Tareyanagi (垂柳遺跡, Tareyanagi iseki?) est un site archéologique de la période Yayoi (d'environ à 250 apr. J.-C.) situé à Inakadate, dans la préfecture d'Aomori, sur l'ile de Honshū, au Japon. Daté d'environ , il représente la plus ancienne trace d'agriculture connue dans le nord de Honshū. Il est classé site historique national depuis .

Tareyanagi
垂柳遺跡
Image illustrative de l’article Tareyanagi
Vue du site de Tareyanagi
Localisation
Pays Drapeau du Japon Japon
Région Tōhoku
Préfecture Aomori
Bourg Inakadate
Coordonnées 40° 37′ 56″ nord, 140° 33′ 57″ est
Altitude 30 m
Superficie 0,8 ha
Géolocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Tareyanagi
Tareyanagi
Géolocalisation sur la carte : région du Tōhoku
(Voir situation sur carte : région du Tōhoku)
Tareyanagi
Tareyanagi
Géolocalisation sur la carte : préfecture d'Aomori
(Voir situation sur carte : préfecture d'Aomori)
Tareyanagi
Tareyanagi
Histoire
Période Yayoi Ve siècle av. J.-C. - IIIe siècle apr. J.-C.

Situation modifier

Le site de Tareyanagi est situé dans le sud-est de la commune d'Inakadate (préfecture d'Aomori), dans le nord de la région du Tōhoku, sur l'ile de Honshū, au Japon. Il s'étend sur une superficie d'environ 8 000 m2, à une altitude d'environ 30 m[1], dans le quartier Tareyanagi[2],[3], près de la route nationale 102 (ja) qui relie, dans la préfecture d'Aomori, Hirosaki à Towada.

Historique modifier

Dans les années 1930, au cours de la construction de la route nationale 102, des artéfacts sont extraits du sous-sol. En 1950, l'archéologue japonais Nobuo Itō (ja) (1908-1987) date de la période Yayoi ( - 250 apr. J.-C.) les objets en terre cuite exhumés le long du chantier de la RN 102[4]. En 1956, au cours de l'aménagement de nouvelles terres arables à Inakadate, de nouveaux artéfacts sont exhumés ; certains présentent des traces de son de riz. Un an plus tard, l'archéologue Teruya Esaka (ja) (1919-2015) les range parmi le matériel archéologique de la période Jōmon (d'environ 13000 à ). L'année suivante, dans le quartier Tareyanagi d'Inakadate, des fouilles conduites par Itō mettent au jour des outils de pierre taillée et plus de 200 grains de riz carbonisés[4].

En 1981, l'ouverture d'un chantier pour la construction d'une route près du village d'Inakadate met au jour des traces d'anciennes rizières[5],[6],[7],[8]. Des fouilles révèlent alors que le riz est cultivé dans la région depuis plus de deux mille ans[5],[9],[10]. Au bout de deux ans, sur une superficie de 8 000 m2, 656 vestiges d'anciennes rizières sont découverts[4]. L'enquête archéologique prend fin en 1997[4], et le site, appelé Tareyanagi, est classé site historique national le [11]. Dans les années 2010, 131 champs de riz séparés par des canaux d'irrigation ont été reconstitués et sont exposés à l'air libre[9].

Description modifier

Le site de Tareyanagi est constitué d'une bande de terre d'environ 8 000 m2. Lors de sa découverte, les vestiges de 656 rizières, dont l'étendue variait de 22,43 m2 à 1,11 m2, ont été mis au jour[12],[13]. Une étude stratigraphique du sol a révélé des couches sédimentaires successives résultant d'inondations qui ont parfois apporté de la cendre volcanique, engendrée par l'activité éruptive des monts Hakkōda, situés à l'est d'Inakadate. Quelques-unes de ces strates sont marquées d'empreintes de pieds humains correspondant à des enfants et à des adultes[12]. Le site est daté d'environ , c'est-à-dire du milieu de la période Yayoi[4].

Analyse modifier

La période Yayoi s'ouvre avec l'arrivée dans le nord du Kyūshū, île située au sud-ouest de Honshū, de groupes de paysans venus de Corée. La technique de la riziculture, originaire de Chine, se répand dans l'archipel japonais, repoussant progressivement les chasseurs-cueilleurs de la période Jōmon vers le nord. Des sociétés humaines organisées autour de champs de riz inondés apparaissent[14],[15].

