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Jean PELTIER dit PELTIER DUDOYER Naissance : https://fr.wikipedia.org/wiki/1754 à https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Martin-de-R%C3%A9 Décès : 25 février https://fr.wikipedia.org/wiki/1803_en_France à https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Nantes.

Jean Peltier, dit Peltier Dudoyer, armateur, né en 1754 à Saint-Martin de l'Ile de Ré, et décédé le 25 février 1803 à Nantes. Il a aidé à l'indépendance américaine, participé au dernier voyage des Acadiens vers le Louisiane, fait de la traite négrière mais a proposé au Directoire, en 1798, d'être l'homme qui abolirait l'esclavage à l'Isle de France où il s'était remarié.

Biographie :

Origines et jeunesse : Né dans une famille d'armateurs rétais, il quittera l'île assez rapidement. Son père étant décédé quand il était encore adolescent, sa mère le confiera à un oncle Estienne René Dudoyer, procureur fiscal du château de https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Gonnord en Anjou.

Jean Peltier poursuit ses études à la faculté d'Angers où il sera bachelier en droit, puis maître-es-arts. Il signera les documents "licencié". Il a pu se perfectionner après son mariage, le 18 décembre 1758, avec Gabrielle Marie Dudoyer, en résidant chez son beau-père. C'est à Gonnord que naissent ses 4 enfants : Marie Jean Gabriel, né et décédé en 1759 ; Jean Gabriel né en 1760, journaliste ; Marie-Étienne, né en 1762, futur corsaire ; Marie Anne Françoise, née en 1763, future épouse de l'associé de son père : François Michaud.

En décembre 1763, le décès du propriétaire du château de Gonnord (Armand Charles Gabriel de la Forest d'Armaillé) va entrainer le départ de la famille Peltier pour Nantes. Le traité de paix mettant fin à la https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans a été signé le 10 février 1763, le port de Nantes va pouvoir reprendre ses https://fr.wikipedia.org/wiki/Commerce_triangulaire avec l'Afrique et les colonies d'Amérique.

L'installation à Nantes :

En 1764. Il s'établit dans le quartier maritime, à l'https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Feydeau, paroisse Sainte-Croix. Il est accueilli dans la loge maçonnique Saint-Germain du Grand-Orient, comme le montre sa signature du 2 décembre 1765.

Le 12 décembre 1765, il acquière un petit bateau de 48 tonneaux qu'il nomme le Dudoyer, en hommage à son beau-père. Malheureusement l'absence de capitaux suffisants, faute d'avoir trouvé des associés nantais, va l'obliger à revendre au cours du voyage vers Santander le Dudoyer.

Le 16 mai 1769, Jean Peltier est enregistré comme Inspecteur de tous les ports et quais le long des rivières navigables de Nantes à https://fr.wikipedia.org/wiki/Ingrandes_(Maine-et-Loire). Poste qu'il va occuper jusqu'à sa rencontre avec Jean Joseph Carrier de Montieu, directeur de la https://fr.wikipedia.org/wiki/Manufacture_d%27armes_de_Saint-%C3%89tienne. Une carrière d'armateur s'offre enfin à lui, mais d'abord comme négrier.

Enfin armateur :

La traite négrière : Le 17 septembre 1771, Jean Peltier se porte acquéreur de la Geneviève qu'il rebaptise la Diligente, du port de 90 tonneaux, "faisant et agissant pour le compte de Mr de Montieu de Paris". La destination est indiquée sur l'acte d'achat : la Côte d'or, sous les ordres du capitaine Jean Blondeau. Vont suivre l'achat de : l'Orage, la Tempête, le Tonnerre corvettes du Boynes, l'Aimable Thérèse, le Terray et la Belle Nantaise, tous destinés à la traite. Mais la vie de Montieu s'est compliquée avec son rôle dans la réforme de l'artillerie voulue par le https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Vaquette_de_Gribeauval. Son appât du gain va entrainer Montieu en prison et au procès des Invalides. Il est condamné le 14 octobre 1773 à ce qui pourrait être la prison à vie. Heureusement, avec le règne de Louis XVI, le procès est rejugé à Nancy, Montieu et son beau-frère, Alexandre Louis Cassier de Bellegarde, sont acquittés… Pendant ce temps, Jean Peltier a géré au mieux les affaires de Montieu, revendant les bateaux à leur retour en France pour lui procurer des fonds. Une nouvelle orientation se profile : l'https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27ind%C3%A9pendance_des_%C3%89tats-Unis.

