Utilisateur:Petite Poissonne/Brouillon

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Introduction

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La saponification à froid est une technique de saponification à température ambiante, basée sur l’alliance entre une base forte et un corps gras soluble dans l’eau. Cette technique se distingue de la saponification à chaud car elle est moins polluante, et produit naturellement de la glycérine en quantité, qui donne au savon des propriétés adoucissantes et nourrissantes pour la peau.

Histoire de la saponification à froid

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Étymologie

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Le mot « Savon » vient de « Sepe » en langue germanique, et de « Sebum » en Latin, qui signifie « Suif », une graisse animale utilisée pour la fabrication du savon. Devient « Sapoum » en langue provençale, puis « Sapon » chez les Grecs. On trouve aussi une mention du mot « Sapia », en Germanique, qui apparaît pour la première fois dans l’ancienne Encyclopédie Naturalis Historia, de Pline l’Ancien. [1]

Pré-histoire

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Il est difficile de dater l’apparition des premières traces de savon. Des chercheurs pré-historiens ont trouvé lors de fouilles des mélanges de graisses animales fondues, de cendre et d’eau, s’apparentant comme les premières formes du savon. [2]

Les premières mentions datées du savon apparaissent sur des plaques d’argiles écrites en Sumérien datant de -2500 ans avant J.-C., retrouvées en Mésopotamie, à Babylone. Il est alors mention d’une pâte composée d’eau, d’huiles et d’alcali provenant de cendres végétales.

Antiquité

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Dans l’Antiquité, on trouve également des traces de nitre, qui était utilisé comme base forte pour fabriquer du savon. Selon des écrits Antiques sacrés, une savonnerie aurait été découverte dans les ruines de Pompei (qui fut détruite en 79 après J.-C.), avec des traces de savon très bien conservées. C’est la plus ancienne savonnerie connue de nos jours. [1]

Gaulle et empire Romain

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Dans son Encyclopedia Naturalis Historia, écrite en 77-78 après J.-C., Pline l’Ancien rend aux Gaulois l’invention du savon, « Cepo Galiarus », que ceux-ci utilisaient pour éclaircir leurs cheveux, composé de suif de chèvre et de cendres de hêtre. On suppose les débuts de sa fabrication dans les colonies méditerranéennes conquises par César, notamment à Marseille, où l’industrie et les arts se développèrent rapidement sous la volonté romaine. Ce produit était alors réservée à la consommation de César.

Le savon Gaulois était aussi appelé « écume batave » ou « écume caustique », et était utilisé comme lessive dans les tanneries d’abord, puis plus tard pour l’hygiène corporelle et pour se protéger des maladies.

Avant l’apparition du savon, les Romains utilisaient de l’urine mélangée à de l’ammoniaque, qui donnait une matière lavante s’apparentant à du savon blanc. [1]

VIIe et VIIIe siècle

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Au VIIe et VIIIe siècle, le technique de fabrication du savon s’étend en Europe, notamment sur les côtes méditerranéennes. Elle parvient aux pays Arabes, qui reprennent la technique en ajoutant de la chaux au sel, et remplaçant les graisses animales par de l’huile d’olive. La chaux est appelée « al-kali » par les Arabes (qui se traduit par « cendre de la plante à soude»), qui donnera le mot « alcali » désignant les bases fortes contenues naturellement dans certaines plantes et algues maritimes.

Avant la démocratisation du savon bien plus tard, au XVe, on utilisait aussi des poudres végétales ou des argiles, et des huiles pour se nettoyer.

On estime au XIIe l’apparition des premières savonneries. Les savonneries les plus anciennes restent les savonneries des tanneries des salaisons. Le premier artisan savonnier connu à Marseille est Crescas Davin en 1371, mais on trouve des mentions de savonniers dès 800 après J.-C. dans des textes de Charlemagne, pour qui la plupart des produit lui étaient destinés alors.

XVIIe et XVIIIe siècle

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En 1688, Louis XIV écrit un édit définissant les techniques traditionnelles de saponification : cuisson en chaudron, utilisation d’huile d’olive pure (72 % minimum), fabrication locale.

Le nombre de fabriques savonnières à Marseille explose entre le XVIIe et le XIXe, qui produit 180 000 tonnes de savon en 1913.

L’utilisation du savon est modérée au Moyen Age, car l’eau était considérée comme vecteur de maladies et d’infections telles que la peste. On préférait alors les poudres et les parfums. Il faut attendre le XVIIIe pour que le savon redevienne d’usage fréquent. [3]

La saponification à froid se développe très vite du XVIIe au XIXe, comme procédé de fabrication lente qui ne nécessite pas d’être chauffé de longues heures. Les graisses animales sont remplacées par des huiles végétales.

Au XVIIe siècle, Marseille devient la ville centrale de fabrication du savon en France, mais aussi pour l’Espagne et l’Italie, car la région rassemble tous les éléments de fabrication : sel de mer, alcali des plantes maritimes, grand air qui accélère le séchage des pâtes. L’Italie et l’Espagne accordent des terres et d’autres biens nécessaires à la conservation et la prospérité de la ville de Marseille en échange de sa distribution de savon.

La consommation de savon se démocratise, la demande augmente fortement et devient difficile à satisfaire pour la seule ville de Marseille. La Provence ne suffit plus à fournir des huiles en quantité suffisante, qu’on commence à aller cherche en Afrique, en Grèce et en Italie. La soude doit également être importée de Sicille, Romagne et Espagne.