Avant la confirmation de la datation du site de Tareyanagi en 1983[4], l'hypothèse la plus communément admise dans la communauté scientifique établissait à la fin de la période Yayoi l'implantation de la culture agricole du Kyūshū dans le nord de Honshū, les conditions climatiques de la région étant considérées peu favorables au développement d'une riziculture et les poteries découvertes ressemblant à celles de sites de Hokkaidō datant de la période Jōmon[7],[1],[16].

Conservation modifier

De nombreux artéfacts découverts sur le site de Tareyanagi sont conservés et exposés dans le centre des biens archéologiques d'Inakadate, qui se trouve à quelques mètres du site. Le centre, aussi appelé musée d'Ianakadate, présente de plus une exposition permanente d'outils agricoles utilisés traditionnellement dans la riziculture locale[17]. Une salle comprend une partie des rizières sorties de terre, une superficie de 140 m2 sur laquelle tout visiteur peut librement circuler[18].

Notes et références modifier

  1. a et b (ja) Asahi Shinbun, « 垂柳遺跡 » [« Site archéologique de Tareyanagi »], sur Kotobank,‎
  2. Kasai 2015, p. 69
  3. (ja) Institut d'études géographiques du Japon, « GSI Maps » (consulté le )
  4. a b c d e et f (ja) Mairie d'Inakadate, « 垂柳遺跡小史 » [« Site archéologique de Tareyanagi : aperçu historique »](Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur www.vill.inakadate.lg.jp,‎
  5. a et b (en) Yoko Hani, The Japan Times, « Homegrown art », sur japantimes.co.jp,
  6. Kasai 2015, p. 68-69
  7. a et b Iwao Seiichi, Iyanaga Teizō, Yoshida Shōichirō et al., « 101. Inasaku », Dictionnaire historique du Japon, vol. 9, no 1,‎ , p. 52 (lire en ligne [PDF])
  8. (ja) Préfecture d'Aomori, « 垂柳遺跡 » [« Site archéologique de Tareyanagi »], sur www.pref.aomori.lg.jp,‎
  9. a et b (ja) Préfecture d'Aomori, « 垂柳遺跡 » [« Site archéologique de Tareyanagi »], sur Guide touristique de la préfecture d'Aomori,‎
  10. Kasai 2015, p. 34, 68
  11. (ja) Agence pour les Affaires culturelles, « 垂柳遺跡 » [« Site archéologique de Tareyanagi »], sur Cultural Heritage Online (consulté le )
  12. a et b (ja) Mairie d'Inakadate, « 垂柳(たれやなぎ)遺跡ってなあに? » [« Site archéologique de Tareyanagi : de quoi s'agit-il ? »](Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur www.vill.inakadate.lg.jp,‎
  13. Kasai 2015, p. 69, 71
  14. Jean-Paul Demoule, Pierre Souyri, Laurent Nespoulous et al., Archéologie et patrimoine au Japon, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, (1re éd. 2008), 146 p. (ISBN 978-2-7351-1547-1, OCLC 893677506, lire en ligne), p. 25, 36, 42
  15. Naomichi Ishige (trad. Emmanuel Marès), L'Art culinaire au Japon, Nîmes, Lucie Éditions, coll. « Histoire et patrimoine », , 280 p. (ISBN 978-2-35371-135-2 et 2353711359, OCLC 801813260), p. 27-30
  16. (ja) Yasuhiro Okada, « 連載企画『縄文遊々学』 » [« Série d'articles : les caractéristiques de la période Jōmon »], Préfecture d'Aomori,‎
  17. (ja) Asahi Shinbun, « 田舎館村埋蔵文化財センター+田舎館村博物館 » [« Centre des biens culturels enfouis d'Inakadate, musée d'Inakadate »], sur Kotobank,‎
  18. (ja) Préfecture d'Aomori, « 田舎館村埋蔵文化財センター » [« Centre des biens culturels enfouis d'Inakadate »], sur Guide touristique de la préfecture d'Aomori,‎

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Lien externe modifier