Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Boethusiens
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Les Boéthusiens sont les membres d'un mouvement juif qui selon une hypothèse hautement probable sont associés avec les membres de la famille sacerdotale issue de la nomination de Simon Boëthos par Hérode le Grand. Le mouvement semble exister jusqu'à la destruction du Temple de Jérusalem en 70. Il semble lié aux Saducéens.
Origine de la faille sacerdotale
modifierSimon, fils de Boethus d'Alexandrie - ou, selon d'autres sources Boethus lui-même -, a été désigné Grand-prêtre juif aux alentours des années 25 ou 24 avant J.-C., par Hérode le Grand, pour que son mariage avec Mariamne, fille de Boethus ne puisse pas être considéré comme une mésalliance[1].
Origines selon le Talmud
modifierLes Boëthos
modifierSimon, fils de Boethus d'Alexandrie - ou, selon d'autres sources Boethus lui-même -, a été désigné Grand-prêtre juif aux alentours des années 25 ou 24 avant J.-C., par Hérode le Grand, pour que son mariage avec Mariamne, fille de Boethus ne puisse pas être considéré comme une mésalliance[1].
La famille de Boethus produisit les grand-prêtres suivants:
- Simon, fils de Boethus ou Boethus lui-même (24-5 avant J.-C.)[1] ;
- Joazar, fils de Boethus (4 avant J.-C. et avant 6 après J.-C.), impopulaire et un défenseur de la légalité du recensement romain[2]
- Eléazar, fils de Boethus (4-3 avant J.-C.)[3], attesté dans le texte mandéen Sidra d-Yahia ;
- Simon Cantheras, fils de Boethus (41-42 après J.-C.)[4] ;
- Elioneus, fils de Simon Cantheras (43-44 après J.-C.)[5] ;
- Josué ben Gamla (ou Joshua) ou Jésus de Gamala (64 après J.-C.), dont l'épouse Martha appartenait à la maison Boethusienne[6].
La haine des pharisiens vers cette grande famille sacerdotale est indiquée par les paroles du tanna Abba Saul ben Baṭnit, qui vivait vers l'an 40 à Jérusalem[7].
- «(…) Malheur sur moi à cause de la maison de Hanin [Hanan] ! Malheur sur moi à cause de leurs conciliabules (…) Ils sont grands prêtres, leurs fils sont trésoriers, leurs gendres administrateurs et leurs esclaves frappent le peuple à coups de bâton.»
- «Malheur à la maison de Boéthos, avec ses massues ! malheur à la maison d’Anan, avec ses sifflements de vipères ! malheur à la maison de Kathras, avec ses fautes de plume ! malheur à la maison de Phiabi, avec ses coups de poing ! Ils sont grands prêtres ; leurs fils sont trésoriers, leurs gendres porte-clefs du temple, et leurs esclaves frappent le peuple à coups de bâton…[8]».
Il faut surtout remarquer que dans la seconde citation «la maison de Boethus » est en tête de la liste des familles sacerdotales pécheresses et méchantes qui sont énumérés par Abba.
Par ailleurs, Hérode, fils de Mariamne II, petit-fils de Simon Boëthos était le premier mari de la célèbre Hérodiade que celle-ci répudie pour épouser Hérode Antipas, au grand scandale de ses contemporains. Un épisode raconté dans les évangiles synoptiques[9],[10],[11].
Notes
modifier- Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XV. 9, § 3; XIX. 6, § 2.
- Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII. 1, § 1.
- Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII. 13, § 1.
- Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX. 6, § 2.
- Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX. VIII, § 1, (342).
- Yeb. vi. 4.
- Pes. 57a; Tosef., Men. xii. 23.
- Talmud de Babylone, Mishna Pessahim 4, page 57a
- Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 219.
- Harold Hoehner (en), Herod Antipas: A Contemporary of Jesus Christ (Zondervan, 1983), page 132 - 134.
- Voir aussi, par exemple: E. Mary Smallwood, "Behind the New Testament", Greece & Rome, Second Series, Vol. 17, No. 1 (Apr., 1970), pp. 81-99
Sources
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Boethusians » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
modifierQuelques sources
modifier- Lawrence H. Schiffman, From Text to Tradition: A History of Second Temple and Rabbinic Judaism, p. 111s
- Article Boethusian de la Britannica
- trad. auto de l'article wp en hébreu
- en:Boethusians article wp en anglais
- Jacqueline Genot-Bismuth, Le Scénario de Damas, Jérusalem hellénisée et les origines de l'Essénisme, 1998, sur persée (calendrier liturgique au temps d'Alkime, maître de justice (Yosé ben Yo'ezer) tué en -159 à la suite du conflit avec Alkime (trvx de C. Rabin), les bayetosim deviennent les Boethusiens, « que l'on connaît encore par l'hérésiologie chrétienne »)
- Pas référent, mais intéressant
- Sigalit Ben-Zion, A Roadmap to the Heavens: An Anthropological Study of Hegemony Among Priests ...