Premières recherches majeures

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En 1793, Nicolas Leblanc fabrique de la soude caustique à partir de sel de cuisine, rendant sa fabrication plus facile et participant à la démocratisation de ce produit. La soude donne une consistance plus souple au savon qui nuance la dureté presque cassante rendue par l’huile d’olive.

En 1823, Michel-Eugène Chevreul décompose le savon pour la première fois, et publie son Traîté sur les corps gras d’origine animale. Ses recherches font beaucoup avancer la connaissance des techniques de saponification. Il décompose plusieurs espèces de savons et découvre notamment différents types de corps gras : margariques, oléiques, stéariques. Il identifie également la formation de la glycérine, qui reste en dissolution dans l’eau. [4]

XIXe et XXe siècle

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Au XIXe siècle, la colonisation participe aussi à remplacer l’huile d’olive par des huiles moins chères comme l’huile de coprah (noix de coco) et l’huile de palme, produisant des savons de qualité moindre.

La consommation de savon devient de plus en plus répandue au XIXe en Europe, notamment grâce aux modes hygiénistes, qui rendent les bains plus fréquents. On l’emploie pour nettoyer les toile de coton, textile peu cher ramenée par les Colombs, qui se démocratise et remplace rapidement des autres textiles.

La demande est très forte au début du XXe siècle. Puis la Première Guerre Mondiale éclate et la consommation diminue drastiquement : le prix des huiles augmentent fortement car le produit se raréfie, la soude ne plus voyage aussi facilement qu’avant entre les pays. Le savon fuit les fronts de guerre présents à Marseille et se réfugie momentanément en Italie et en Espagne, côtes moins touchées par la guerre. Marseille risque alors de perdre son savoir-faire, mais ces nouvelles terres de fabrication représentent des environnements moins favorables à la fabrication du savon, qui revient vite à Marseille à la fin de la guerre.

Savon de Castille

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Trois savons particuliers se distinguent : le savon de Marseille (fabriqué à base d’huile d’olive), le savon d’Alep (fabriqué à base d’huile de Laurier), et le savon de Castille. Ce dernier, originaire de la ville de Castille en Espagne, est aussi appelé « sapo castilliensis » (« savon castillan »), ou « sapo hispaniesis (« savon hispanique »). Il est fabriqué à froid, exclusivement à base d’’huile d’olive. Les dates exactes de ses première utilisations sont imprécises, mais on en trouvait déjà en Espagne dès le Ie siècle après J.-C., aux alentours de 300-325. Sa fabrication est lente, il produit une mousse plus onctueuse et attaque moins la peau. Le savon de Castille reste pendant longtemps un produit luxueux réservé aux classes bourgeoises.

Son appellation n’étant pas protégée, comme celle du savon de Marseille, elle est aujourd’hui souvent abusée.

Logos vectorisés SAF

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En 2011, l’ADNS[5] (Association Des Nouveaux Savonniers) crée un logo vectorisé SAF (Saponification A Froid) permettant de distinguer, par une appellation protégée, les savons dont la fabrication est garantie à froid. Ce logo permet de protéger et valoriser le savoir-faire des artisans savonniers tout en promouvant les valeurs éthiques et écologiques de la technique.

L’obtention du logo vectorisé SAF se fait sur une demande et une adhésion à l’ADNS. Il permet de protéger la technique de la saponification à froid, de contrôler son appellation et de favoriser l’installation de nouveaux artisans.

Les engagements de l'ADNS :

-Améliorer les formations à la saponification à froid afin de valoriser la technique

-Mettre à disposition sur son site internet une documentation professionnelle afin de faire avancer la recherche[6]

-Défendre une action à petite échelle rendue accessible au grand public

-Promouvoir des valeurs durables et équitables dans la fabrication raisonnée de cosmétiques

-Être transparent quand à la Charte qui régule le logo vectorisé SAF

-Mettre en relation ses adhérents et leur donner un rôle d’acteurs dans la valorisation de la technique

  1. a b et c Encyclopédie Méthodique, Ou Par Ordre De Matieres: Par Une Société De Gens De Lettres, De Savants Et D'Artistes : Précédée d'un Vocabulaire universel, servant de Table pour tout l'Ouvrage, ornée des Portraits de MM. Diderot et D'Alembert, premiers Éditeurs de l'Encyclopédie. Manufactures Et Arts ; T. 4 : Contenant: Le Dictionnaire Des Teintures ..., Le Traité Des Huiles ..., Le Traité Des Savons, Panckoucke, (lire en ligne)
  2. Leanne Chevallier, Je crée mes savons au naturel L'art de la savonnerie à froid, Terre Vivante, , 119 p. (ISBN 9-782360-980079)
  3. « Bibliothèque patrimoniale numérique > La saponisation », sur patrimoine.ensam.eu (consulté le )
  4. Michel Eugène Chevreul, Recherches chimiques sur les corps gras d'origine animale, Levrault, (lire en ligne)
  5. « ASSOCIATION DES NOUVEAUX SAVONNIERS - Les nouveaux pionniers d'une savonnerie raisonnée... », sur ASSOCIATION DES NOUVEAUX SAVONNIERS (consulté le )
  6. « Bulletins ADNS », sur ASSOCIATION DES NOUVEAUX SAVONNIERS (consulté le )