Rue des Petits-Champs

rue de Paris, France
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1er, 2e arrts
Rue des Petits-Champs
Voir la photo.
La rue des Petits-Champs depuis le croisement de la rue Vivienne, vue dans la direction de l'avenue de l'Opéra.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 1er
2e
Quartiers Palais-Royal
Gaillon
Vivienne
Début 1, rue de la Banque et rue La Vrillière
Fin 26, avenue de l'Opéra
Morphologie
Longueur 450 m
Largeur 12 m
Historique
Création 1634
Dénomination Arrêté du
Ancien nom Rue Bautru
Rue Neuve-des-Petits-Champs
Géocodification
Ville de Paris 7302
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue des Petits-Champs

La rue des Petits-Champs, précédemment « rue Neuve-des-Petits-Champs », antérieurement « rue Bautru » (1634), est une voie des 1er et 2e arrondissements de Paris.

Situation et accès modifier

Longue de 450 mètres, elle commence au 1, rue de la Banque et 1, rue La Vrillière et se termine au 26, avenue de l’Opéra

Le quartier est desservi par les lignes 7 et 14 à la station Pyramides.

Origine du nom modifier

 
Au-dessus de la plaque, on lit l'ancienne inscription « rue Neuve des Petits-Champs ».

Elle porte ce nom car elle a été ouverte, au XVIIe siècle, sur l'emplacement d'anciens marécages asséchés et transformés en champs, d'où elle a pris le nom du lieu-dit de « Campelli » ou « Champeaux ».

Historique modifier

Elle est ouverte en 1634 lors de la construction du Palais-Cardinal, sous le nom de « rue Bautru », puis « rue Neuve-des-Petits-Champs », par évocation de la voisine rue Croix-des-Petits-Champs.

Elle est citée sous le nom de « rue des Petitz champs » dans un manuscrit de 1636.

Benoît Binet, le perruquier du roi Louis XIV y demeurait. L'expression « avoir une drôle de binette » est traditionnellement reliée à l'extravagance des perruques que Binet créa pour le Roi-Soleil mais son origine est incertaine[1].

Le , la voie comprise entre l'avenue de l'Opéra et la place Vendôme prend le nom de « rue Danielle-Casanova ».

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

  • No 39 : immeuble de l'époque révolutionnaire, inscrit aux monuments historiques, qui fut achevé par le père de Camille Corot en 1809[3].
  • No 44 : c'est ici que fut construit en 1661, pour Hugues de Lionne, ministre des Affaires étrangères de Louis XIV, l'hôtel de Lionne, dit aussi « hôtel de Lionne-Pontchartrain » et « hôtel de Pontchartrain », par l'architecte Louis Le Vau et l'entrepreneur Michel Villedo[4]. En 1748, il devint l'hôtel des Ambassadeurs extraordinaires prenant la suite de l'hôtel du maréchal d'Ancre. L’hôtel a été détruit en 1827 pour réaliser le passage Choiseul et élargir la rue de Ventadour.
  • No 45 : à l'angle avec la rue Sainte-Anne se trouve l'hôtel Lully, construit par l'architecte Daniel Gittard pour le compositeur Jean-Baptiste Lully, en 1670. Le musicien y vécut jusqu'en 1683. Le bâtiment est orné d'instruments de musique sur la rue Sainte-Anne et de mascarons sur la rue des Petits-Champs.
  • Nos 46-50 : hôtel Langlée, construit par Gérard Huguet pour Claude Langlée. Il fut vendu en 1708 par la nièce de ce dernier à Claude Le Bas de Montargis. Law en fit l'acquisition en 1718 et l'échangea en 1720 contre l'hôtel Tubeuf situé au no 8 de la rue, qui appartenait au duc de Mazarin. En 1738, il est loué à René Herault, puis au comte de Coigny en 1741. En 1758, le financier Pâris de Montmartel le lègue en 1766 à son fils le marquis de Brunoy. Le duc d'Orléans en fit l'acquisition en 1782 pour sa fille, la duchesse de Bourbon, mais le lui reprit pour le vendre à Simon Le Normant qui le céda à l'État.
  • No 52 : le sieur Chéron y avait son atelier à l'enseigne Tabletier du Roi. Il exposa en 1819 des objets faits au tour, d'une grande délicatesse et d'un travail parfait, tous les articles de tabletterie, boîtes d'écailles garnies en or, damiers, trictracs, boîtes à quadrilles, jeux d'échecs, dés à jouer et à coudre[5].
  • No 57 : Jean-Jacques Rousseau y habita alors qu'il venait d'entamer une liaison avec une jeune ouvrière nommée Thérèse Levasseur. Ils y ont logé de décembre 1746 à l’automne 1747, sans doute dans une mansarde sous les toits[6].
  • No 61 : immeuble dont le balcon en fer forgé et ses supports sont inscrits comme monuments historiques[7]. Siège de la Fédération française de rugby de 1922 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale[8].
  • No 69 : de la rue Neuve-des-Petits-Champs se trouvait, en 1836, la Maison Drouet, marchand papetier. On y vendait aussi des livres[réf. nécessaire].
  • No 77 : au n°77 rue Neuve-des-Petis-Champs, se trouvait de 1839 à 1874, l'étude notariale de Jean-Baptiste Arsène Julien HATIN-Étude XIX.
  • No 83 : fabrique de chapeaux d'Émile Liez qui était un collectionneur averti. Son nom est resté intimement lié à l'iconographie et à l'histoire de la mode.
  • En 2020, lors de travaux menés rue de Valois sous le bâtiment de la Banque de France, des vestiges de l'enceinte de Charles V sont exhumés. Une exposition extérieure temporaire est alors organisée par l'INRAP, à l'intersection de la rue des Petits-Champs et de la rue Radziwill[9].

Dans la littérature modifier

C'est dans la rue des Petits-Champs que Léo Malet a placé l'agence Fiat Lux du détective Nestor Burma.

Notes et références modifier

  1. « Binette : étymologie de « binette» », sur www.cnrtl.fr (consulté le ).
  2. Andrée Jacob, « Dans le deuxième arrondissement, les livres chassent les hommes », Le Monde, 22 avril 1975.
  3. Notice no PA00086008, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. « L'hôtel Lionne-Ponchartrin »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), www.dgtpe.minefi.gouv.fr.
  5. Collectif, Bazar Parisien ou Annuaire raisonné de l'industrie des premiers artistes et fabricans de Paris, Paris, 1821, au bureau du Bazar Parisien, 16, rue des Quatre-Fils, p. 96.
  6. Philippe Mellot, Paris sens dessus-dessous, Éditions Place des Victoires, , p. 129.
  7. Notice no PA00085931, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. « Centenaire FFR » [PDF], sur api.www.ffr.fr (consulté le ).
  9. « Rue de Valois - L'enceinte de Charles V », L'Histoire no 478, décembre 2020, p. 6.

Annexes modifier

Articles connexes modifier

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