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Super Mama Djombo

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Super Mama Djombo
Informations générales
Genre musical Orchestre Bissau-Guinéen
Années actives Fin des années 60 - Aujourd'hui
Labels Cobiana ; Cobiana Records

Super Mama Djombo est un groupe de musique de Guinée-Bisseau actif de la fin des années 60 au milieu des années 80 et s'étant plusieurs fois reformés depuis. Mélangeant plusieurs styles et influence le groupe connu une grande popularité en Afrique de l'Ouest dans les années 70. Son histoire est profondément liée à l'indépendance de son pays et à sa lutte pour la libération nationale.

Biographie

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L'origine du groupe remonterait aux années 60. Certains des membres se seraient connus enfants à l'occasion d'un camp Boy-Scout auxquels ils participaient. Quelques années plus tard ils débutent en tant qu'orchestre en jouant dans des villages pour des mariages, des baptêmes et des anniversaires. Petit-à-petit ils acquièrent une certaine notoriété mais c'est lors des grands changements historiques de leurs pays qu'ils vont accéder à la renommée et rencontrer leur public.

La Guinée-Bisseau qui est à cette époque une colonie Portugaise voit se développer depuis 1950 une lutte d'opposition et d'émancipation face à la tutelle européenne. D'abord pacifiste le mouvement s'engage dans la lutte armée sous l'effet de la répression militaire. Il est porté par le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert fondée par Amilcar Cabral, Aristides Pereira et d'autres personnalités... Au fils des ans ce parti gagne de plus en plus de terrain, construit des écoles populaires, crée une nouvelle administration et occupe finalement une majeure partie du pays à la fin des années 60. Plusieurs artistes se rapprochent alors de ce combat. Ils intègrent de plus en plus de rythme traditionnel et s'éloignent de la langue portugaise qui symbolise l’administration coloniale et chante en Kriol ou créole Guinéen, la langue du peuple. C'est le cas du poète et musicien José Carlos Schwarz qui sera emprisonné en 1971 et de la formation du Cobiana Djazz qui exerceront une influence essentielle sur le groupe super mama djombo[1]. L'administration coloniale ne diffusant pas de groupe chantant en créole les groupes passent alors par des radios locales de province pour diffuser leur musique qui connait un grand succès[2].

En 1973 La Guinée-Bissau proclame son indépendance après plusieurs dizaines d'années de luttes, de résistance et de guérilla... Amilcar Cabral meurt assassiné peu de temps avant et restera pour le peuple un héros de la révolution. Son image sera très présente dans les chansons du groupe. C'est à partir de cette date que le groupe commence à se produire régulièrement.

Que ce soit dans les thèmes et les paroles de ses chansons aussi bien que son style, nourri de diverses influences, le groupe devient le symbole de l'indépendance[3] de cette jeune nation... Jusque dans son nom qui évoque un esprit protecteur que les soldats rebelles invoquaient depuis leur maquis[4] ( l'animisme était la religion de la moitié des Guinéens et constituait une part importante de la religion et de la culture ). Le Portugal subit lui-même un renversement de régime lors de la révolution des œillets et le nouveau pouvoir reconnait alors officiellement l'indépendance de son ancienne colonie en 1974. Le demi-frère d'Amilcar Cabral, Luis Cabral devient président et le super mama djombo devient le "groupe officiel" du nouveau gouvernement. Ils seront alors fréquemment mis en avant par la radio nationale ainsi que par le président lui-même lors de ses tournées et de ses conférences dans le pays qu'ils animeront.

L'arrivée du compositeur Adriano Atchutchi apportera une véritable dimension politique au groupe puisqu'il rédigera les paroles très engagés des différentes chansons. Dénonçant l'impérialisme, chantant la libération nationale ainsi que ses héros Amilcar Cabral, mais aussi ceux d'autres pays africains tels que Lumumba ou encore Che Guevara. Leur chansons trouve un écho dans de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest, où ils feront des tournées comme par exemple le Sénégal.

En 1978 ils se rendirent à Cuba, à la Havane pour donner un concert à l'occasion d'un festival pour la jeunesse. Ce concert a été enregistré sur l'album Festival sorti en 1978.

En 1980 ils se rendirent au Portugal aux studios Valentim de Carvalho pour enregistrer leur musique[5]. C'est lors de cette unique session que seront enregistré la grande majorité des chansons qui nous sont parvenues jusqu'à aujourd'hui de le formation "originelle" du groupe. Leur premier album sort donc en vinyle en 1980 édité en Guinée par le label Cobiana. Leurs tubes "pamparida" et "Dissan nam bera" connaîtront un énorme succès. Certains de leurs morceaux seront réédité en CD au cours des années 90.

