Utilisateur:Peb45/Luigi Bagutti

Peb45/Luigi Bagutti
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Luigi Bagutti, né vers 1778, peut-être à Lugano, et mort en un lieu inconnu vers 1835, est un architecte tessinois qui a oeuvré en Suisse romande.

Biographie modifier

Issu d’une famille originaire de Rovio au Tessin, Luigi Bagutti, qui affirme avoir obtenu des prix « dans les principales académies d’Italie », n’est en tout cas pas inscrit comme étudiant dans les académies les plus proches, à Parme ou à Milan. Il épouse Catarina Zanella et vers 1818, à l’âge de quarante ans, vient s’établir à Genève, sans doute à l’instigation du banquier Jacques Mirabaud. Il gagne en 1820 un prix pour un projet de maison de force à Genève, participe avec succès à trois concours plus le musée Rath dans cette même ville, mais ces plans ne sont pas exécutés. En revanche, il a l’occasion de contribuer activement à la construction de plusieurs bâtiments majeurs de la région genevoise et sur la Côte vaudoise. Il vit à Genève en tout cas jusqu’en 1829[1].

Il construit ainsi à Pregny la prestigieuse villa Saladin de Lubières (1822-1825)[2], démolie en 1857 pour être remplacée par le château Rothschild. A Carouge, il dote l’église catholique de son chœur et transept actuels, puis élabore pour cette même ville un projet de marché couvert. On peut sans doute lui attribuer, dans la région genevoise, les maisons de campagne de Montriant (1826) au Grand-Saconnex[3], Le Bocage (1823-1824)[4], la maison Mellerio (Promenade Saint-Antoine 20 à Genève)[5].

Dans le canton de Vaud, il réalise à Lausanne le remarquable aménagement intérieur de la villa Mon-Repos, pour le financier Vincent Perdonnet[6]. ainsi que la surélévation de la maison de campagne de Vernand-Bois-Genoud (1826-1827)[7] et l’on peut lui attribuer les maisons des cousins Delessert, à savoir à Lausanne, Bellefontaine (1828)[8] et à Bursinel la Villa Choisi[9]. Par ailleurs, on lui doit l’agrandissement de la campagne de Beaulieu à Gilly près de Rolle, la maison d’été du financier genevois Jean-Gabriel Eynard, demeure caractérisée par une suite de grandes baies serliennes[10]. Bagutti n’est sans doute pas étranger non plus à la construction de Bellerive à Rolle (1827-1828) [11], ainsi qu'à la transformation de l’Oujonnet à Bursinel, avec une participation sans doute de Jean-Pierre Noblet[12]. Son nom a parfois été évoqué en relation avec la construction de la villa néo-palladienne de La Gordanne (1803), à Perroy, mais cette hypothèse est impossible pour des raisons chronologiques. En revanche, Bagutti a bien dessiné en 1828 un projet (non réalisé) d’église cylindrique pour Monthey[13], dont le plan se réfère lui aussi au grand modèle du Panthéon[14].

Attiré par le mouvement philhéllène sous l’influence de Jean-Gabriel Eynard, Bagutti projette en 1828 de partir pour la Grèce en 1828, mais retarde ce voyage pour raisons de santé et participe encore en 1829, à Genève, à un concours pour la construction de l’hôtel des Bergues. On perd ensuite sa trace[15].

Bibliographie modifier

  • Marcel Grandjean, Les monuments d’art et d’histoire du canton de Vaud IV. Lausanne, villages, hameaux et maisons de l'ancienne campagne lausannoise, vol. III, Bâle, Éditions Birkhäuser, coll. « Les monuments d'art et d'histoire de la Suisse, 71 », , 415 p. (ISBN 3-7643-1208-4), ●●●
  • Paul Bissegger, Entre Arcadie et Panthéon. Grandes demeures néoclassiques aux environs de Rolle, Bibliothèque historique vaudoise, coll. « Bibliothèque historique vaudoise 121 », (ISBN 2-88454-121-7).
  • Isabelle Rucki, Dorothee Huber (ed.), Architektenlexikon der Schweiz 19./20. Jahrhundert, Birkhäuser Verlag, (ISBN 3-7643-5261-2), p. 35-36.
  • Leila El-Wakil, Bâti la campagne : Genève 1800-1860, vol. I, Genève, Georg, coll. « Collection Art public », , 319 p. (ISBN 2-8257-0157-2).
  • Leila El-Wakil, Bâti la campagne : Genève 1800-1860. Catalogue, vol. II, Genève, Georg, coll. « Collection Art public », , 306 p. (ISBN 2-8257-0188-2).


Liens externes modifier

Paul Bissegger, « Bagutti, Luigi » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .

Références modifier

  1. Rucki 1998, p. 35-36
  2. El-Wakil 1988, p. 213-219
  3. El-Wakil 1989, p. 161-162
  4. El-Wakil 1989, p. 68-70
  5. Bissegger 2001, p. 388-393
  6. Grandjean 1981, p. 232-255
  7. Grandjean 1981, p. 292-296
  8. Grandjean 1981, p. 277-278
  9. Bissegger 2001, p. 329-352
  10. Bissegger 2001, p. 283-294
  11. Bissegger 2001, p. 359-366
  12. Bissegger 2001, p. 351-358
  13. May Rivier, L'église paroissiale de Monthey et la cure, vol. 57/570, Berne, coll. « Guides de monuments suisses SHAS », , 30 p. (ISBN 3-85782-570-7), p. 7
  14. Bissegger 2001, p. 388-393
  15. Bissegger 2001, p. 388-393