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Ben Spider
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Naissance
(44 ans)
Zürich
Nationalité
Activité
Arts visuels, sérigraphie
Formation
Faculté d'arts plastiques - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Maître
Mouvement
Néo-pointillisme, Appropriation (art), Ultraflat, derPunkt
Distinction
Master Art Prize
Site web


Ben Spider, né le 10 avril 1970 à Zurich, est un artiste visuel franco-suisse.

Il pratique la sérigraphie[1] en s’inspirant d’images provenant des médias et de la publicité[2].

Dans son œuvre, la trame d’impression est omniprésente. Il y explore des thèmes comme la perception de l’image, la propagande et l’identité dans un monde en mutation[3].

Biographie

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Jeunesse

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Ben Spider passe son enfance sur la Côte d’Azur puis arrive à Paris en 1980. Sa mère l’initie à la photographie et son père à la création graphique[1]. Il étudie les arts plastiques à la Sorbonne où il suit l’enseignement de Michel Journiac[4]. En 1993, il expose pour la première fois à la Sorbonne et à la galerie Donguy[4],[5].

Après ses études, il part en mission humanitaire en Roumanie[4], puis débute une carrière de graphiste dans la communication[6].

Carrière artistique

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À partir de 2015, il commence la sérigraphie et réalise des séries inspirées par ses propres campagnes publicitaires et par les affiches du métro parisien[4]. La trame devient l’élément central, voire obsessionnel[1], d’une œuvre qualifiée de néo-pointilliste[7].

En 2019, il obtient le Master Art Prize[8] avec la série Memory Bugs. Les sérigraphies de cette série se composent d’annonces publicitaires accumulées à l'écran jusqu'à la survenue d’éléments accidentels, tels que des bugs informatiques, produisant une image abstraite rappelant l’erreur système et l’esthétique du glitch[9]. Les séries Special Offers et RadioTrans sont basées sur le même principe de superposition avec l’emploi, cette fois, de textes publicitaires utilisés comme motif, dont la répétition produit une image illisible[1].

À partir de 2020, Ben Spider perfectionne son procédé numérique et entame un virage plus réaliste à travers une abondante production[1]. Il utilise la copie d’écran pour capturer toutes sortes d’images médiatiques[a],[10],[11],[6] depuis les chaînes d’information et les moteurs de recherche[4]. Ce sont des clichés, des stéréotypes[6] qu’il mélange à d’autres informations comme dans Europe Hot Chicken (2023), où se superposent une carte météo et un sachet de nouilles déshydratées[4].

Il cofonde le mouvement derPunkt, qui prône un art global et anti-fasciste, et débute les séries RoadTrip, Pop Icons et Saint Clair Remix[1].

Dans la série Pop Icons, il rassemble des portraits de personnalités de la politique et du spectacle[1] ainsi que des produits de consommation courante. Le traitement vise à créer des images froides, vides, sans émotion[6], reflet d’un monde dominé par le marketing produit. Les Ramens sont exposés lors de sa résidence à la Maison Marceau en 2021[4].

« Je fais des tableaux sans peinture, des photos sans appareil…[9] »

Dans RoadTrip, Spider utilise des images de circulation en zone périurbaine[9]. Sa trame démesurée invite à un voyage qui interroge la place de l'humain dans son environnement. En 2024, il présente les travaux de cette série lors de l’exposition Nowhere Now[12],[13].

Ben Spider consacre la série Saint Clair Remix (2021) à la reproduction du tableau Saint Clair guérissant les aveugles (1836) de Hippolyte Flandrin, détruit dans l’incendie de la Cathédrale de Nantes en 2020. La version tramée sert de motif à la réalisation d’une quinzaine d'œuvres sérigraphiques et animées[11]. Cette série appropriationniste aborde les thèmes de vision, d’absence et de renaissance et fait référence au miracle dans les religions monothéistes[14]. Le tableau Saint Clair Burning est exposé pour la première fois aux Arches Citoyennes[b] en novembre 2023[15].

Vie personnelle

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En 1986, il évite de justesse un attentat au Forum des Halles à Paris[5]. En 2017, il est présent lors de l’attentat de Turku en Finlande. Ces événements, espacés de trente ans, lui inspirent la série Apocalypse[6],[1].

Ben Spider vit à Paris[16]. Il est père de deux enfants[5].


Pratique artistique

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Ben Spider pratique une nouvelle forme de sérigraphie[13] à partir de copies d’écran tramées[1].

Le terme "néo-pointillisme" est employé pour la première fois dans un entretien en 2018[9]. L’artiste indique à ce propos préférer la référence au divisionnisme, qui implique un système précis de juxtaposition de couleurs pures. Il emploie l’expression "Ultraflat" pour désigner une œuvre plate, sans texture, sans relief.

