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Toufic Farroukh est un saxophoniste, percussionniste franco-libanais, également compositeur, notamment de musiques de films, producteur et enseignant au CRR de Paris.

Biographie

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À l’âge de 10 ans, il découvre le saxophone dans les Boy Scouts à Beyrouth, grâce à son frère, qui l’a guidé dans l'apprentissage de l’instrument et, plus tard, lui a inculqué l'amour du professionnalisme.

A 14 ans, il rejoint le groupe amateur "Butterfly", qui joue des reprises de la variété – pop de l’époque (1972). Un an plus tard, il rencontre le guitariste Issam Haj Ali et le groupe rock "Rainbow Bridge". Cette rencontre sera décisive dans sa vie et va le conforter plus tard dans ses choix musicaux et professionnels.

Lorsque le Liban fut déchiré par la guerre à partir de 1975 et que nombre de ses compatriotes musiciens se sont exilés, il est devenu l’un des seuls à Beyrouth à pratiquer cet instrument. A l’instar du saxophone, le jazz ne faisait pas partie de la culture musicale du Beyrouth à l’époque. Avec Issam et le joueur de oud Elia Saba, ils forment le groupe "Al Ard" ("La Terre") et sortiront plusieurs albums de compostions personnelles (1977 - 1984).

Le jeune homme se familiarise petit à petit avec le style instrumental et l’improvisation, il découvre Stan Getz, le Bebop… En 1978 commence une longue période de collaboration avec Ziad Rahbani, qui durera jusqu’en 1990. Toufic Farroukh participe à plusieurs tournées en Europe et concerts au Liban, et enregistre plusieurs albums composés par Ziad pour la chanteuse Fairuz, dont le célèbre album "To Assi" dans lequel on entend Toufic Farroukh performer comme soliste sur plusieurs titres.

A 20 ans, de passage aux Etats-Unis à l’occasion d’une tournée avec Fairuz (1981), il assiste à un concert de Dexter Gordon qui le conforte dans sa décision de consacrer sa vie à la musique.

Quelques années plus tard, en 1984, il obtient un visa pour la France et décroche une bourse qui lui donne enfin l’opportunité de recevoir une formation musicale pendant plusieurs années à l’École Normale de Musique de Paris (1985 - 1989). A sa sortie, le diplôme décerné par l’institution ne lui sert pas à grand-chose pour rentrer dans le circuit du travail à Paris. Parallèlement, il continue à tourner avec les artistes libanais, tels que Fairuz, Ziad Rahbani ou Marcel Khalifé. Cela le satisfait sans lui suffire.

Compositeur

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Il est alors installé définitivement à Paris. Puisque le déclic qu’il attend ne se produit pas, il le provoque en 1990 en choisissant de tout abandonner pour mettre au monde son propre projet. Quatre ans plus tard sort Ali On Broadway, son premier album, coproduit par son ami Radwan Hoteit, comme tous les autres albums qui suivront. Ali on Broadway reflète déjà cet éclectisme et cette double culture orientale et occidentale, principales signatures de l’artiste.

C’est essentiellement avec son deuxième album Little Secrets (Auvidis, Naïve Records, 1998) et son troisième album Drab Zeen (Le chant du monde, Harmonia Mundi, 2002), dont le fameux titre "Lili s'en fout", vendus à 40.000 exemplaires dans le monde, qu’il perce sur la scène européenne et internationale.

Toufic Farroukh & the Absolut Orchestra (2000)

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Il constitue son premier groupe, Toufic Farroukh & the Absolut Orchestra, composé de 8 musiciens de différentes nationalités, avec qui il se produit dans de prestigieux festivals (2001 - 2009) tels que le North Sea Jazz Festival (Pays-Bas), le Festival Esprit Jazz (Saint-Germain-des-Près, Paris), le Tanjazz Festival (Maroc), le Festival de Jazz sur son 31 (Toulouse, France), le Festival international de Beiteddine (Liban) et le Dubaï Jazz Festival (Dubaï).

A l’instar de ses compositions, Toufic Farroukh confronte par ses collaborations, l’univers du jazz avec celui de la tradition Arabe. Ses sources d’inspiration sont multiples, du jazz contemporain le plus savant à l’électro. Toufic Farroukh continu à écrire et à produire des albums :

  • Tootya (O+, 2006) « C’est un disque visuel dans la mesure où il nourrit l’imagination, souligne Toufic Farroukh. Et cela le lie avec l’idée d’un voyage. Tous, nous poursuivons nos voyages toute la vie. »
  • Cinéma Beyrouth (Enja, 2011). Cinéma Beyrouth « est bien sûr un hommage rendu à Beyrouth dit Farroukh. Bien entendu, je parle d'une certaine Beyrouth qui n'existe plus que dans notre mémoire ! L'essentiel, c'est que les morceaux aient une âme. Mon but artistique est la création d'émotions, mais je ne dicte pas aux gens ce qu'ils doivent ressentir ».

En 2012, avec son Sextet, il se produit lors de différentes manifestations telles qu’au New Morning à Paris (2013), au Théâtre Al Madina à Beyrouth (2013), au MuCEM à Marseille (2014), à l'Auditorium du Louvre à Paris (2014), à l'Institut du Monde Arabe à Paris (2014).

Musiques de films et danses contemporaines

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Dès 1994, Toufic Farroukh commence aussi à tisser des liens avec d’autres formes artistiques. D’abord avec le cinéma au service duquel il met ses talents de compositeur. A son actif, plusieurs bandes originales, dont celle de Falafel, récompensé en 2006 par un Bayard d’or lors du Festival international du film francophone de Namur, en Belgique et Terra incognito de Ghassan Salhab, sélection du Festival de Cannes, Arte (2004). Suivent Bonne à Vendre de Dima el Jundi (2006), Un homme d’Honneur de Jean Claude Codsi (2012) et A Ladder to Damascus de Mohamad Malas (2014).

Toufic Farroukh écrit également des musiques originales pour des spectacles annuels de danse contemporaine organisés par le CRR de Paris, au Théâtre des Abbesses :

  • Belle et Zébuth, une création pour Trio à cordes (2010)
  • Deux points …, une création pour hautbois et clarinette basse, et bande électroacoustique (2009)
  • "Clément et Clémentine", une création pour Quatuor à Cordes et Piano (2008)

Collaborations

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En 2011, invité de l’orchestre allemand Norddeutscher Rundfunk (NDR) sous la direction de Kristjan Järvi, Toufic Farroukh et le joueur de ney Bassam Saba interprètent le concerto pour « Ney et orchestre » écrit par le compositeur Daniel Schnyder à Hambourg et dans plusieurs villes en Allemagne.

Discographie

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Composition, arrangement et réalisation.

  • 2012 : Cinéma Beyrouth (Enja/Harmonia Mundi)
  • 2006 : Tootya (O+/Harmonia Mundi)
  • 2002 : Drab Zeen (CDM/Harmonia Mundi)
  • 1998 : Little Secrets (Auvidis/Naïve Records)
  • 1994 : Ali on Broadway (KOJ/Mélodie)