Usine Stellantis de Trémery

Usine Stellantis de Trémery
Installations
Type d'usine
Usine automobile
Fonctionnement
Opérateur
Effectif
2 800 (CDI + CDD) (Décembre 2017)
Date d'ouverture
1979
Production
Produits
Moteurs
Marques
Production
1 977 958 moteurs (2017)
Localisation
Situation
Coordonnées
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Principal site de production de moteurs du Groupe Stellantis, l'usine Stellantis de Trémery a été ouverte en 1979 par Citroën ; avec l'usine de boîtes de vitesses de Metz-Borny, elle formait la filiale Société de Mécanique Automobile de l'Est (SMAE).

Le site est situé sur la zone industrielle de Garolor-eurotransit à proximité des autoroutes A4 et A31, à cheval sur les communes d'Ennery, Ay-sur-Moselle et Trémery.

De l'essence au diesel modifier

En 1979-1980, PSA décide d’étoffer son potentiel industriel en construisant deux usines supplémentaires : Trémery pour la fabrication des moteurs, et Valenciennes pour les boîtes de vitesses. Moins de 18 mois sont nécessaires pour la création et la mise en service de ces nouvelles usines dont le coût d’investissement atteint 6 milliards de francs[1].

Initialement le site produit des moteurs essence avant que la demande en moteurs diesel progresse dans les années 1980 à la faveur d'une fiscalité avantageuse[2]. De 1979 à 1989, la production passe progressivement à 1 million de moteurs par an, avec une proportion égale de moteurs essence et diesel. Ce chiffre se stabilise jusqu'en 1997, mais la proportion du diesel passe alors à 75 % de la production. Entre 1998 à 2001, le site connaît une très forte croissance (+ 66 %) pour atteindre en 2001 le niveau record de 1 753 000 moteurs, grâce au succès des HDi. La part du diesel augmente constamment et représente à cette date 83 % de la production. Trémery devient le plus gros établissement industriel de Lorraine. Le , le site fête la sortie de son 20 000 000e moteur (soit 14 000 342 moteurs diesel et 5 999 658 moteurs essence)[3].

La production se monte en 2005 à 8 000 moteurs par jour. Le , le centre produit son 25 millionième moteur. Premier site mondial de fabrication de moteurs Diesel, il emploie 3 886 salariés au .

Du diesel à l'électrique modifier

Le site inaugure la famille de moteurs HDi Diesel à injection directe. Ses 4 lignes de montage produisent les diesel des familles DW et DV ainsi que les moteurs essence 3 cylindres (EB) qui équipent les nouvelles gammes Peugeot et Citroen. PSA Tremery ne produit plus les moteurs essence EW, qui équipent encore la majorité des modèles du groupe PSA. Ils ont succédé aux moteurs essence XU et diesel XUD[Quand ?].

En 2007, les 4 100 salariés de cette usine produisent 1,74 million de moteurs[4].

Le , PSA annonce un investissement de 300 millions d'euros pour produire 600 000 moteurs essence 3 cylindres atmosphérique par an (EB0 & EB2)[5]. Avec un poids annoncé de 60 kg, il sera 25 kg plus léger que la génération antérieure et permettra de combler l'absence de modèle de basse cylindrée comparable à l'ancien moteur TU, qui avait contraint PSA à équiper les C1 et 107 d'un moteur Toyota, lui aussi à 3 cylindres[4]. La direction de PSA annonce la création de 500 emplois indirects pour 2011 sur ce site[6]. Disponible en série à partir de 2012, ce 3 cylindres a des dérivés turbo plus puissants, de 110 (EB2DT) à 130 chevaux (EB2DTS), lancés en 2013 à la Française de Mécanique[7].