L'indépendance américaine :

En juillet 1776, l'arrivée du commissaire américain https://fr.wikipedia.org/wiki/Silas_Deane, accompagné du médecin https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Bancroft, a décidé la France à intervenir dans la guerre d'Indépendance, mais à travers des personnes privées comme https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Barbeu_du_Bourg et https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Augustin_Caron_de_Beaumarchais, l'auteur de pièces de théâtre. Celui-ci avait déjà eu des contacts à Londres avec https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Lee_(diplomate). Finalement Beaumarchais a supplanté Dubourg et s'est allié avec J-J Carrier de Montieu. La société Rodrigue Hortalez & Cie est créée à Paris. Le premier essai d'envoi de renfort aux États-Unis à partir du port du Havre est pratiquement un échec. Seul l'Amphitrite réussit à quitter le port le 14 décembre 1776.

Les associés vont surtout s'appuyer sur Jean Peltier à Nantes et sur de Richemond et Garnaud à La Rochelle. Il s'en suivra une longue collaboration avec Jean Peltier, puis avec François Michaud, son gendre devenu son associé. Ainsi 25 navires vont quitter Nantes pour approvisionner les Américains ou nos colonies pendant la guerre d'Indépendance, sous la conduite de https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Henri-Louis_d%27Arsac_de_Ternay qui transporte le corps expéditionnaire de Rochambeau, Guichen et de La Motte Picquet. Le dernier départ de 5 navires se fera au profit de la Cie des Indes Hollandaises (VOC) pour la défense du https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cap contre les Anglais. Ces bateaux vendus sur place au roi de France, continueront leur route vers l'Ile de France et les Indes pour approvisionner Suffren.

La fin de la guerre approche, et Beaumarchais tente une expédition vers Saint-Domingue : 3 navires, dont deux l'Alexandre et la flûte la Ménagère prêtée par le Roi, sont capturés par les Anglais à la sortie de la https://fr.wikipedia.org/wiki/Gironde le 9 décembre 1782. Seule l'Aimable Eugénie, armée par Jean Peltier et commandée par son neveu https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Baudin, réussit à s'échapper. Une catastrophe pour Beaumarchais.

Les liens vers l'Océan Indien :

La libération des prisonniers par les Anglais, voit l'arrivée en France d'un armateur de l'Isle de France : Robert Pitot, un malouin d'origine. C'est lui qui avait réalisé le 2 septembre 1783, au Cap de Bonne-Espérance, pour le compte de Montieu, la vente au roi des bateaux de l'expédition de soutien à la VOC. Des liens d'entraides vont se créer entre Peltier et Pitot. Ce dernier devenu veuf, épouse Marie Louise Hélène Lechault, le 29 juillet 1783. Les affaires sont devenues dures : baisse des frais de ports, de la demande en café et sucre, d'où des difficultés de trésorerie et des faillites retentissantes. Malgré la paix signée à Versailles le 3 septembre 1783, la France ne réussit pas à créer réellement des liens commerciaux avec les USA. Jean Peltier crée une banque à Paris en association avec un cousin de J-J Carrier de Montieu : Étienne Carrier, avec Jean-Gabriel pour le représenter sur place. Montieu se lance dans des achats immobiliers inconsidérés, dont le Château-Laffite en 1784, et pour cela emprunte à Beaumarchais qu'il va rembourser avec des traites sur Jean Peltier !

