariés. Revenu ou niveau de vie du ménage. Richesse. Niveau d’éducation

Probabilité de divorce, opinions politiques, opinions religieuses etc. On trouve même des études sur la transmission des attitudes envers l’éducation


Populations

Jeunes Personnes âgées Immigrés Groupes ethniques Religion [Hlaimi (03-2007)]

Dans certains cas ; les études de mobilité sociale inter-générationnelles utilisent des stratifications sociales différentes pour les parents et les enfants. Par exemple, le revenu individuel des enfants est comparé au niveau de vie des parents. On appelle ‘’’élasticité intergénérationnelle’’’ le coefficient de la régression du logarithme des revenus annuel des adultes sur le logarithme du revenu annuel du ménage de la génération précédente. intergenerational correlation Aaronson, Daniel and Mazumder, Bhashkar (02-2007) p.5

  1. Solon, Gary, “Biases in the Estimation of Intergenerational Earnings Correlations”, The Review of Economics and Statistics, Vol. 71, Issue 1, 1989, pp. 172-174. Solon, Gary (1999). “Intergenerational Mobility in the Labor Market”, in O. Ashenfelter and D. Card (eds.), Handbook of Labor Economics, Volume 3A, North Holland, 1999..
  2. Grawe, Nathan D. (2000), « Biais lié au cycle de vie dans l’estimation de la persistence intergénérationnelle des gains dans l’emploi ». Document de recherche n° 207, Direction des Etudes analytiques, août 2003, iv + 42 pp.
  3. d’Addio, Anna Cristina (04-2007), “Intergenerational Transmission of Disadvantage: Mobility or Immobility across Generations? A Review of the Evidence for OECD Countries”, DELSA/ELSA/WD/SEM(2007)7, OECD Social Policy, Employment and Migration Working Papers n° 52, April 2007, 111 pp..
  4. d’Addio (04-2007)
  5. d’Addio (04-2007)