En 2015, PSA confie à Trémery la production de 200 000 moteurs trois cylindres EB turbo à partir de 2018, le site prenant la transition du diesel (82 % de sa production 2014) vers les motorisations essence. Alors que dans les années 2000, Thierry Peugeot s’était opposé à la création en Pologne d’une usine de moteurs pour protéger l’emploi dans l’est de la France, le site l'emporte sur le plan économique grâce à sa logistique performante[8]. La baisse de la part de véhicules diesel (73 % en 2012 contre 52% en 2015 en France) au profit des moteurs essence conduit PSA à rééquilibrer ses capacités dans ses usines de moteurs[9].

En , la filiale Leroy-Somer de l'équipementier japonais Nidec conclut un accord avec Groupe PSA pour créer une coentreprise de moteurs électriques devant être produits à compter de 2022 à Trémery[10].

Alors qu'en 2017, l'usine a établi un record historique avec 1,92 million de moteurs produits, dont 81,5 % (1,565 million de diesels). La chute spectaculaire des ventes de diesel en Europe (passés en France de 64 % à 39 % entre 2014 et 2018) et les nouvelles normes européennes de réduction de gaz à effet de serre décident PSA à réduire rapidement à Trémery la production de moteurs thermiques, pour développer celle de moteurs électriques. soit de véhicules hybrides rechargeables, soit totalement électriques, avec un objectif annuel de 900 000 unités dès 2025, et un premier palier de 30 moteurs par jour en [2].

En 2022, l'usine produit 1,1 million de moteurs par an, dont 67 % de moteurs diesel, 18 % à essence, et 15 % électriques.

Emotors modifier

Entretemps, la fusion de PSA et de Fiat Chrysler a conduit à la création du groupe Stellantis en décembre 2019 : en décembre 2022 est inaugurée la nouvelle usine, désormais Emotors, coentreprise de Stellantis et de Nidec[11].

La ligne de production 2, consacrée aux groupes motopropulseurs (GMP) électriques, doit permettre de passer de 170 000 unités fabriquées en 2021, à 500 000 en 2023, pour atteindre 50 % de la production totale de l’usine en 2024, et notamment un GMP de géneration 2, qui doit équiper 16 modèles du groupe Stellantis (ë-C3, e-208, e-2008...)[12].

Ces différentes évolutions s'accompagnent toutefois de fortes réductions de personnel : alors que Tremery compte encore 2 350 salariés en 2022, seuls 700 seraient conservés en 2024)[12].

Notes et références modifier

  1. « PSA PEUGEOT-CITROEN, 1973-1992 », Université d'Evry (consulté le )
  2. a et b Erwan Benezet, « Moselle : la fin d’une époque à l’usine géante du diesel », leparisien.fr, (consulté le )
  3. « 20 000 000ème moteur produit sur le site PSA Peugeot Citroën de Trémery », PSA Peugeot-Citroën, (consulté le )
  4. a et b « PSA va investir 600 M€ dans un moteur essence plus écolo », L'Usine Nouvelle, (consulté le )
  5. PSA investit 300 millions d'euros en Lorraine pour des moteurs essence nouvelle génération, Les Échos, 25 avril 2008, page 24
  6. « PSA crée 500 emplois industriels en Lorraine », Le Figaro, (consulté le )
  7. « PSA Peugeot Citroën investit à la Française de Mécanique », L'Usine nouvelle, (consulté le )
  8. Cédric Pietralunga et Philippe Jacqué, « PSA investit en Lorraine pour produire des moteurs », lemonde.fr, (consulté le )
  9. Julien Dupont-Calbo, « Carlos Tavares accélère sur les moteurs essence », lesechos.fr, (consulté le )
  10. Éric Béziat, « PSA fabriquera ses propres moteurs électriques avec l’aide de Nidec Leroy-Somer », lemonde.fr, (consulté le )
  11. « Stellantis : Carlos Tavares, couvert d’or par ses actionnaires, confirme sa stratégie de réduction extrême des coûts », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. a et b Eric Béziat, « En Lorraine, la marche forcée vers l’électrique des emblématiques usines thermiques de Stellantis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Lien interne modifier

Lien externe modifier