Le dernier voyage des Acadiens :

En 1785, le roi https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_III_(roi_d%27Espagne), désirant peupler la https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Louisiane pour faire face aux anglophones, obtient de Louis XVI, le droit de déplacer en Louisiane, les derniers https://fr.wikipedia.org/wiki/Acadiens qui trainent dans les ports français. Sept bateaux sont affrétés dont deux par Jean Peltier : le Saint-Remy et le Bon Papa, dont le second capitaine est son fils Marie-Étienne Peltier. Le dernier est commandé par Nicolas Baudin. L'année 1785 se termine mal pour Montieu, la vente de https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_Lafite_Rothschild est annulée an nom du "retrait lignager" une pratique de la Guyenne. Les vendeurs ne restituant pas l'argent perçu, Montieu est en faillite et entraîne Jean Peltier dans sa chute. La banque parisienne, qu'il venait de créer, ferme ses portes. Jean Peltier et François Michaud payent leurs dettes et seront réhabilités par le Parlement de Bretagne le 4 mars 1788. De son côté Robert Pitot fait faillite et décède au cours d'un voyage à Madrid le 13 octobre 1786, laissant sa veuve en France, loin de son patrimoine mauricien.

L'Isle de France :

Ses relations avec Pitot ont tourné Jean Peltier vers l'Océan Indien d'abord, en 1786, vers le Mozambique pour de la traite : le Comte d'Angevilliers et le Breton. Puis spécialement vers l'Isle de France de 1788 à 1802, à la suite des dissensions qui apparaissent à Saint-Domingue. Après avoir trouvé un embarquement pour Manon, la veuve de Robert Pitot, sur le Benesech, le 5 mars 1790. Jean Peltier, devenu également veuf (26 mai 1788), s'embarque sur un navire de 200 tonneaux, commandé par un Malouin : Tassard, l'Aimable Manon, qu'il a fait construire à https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Malo. Il quitte l'embouchure de la Loire le 28 juillet 1790 pour rejoindre https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Maurice et … Manon. Arrivé sur place le 20 novembre, comme cela se fait habituellement, il vend la cargaison et le navire le 3 décembre, et s'installe paroisse Saint-Louis. Le 31 janvier 1791 Jean et Manon se marient, mais sous la séparation de biens. Le 1er février la cérémonie religieuse a lieu en l'https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Fran%C3%A7ois-d%27Assise_de_Pamplemousses. Jean Peltier ayant peu de liquidités, rejoint la France pour réarmer un nouveau bateau et revenir. La situation en France s'est dégradée et il n'est pas fâché de quitter la Loire le 6 septembre 1792 (4 jours après le massacre parisien) sur un navire de 600 tonneaux, commandé toujours par Tassard, l'Aimable Suzanne. Arrivé le 8 mars 1793, le bateau va continuer vers l'Inde où il sera vendu dans les années 1794-95, sans Tassard qui est reparti pour la France le 12 avril. L'année 1798 voit le retour à l'Isle de France des fils du premier mariage de Robert Pitot : Charles-Thomas et Robert-Édouard. Est-ce l'annonce de leur arrivée où les dissensions locales qui l'incitent à regagner la France pour organiser un nouveau voyage. Il arrive à Nantes où il se réinstalle. Il a assisté, en 1796, à l'échec de https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Gaston_Baco_de_La_Chapelle et https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Laurent_Pierre_Burnel dans leur mission d'abolir l'esclavage à l'Isle de France, aussi en décembre 1798, il propose au Directoire de lui confier la mission de l'abolition de l'esclavage dans cette île où il est connu. Sa suggestion restera sans réponse.

