Utilisateur:AgatheCobigoL3HISTOIRE/Brouillon

La colonie de Macao (en portugais : Macau) était une colonie portugaise de sa conquête en 1553 à sa rétrocession à la Chine comme région administrative spéciale en 1999.

Après la Seconde Guerre mondiale, Macao s’oriente lentement vers la démocratisation et la décolonisation, notamment sous l'influence de la République Populaire de Chine communiste instaurée en 1949. Des manifestations et révoltes surviennent, telle que l’émeute 1-2-3. La politique mise en place par le Portugal permet à Macao d’espérer dès les années 1970 la décolonisation, mais c'est le seul territoire portugais à ne pas être décolonisé durant la décennie. Macao reste en effet un territoire dynamique, grâce au commerce et à l'essor du jeu, et un atout pour la République portugaise nouvellement démocratisée. De nombreuses réformes gouvernementales et institutionnelles sont entreprises afin de maintenir de bonnes relations avec la République Populaire de Chine.

Le processus de rétrocession est accéléré au début des années 1990, parallèlement à celui de Hong-Kong. Le , Macao devient la seconde région administrative spéciale de la République populaire de Chine. En assimilant le statut de région administrative spéciale, Macao acquiert une autonomie politico-économique, ainsi qu’un emblème qui lui est propre. Le premier chef de l'exécutif nommé est Edmund Ho Hau-wah. C'est la fin de l'empire colonial portugais et du colonialisme territorial européen en Asie continentale. L'héritage de ces 450 années de présence portugaise est principalement culturel.

L'arrivée des portugais à Macao modifier

La découverte de la route maritime des Indes modifier

L'installation portugaise (1553) modifier

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Drapeau de Macao

Macao est le seul territoire acquis par les portugais sans un effort militaire. En effet, ce seraient, selon une tradition, les autorités locales qui auraient aidés les portugais à s'installer au sein d'un village de pêcheur : A-Ma-Kao. Un comptoir est alors mis en place ce qui permet un développement de la population mais également du commerce avec la nouvelle colonie portugaise. L'installation des portugais sur ce territoire est un choix stratégique. Puisqu'effectivement, Macao est un carrefour entre les échanges japonais, chinois et occidentaux.

A la fin du XVI siècle, Macao reste une ville principale sur la route commerciale. Néanmoins, les portugais n'ont pas le monopole du commerce chinois, puisqu'en effet Macao est une des nombreuses étapes intermédiaires dans le commerce de la soie ainsi que de l'argent. Macao n'est pas un port mais ce territoire apparait comme une interface maritime créant une ouverture sur la Chine[1].

La domination portugaise, près de quatre siècles de paix modifier

La Guerre de l'Opium (1839-1842) modifier

La Guerre de l'Opium est un conflit commercial opposant l'Empire Qing de Chine au Royaume Uni.

En 1842, un traité est alors élaboré entre le Portugal et la Grande Bretagne, le but étant de supprimer toutes les formes de trafic d'esclaves dans leurs colonies. Afin de rendre ces esclaves libres, il faut plusieurs années avant qu'il soit réellement accepté et établit dans toutes les colonies. La guerre de l'Opium a également permis de réduire l'abolition de l'esclave en dans tout l'empire portugais suite à la loi du 25 février 1869[2].

Cette guerre permet de dévoiler pour la première fois une faille de l'Empire chinois restant impuissant face à la puissance de l'Occident.

Macao de 1945 à la démocratie modifier

La situation politique modifier

Les années d'après-guerre (1946-1949) modifier

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Portrait de Joao Maria Ferreira do Amaral

La politique macanaise après la Seconde Guerre Mondiale connait de nombreux troubles, et voit apparaitre une volonté de démocratisation et de décolonisaton.

Le 11 octobre 1949, la République Populaire de Chine est fondée[3]. Puis quelques années plus tard, en 1955, le Portugal déclare Macao comme une province d'Outre-Mer. Désormais, Macao dispose d'une autonomie, notamment pour l'ouverture des entreprises de jeux en tant que centre touristique[4].

La neutralité portugaise lors de la Seconde Guerre Mondiale permet à Macao d'être épargné.

Cependant lors des années 50', des blocus issu de la République Populaire de Chine provoquent l'arrêt des exportations de produits alimentaires à Macao, ceci poussant les portugais a reculés. Malgré ces quelques incidents, entre 1950 et 1966, le portugal voit très peu de conflit se propager au sein de sa colonie.

L'émergence de contestations modifier

En octobre 1949, les communistes proclament la République populaire de Chine (RPC) tandis que l'Occident continue à reconnaître la République de Chine installée à Taïwan. Comme Hong-Kong, Macao reste une colonie occupée par un État qui ne reconnaît pas le gouvernement communiste, qui ne cherche pas à les récupérer par la force[5]. L'influence communiste induit cependant des contestations.

