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Bataille d'Albulena
Description de cette image, également commentée ci-après
Représentation de l'assaut sur le camp ottoman, 1539, Venise
Informations générales
Date 2 septembre 1457
Lieu sud de Laç
Issue Victoire Albanaise
Belligérants
Ligue de Lezha Empire Ottoman
Commandants
Skanderbeg
Gojko Balšić
Ivan Strez Balšić
Gjinia Aleksi Lleshi
Lekë Dukagjini
Nicholas Pal Dukagjini
Pal Dukagjini
Vrana Konti
Ishak Bey Hranić
Hamza Kastrioti
Forces en présence
8 000 à 10 000 hommes 50 000 à 80 000 hommes
Pertes
mineures 15 000 morts et 15 000 prisonniers

Guerre Albano-Ottomane (1432 - 1479)

La bataille d'Albulena (en albanais : Beteja e Albulenës) aussi appelée parfois bataille de Ujëbardha eut lieu le 2 septembre 1457 et a opposée les forces albanaises de la ligue de Lezha commandées par Skanderbeg et les Ottomans commandés par Ishak Bey Hranić et le neveu de Skanderbeg Hamza Kastrioti. Cette bataille eut lieu au sud de la ville de Laç dans le centre nord de l'actuelle Albanie. Les forces ottomanes furent attaquées par surprise et subirent de lourdes pertes, tandis que les troupes de Skanderberg ne subirent que des pertes mineures. Cette bataille est un élément central de la résistance Albanaise contre l'envahisseur ottoman, et reste encore de nos jours dans la mémoire collective Albanaise[1].

Contexte

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Carte du sud est de l'Europe et de l'Asie mineure en 1355.
 
Carte du sud est de l'Europe et de l'Asie mineure en 1450

Depuis plusieurs siècles l'empire byzantin est entré dans une phase de lent déclin qui est arrivé à son terme lors du XVe siècle[2]. Cette période voit l'émergence d'une nouvelle puissance prépondérante l'empire ottoman[3]. Venus d'Asie centrale, des rives de la Mer Caspienne, les Turcs vont conquérir l'Anatolie au dépend de l'empire byzantin installé sur ces terres depuis des centaines d'années[3],[4],[5]. Les croisades vont ralentir le phénomène d'expansion vers l'ouest, mais leur disparition au Levant, n'aura que retardée se phénomène[6]. En 1299 Osman Ier fonde l'empire ottoman au nord ouest de l'actuelle Turquie dans la partie asiatique de l'actuelle Région de Marmara[7]. L'empire ottoman remplace la dynastie Seldjoukides qui avait dans cette même région fondés le Sultanat de Roum qui disparaît en 1308[7]. Le territoire de l'actuel Albanie est quand à lui passé sous plusieurs souveraineté, celle de l'empire byzantin, puis de l'empire serbe et à partir du XIVe siècle de petites principautés[8],[9]. Au milieu du XIVe siècle, les ottomans vont s'installer dans la péninsule Balkanique[3]. Sous le règne d'Orhan les ottomans grâce à la prise de Gallipoli vont devenir maîtres du détroit des Dardanelles[10]. Les ottomans au fur et à mesure du temps s'implante en Europe ce qui inquiète fortement les royaumes d'Europe qui réunirent de nouvelles croisades à l'initiative des rois de Hongrie[11],[12]. En 1396 le sultan Bayezid Ier battu les croisés lors de la bataille de Nicopolis et intégra à l'empire ottoman le royaume de Bulgarie[12],[13]. La péninsule Balkanique était fortement fragmenté à cette époque suite à la dislocation de l'empire ottoman, a l'éclatement de l'empire serbe qui donna naissance à la Principauté de Serbie, puis au Despotat de Serbie qui deviendra vassal de l'empire ottoman[10],[14],[15]. La prise de possession rapide des territoires byzantin vont amener les ottomans à pousser leur avantage dans les territoires slaves[10]. L'époque est celle de la Guerre de Cent Ans qui embrase l'ouest du continent européen, la France qui lors des croisades au Levant avait donnée un grand nombre de croisés est empêtrée dans cette guerre et concentre ses forces dans la lutte contre le royaume d'Angleterre[16]. En France c'est surtout les ducs de Bourgogne qui vont s'y intéresser plus que les rois de France[17]. Ainsi le Maréchal de France Jean II Le Meingre qui commande les Français à la Bataille d'Azincourt était vétéran de la bataille de Nicopolis[18]. Se sont en réalité surtout les états riverains de l'empire ottoman, parmi eux le royaume de Hongrie de la dynastie des Jagellon, mais aussi la principauté de Valachie de la famille des Drăculea, le duché de Naxos, la république de Venise et bien entendu l'empire byzantin qui vont combattre les ottomans[19],[20],[21].