- Richard Kalmin, Jewish Babylonia between Persia and Roman Palestine
- en:Shaye J. D. Cohen (prof. de litt. & philosoph. hébraïques (Harvard), formation d'historien antique (Columbia) et rabbin), The Significance of Yavneh and Other Essays in Jewish Hellenism
- Paul Heger, [1] (calendriers et date de l'Omer) [présentation par Jean-Daniel Dubois]
- Esséniens
- Siegfried Wagner, Die Essener in der wissenschafllichen Diskussion von Ausgang des 18, 1963, Analyse et compte-rendu par Jean Hadot, Revue de l'histoire des religions, Numéro 163-1 (Historique de la mode des esséniens, reprise de mode au XVIIIe siècle, puis état de la recherche en 1963)
- La suite est à voir
Shiffman
modifierPour Shiffman, les Boéthusiens sont des alliés très proches des Sadducéens. Il indique que la naissance de ce mouvement en -24 n'est pas du tout prouvée[1].
Pour lui, la dispute centrale qui oppose les Boethusiens aux Pharisiens porte sur des questions de calendrier[1]. Il cite la question de la date du décompte de l'Omer qui pour les Boethusiens devait avoir lieu un dimanche, au lieu du deuxième jour après Pâque, en accord avec le Lévitique (23, 11) qui dit « le lendemain du Shabbat »[1]. Il émet l'hypothèse que pour que la fête soit observé le bon jour de la semaine, ils adoptèrent « un calendrier qui, comme celui connu par par les Manuscrits de la mer Morte et le livre pseudépigraphe des Jubilés[2], était fondé à la fois sur des mois solaires et des années solaires[1]. » Suivant ce calendrier, la fête de Shavouot (la Pentecôte) tombait toujours un dimanche[3]. Ce point de vue et ce calendrier n'aurait jamais été adopté par les Pharisiens[4]. Pour Schiffman, une ramification issue des Sadducéens a joué un rôle de premier plan dans la formation de la secte de la mer Morte[4].
Cependant, en effectuant certains parallèles avec les manuscrits de la mer Morte, Lawrence H. Schiffman estime que l'origine du mouvement pourrait être largement antérieure à la désignation de Simon ben Boethus comme grand prêtre par Hérode le Grand[5] (c. -24).
Dans le Talmud
modifierN'accumulez pas des trésors sur la terre pour vous-même, où corrompent vermine et rouille et où les voleurs percent et dérobent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la vermine ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne facturent pas, ni ne percent ou ne dérobent. (Mat. VI, 19-20)
Martha Boethus
modifierD'après le professeur Eisenmann, le Talmud parle amplement de Martha Boëthus, mais aussi plus rarement d'une Myriam Boëthus. D'après lui, ce nom de Myriam serait parfois substitué à celui de Martha. « Eisenman explique que cette confusion des noms interviendrait, parce que ces deux filles de Simon Boëthus étaient en fait les mêmes que les deux sœurs décrites dans le Nouveau Testament comme Marie et Marthe de Béthany[6]. »
Selon Einsenmann, Marthe et Marie étaient en fait les filles de Nicodème (Nakdimon) de l'Evangile selon Jean. Nicodemus ben Gorion (Nicodème Boëthos) est mentionné dans le Talmud comme un homme très riche, ses citernes pour abreuver les pélerins sont célèbres, de même ses réserves de blé qui seront détruites par les Zélotes.
« Neron envoya contre les Juifs Vespasien le César, qui vint et assiégea Jérusalem pendant trois ans. Dans Jérusalem il y avait trois hommes très riches, Nakdimon ben Gorion, Ben Kalba Shavoua et ben Zizit Hakeseth. Ces hommes pouvaient maintenir la ville en vie pendant 21 ans[7]. »
« Si Nicodème était le père de Marthe et Marie, cela rend logique son action après la crucifixion de Jésus. » Les rebelles (Zélotes et Sicaires) sont donnés comme comme étant dirigés par Abba Sikkra, Simon et Judas (?). Ils brûlent les grandes quantités de blés ainsi que les autres aliments stockés et conduisent délibérément la ville vers la famine.
Bibliographie
modifier- The king, p. 294
- Une généalogie, p. 274
- Marie Boethus, pp. 276s
Références
modifier- Lawrence H. Schiffman, Understanding Second Temple and Rabbinic Judaism (ISBN 978-0881258134), 2003, KTAV publishing house; Jon Bloomberg, Samuel H. Kapustin, Jersey City, page 162
- Plusieurs fragments des Livre des Jubilés ont été retrouvés parmi les Manuscrits de la mer Morte. Ce livre a pendant un temps fait partie du canon des premiers chrétiens pour être abandonné par la suite. Au IVe siècle, Épiphane de Salamine le cite encore. Il n'est demeuré canonique que chez les chrétiens d'Éthiopie. Des exemplaires en langue éthiopienne datant du XVIe siècle ont été retrouvés.
- Lawrence H. Schiffman, Understanding Second Temple and Rabbinic Judaism (ISBN 978-0881258134), 2003, KTAV publishing house; Jon Bloomberg, Samuel H. Kapustin, Jersey City, page 162-163
- Lawrence H. Schiffman, Understanding Second Temple and Rabbinic Judaism (ISBN 978-0881258134), 2003, KTAV publishing house; Jon Bloomberg, Samuel H. Kapustin, Jersey City, page 163
- Lawrence H. Schiffman, Understanding Second Temple and Rabbinic Judaism (ISBN 978-0881258134), 2003, KTAV publishing house; Jon Bloomberg, Samuel H. Kapustin, Jersey City, page 162
- Marie Boethus, pp. 276s
- Talmud, III, Gittim, 56a.