Le , des Chinois procommunistes influencés par la Révolution culturelle organisent une manifestation qui dégénère en émeute[6]. L'élément déclencheur est la destruction d'une école que la communauté chinoise avait commencé à construire sans permis. Les Portugais tire sur la foule, faisant trois morts et 63 blessés[4]. Cette « émeute 1-2-3 » conduit le Portugal à mettre fin au traité de 1887 et à signer un nouvel accord avec le gouverneur chinois communiste.

Signature de l'accord sino-portugais de 1967.

Le 29 janvier 1967, le gouverneur José Carvalho s’excuse officiellement, indemnise les victimes, et un accord est conclu avec la RPC pour interdire les échanges avec Taîwan et restreindre voire interdire l’arrivée des réfugiés sur le territoire de Macao[4]. Bien que le Portugal ait déclaré reconnaître Macao comme un territoire chinois, la RPC refuse cependant le retour du territoire.

De nouvelles contestations surviennent à l'issue de la Révolution des œillets qui met fin, au Portugal, à la dictature. Le nouveau gouvernement portugais démocratique instaure une politique de décolonisation.

La situation économique de l'Empire portugais après 1945 modifier

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Carte du commerce portugais

Le Portugal sort renforcé économiquement de la Seconde Guerre Mondiale, durant laquelle il est resté neutre. Macao étant le seul port neutre en mer de Chine du Sud (tous les autres sont occupés par le Japon), sa prospérité s'accroît. L'installation de conseillers japonais à partir de septembre 1943 n'entame pas cette prospérité. Après la capitulation japonaise, le Portugal lance un important programme de travaux publics à Macao. Le chômage baisse et les nouvelles infrastructures accompagnent la modernisation de l'économie[7].

Macao apparaît sous certains aspects plus développé que le Portugal métropolitain dans les années 1960[8], décennie durant laquelle la richesse de macao double[9]. L'économie macanaise est essentiellement concentrée autour de la pêche, des jeux et de l'import-export.

Vers l'indépendance de Macao modifier

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Lotus, monument marquant le transfert de la souveraineté de Macao du Portugal à la Chine, 1999.

Les réformes sont essentiellement politiques, suite aux épisodes de 1966, le régime colonial macanais stagne, en effet la capitale de l’Empire, Lisbonne n’apporte aucun intérêt à la démocratisation de sa colonie. En 1974-1975, les nouveaux dirigeants du Portugal démocratique accordent l'indépendance à l'ensemble de leurs territoires africains tandis que le Timor oriental est envahi par l'Indonésie ; Macao devient le dernier témoignage de l'expansion coloniale portugaise hors d'Europe[10].

Une assemblée législative est créée à Macao en 1976[11]. Les évolutions sont cependant modérées et la politique portugaise vise avant tout à maintenir des relations amicales avec la République populaire de Chine et limiter les désordres civiques à Macao[11]. Économiquement, Macao pâtit de l'essor marqué de Hong Kong, puis dans les années 1980 de la mise en place des zones économiques spéciales chinoises par le gouvernement de Deng Xiaoping[11].

En 1991, différentes réformes politiques sont mises en place. Le Parlement portugais approuve notamment le un changement de système judiciaire conduisant à la création d'une Haute Cour de justice. Le 23 décembre, le chinois est reconnu comme langue officielle de Macao.

En 1993, une loi fondamentale de Macao est votée conformément à la politique chinoise du « un pays, deux système »[12]. Cette politique visa à assimiler progressivement les deux dernières implantations européennes en Chine, Macao et Hong Kong, pour lesquelles est créé le statut ad hoc de région administrative spéciale[12]. Ce statut permettrait aux deux cités-états de conserver l'autonomie politique, une économie capitaliste et une politique commerciale propre — elles rejoignent d'ailleurs l’Organisation mondiale du commerce dès sa fondation en 1995[12].

En novembre 1999, le drapeau portugais est remplacé par le drapeau vert à lotus blanc, symbole de Macao, surplombé de cinq étoiles jaunes rappelant le drapeau de la République populaire de Chine. La rétrocession est officialisée le ,en présence des présidents portugais, Jorge Sampaio, et chinois, Jiang Zemin. Macao devient une région administrative spéciale chinoise, théoriquement jusqu'en 2049[12]. Le Portugal n'est plus présent en Asie.

L’héritage colonial reste à nuancer, la politique portugaise dite d’« assimilation » n’a jamais été appliquée. L'héritage colonial est avant tout culturel (langue, gastronomie, bâtiments). Les Macanais, issus de métissages portugo-chinois, témoigne également de ce passé[13].