La situation de l'Albanie

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Carte des offensives du Despotat de Serbie (1) et de la République de Venise (2) au nord de l'Albanie et au sud du Monténégro entre 1421 et 1423.
 
Gjergj Kastrioti dit Skanderbeg.

Les ottomans avait déjà en partie vassalisés ce qui constitue aujourd'hui l'Albanie, mais suite à la défaite de Bayezid Ier accompagné d'alliés Serbes et Albanais contre les troupes de Tamerlan lors de la Bataille d'Ankara, le contrôle de l'empire ottoman se fit moins important sur l'ouest des Balkans[7],[10],[22]. La côte de l'Albanie et surtout les centres commerciaux étaient contrôlés par la république de Venise qui fonda en 1392 l'Albanie vénitienne qui s'étendait sur les actuels Albanie et Monténégro[23]. La sortie des affaires Albanaises du fait de la défaite ottomane détermina Konstantin Balšić à s'emparer de la ville de Durrës qui était alors une possession vénitienne qui resta aux mains de la sérénissime jusqu'en 1479[24]. Konstantin Balšić fût exécuté par les vénitiens ce qui permis à la famille Kastrioti de pouvoir consolider sa position et essaya de s'étendre vers les zones côtières occupé par la sérénissime[24]. La sérénissime passa un accord avec Gjon Kastrioti père du célèbre Skanderberg, pour faire contrepoids à la puissance Ottomane, il devint vénitien en 1413 avec ses héritiers[24]. Mais en 1415 les domaines du clan Kastrioti devinrent vassals de l'empire Ottoman, mais malgré cela entre 1415 et 1417 Gjon Kastrioti garda de bonne relations avec la république[22]. Par la suite le clan Kastrioti s'allia au despote Serbe Stefan Lazarević qui était aussi un vassal de l'empire ottoman[22]. Les relations entre Gjon Kastrioti et la république se détériorèrent qu'à partir de 1419 quand la sérénissime tenta de soudoyer les Kastrioti et la famille Dukagjini pour attaquer la principauté de Zeta qui occupe le territoire de l'actuel Monténégro et notamment sa capitale Podgorica[22]. En 1421 le despote de Serbie pris possession de la principauté qui appartenait à Balša III, ce qui ne fut pas reconnu par la sérénissime et ils occupèrent la côte jusqu'à Drisht dans le nord de l'actuel Albanie non loin du Lac de Shkodër[22]. Une guerre débute entre le Despotat de Serbie et la République de Venise autour du Lac de Shkodër et dura d'août 1421 à 1423[22]. En janvier 1423 la république se tourna à nouveau vers le clan Kastrioti en espérant que celui-ci accepte d'entrer en guerre contre le Despotat de Serbie, mais bien que l'amiral vénitien Francesco Bembo de l'argent aux Kastrioti, aux Dukagjini ainsi que Koja Zaharia, ils refusèrent[22]. Du fait du statut de vassal de l'empire ottoman, le clan Kastrioti du envoyer à la cours ottomane des otages, ce fût le cas de Gjergj Kastrioti qui en 1413 fût envoyé avec ses frères à la cour du sultan Mehmed Ier et celui-ci participa aux campagne militaire ottomane et en 1428 son père Gjon Kastrioti du présenter des excuse auprès du Sénat de Venise pour la participation de son fils dans des guerres contre les chrétiens[22],[25]. De leur côté les ottomans eux aussi demandait un soutiens militaire de la famille Kastrioti, depuis 1422 ceux-ci assiégeaient la ville de Thessalonique, qui en 1423 avait été cédé par la maison Paléologue à la sérénissime, depuis l'empire souhaitait que ses vassaux albanais attaquent les possessions de la république de Venise sur les côte de l'Adriatique, face au refus Mourad II fit envahir les terres de la famille Kastrioti en 1430[2],[10],[22],[25]. De son côté Gjergj Kastrioti s'imposa comme l'un des plus grand chef de guerre ottomans en se battant contre les Byzantins, les Syriens et les Perses.

