Utilisateur:Suet-Lin Arella/Brouillon

Albert Laberge
Description de cette image, également commentée ci-après
Albert Laberge
Naissance
Beauharnois, Drapeau du Canada Canada
Décès (à 89 ans)
Montréal, Drapeau du Canada Canada
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

  • La Scouine (1918)

Albert Laberge, né le à Beauharnois et mort le à Montréal, est un écrivain québécois.

Biographie

modifier

Né à Beauharnois en 1871, dans une famille de cultivateurs, Albert Laberge étudie à l'École secondaire Saint-Clément de Beauharnois et au Collège Sainte-Marie de Montréal[1]. Il est renvoyé du Collège en 1892 pour avoir lu des auteurs interdits[1]. Laberge est fortement marqué par son expulsion et c’est à cette époque qu’il délaisse ses croyances religieuses. Tout au long de sa vie, il ne cache ni son anticléricalisme, ni son mépris face aux attitudes du clergé envers la lecture et l’éducation[2].

Carrière littéraire

modifier

Laberge prend part à la fondation de l’École littéraire de Montréal en 1895, mais ne devient membre qu’en 1909[3]. Il se lie d’amitié avec plusieurs membres écrivains de l’École, dont Charles Gill et Joseph Melançon[4].

Il devient chroniqueur sportif pour La Presse en 1896, un poste qu'il garde jusqu'en 1932[5]. Dès 1907, Laberge y assume également les fonctions de critique d’art. Cela lui permet de rencontrer de nombreux artistes pratiquant à Montréal durant cette période, dont Maurice Cullen et Alfred Laliberté[6].

Influencé par Guy de Maupassant, Laberge est le premier écrivain canadien-français à faire du réalisme. Son premier roman, intitulé La Scouine et publié en 1918, est celui qui lui mérite une place dans la littérature québécoise.

Le 7 mars 1910, il épouse Églantine Aubé [7]. Laberge publie son premier roman, La Scouine, à compte d’auteur en 1918[8]. La représentation dans le roman des paysans comme des êtres profondément malhonnêtes et ignobles, et la description de la vie difficile en campagne lui attire des critiques sévères de la part de Msgr Camille Roy (le qualifiant comme « le père de la pornographie au Canada[9] » et de Msgr Paul Bruchési (l’appelant « de l’ignoble pornographie [10]»).

 
Page frontispice de la première édition de La Scouine, 1918.

En tant qu'écrivain, Laberge adopte une attitude plutôt anti-commerciale face aux livres. Il refuse de vendre ses œuvres et les publie à compte d'auteur, pour ensuite les dédicacer et les donner à des amis[11].

Il est membre de l’Institut Canadien de Montréal, qui « est à la fois une bibliothèque publique et un lieu de débat et de conférence pour les sociétés littéraires et scientifiques de Montréal », et qui diffuse des ouvrages à l’Index[12].

Laberge possède également une collection impressionnante d’ouvrages : il « était un lecteur infatigable et […] sa bibliothèque, contenant plusieurs milliers de volumes, certains dans des éditions rares et luxueuses, a longtemps été le point de rendez-vous de nombreux écrivains et artistes[13] ». Maurice Lebel dira que Laberge « a longtemps tenu salon au 5355 de la rue Hutchison et été [sic] même considéré […] comme un prince des lettres canadiennes. [..,] Sa maison-bibliothèque-musée était le rendez-vous d’écrivains, de peintres et de sculpteurs […] il s’est montré extrêmement généreux à l’égard de bon nombre [d’entre eux], qui le remerciaient en lui offrant une de leurs œuvres[14] ».

Passé dans l'oubli, Laberge voyage et continue à publier discrètement dans le genre réaliste jusqu'à la fin de sa vie, alors que les autres auteurs de sa génération passent à un style plus personnel. Toutefois, Philippe Panneton lui succède dans l'anti-terroir avec son roman Trente arpents. Il meurt le 4 avril 1960[15].

Redécouverte

modifier

Laberge est redécouvert dans les années 1950 par Gilles Marcotte. La critique littéraire de la Révolution tranquille fait de lui un des meilleurs romanciers canadiens. Gérard Bessette publie son anthologie en 1963.

L'Université d'Ottawa a un fonds Albert-Laberge. En 1988 sort un film sur la vie de Albert Laberge. Lamento pour un homme de lettres est réalisé par Pierre Jutras et le rôle de Laberge est interprété par Gilbert Sicotte.

Le fonds d'archives d'Albert Laberge est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[16].

Œuvres

modifier
  • La Scouine (1918)

Recueils de nouvelles

modifier
  • Visages de la vie et de la mort (1936)
  • Scènes de chaque jour (1942)
  • La Fin du voyage (1942)
  • Le Destin des hommes (1950)
  • Fin de roman (1951)
  • Images de la vie (1952)
  • Le Dernier Souper (1953)

Prose poétique

modifier
  • Quand chantait la cigale (1936)
  • Hymnes à la terre (1954)

Autres ouvrages

modifier
  • Peintres et écrivains d'hier et d'aujourd'hui (1938)
  • Journalistes, écrivains, artistes (1945)
  • Charles DeBelle, peintre-poète (1949)
  • Propos sur nos écrivains (1954)

Notes et références

modifier
  1. a et b Jacques Beaudet, Albert Laberge: sa vie et son oeuvre, Ottawa, Éditions de l'Université d'Ottawa, , 182 p., p. 9-10
  2. Brunet, 1969, p. 14
  3. Paul Wyczynski et al., Albert Laberge, 1871-1960: Charles Gill, 1871-1918, Ottawa, Bibliothèque Nationale du Canada, , 84 p., p. 28
  4. Wyczynski et al., 1971, p. 28
  5. Brunet, 1969, p. 25
  6. Brunet, 1969, p. 15
  7. Brunet, 1969, p. 17
  8. Brunet, 1969, p. 23
  9. Mandements, lettres pastorales et autres documents publiés dans le diocèse de Montréal depuis son érection, Montréal, Arbour & Dupont, imprimeurs de l’archevêché, 1914, t. 14, p. 311-314, cité dans Paul Wyczynski, « Introduction » dans Albert Laberge, La Scouine, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Bibliothèque du Nouveau Monde », 1986, p. 30-31.
  10. Germain Beaulieu, Nos immortels, Montréal, Éditions Albert Lévesque, 1931, p. 115-116, cité dans Daniel Chartier, « Les demi-civilisés. Le succès au détour de la censure », dans L'émergence des classiques, sous la dir. de Daniel Chartier,. Montréal, Fides, coll. «Nouvelles études québécoises», 2000, p. 205
  11. Brunet, 1969, p. 24
  12. « Institut canadien de Montréal », Wikipédia,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Caroline Loranger, « « Allez donc m’cri ane tasse d’eau » : le malaise créé par l’introduction de la langue orale dans les textes d’Albert Laberge », Continents manuscrits, no 2,‎ (ISSN 2275-1742, DOI 10.4000/coma.305, lire en ligne, consulté le )
  14. Maurice Lebel, « Albert Laberge (1871-1960) et ses "Hymnes à la terre" (1955) », Modern Language Studies, vol. 6, no 2,‎ , p. 22–37 (DOI 10.2307/3194610, lire en ligne, consulté le )
  15. Beaudet, 2969, p. 27
  16. Fonds Albert Laberge (MSS417) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Liens externes

modifier