Outre la trame démesurée[4], son style se caractérise par la pratique du copier-coller[9], de la superposition d’images ou de textes publicitaires[1] et du décalage des couleurs[4]. Ces images peuvent également faire l’objet de détournements tels que le recadrage, l’agrandissement ou la suppression d’une ou de plusieurs couleurs[6]. Par ailleurs, au-delà de l’appropriation, Spider pratique la réappropriation d’images, qui consiste à reproduire des œuvres déjà copiées, questionnant la source et son antériorité[1].

« Je n’utilise que quatre couleurs. Tout le reste est inutile[9]. »

Technique

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Sa technique de sérigraphie numérique consiste à séparer une image numérique en quatre couches quadri (cyan, magenta, jaune et noir) et à réaliser une version tramée de chacune d’elles, à l’aide de logiciels de création graphique, dans le but d’obtenir une image supportant l’agrandissement.

Les quatre couleurs sont à nouveau superposées avant l’impression. Leur mélange permet d’obtenir trois couleurs secondaires (rouge, vert et bleu)[9]. Ce procédé lui permet de s’affranchir des contraintes de taille et de résolution[1][9].

Influences

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Ben Spider s’inspire du divisionnisme[9] et de l’appropriationnisme[1],[11]. Son œuvre est également influencée par l’Histoire de l’art[6], l’optical art, le glitch et le motif de manière générale. Il est fasciné par le Déjeuner sur l'herbe (1964) d’Alain Jacquet auquel il consacre un hommage en 2020[9].

Controverse

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Son travail a parfois été considéré comme uniforme et non inventif[4].

En 2023, lors d’une performance, il brûle un livre de Ernst Gombrich pour protester contre l’absence de production féminine dans l’histoire de l’art officielle[9].

En raison du droit d’auteur, certaines de ses œuvres ne sont ni exposées au public, ni disponibles à la vente[16].

A Stag’s Head est une œuvre invisible dont l’existence même reste hypothétique[9].


Œuvres

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Principales séries (sélection)[5]

  • Road Trip, sérigraphies, depuis 2022
  • Pop Icons, sérigraphies, depuis 2021
  • Saint Clair Remix, sérigraphies et NFT, 2021-2022
  • Ramen Noodles, sérigraphies, 2021
  • art:remix, sérigraphies, depuis 2020
  • Memory Bugs, sérigraphies, 2019
  • Micro Fossils, encre sur papier, 2018
  • Woodland Chameleon, sérigraphies, 2018
  • Special Offers, sérigraphies, 2018
  • Fossils, sérigraphies, 2018
  • Apocalypse, sérigraphies, 2017
  • Almost Humans, sérigraphies, 2017
  • Fetish, sérigraphies, 2016



Publication

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Invisible, livre d’artiste, 2024 (voir bibliographie)

Distinction

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Master Art Prize, 2019[8]

Bibliographie

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[INV 2024] Ben Spider et al., Invisible, Paris, nox.center, , 184 p. (ISBN 978-2-9589068-1-8, BNF 47417800, présentation en ligne).

Notes et références

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  1. Ces images, toutes mises sur le même plan, proviennent de la publicité, des médias et de l’environnement numérique : actualités, packagings, célébrités, bulletins météo, affiches de film, réseaux sociaux, chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art, cartographie, accidents ferroviaires, attaques terroristes , conflits, campagne électorale.
  2. Les Arches Citoyennes est un tiers-lieu parisien situé place de l’Hôtel de Ville, dans l’ancien siège de l’AP-HP.

Références

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  1. a b c d e f g h i j k l et m revue nox, « Copie/Recopie : L'appropriation selon Ben Spider », revue:nøx,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Plateau Urbain, « Showroom de Plateau Urbain » [archive du ], sur Plateau Urbain, (consulté le )
  3. [INV 2024] Invisible, « Introduction », p. 11-15
  4. a b c d e f g h i et j [INV 2024] Isolda Grant, « Ramen Noodles », dans Invisible, p. 39-54
  5. a b c et d [INV 2024] Invisible, « Repères », p. 176-177
  6. a b c d e f et g [INV 2024] Jef Kunz, « Pop Icons : Ben Spider et la photographies », dans Invisible, p. 19-30
  7. nox.center, « Invisible (Présentation) », (consulté le )
  8. a et b (en) « Master Art Prize Winners » [archive], Paris (consulté le )
  9. a b c d e f g h i j k et l [INV 2024] Isolda Grant, « Entretiens », dans Invisible, p. 129-171
  10. [INV 2024] Invisible, p. 35
  11. a b et c [INV 2024] « Saint Clair Remix », dans Invisible, p. 117-126
  12. « Faire la ville : Programmation » [archive] [PDF], sur les Arches Citoyennes, (consulté le )
  13. a et b « Nowhere Now », Exposition du 5 au 10 avril 2024 aux Vitrines des Arches, 4 rue Saint Martin 75004 Paris, sur nox.center, (consulté le )
  14. « Saint Clair Remix » (Dossier pédagogique),
  15. « Ben Spider : Saint Clair Remix »   [PDF] (Dossier de presse), , p. 16
  16. a et b [INV 2024] Invisible, p. 182-183


Liens externes

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Site officiel