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Jean Baptiste Bouffleur, né le 28 décembre 1766 à Hochfelden, mort le 29 mars 1833 à Haguenau, fut un prêtre réfractaire sous la Révolution française, puis curé à Minversheim de 1804 à 1824 et curé à Haguenau de 1825 à 1833.

Biographie

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Enfance à Hochfelden

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Il vient au monde le 28 décembre 1766 à Hochfelden au foyer de François Mathias Bouffleur(1742-1817) et de Anne Marie Rioth (1741-1821). Il est le premier enfant du couple qui s'est marié le 29 avril 1766 dans cette même paroisse où son père cumule les fonctions de maître d'école et d'organiste. Comme c'était la coutume sous l'Ancien-Régime, les parents le font baptiser dès le lendemain par le curé Joseph Bosque, curé à Hochfelden de 1764 à 1784.

Formation à la prêtrise pendant la Révolution française

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En 1788, il entre au Séminaire épiscopal de Strasbourg. En 1791, l'évêque de Strasbourg, le cardinal de Rohan, juge prudent de déplacer le séminaire Outre-Rhin par mesure de sécurité afin d'échapper aux persécutions religieuses qui sévissent alors. Le jeune Jean Baptiste Bouffleur poursuivra donc sa formation d'abord à Allerheiligen[Lequel ?] puis à Ettlingen. Et c'est le 21 septembre 1793, pendant la Terreur, qu'il est ordonné prêtre dans l'abbaye bénédictine de Gengenbach par l'évêque Dorat, suffrageant et vicaire général du cardinal de Rohan.

Prêtre réfractaire sous la Terreur

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Il choisit de revenir en Alsace pour y exercer son ministère. On lui attribue la charge d'une quarantaine de paroisses situées entre Hochfelden et Saverne. Il se déguise en paysan voir même en mendiant pour mieux tromper l'ennemi et ainsi accéder aux demeures des villageois qui l'ont fait appeler afin qu'il leur administre les sacrements. Il lui arrive de se cacher durant la journée et de marcher la nuit par tous les temps. Une fois le calme revenu et le danger passé, il est nommé curé à Ingwiller de 1801 à 1804.

Curé à Minversheim de 1804 à 1824

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Il est nommé curé de la paroisse Saint-Hilaire à Minversheim. Il succède au curé Philippe Frédéric Demeure qui vient de décéder le 3 novembre 1803.Il y était curé depuis 1781 et avait été déporté à l'île de Ré pendant la Révolution. Jean Baptiste Bouffleur supplée le maître d'école en instruisant les jeunes du village plusieurs heures par jour. Il forme ainsi de futurs prêtres dont Jean Müller (1797-1836). Ses connaissances médicales le font apprécier des paroissiens auxquels il rend visite. Les paroissiens de Hochfelden qui lui étaient très attachés l'appelèrent au chevet des malades et des mourants lors de l'épidémie de typhus qui y sévissait en 1814. Malgré le danger d'attraper la maladie à son tour il n'hésite pas à faire plusieurs mois durant de longues heures de marche quotidiennes pour réconforter et administrer les derniers sacrements aux habitants de son bourg natal. C'est à cette même époque que mourut sa tante maternelle Catherine Rioth (1745-1814). Lui même ne contracta pas la maladie et ses parents moururent à un âge avancé au presbytère de Minversheim, le père François Mathias Bouffleur le 3 décembre 1817 à 75 ans et la mère Anne Marie Rioth le 23 février 1821 à 79 ans.

Curé à Haguenau de 1824 à 1833

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En 1824 il est nommé curé de la paroisse Saint-Nicolas à Haguenau où il s'occupe de la restauration de l'église. On le nomme également aumônier de la Maison centrale de détention de Haguenau. En 1828 il est nommé chanoine honoraire. Il meurt le 29 août 1833 à Haguenau à l'âge de 66 ans. Une quarantaine de prêtres assiste à ses obsèques.

Postérité

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Le portrait anonyme du chanoine Jean Baptiste Bouffleur est conservé au Musée historique de Haguenau. Une rue à Hochfelden porte son nom.

Bibliographie,notes et références

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  • Archives Municipales de Haguenau, "Züge aus dem Leben des Pfarrers BOUFFLEUR", Speyer,1834
  • Claude Muller, « Jean Baptiste Bouffleur (1766-1833) un exemple de curé de seconde zone de la Révolution et de l'Après-Révolution », Études Haguenoviennes, 1980-1981, tome VII, p. 104-113
  • Raconte-moi Hochfelden, Mémoires de vies, Arche, Carré Blanc, Strasbourg, 1999
  • André Marcel Burg, Chronique de Minversheim
  • article paru dans les Dernières Nouvelles d'Alsace du mercredi 30 mars 2011
  • Archives Départementales du Bas-Rhin, Hochfelden B1757-1783 vue 99/225, Haguenau D1833 acte n°261 vue 66/106