L'administration post-coloniale modifier

Le gouvernement d'Edmund Ho Hau-wah (1999-2009) modifier

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Edmund Ho Hau-wah, premier chef de l'exécutif de Macao, en 2006.

Comme à Hong Kong[14], et contrairement à Goa et au Timor, Macao a bénéficié d’une décolonisation pacifique[13]. L'économie est restée florissante et il n'y a pas eu de conflit politique[13]. Macao est cependant souvent rapprochée de Hong Kong pour illustrer une « décolonisation sans indépendance »[13], comme l'illustrent les dix années qui suivent la rétrocession, où Macao est dirigée par Edmund Ho Hau-wah.

Conformément à la Loi fondamentale, le gouvernement d’Edmund Ho Hau-wah n'est pas autonome au niveau de la défense et des affaires étrangères, dévolues à la République populaire de Chine[15]. Ho parvient à limiter l'ingérence chinoise dans les affaires intérieurs d'autant plus facilement que les démocrates sont peu influents : seuls deux sont élus à l’Assemblée législative entre 2001 et 2005[15]. Macao, plus petite, moins peuplée, et dotée d'une plus faible tradition démocratique[16], est ainsi plus pacifique que la RAS voisine de Hong Kong[15]. Pékin intervient cependant en 2003 à la suite de manifestations limitées remettant en cause l’administration locale[17].

Ho mène une politique modérée et populaire[18], centrée sur le développement économique (nouveaux casinos, tourisme), les infrastructures (début des travaux du pont Hong Kong-Zhuhai-Macao) et la sécurité[19]. Le gouvernement de ce premier chef de l’exécutif permet de conclure en 2009, à un résultat positif de la politique chinoise « un pays, deux systèmes »[19].

Libéralisation des jeux modifier

Le développement touristique modifier

Fernando Chui: le deuxième chef de l'exécutif de Macao modifier

Notes et Références modifier

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Monographie modifier

  • Fransisco Béthencourt et Luiz Felipe de Alencastro, L'empire portugais face aux autres Empires XVI-XIX siècle, Paris, Maisonneuve et Larose, (ISBN 978-2-7068-1848-6).
  • (en) Ming Kou Chan et Shiu-Hing Lo, Historical dictionary of the Hong Kong SAR and the Macao SAR, vol. 1, Lanham, Scarecrow Press, (ISBN 0-8108-5061-3).
  • René Pélissier, Les campagnes coloniales du Portugal 1844-1941, Paris, Flammarion, (ISBN 2-85704-936-6).

Articles et Chapitres modifier

  • Ernestine Carreira, « Etat des sources et politique archivistique : Les archives historiques de Macao », dans Ernestine Carreira, Idelette Muzart, Fonseca dos Santos (dir), Eclat d'Empire : du Brésil à Macao, Paris, Maisonneuve et Larose, , p. 85-95.
  • Raymond Goy, « Annuaire Français de Droit International : La rétrocession de Macao », annuel, vol. 43,‎ , p. 271-285 (lire en ligne).
  • Antonio Martins do Vale, « Peuples et contacts : L'expansion de la foi et les empires, la procure des missions étrangères de Paris à Macao », dans Carreira Ernestine, Eclat d'Empire : du Brésil à Macao, Paris, Maisonneuve et Larose, , p. 201-203.
  • Suzanne Normand, « L'aventure portugaise à Macao », Revue des deux mondes, no août,‎ , p. 521 à 532 (lire en ligne).
  • Antonio Henrique de Oliviera Marques, « L'outre-mer », dans Antonio Henrique de Oliviera Marques, Histoire du Portugal et de son empire colonial, Paris, Karthala, , 407 à 439 (lire en ligne).
  • Jonathan Porter, « Les aléas de la souveraineté », annuel, vol. 55,‎ , p. 8-17 (lire en ligne).
  • Eric Sautedé, « Macao en dates », Perspectives chinoises, no 55,‎ , p. 102 et 103 (lire en ligne).
  • Sanjay Subrahmanyam, « Niches et réseaux: continuité 1665-1700, Une présence maintenue en Extrême-Orient: Macao et Timor », dans Sanjay Subrahmanyam, L'empire portugais d'Asie 1500-1700, Paris, Point, , p. 350-357.
  • Iyanaga Teizō, Ishii Susumu, Yoshida Shōichirō, Fujimura Jun'ichirō, Fujimura Michio, Yoshikawa Itsuji, Akiyama Terukazu, Iyanaga Shōkichi et Matsubara Hideichi, « 2. Macao », Dictionnaire historique du Japon, vol. 14,‎ , p. 5 et 6 (lire en ligne).

Sites modifier