Dans les années suivantes ils jouent de moins en moins et apparaissent peu. Cela est probablement une conséquence de la déposition de l'ancien président Luis Cabral. Leur image étant associé à ce gouvernement ce lien pourrait être la cause de leur retrait du devant de la scène. Il continue néanmoins de jouer et de se produire occasionnellement. Certains membres se regrouperont pour composer la bande son du film les yeux bleus de Yolta de Flora Gomes qui sortira en 1993.

En 2012 le groupe se reforme pour une tournée européenne. Peu de membres de la formation originale sont toutefois présents[6].

Style et influences musicales:

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Comme d'autres groupes de cette époque appartenant à l'Afrique lusophone (Angola, Cap-vert...), leur musique est le fruit d'une multitude d'influences et de croisements musicaux.

Formé en tant que musiciens d'orchestre jazz et chantant en portugais des classiques inspirés de musiques latines et nourri de musique cubaine, ils intègrent à leurs compositions des rythmes, des instruments et des expressions puisées dans la tradition locale. Parmi ces influences on a cité la musique traditionnelle Madingue, le rythme rapide du Goumbé, différentes percussions et bien sûr le chant en kriol ( ou créole), une synthèse de langue portugaise et africaine. Mais ils incorporent également des instruments modernes avec le jeu de la guitare électrique amplifiée par un effet "échoplex"[5]. La voix juvénile et claire de la chanteuse Dolce Neves a également fortement marquée les musique du groupe. Cette synthèse instrumentale et rythmique fait de leur musique une véritable impression sur disque de l'histoire de leur pays à cette époque de grand bouleversement politique[3].

Membres :

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Adriano Atchutchi: Compositeur, chef d'orchestre

Cesário "Miguelinho" Hoffer: Guitare Rythmique

Adriano "Tundu" Fonseca: Guitariste solo

João Mota: Viola solo: Guitariste solo

Serifo Dju: Guitariste

Francisco Martens a.k.a. "Chico Karuka": Basse

Zé Manel: Batterie

Armando Vaz Pereira: Percussions

Joãozinho Correia: Bongo

António Malam Mané, Lamine Baldé, Cesário "Ntchoba" Morgado, Carlos Baba Kanoute, Herculano Pina Araujo, Dulce Neves: Chanteurs

Discographie :

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VYNILE :

- Na Cambaça ; 1978- Festival ; 1978 - Sol Maior Para Comandante (For Amilcar Cabral) ; 1979

- Mandjuana ; 1979

- A Memoria De Famara Mane ; 1979

- Tradicionalmente Djombe ; 1980

CD:

-Super Mama Djombo (Cobiana Records COB02)

-Les Yeux Bleus De Yonta (Cobalt CD09277-2) ; 1993

-Homenagem A Jose Carlos Sschwarz ; 1999

-Tradicionalmente Djombo ; 2002

-AR PURO ; 2008

Autres:

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- Le groupe a composé la bande son du film : Les Yeux bleus de Yonta de Flora Gomes, réalisateur bissau-guinéen.

- La chanson " Dissan Na M'bera" est utilisée dans le film d'animation français : Aya de yopougon sorti en 2013.

- Le roman : "Les Grands", de Sylvain Prudhomme, raconte par la fiction l’histoire 
du groupe et de son pays. Les Grands de Sylvain Prudhomme, Éditions L’Arbalète Gallimard, 252 p 2014

Citation:

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  • Un peuple qui se libère de la domination étrangère ne sera libre culturellement que si, sans complexe et sans sous-estimer l’importance des aspects positifs des cultures de l’oppresseur et des autres cultures, retourne vers les chemins glorieux de sa propre culture, qui est nourrie par la réalité de son environnement et qui neutralise aussi bien les influences néfastes et tout assujettissement à la culture étrangère. Ainsi, il peut être dit que si la domination impérialiste a le besoin vital de pratiquer l’oppression culturelle, la libération nationale est nécessairement un acte culturel. Amilcar Cabral, Unité et lutte, Volume 1: L'arme de la théorie, F. Maspero, 1975, p.322
  1. « Maison de disque "Cobiana Record", USA »
  2. « Exposition sur les African's Record »
  3. a et b « Emission sur France Inter »
  4. « Biographie sur Afroriginal »
  5. a et b « Album "festival" »
  6. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. [1]