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GamerGate (souvent précédé d'un hashtag pour être écrit "#GamerGate") est une controverse dans le milieu vidéoludique où les médias spécialisés du jeu vidéo sont accusés de corruption, conflits d'intérêt et copinage, notamment dans le cas des relations familières entre journalistes et développeurs de jeu.

Le mouvement de GamerGate et le hashtag qui lui est associé sont nés le 28 Août 2014 lorsque l'acteur Adam Baldwin l'utilise pour la première fois suite aux révélations de l'ex-partenaire de la [[[développeur de jeu vidéo|développeuse de jeu vidéo]]] Zoe Quinn, affirmant qu'elle l'aurait trompé avec entre autres Nathan Grayson, journaliste du site spécialisé traitant de jeux vidéos Kotaku. Cette révélation a fâché les joueurs et les a fait se questionner sur l'intégrité des journalistes du milieu.

D'autres aspects majeurs de cette controverse sont l'hostilité perçue des médias spécialisés par les "gamers", notamment au travers d'articles annonçant "la mort des gamers" et la pression de plus en plus forte des "Social Justice Warriors" (terme péjoratif utilisé pour désigner les personnes s'engageant souvent et avec beaucoup de zèle dans les débats concernant la justice sociale) sur les développeurs de jeu et leur liberté artistique.

Évènements ayant mené à GamerGate

Le 16 Août 2014, l'ex petit ami de la développeuse de jeux indépendante Zoe Quinn, Eron Gjoni, dévoile sur internet les infidélités de Zoe Quinn avec plusieurs personnes dont Nathan Grayson, journaliste du site Kotaku qui traite notamment de jeux vidéos. Nombre de joueurs sont outrés par cette nouvelle et commencent à questionner l'intégrité morale des journalistes qui pourtant orientaient de plus en plus leurs critiques vidéoludiques vers de la critique politique et sociale. Suite au harcèlement que Zoe Quinn subit suite à cette affaire, de nombreuses personnes plus ou moins impliquées dans le jeu vidéo dénoncent ces attaques comme [[[misogynie|misogynes]]] et intolérables.

Ce harcèlement fait écho à celui subit par Anita Sarkeesian, critique culturelle devenue célèbre dans le monde vidéo ludiques pour ses vidéos très controversées sur le rôle des femmes dans le monde du jeu vidéo: "Tropes vs Women". Sarkeesian affirme à cette même période avoir reçu des menaces de mort l'obligeant à quitter son domicile pour des raisons de sécurité.

Les gamers se pressent alors sur les réseaux sociaux tels Twitter, Reddit ou 4chan pour débattre la situation pour essayer de donner du contexte à la situation et notamment parler de l'affaire Zoe Quinn. Le 27 Août, l'acteur Adam Baldwin mentionne via Twitter des vidéos YouTube parlant de la situation et crée au passage le hashtag "#GamerGate" en référence au célèbre scandale du WaterGate pour encourager les débats sur la corruption du média.

Évènements

Rapidement, les discussions concernant ce scandale sont censurés sur plusieurs sites comme Reddit, NeoGAF ou 4chan et les supporters du mouvement #GamerGate sont bannis pour leur intérêt à la cause. Cette vague de censure engendre un "effet Streisand", phénomène médiatique où la volonté d'empêcher la divulgation d'information en engendre plutôt l'exposition.

Les gamers et notamment supporters du mouvement #GamerGate sont indignés par cette censure et par les médias décrivant ce mouvement comme purement misogyne et prônant le harcèlement sans adresser les accusations de corruption et conflits d'intérêt. Les gamers répondent en affirmant que les médias utilisent cet argument pour ne pas répondre aux critiques qui leur sont faites et détourner l'attention, que le mouvement n'est pas à propos du sexisme ou du harcèlement et que les harceleurs sont une minorité rejetée par le mouvement.

Le 28 Août, plusieurs sites publient des articles critiquant fortement la culture "gamer", en affirmant par exemple que la misogynie est prépondérante et en généralisant les joueurs comme étant de "jeunes mâles blancs hétérosexuels". Ces articles hostiles envers les gamers renforcent l'indignation de ceux-ci et engendre la création du hashtag "#NotYourShield" utilisé pour montrer aux journalistes qu'il existe de nombreux gamers qui sont des femmes et/ou font parti de minorités ethniques; ce hashtag est aussi utilisé pour demander à ces mêmes journalistes d'arrêter d'utiliser l'argument du "jeune mâle blanc" et de la protection des femmes/minorités pour détourner l'attention des accusations de corruption.

Zoe Quinn affirme que le mouvement #GamerGate a été orchestré par 4chan sur un canal IRC dans le but de la harceler; elle soutient aussi que les personnes derrière #NotYourShield ne font en réalité pas parti des minorités dont elles se disent être. Ces déclarations ont été infirmées par des utilisateurs de 4chan, la conversation IRC a été dévoilée entièrement et dans son contexte et les utilisateurs de #NotYourShield postent depuis des photos d'eux même, parfois avec leur passeports, pour montrer leur diversité.