Les années passent, la https://fr.wikipedia.org/wiki/Paix_d%27Amiens semble se dessiner, Jean Peltier et François Michaud décident d'armer une prise anglaise, appartenant à https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexis_Fran%C3%A7ois_Joseph_Dauchy de Dunkerque, qui attend depuis un certain temps dans le port de Nantes. Ils ont le projet d'aller à https://fr.wikipedia.org/wiki/Tranquebar (Indes danoises), où réside un parent Augustin Baudin, en faisant une escale à l'Isle de France. Sans attendre la paix qui ne sera signée que le 25 mars 1802, la Félicité, sous les ordres d'un habitué de l'armement Peltier : Marc-Antoine Fauvet, quitte Nantes le 4 janvier, pour finir ses approvisionnements à Lorient. Les 278 tonneaux du bateau emmènent tout un matériel pour les sucreries en raison des difficultés à s'approvisionner en sucre avec Saint-Domingue. Ils arrivent à l'Isle de France au mois de juin. Ont-ils poursuivi leur voyage vers l'Inde ? Impossible de le dire, le rôle de désarment archivé à Lorient a été détruit pendant la guerre de 1939-45. Par les passagers, on sait que le navire est de retour à Lorient le 7 janvier 1803, avec à son bord Jen Peltier et M.-A. Fauvet.

Le décès à Nantes :

Profitant, lui aussi de la Paix d'Amiens, Napoléon intente un procès à Londres, contre https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Gabriel_Peltier, le journaliste qui l'agresse depuis des années dans la presse émigrée. C'est pendant ce procès que Jean Peltier décède le 23 février 1803 à Nantes à la https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_de_la_Petite-Hollande, ne possédant plus que 3 416 Francs de biens mobiliers. Sa seconde épouse décèdera à l'Isle de France le 23 avril 1823.

Article connexe :

Jean-Gabriel Peltier

Bibliographies :

• Claude Wanquet, La France et la première abolition de l'esclavage: 1794-1802, Karthala Éditions, 1998, 724 p. (lire en ligne [archive]), « L'équipée de Baco et Burnel », p. 293-296. Jean Peltier Dudoyer, p. 115. • Tugdual de Langlais, L'armateur préféré de Beaumarchais … Jean Peltier Dudoyer, de Nantes à l'Isle de France, Coiffard Éditions, 2015, 340 p. • Tugdual de Langlais, Marie-Étienne Peltier Capitaine corsaire de la République : 1762-1810, Coiffard Éditions, 2017, 240 p. • Hélène Maspero-Clerc, Un journaliste contre-révolutionnaire Jean-Gabriel Peltier (1760-1825), Sté d'Études Robespierriste, 1973, 340 p. • Léon Rouzeau, "Annales de Bretagne" : Aperçu du rôle de Nantes dans la guerre d'indépendance américaine (1775-1783), pp. 217-278, N° 2 – Tome LXXIV, 1967. • Alain Demerliac, La Marine de Louis XVI : Nomenclatures des navires français de 1774 à 1792, Ancre, 1996. • B.N. Morton, Beaumarchais correspondance, tome III (1977), Nizet, Paris, 1977. • Donald C. Spinelli, Beaumarchais correspondance, tome IV (1979), Nizet, Paris, 1978. • Pierre Nardin, Gribeauval, Lieutenant général des armées du roi (1715-1789), Les cahiers pour la fondation pour les études de défense nationale, Paris, 1982. Le procès des Invalides. • "Cahier des Anneaux de la Mémoire", n°16, La Loire et le commerce atlantique XVIIe-XIXe siècle, Nantes, 2015, pp. 115-137. • Le Chasse-Marée, "Jean Peltier armateur obstiné", N° 288, août 2017, pp. 36-45.

Notes et références :

1. ↑ Acte de décès de Jean Peltier, A. M. de Nantes. Enterrement à Sainte-Croix, BMS/Sainte-Croix : 1803. 2. Extrait lettre du citoyen Peltier Dudoyer pour abolition de l'esclavage, A.N., le Directoire, Relations Extérieures, 76. AN, AF III 209. 3. Réhabilitation de Jean Peltier Dudoyer et François Michaud, AD 35, 1 Bf 1576, "arrêt sur rapport" en provenance de "La Grand-Chambre" du Parlement de Bretagne.

Liens :

www.soc-hisoire-maurice.org www.langlais.fr/index