Utilisateur:Leonard Fibonacci/Claudia Procula

Article de référence: Claudia Procula

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Plusieurs apocryphes donnent en effet un nom à l’épouse du préfet de Judée. Originellement composé en grec dans les années 320-380, l’Evangile de Nicodème (qui évoque le même épisode que celui rapporté par Matthieu) l'appelle Claudia Procula.

L’onomastique romaine (la science des noms propres) repose sur l’usage de "tria nomina". Les romains avaient trois noms placés les uns à la suite des autres : le praenomen (l’équivalent de notre prénom ), le nomen (qui est le gentilice), et le cognomen (le surnom, à l’origine personnel puis s’appliquant à une branche de la gens…). Les historiens romains n’ont en général mentionné que le nomen et le cognomen, voir uniquement le cognomen. La femme de Pilate, lorsque elle est mentionnée par les apocryphes, répond tour à tour à ces deux cas de figures, tantôt appelée Claudia Procula, tantôt simplement Procula ou Procla.

Connaître le nom de la femme de Pilate est une information précieuse : son nom nous signale en effet que Procula, ou Procla, appartenait à la gens Claudia, dont les empereurs Tibére et Claude sont deux des plus illustres représentants !

La gens est une famille au sens "large", regroupant toutes les personnes descendant, par leur composante masculine, d’un ancêtre commun. A cause de ce lien les membres d'une même gens possédaient certains biens en commun – dont un cimetière – et ils se réunissaient pour exécuter des rites religieux spécifiques à leur « famille ».

On devine ainsi, à travers le nom de Claudia, ses nobles origines. De celles-ci nous parle également un apocryphe compilant une série de lettres censées avoir été écrites par Claudia à destination d'une amie nommée Fulvia Hersila.

Il est ardu de dater cet apocryphe. Une version en fut publiée en 1886 dans "La Semaine Religieuse de Carcassonne", laquelle présente le texte comme une lettre ayant "été trouvée parmi d’anciens manuscrits, et conservée avec soin comme ayant été écrite de la main même de la femme de Pilate ". Un autre ensemble, similaire si ce n’est qu’il comporte quelques variantes, est composé de trois parchemins qui auraient été, de leur coté, traduits à partir d’un manuscrit latin découvert dans un monastère à Bruges, puis tranféré aux Archives du Vatican. Après sa découverte, plusieurs versions en ont circulé. Madame de Maintenon (1635-1719 ) en possédait une, qu’elle lisait chaque Vendredi Saint. Dans plusieurs communautés monastiques d’Europe, la lecture de l’ensemble se faisait lors de chaque Jeudi Saint.

Cet apocryphe affirme que Claudia Procula était née à Narbonne (Narbo Marcius) dans l'Aude. Alors qu'elle évoque sa jeunesse, Claudia Procula y note : « Je ne te parlerai pas de mes premières années passées à Narbonne sous l’égide de mon père et sous la garde de ton amitié . »

Cette donnée, si elle peut surprendre, est en accord avec la réalité historique. Fondée en 118 avant J.C. Narbo Martius est la plus ancienne colonie romaine établie hors d’Italie. Elle accueillit à sa création 2000 à 3000 colons. Les inscriptions trouvées à Narbonne et des sources littéraires diverses ont ainsi permis d’établir qu’environ trois habitants de Narbo Martius sur quatre portaient un nom originaire de la Péninsule italienne.

Cette origine gauloise de Claudia Procula expliquerait son retour sur le territoire gaulois. La venue de Claudia Procula sur le sol gaulois est au centre de nombreuses traditions, notamment très ancrées dans le massif du Pilat, qui tirerait son patronyme de la venue de Ponce Pilate et de son épouse en ses envirrons immédiats ! Les lettres attribuées à Claudia, quant à elles, ne parlent pas d'une venue en Gaule, mais bien d'un retour...

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L'épouse de Ponce Pilate, qui s'appelait peut-être Claudia Procula, serait l'arrière petite-fille d'Auguste. Voici comme s'établirait cette hypothétique filiation : Auguste engendra Julie I - Julie I épousa Agrippa - Agrippa et Julie I engendrèrent (entre autres) Julie II - Julie II engendra (enfant adultérin) Claudia Procula qui épousa Ponce Pilate. Une hypothèse aussi fragile que controversée…

Juie II est Julia Vipsania ou Julia Minor (19 av. J.-C. - v.28) est la fille de Marcus Vipsanius Agrippa et de Julia. Elle épouse Lucius Aemilius Paullus, fils de Aemilius Lepidus Paullus ou Paul Emile Lépide le censeur, et a deux enfants, Aemilia Lepida et Marcus Aemilius Lepidus.

Comme sa mère avant elle, elle est exilée en l'an 8 sur l'île de Pandateria en raison de sa liaison coupable avec D. Junius Silanus[1]. Auguste lui défendit de reconnaître et d'élever l'enfant qu'elle avait mis au monde quelque temps après sa condamnation[2]. À la mort d'Auguste, celui-ci avait interdit qu'elle soit inhumée avec lui dans le même tombeau[3].

Cet enfant aldutérin, né donc après l'an 8 et avant 29.

site Empereurs romains

En outre, le Préfet de Judée était très bien en cour : sa chère et tendre épouse Claudia Procula n'était -elle pas une descendante (de la main gauche s'entend) du divin Auguste ?

Notes et références modifier

  1. Tacit. III, 24; IV, 71.
  2. Sueton., Auguste, LXV.
  3. Sueton., Auguste, CI.