The Fine Young Capitalists (TFYC), groupe autoproclamé féministe radical, se montre favorable au mouvement #GamerGate et reçoit même des donations de ses supporters. Ce groupe affirme que son projet de Game Jam promouvant l'addition de femmes dans l'industrie du jeu vidéo a été saboté. Avant #GamerGate, Zoe Quinn avait déclaré son opposition à la campagne de TFYC. Malgré le soutien de certains supporters de #GamerGate, TFYC se voit privé d'un de ses partenaires opposé à #GamerGate, leur coutant ainsi 10.000 dollars.

Après la déferlante d'articles affirmant la mort du gamer, les concernés ont commencés à suspecter une coordination entre les journalistes. Le 17 Septembre, le site journalistique Breitbart publie un article dévoilant un Google group et une liste de diffusion privés où près de 150 journalistes du milieu vidéoludique écrivant pour de nombreux sites différent communiquent régulièrement et s'accordent sur quelles histoires publier ou bien comment gérer les scandales relatifs à Zoe Quinn puis GamerGate.

Les emails entre les membres de ce groupe contenaient des refus d'adresser la question de l'éthique journalistique, la favorisation d'exagérer, notamment sur Twitter, les problèmes de harcèlement ou bien encore des pressions sur les journalistes voulant couvrir l'affaire du GamerGate. On peut aussi trouver dans cette liste des membres de l'industrie vidéoludique qui ne sont pourtant pas journalistes, comme Tom Curtis de la division marketing d'Ubisoft ou bien Billy Shelby, community manager d'Activision.

Seulement quelques heures après la révélation de cette coordination entre journalistes, le rédacteur en chef de Kotaku, Stephen Totilo, publie un article traitant d'une menace d'attaque à la bombe à la Game Developers Conference suite à la décision de récompenser Anita Sarkeesian du "Ambassador Award", en Mars 2014. Bon nombre de joueurs sont sceptiques et remettent en doute l'honnêteté de Stephen Totilo puisque ce rapport de menace d'attentat à la bombe en Mars n'a été reporté qu'en Septembre, et ce peu après la révélation d'informations compromettantes, croyant que Totilo essayait de détourner l'attention pour ne pas avoir à commenter sur la fameuse liste de diffusion.

A partir de la mi-Septembre, les discussions en relation avec #GamerGate sont systématiquement supprimées sur 4chan, menant les utilisateurs du sites à questionner la neutralité des modérateurs. Le 18 Septembre, le créateur et administrateur de 4chan, Christopher "moot" Poole, déclare officiellement peu après que toutes les discussions relatives au sujet sont interdites car elles violeraient la politique anti-harcèlement de 4chan. Cette déclaration est perçue comme une trahison par les supporters de GamerGate et autres utilisateurs de 4chan qui sont pourtant largement opposés au harcèlement des personnes impliquées dans le scandale. La majorité de ces mêmes supporters migrent alors vers d'autres sites similaires, notamment 8chan.

Arguments Pro et Anti GamerGate

-Les supporters du mouvement GamerGate dénoncent principalement l'éthique des journalistes du milieu spécialisé et leur comportement qui ne leur paraît pas du tout professionnel et souvent dédaigneux (au travers d'articles les insultants, les généralisant avec des stéréotypes datés ou en refusant d'adresser la situation). Ils dénoncent aussi la volonté de certains journalistes, développeurs et critiques d'avancer une idéologie politique personnelle au travers du jeu vidéo au détriment de la liberté d'expression artistique et de la qualité d'information.

Ils sont souvent rejoints par des joueurs multi-culturels utilisant le hashtag #NotYourShield qui en ont assez que les journalistes parlent en leur nom comme s'ils étaient oppressés par les "mâles blancs hétérosexuels".

-Les opposants au mouvement GamerGate se concentrent principalement sur les cas de harcèlement que des personnes comme Zoe Quinn et Anita Sarkeesian ont subi et affirment que les revendications pro-éthique et dénonçant le manque d'intégrité journalistique ne sont en fait que des prétextes fantoches pour justifier plus de harcèlement contre les femmes dans l'industrie.

Répercussions

Suite aux prises de positions de plusieurs sites concernant GamerGate, le trafic de certains de ceux-ci a gravement changé: on peut ainsi constater que des sites comme Gamasutra ou Rock, Paper, Shotgun, largement anti-GamerGate, accusés de corruption et ayant certains de leurs journalistes membres du Google group "GameJournoPros" voient leur traffic internet dramatiquement chuter depuis les débuts de l'affaire (mi-Août, fin Août), les utilisateurs boycottant ces sites pour manifester leur ras-le-bol quant à leurs pratiques.