Liens externes

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  1. (en) « The Battle of Albulena: 560 years since Skanderbeg's unusual victory », sur Telegrafi, (consulté le )
  2. a et b (en) Donald MacGillivray Nicol, The Last Centuries of Byzantium, 1261-1453, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 978-0521439916), partie 2, chapitre 7, pages 107 - 122
  3. a b et c Öney Gönül, Bulut Lale, Daş Ertan et Demir Aydoğan, Genèse de l’Art Ottoman: L'Héritage des Émirs, Museum With No Frontiers, MWNF (Museum Ohne Grenzen), (ISBN 978-3-902782-43-4, lire en ligne)
  4. Éric Limousin, 100 fiches d'histoire du Moyen Âge: Byzance et le monde musulman, Editions Bréal, (ISBN 978-2-7495-0558-9, lire en ligne)
  5. Albert Failler, « Elizabeth Zachariadou (Éd.), The Ottoman Emirate (1300-1389). Halcyon Days in Crete I. A Symposium held in Rethymnon, 11-13 January 1991 », Revue des études byzantines, vol. 53, no 1,‎ , p. 398–399 (lire en ligne, consulté le )
  6. Paul Lemerle, Histoire de Byzance, Paris, PUF, , 130 p. (ISBN 213045545X), p. 120 - 123
  7. a b et c (en) Stanford Jay Shaw et Ezel Kural Shaw, History of the Ottoman Empire and Modern Turkey, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-29163-7, lire en ligne)
  8. (en) Noel Malcolm, Kosovo: a Short History, Pan, , 546 p. (ISBN 978-1509893591)
  9. Serge Métais, Histoire des Albanais, des Illyriens à l'indépendance du Kosovo, Paris, Fayard, , 464 p. (ISBN 9782213628943)
  10. a b c d et e Robert Mantran, Histoire de l'Empire Ottoman, Paris, Fayard, , 810 p. (ISBN 978-2213019567)
  11. Matei Cazacu, Dracula, de l'empaleur Vlad III à l'empereur des vampires, Paris, Tallandier, , 512 p. (ISBN 9791021044371)
  12. a et b (en) Norman Housley, Documents on the Later Crusades, 1274-1580, New-York, Trans, , 224 p. (ISBN 978-0333485590)
  13. (en) Sami A. Hanna, Medieval and Middle Eastern Studies in Honor of Aziz Suryal Atiya, BRILL, (ISBN 978-90-04-61298-3, lire en ligne)
  14. Dušan Bataković, Histoire du peuple Serbe, Lausanne, Editions l'Age d'Homme, , 386 p. (ISBN 978-2825119587, lire en ligne)
  15. Radovan Samardžic, « Le destin d'un peuple : les Serbes du XIVe au XIXe siècle », Revue des Études Slaves, vol. 56, no 3,‎ , p. 345–361 (DOI 10.3406/slave.1984.5419, lire en ligne, consulté le )
  16. Jean Favier, La guerre de Cent Ans, Paris, Pluriel, , 672 p. (ISBN 9782818505533)
  17. (nl) Bart Van Loo, De Bourgondiërs. Aartsvaders van de Lage Landen, Kapellen, De Bezige Bij, , 864 p. (ISBN 978-9403132785)
  18. « Jean II le Meingre, dit Boucicaut (1366-1421) : étude d'une biographie héroïque (Genève : Droz, 1988 ; in-8°, 229 pages [Publications romanes et françaises, CLXXXIV]). », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 148, no 1,‎ , p. 203–204 (lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « Jagiellon dynasty | Polish-Lithuanian Union, Royal Lineage & Legacy | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
  20. « L’Europe centrale sous le règne des rois Jagellons (1386-1572) », sur Radio Prague International, (consulté le )
  21. Georges Bernage, « Le duché de Naxos 1207 - 1572 », revue scientifique, Saint-Martin-des-Entrées, Editions Heimdal, moyen Age no 136,‎ , p. 22 - 47
  22. a b c d e f g h et i (en) John V. A. Fine (jr.) et John Van Antwerp Fine, The Late Medieval Balkans: A Critical Survey from the Late Twelfth Century to the Ottoman Conquest, University of Michigan Press, (ISBN 978-0-472-08260-5, lire en ligne)
  23. Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang, Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang, vol. 1, Paris, Librairie Hachette, (lire en ligne), p. 34
  24. a b et c (it) « Scanderberg tra storia e storiografia. », sur thesis.unipd.it (consulté le )
  25. a et b (en) Robert Elsie, Historical Dictionary of Albania, Scarecrow Press, (ISBN 978-0-8108-7380-3, lire en ligne)