Quai aux bestiaux de Pantin

dépendance de la gare de Pantin

Quai aux bestiaux de Pantin
Image illustrative de l’article Quai aux bestiaux de Pantin
Localisation
Pays France
Commune Pantin
Adresse 100 rue Cartier-Bresson et 44 rue Denis-Papin
Coordonnées géographiques 48° 53′ 57″ nord, 2° 24′ 23″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Géolocalisation sur la carte : Seine-Saint-Denis
(Voir situation sur carte : Seine-Saint-Denis)
Quai aux bestiaux de Pantin
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Quai aux bestiaux de Pantin

Le quai aux bestiaux de Pantin est une dépendance de la gare de Pantin (Seine-Saint-Denis, Île-de-France), utilisé en 1944 pour la déportation.

Situation ferroviaire modifier

Construit à la fin du XIXe siècle pour remplacer un ancien quai édifié le long de la rue du Débarcadère à proximité immédiate des Grands Moulins de Pantin, il est accessible par les actuelles rue Cartier-Bresson et rue Denis-Papin. Directement relié à la Grande Ceinture pour réceptionner en région parisienne, ovins et de bovins venant de province, le quai est long de 393 mètres et construit sur un surplomb de 5 mètres de haut. Il est desservi par trois voies allant vers l'est[1].

Il dessert, à partir de 1867, le marché et les abattoirs de la Villette, dont il est proche[2].

Déportation durant la Seconde Guerre mondiale modifier

Il a été utilisé comme point de départ pour des convois ferroviaires vers les camps de concentration de Ravensbrück et de Buchenwald en 1944. Les et , le quai est réquisitionné pour le départ d'un millier de femmes internées au fort de Romainville[1] et de la centrale de Fresnes[3] en deux convois en direction de Ravensbrück. Le , un nouveau convoi d'une centaine de femmes quitte Pantin. Enfin, le , dix jours avant la Libération de Paris, un dernier convoi, le convoi numéro I.264[4], d'environ 2 200 hommes et femmes part vers Ravensbrück et Buchenwald[1],[5]. Le lendemain, le convoi est bloqué à Nanteuil-sur-Marne[3]. Le pont ferroviaire qui enjambe la Marne ayant été détruit par l'aviation britannique, les déportés parcourent, encadrés par des Waffen-SS, à pied plusieurs kilomètres pour rejoindre la gare de Nanteuil - Saâcy, de l'autre côté de la rivière, où un autre train les mène en une semaine dans les camps. Le convoi transportait également plusieurs centaines de déportés étrangers, dont 158 aviateurs alliés[4],[6].

La scène du départ du train de déportés à Pantin du du film de René Clément Paris brûle-t-il ? est tournée sur les lieux-mêmes[7].

Commémoration et lieu de mémoire modifier

Une stèle en mémoire du convoi du est inaugurée sur le quai, en [3]. En , la ville de Pantin annonce travailler avec la SNCF à la réalisation d'un lieu de mémoire[1],[8].

Le site est situé sur l'emprise industrielle et ferroviaire de 19 hectares[2]. Un futur écoquartier, prévu pour 2028, est en cours de construction à proximité de ce lieu de mémoire[2],[9].

Chaque année, la mairie de Pantin organise, début août, une cérémonie de commémoration[2],[10].

Notes et références modifier

  1. a b c et d Marie-Pierre Bologna, « Le Quai aux Bestiaux va enfin devenir un lieu de mémoire »  , sur Le Parisien, (consulté le ).
  2. a b c et d Anne Bourgon, Hermine de Saint-Albin et Thomas Fontaine, Office du Tourisme de Seine-Saint-Denis, « Le quai aux bestiaux de Pantin, lieu de départ de convois de déportées »  , sur tourisme93.com (consulté le ) : « Extrait de l'étude "valorisation et mise en réseau des lieux de mémoire de l'internement et de la déportation en Seine-Seine-Denis", réalisée par Topographie de la mémoire ».
  3. a b et c Jean Morawski, « Pantin " quai aux bestiaux " »  , sur L'Humanité, (consulté le ).
  4. a et b Isabelle Rambaud, « Fonds du Comité du mémorial du dernier convoi de la déportation en Seine-et-Marne », Archives départementales de Seine-et-Marne,‎ , p. 2 (lire en ligne   [PDF]).
  5. Hajera Mohammad, « 15 août 1944 : le dernier grand convoi de déportés franciliens quitte Pantin »  , sur France Bleu, (consulté le ).
  6. Margaux Desdet, « Le dernier convoi de la déportation a circulé pour la dernière fois à Saâcy-sur-Marne il y a 77 ans »  , sur Actu.fr, (consulté le ).
  7. Marie-Pierre Bologna, « Pantin : la gare de déportation oubliée va enfin devenir un lieu de mémoire »  , sur Le Parisien, (consulté le ).
  8. Marie-Pierre Bologna, « Le Quai aux Bestiaux va enfin devenir un lieu de mémoire »  , sur Le Parisien, (consulté le ).
  9. Loana Berbedj, « Seine-Saint-Denis : l'écoquartier de la gare de Pantin prévu pour 2028 »  , sur Les Echos, (consulté le ).
  10. Mairie de Pantin, « Commémoration : Les derniers trains de déportés de la région parisienne »  , sur pantin.fr, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Lien externe modifier